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Analyse matérialiste et organisationnelle du développement de l'anarchisme en Andalousie (1868-1910)

Le développement de l'anarchisme en Andalousie durant le dernier tiers du XIXe siècle, période qui correspond à la Révolution libérale bourgeoise de 1868 en Espagne et à la naissance de la section espagnole de l'Association internationale des travailleurs (AIT – communément appelé Première Internationale), a été maintes fois examiné sous l'angle de l'émergence d'un mouvement social millénariste dont les racines seraient ancrées dans la mentalité archaïque, conservatrice, spontanée, irrationnelle et apolitique de la « paysannerie andalouse ». Or, cette approche explicative du mouvement ouvrier anarchiste dans cette région d'Espagne ne résiste pas à une analyse matérialiste et organisationnelle basée sur l'évolution des relations sociales de propriété et des rapports sociaux de production capitalistes, l'implantation d'un nombre important de sections ouvrières anarchistes dédiées à une éducation rationaliste et libertaire tout autant qu'à l'auto-organisation des luttes de la classe travailleuse. Qui plus est, cette recherche démontre pourquoi la thèse millénariste est incapable d'expliquer en quoi les ouvriers et ouvrières andalou-ses étaient non seulement conscient-es de leur place dans les rapports sociaux de production capitaliste et du conflit antagonique qui les opposaient à la bourgeoisie, mais également en mesure d'évaluer leur rapport de force et d'établir des stratégies en conséquence. En ce sens, il serait faux de dire, à l'instar de ce que prétendent les tenants de la thèse millénariste, que les anarchistes en Andalousie étaient systématiquement épris de l'arrivée soudaine du grand soir (la Révolution sociale). Plusieurs exemples de grèves revendicatrices et d'insurrections sociopolitiques nous démontrent plutôt que le mouvement anarchiste considérait l'importance de mener des luttes dont les objectifs étaient d'améliorer dans l'immédiat les conditions de vie et de travail du prolétariat agricole. En définitive, loin d'être animés par des illuminations religieuses et une foi messianique, les anarchistes andalou-ses méritent d'être étudié-e-s à travers leurs expériences collectives de la lutte, lesquelles ont déterminé dans une large mesure leurs choix idéologiques et stratégiques. En effet, les échecs devant les tribunaux royaux ou dans les tentatives d'alliance avec la frange progressiste de la bourgeoisie, juxtaposée à l'arrivée de l'idéologie anarcho-collectiviste, ont favorisé l'émergence d'une conscience de classe, syndicale et révolutionnaire, qui caractérise le projet moderne du mouvement anarchiste andalou.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Anarchisme, mouvement ouvrier, Andalousie, millénarisme, matérialisme, Fédération régionale espagnol.

Identiferoai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.5107
Date10 1900
CreatorsDavid-Bellemare, Étienne
Source SetsLibrary and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada
Detected LanguageFrench
TypeMémoire accepté, NonPeerReviewed
Formatapplication/pdf
Relationhttp://www.archipel.uqam.ca/5107/

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