Les Filles de la Charité de Saint Vincent de Paul sont arrivées au Panama en 1875 comme des exilées politiques, après avoir été expulsées du Mexique par son gouvernement, dont le Congrès avait voté contre la présence de toutes les congrégations religieuses dans le pays l'année précédente. Cinq ans après leur installation dans l'isthme, la Compagnie Universelle du Canal Français - sous la direction de Ferdinand de Lesseps - a commencé les travaux de construction d'un canal qui permettrait la navigation entre les océans Atlantique et Pacifique. L'entreprise serait un échec irrémédiable pour une variété de raisons, parmi lesquelles la condition désastreuse de la santé publique, et le gouvernement des États-Unis reprendra le projet d'ingénierie colossale et l'assainissement du pays. Les Filles de la Charité, qui ont été engagées par la Compagnie Universelle du Canal comme infirmières pour soigner les patients dans leurs hôpitaux, resteraient dans l'isthme au long des années épidémiques et élargiraient leur mission dans la mesure où l'ordre religieux continue d'avoir une forte présence au sein de la société panaméenne à ce jour. Le but principal de ce travail est de analyser un épisode précédemment inconnu de l'histoire autrement bien documentée de la construction du Canal de Panama: la contribution que cette congrégation a fait à la profession naissante d’infirmière pendant les pires années de la propagation des maladies infectieuses dans l'isthme, provoquée par la surpopulation des ouvriers du canal et l'ignorance de la cause et le remède de maladies épidémiques. C’est bien connu que la construction du canal a été possible grâce à la lutte contre le paludisme et l'éradication de la fièvre jaune, les maladies qui ont décimé la population au cours des 25 premières années du projet ; que des changements radicaux dans les conditions de santé publique ont été accomplies par les mesures mises en œuvre par le médecin de l'armée américaine le colonel William Crawford Gorgas ; mais la présence des Filles de la Charité dans les hôpitaux publics et privés dans la ville de Panama et de Colón pendant ce temps, tendant aux patients et exécutant les ordres du Dr Gorgas, est resté caché pour la plupart des publications sur le sujet. Peut-être que la découverte la plus importante qui a surgi des sources recherchées pour ce travail, est que la troisième grande maladie infectieuse que les médecins et leurs assistants ont combattu au cours de ces années a été la syphilis, qui a atteint des proportions épidémiques et était incurable durant cette période aussi. Le conflit créé par les patients syphilitiques et le traitement dont ils avaient besoin et le fait qu'ils ont reçu efficacement ce traitement des sœurs, qui ont été interdites par les règles de leur propre congrégation d'avoir contact avec eux, a culminé par le retrait des religieuses des hôpitaux, et la sécularisation et la professionnalisation des soins infirmiers au Panama. Les raisons pour lesquelles les sœurs dispensaient des soins aux patients syphilitiques durant les trente-trois ans qu’ils ont servi dans les hôpitaux de la nation, malgré et contre leur propre règle, résident dans leur piété et leur spiritualité, dont les détails seront examinés tout au long de cette thèse. Les contradictions qui, apparemment, résident dans l'aide des sœurs, qui peuvent être perçues à tort comme l'ambiguïté morale, fournissent un sujet précieux d'étude pour l'histoire de la religion de la région. Il faut souligner qu'un facteur déterminant dans cet épisode était le manque de règles juridiques qui caractérisent la pratique de la médecine jusqu'à la deuxième décennie du 20e siècle dans le Nord et l'Amérique latine. Ainsi, cette étude peut également contribuer au débat contemporain très opportun sur l'éthique des professionnels de la santé, et sur l'effet que peut avoir leur empathie dans le traitement de la maladie d'un patient..... / The Daughters of Charity of Saint Vincent de Paul arrived in Panama in 1875 as political exiles, after being expelled from Mexico by its Government, whose Congress had voted against the presence of all religious congregations in the country the previous year. Five years after their settling in the Isthmus, the Compagnie Universelle du Canal Français - under the direction of Ferdinand de Lesseps – began construction work for a canal that would allow navigation between the Atlantic and Pacific Oceans. The enterprise would fail irretrievably for a variety of reasons, among them the disastrous condition of public health, and the United States Government would take over the colossal engineering project and the country’s sanitation. The Daughters of Charity, who were hired by the Compagnie Universelle to nurse patients in their hospitals, would remain in the Isthmus throughout the epidemic years and would expand their mission to the extent that the religious order continues to have a strong presence within Panamanian society to this day.The main purpose of this work is to disclose a previously unknown episode of the otherwise well documented history of the construction of the Panama Canal: the contribution that this congregation made to the incipient nursing profession during the worst years of the spread of infectious diseases in the Isthmus, provoked by the overcrowding of the canal workers, the backwardness of the region and the ignorance of the cause and cure of epidemic diseases. It is public knowledge that the construction of the canal was possible due to the control of malaria and the eradication of yellow fever, the illnesses that decimated the population during the first 25 years of the project; that radical changes in public health conditions were accomplished by the measures implemented by US Army doctor Colonel William Crawford Gorgas; but the presence of the Daughters of Charity in public and private hospitals in Panama City and Colón during this time, tending to patients and carrying out Dr Gorgas’ orders, has remained hidden for the most part from publications on the subject.Perhaps the most significant discovery surging from the sources researched for this work, is that the third great infectious disease that the doctors and their assistants fought during these years was syphilis, which reached epidemic proportions and was incurable during this period too. The conflict created by the syphilitic patients and the treatment they required and the fact that they effectively received this treatment from the sisters, who were forbidden by the rules of their own congregation to have contact with them, culminated by the withdrawal of the nuns from the hospitals, and the secularization and professionalization of nursing in Panama. The reasons why the sisters provided care to syphilitic patients during the thirty-three years they served in the nation’s hospitals, despite and against their own Rule, reside in their piety and their spirituality, details of which will be examined throughout this dissertation. The contradictions that seemingly dwelled in the sisters’ aid, which may be wrongly perceived as moral ambiguity, provide a valuable subject of study for the history of religion of the region.It must be stressed that a determining factor in this episode was the lack of legal regulations that characterized the practice of Medicine until the second decade of the 20th Century in North and Latin America. Thus, this study may also contribute to the very timely, contemporary debate on the ethics of health professionals, and on the effect that their empathy may have in the cure of a patient’s illness...
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2015LYO20118 |
Date | 07 December 2015 |
Creators | Mann de Gracia, Maria Eugenia |
Contributors | Lyon 2, Sorrel, Christian |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | English |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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