L’essor des activités économiques monétarisées, tout particulièrement marchandes, à l’échelle internationale, se traduit dans les pratiques sociales, par la diffusion d’un modèle « économique » d’usage du temps. En outre, ce dernier se soutient et renforce à la fois une conceptualisation temporelle dominante dans les analyses économiques académiques, qui est excessivement réductrice, quant à la diversité des déterminants des actions sociales (rationalité de type réflexif privilégiée sinon exclusive), et conséquemment quant aux rapports qu’entretiennent (manipulations instrumentales) les agents sociaux avec un « temps » pensé, souvent implicitement, comme homogène, extérieur à eux, essentiellement unilinéaire.La présente thèse s’attache à montrer que face à cette imposition de sens, en fait lui aussi sens pratique situé socialement, demeurent et se reconstruisent sans cesse diverses temporalités. La raison principale de ce phénomène réside dans la complexité de la construction socio-anthropologique de ces dernières. Notamment, leur profonde incorporation par les individus, le plus souvent placés dans des rapports d’inégalités de ressources sociales avec autrui, les dote de plus ou moins de capital temporel, structurellement et/ou dans une situation donnée. Ils subissent et/ou exercent alors la domination temporelle.Par conséquent, l’action publique dont la vocation affirmée est de concourir au développement économique et social, devrait se fonder davantage sur cette réalité socio-temporelle différenciée, afin de mieux la servir, i.e. en tendant effectivement le plus possible à son universalisation. De leur côté, mais en relations d’interdépendance partielle avec l’Etat, les sciences économiques gagneraient en réalisme de leur travaux, à intégrer ces acquis de connaissances des autres sciences de la société, notamment ceux mis au jour par l’intellectuel collectif Pierre Bourdieu. / The rapid development of worldwide monetised economic activities, especially when market-oriented, induces the commonly shared vision of an "economic" use of time in social practices. Besides, this model is sustained and reinforced by a predominantly time-related conceptualisation in economic analyses from academic circles, which is extremely simplistic, considering the whole range of factors determining social actions - a much favoured, if not exclusive, type of reflexive rationality. It appears all the more simplistic as social agents-through instrumental manipulations- regard time, often implicitly, as homogeneous, extrinsic and unilinear. This thesis will demonstrate that, faced with the interpretation of time that has been imposed by social context, various types of temporality not only linger on but are also constantly rebuilt. This phenomenon is mainly due to their complex socio-anthropological construction. It should be noted that they are deeply embedded in individuals with unequal social resources and, thus, are granted more or less time, whether it be for structural or situational rationale. People are subjected to time, or use it as power.Therefore, public action, the aim of which is to contribute to economic and social development, should be increasingly based on this differentiated socio-temporal reality in order to promote it, i.e. work to achieve its universalisation. On the other hand, the realism of economics would be enhanced,via a partial interdependent connection with the State, if it took into account the knowledge acquired from other social sciences, as revealed more specifically by the Pierre Bourdieu collective intellectual.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2016PAUU1016 |
Date | 14 June 2016 |
Creators | Bouri, Sami |
Contributors | Pau, Kouvouama, Abel |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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