Cette recherche relève de la sociologie politique et aborde la musique, objet peu commun en politologie. Elleexamine le rebetiko, une musique populaire urbaine grecque, en postulant que l’analyse de musiques populairesoffre un accès privilégié aux représentations ambivalentes du pouvoir, à la participation au politique et à salégitimation. La construction d’un cadre théorique dynamique, capable de prendre en compte le changementincessant, tant musical que social, et de faire fusionner forme et contenu, approches extérieures et intérieures,conduit à adopter une méthode plurielle : historique, musicale et sociologique. La première partie propose derevisiter l’histoire du rebetiko, d’examiner ses conditions de production et sa réception pour la période quis’étend de la fin du XIXe à l’aube du XXIe siècle. A travers des articles de presse, je mets en évidence laconstruction et la fluidité de cette catégorie musicale, sa place dans l’ensemble plus large de la musiquepopulaire, ainsi que les processus de son authentification et traditionalisation. Un corpus de vingt-cinq chansons,encore populaires aujourd’hui, est ensuite analysé. Y sont décelés emprunts et appropriations, traces du passé,mais aussi potentiels oublis de réserve. Enfin, j’explore la réception actuelle du rebetiko et interprète différentsrécits tissés sur cette musique, recueillis grâce à la méthode des entretiens collectifs non-directifs enrichie parl’écoute d’extraits musicaux. Tout au long du parcours, des passerelles entre le musical et le social sont établies.Echafaudées à partir et dans le rebetiko, de multiples configurations identitaires et mémorielles dévoilentl’ambiguïté des divisions et des transformations de la société grecque. / This research derives from political sociology and is concerned with music, an uncommon entity in regard topolitical science. It explores rebetiko, an urban kind of Greek popular music, and postulates that the analysis ofpopular music offers a privileged access to the ambiguous representations of authority, to the participation topolitics and its legitimation. Constructing a dynamic theoretical frame, capable of undertaking constant change,musical and social, as well as capable of integrating form and content, external and internal approaches, resultsin adopting a pluralistic methodology: historical, musical and sociological. The first part attempts to revisit thehistory of rebetiko, to study the conditions of its production and reception during the period extending from theend of the 19th up to the dawn of the 20th century. Through press articles, I intend to highlight the constructionand fluidity of this musical category, its place in the broad entity of popular music, as well as the process of itsauthentication and its adherence to tradition. Furthermore, a corpus of twenty-five songs, still popular to this day,is analysed. Loans and adaptations are detected, traces of the past, as well as “reserved oblivion” (oublis deréserve). Finally, I survey the actual appreciation of rebetiko and interpret various stories told about this kind ofmusic, being collected by means of collective, non-directive interviews, enriched with the listening of musicalexcerpts. All along the way bridges are being built between the musical and the social realms; scaffolding in andout of rebetiko, multiple identity and memory configurations unveil the ambiguity of divisions andtransformations of the Greek society.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2011BOR40055 |
Date | 12 December 2011 |
Creators | Anagnostou, Panagiota |
Contributors | Bordeaux 4, Martin, Denis-Constant |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | English |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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