Return to search

Les rébellions touarègues du Niger : combattants, mobilisations et culture politique / The Tuareg Rebellions in Niger : combatants, Mobilizations and Political Culture

Cette thèse a pour but de comprendre pourquoi et comment les rébellions touarègues du Niger se forment, se pérennisent et réapparaissent malgré une efficacité marginale dans l’accomplissement de leurs buts politiques. L’analyse des mobilisations est fondée sur une approche sociohistorique qui en montre les tendances longues et permet de resituer les facteurs de déclenchement des mouvements récents. On voit apparaître une porosité entre les temps de guerre et de paix qui permet au rebelle de conserver un statut et à la rébellion d’évoluer sous l’effet conjugué des influences extérieures et de la créativité politique de ses acteurs. Au-delà de la temporalité du conflit s’est développé un répertoire culturel qu’on peut définir comme une culture politique rebelle. On montre d’abord qu’il existe depuis les premières rencontres avec la France une histoire de résistance qui s’inscrit dans un cadre politique plus complexe que généralement décrit et installe durablement une représentation du combattant. On voit ensuite que ces processus se réalisent dans la rébellion des années 1990, qui a mobilisé des combattants aux parcours sociologiques divers favorisant l’émergence de son influence après les accords de paix. Enfin, la rébellion et les rebelles en tant qu’acteurs politiques se pérennisent dans une culture politique, qui est renforcée par la voix de la diaspora et enfin par le monde occidental, dans un jeu de miroir constant et éminemment productif. Ce travail privilégie une « approche par le bas » qui situe les rebelles au centre des analyses. Au-delà du cas nigérien, cette approche critique les analyses unidimensionnelles des conflits dominantes dans le monde académique et les institutions du développement. / This work aims at understanding why and how Tuareg rebellions in Niger form, last and reappear although they have proven only marginally efficient at reaching their political goals. The analysis of the mobilizations is based on a sociohistorical approach, which shows their trends in the long-term and allows us to reconsider the start factors of the most recent movements. One can see a porosity appear between times of war and peace, which allows the Rebel to retain his status and lets the rebellion evolve under the influence of both outsiders and the political creativity of its actors. Beyond the conflict’s timeframe, a cultural repertoire has developed, that might be defined as a political culture. I show first that since their first encounter with the French the Tuaregs have had a history of resistance included in a political frame much more complex than usually described. This history has also contributed to establish a representation of the combatant. Then one will see that those processes find a realization in the rebellion of the 1990’s. By mobilizing combatants with very diverse backgrounds, this rebellion has built a sustainable influence after the peace agreements. Lastly, the rebellion and the rebels as political actors last as a political culture reinforced by the voices of the diaspora as well as the Western World, through a highly productive mirror effect. This work favors an approach “from below”, putting the rebels at the center of the analysis. Beyond the case of Niger, this approach criticizes the one-dimensional analysis that dominates academic research as well as the institutions of economic development.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2011BOR40011
Date12 January 2011
CreatorsDeycard, Frédéric
ContributorsBordeaux 4, Coulon, Christian
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

Page generated in 0.0025 seconds