Ce travail de recherche s’inscrit dans un courant critique de l’accélération urbaine. Nous avons tout d’abord montré l’émergence dans le contexte de concurrence internationale des villes, l’émergence d’une « métropole accélérative » en prenant exemple sur le cas de Bordeaux. Cette forme urbaine de la modernité tardive se caractérise par un double phénomène : une accélération sociale dans ses usages et modes de vie ainsi qu’une accélération spatiale qui contribue à mettre sous pression son développement urbain, par l’ampleur, la rapidité et la simultanéité des projets à l’œuvre. Nous nous sommes ensuite particulièrement intéressés aux mécanismes de production de cette « métropole accélérative » en étudiant un grand projet d’aménagement bordelais : l’opération des Bassins à flot. Ce projet réalisé dans un dispositif dit « négocié » se présente comme plus réactif, itératif et adaptable afin de produire plus rapidement la ville qu’en utilisant des méthodes plus « classiques » qui s’appuient sur une forte hiérarchisation du système d’acteurs. L’analyse des articulations entre temporalités des acteurs et temporalités des outils révèle dans la suite de ce travail des reconfigurations importantes liées à la vitesse de production. La méthode itérative mise en place est comprimée par le contexte de l’accélération et les acteurs du projet n’ont pas le temps nécessaire pour faire circuler les éléments d’informations et de décisions entre eux. Nous assistons alors à des re-hiérarchisations temporaires du système d’acteurs en fonction des phases du projet. Une typologie originale peut être dégagée, avec au centre de ces dispositifs reconfigurés les acteurs métronomes, ceux qui dictent le tempo du projet ; les acteurs dans le temps s’accordent aux rythmes du projet ; les acteurs à contre temps évoluent par rattrapage et les acteurs désynchronisés deviennent observateurs des transformations urbaines. L’accélération se présente alors comme un phénomène urbain à réguler pour assurer une fabrication durable de la ville autour de rythmes de production partagés. / This research is part of a critical study of urban acceleration. Based on the Bordeaux case, we first noticed the emergence, in an international competition context affecting cities, of an “accelerating city”. This urban form of late modernity is caracterised by both a social acceleration in its uses and ways of life and a spatial acceleration that leads to its urban development – by the size, speed and simultaneity of on-going projects. Then, we looked at the mechanisms of production in this “accelerating city” by studing a large planning project in Bordeaux, the Bassins à flot operation. This project, produced through a “negociated” plan, seems more reactive, repetitive and adaptable in order produce the city in a more rapid way than using “classic” technics and based on a strong hierarchy of staheholders. Anylising the links between stakeholders and temporalities tools shows that important reconfigurations of the production speed. The repetitive technic is compressed by this accelerative context ; project stakeholders do not have enough time to exchange and decide among themselves. Therefore, we can observe new and temporary hierarchisations of the stakeholders system, depending on the different steps of the project. An original typology can be settled : leader stakeholders can decide the rhythm of the project ; out of phase stakeholders become the observers of urban transformations. The acceleration is finally an urban phenomenom that needs to be control to look forward a sustainable urban fabric, based on shared production rhythm.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2016PA100135 |
Date | 05 December 2016 |
Creators | Grosbellet, Jean |
Contributors | Paris 10, Ratouis, Olivier |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text, Image, StillImage |
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