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Les professionnels de l'aide sénégalais : de la précarité au travail à la fragile légitimation de l'écologie dominante / Senegalese Aid Workers : from Work Precarity to the Fragile Legitimation of the Dominant Ecological Thought

Le Sénégal fait souvent figure d'exception, au point d'être régulièrement salué pour sa stabilité sociopolitiquepar la communauté internationale désemparée devant les troubles qui agitent le continent africain.Cette image d'Épinal est pourtant loin de rendre compte des difficultés qui touchent la population de ce pays.Derrière le visage d'un pays stable se cache en fin de compte une tout autre réalité qui rappelle combien lepoids de la précarité professionnelle occupe une place singulière dans la vie des Sénégalais, y compris deceux qui participent à l'élaboration de l'action publique branchée au système d'aide. Telle est l'impressionpesante qui se glisse dans les discours des professionnels de l'aide sénégalais impliqués dans un projet degestion intégrée du littoral encouragé par la Banque mondiale dans les années 2000. L'étude de la mise enoeuvre de ce projet fournit un cas d'école qui permet de saisir l'incidence que peut avoir la précaritéprofessionnelle de ces personnes sur le fonctionnement de l'aide-projet qui représente encore aujourd'hui laforme d'aide dominante dans le pays. Plus spécifiquement, elle aide à comprendre pourquoi les normes degestion du littoral colportées dans le cadre de ce projet – qui ne sont d'ailleurs que le reflet de l'écologiedominante – sont mobilisées par ces développeurs sénégalais à travers des discours légitimateurs le plussouvent déconnectés du sens même de ces normes. Tout se passe comme si la professionnalisation heurtéede ces personnes les conduisait à prêter plus attention aux moyens du projet qu'à ses objectifs, et de cettemanière à améliorer leurs conditions de travail et plus largement leur situation socio-économique. / Senegal is often looked on as an exception, to the point of being regularly hailed for its socio-politicalstability by an international community quite helpless in front of the troubles of African continent. Yet thistraditional view is far from accounting for the difficulties of the population. In fact the image of a stablecountry conceals an altogether different reality which reminds one of how precarity, and more particularlywork precarity, plays an important part in the lives of the Senegalese, including those who take part in thedevelopment of the public action financed by aid agencies. Such is the impression felt in the speeches ofSenegalese aid workers involved in a project of coastal zone management promoted by the World Bank inthe 2000s. To study the working out of this project provides an example which helps to understand theconsequences their precarity at work can have on the working of the aid-project – today the main form of aidin this country. More specifically it helps to understand how the standards of coastal zone managementpromoted by the World Bank agents are interpreted by these Senegalese people, and why they are justapprehended in speeches often disconnected from the very purpose of these standards. It seems that theirwork precarity has led them to pay more attention to the means of the project rather than to its ends, seekingthereby to improve their own work conditions and so their socio-economic situation.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2014BORD0404
Date19 December 2014
CreatorsSégalini, Céline
ContributorsBordeaux, Darbon, Dominique
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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