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En quête d'égalité(s). La cause des agricultrices en Bretagne entre statu quo conjugal et ajustement catégoriel / Looking for equality(es). The cause of women farmers in Brittany, between matrimonial status quo and sectorial negotiations.

Cette recherche interroge les conditions de structuration et de perduration d’un engagement séparé pour les femmes dans les organisations et au sein de mobilisations agricoles bretonnes. Majoritairement composés d’exploitantes installées en couple et situés à la frontière entre associations de défense de l’égalité, cercles de sociabilités professionnelles et groupes de parole, les espaces d’encadrement agricole féminins offrent une occasion idoine de questionner non seulement l’imbrication des identités professionnelles et conjugales dans l’engagement mais également la labilité des usages rhétoriques de l'égalité et du féminisme dans des espaces professionnels non-mixtes. L’analyse de leur position dans l’espace de la représentation agricole questionne le degré d’autonomie des revendications portées au nom des agricultrices, leur influence sur les agendas organisationnels et leur effet sur la construction des carrières militantes. L’enquête s’appuie sur un dispositif cumulant une observation de quatre années des activités formelles et informelles des groupes féminins, une étude de leur documentation professionnelle, un recensement de leurs tribunes dans la presse agricole, auxquels s’ajoutent la réalisation d’entretiens avec les actrices qui y sont engagées et la constitution de données statistiques relatives aux mandats féminins dans les organisations agricoles bretonnes depuis 1990. Sur la base d’une analyse croisant les études de genre, la sociologie du militantisme et celle de la représentation professionnelle agricole, notre thèse consiste à démontrer que les groupes et mobilisations d’agricultrices forgent les contours d’une « cause de femmes » agricole mise sous tutelle des intérêts catégoriels et chevillée à l’idéal normatif de la complémentarité des sexes. En tant que réceptacles de positions professionnelles, organisationnelles et conjugales entrecroisées, les espaces de l’engagement féminin produisent des politisations ambivalentes de ces appartenances multiples, à la fois porteuses de contestation comme de reproduction des hiérarchies sexuées et de l’ordre social et politique. / This research looks into the conditions for the structuring and continuation of a separate female activism within Breton organisations and farmers mobilisations. Mainly made up of professionals living in couples and situated at the intersection between gender equality advocacy groups, professional networks and support groups, farming self-help groups are a case in point to question not only the intertwining of professional and marital identities within activism but also the lability of rhetorical uses of equality and feminism within women-only professional spaces. The analysis of their position within the farmers’ representation spaces makes it compelling to question the degree of autonomy of the claims made in the name of women farmers, their influence upon the setting of professional agendas and their impact on the development of activist careers.Evidence was collected through an apparatus which consisted in the addition of a four-year-long observation of female groups’ formal and informal activities, an analysis of their professional literature, an inventory of their opinion columns inside the farm press, to which can be added semi-structured interviews with women farmers engaged in this activism and the setting up of statistical data about female mandates within Breton farm organisations since the 1990s. Drawing on an analysis which mixes gender studies, sociology of militancy and studies of farming professional representation, this PhD aims to demonstrate that women farmers groups and mobilisations shape the features of a farming “women cause” although it is subordinated to corporatist interests and seen through the lenses of the normative ideal of complementarity between the sexes. Being a repository of interlinked professional, organisational and matrimonial standpoints, female activism spaces lead to the ambivalent politicisation of plural belongings. These multiple affiliations can be a catalyst for protest as well as a way to reproduce sexual hierarchies and social and political order.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2017REN1G038
Date06 December 2017
CreatorsComer, Clémentine
ContributorsRennes 1, Neveu, Érik
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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