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La réhabilitation de l’authenticité chez C. Taylor et C. Larmore / The rehabilitation of authenticity in Taylor and Larmore

Ce travail développe une analyse critique des « éthiques de l’authenticité », c'est-à-dire des éthiques nous invitant à nous affranchir du conformisme pour renouer le contact avec un mystérieux « moi véritable ». Cette analyse est motivée par le statut paradoxal que ces éthiques ont aujourd’hui : sur le plan intellectuel, elles sont l’objet d’un scepticisme ou d’un rejet ; mais sur le plan pratique, chacun de nous continue d’accorder de l’importance aux notions d’« épanouissement personnel », de « développement personnel » ou de « naturel » qui en sont issues. Une tentative de mise au clair semblait donc s’imposer.Plutôt que de repartir des analyses classiques de Heidegger ou de Sartre, j’ai choisi d’étudier la manière dont deux philosophes plus récents, Charles Taylor et Charles Larmore, tentent de réhabiliter la notion d’authenticité dans un contexte plus difficile : depuis les années 1970 cet idéal a simultanément été accusé d’être philosophiquement naïf et socialement néfaste.Je propose dans les deux premières parties de mon étude une présentation systématique de ces tentatives de réhabilitation : Taylor dénonce la superficialité de la plupart des critiques, en faisant ressortir la profondeur historique de cet idéal ; puis il étudie ses implications pratiques. Larmore développe une analyse plus conceptuelle, remettant d’abord en cause la cohérence même de cette notion, pour ensuite en proposer deux nouvelles définitions. Je confronte dans une troisième partie ces deux approches, pour finalement défendre une conception expressive de l’identité personnelle – conception se distinguant à la fois de la psychologie réflexive classique, et de ce que Larmore appelle la « réflexion pratique ». / This work develops a critical analysis of the “ethics of authenticity”, that is, the ethics that commits us to free ourselves from conformism in order to restore contact with a mysterious “true self”. This analysis is motivated by the paradoxical status these ethics have today: on an intellectual level they have become an object of scepticism, or have even been completely rejected; however on a practical level, everyone of us continues to be concerned with notions like “self-fulfilment”, “self-development”, or “naturalness” which arise from these ethics. This situation invites clarification.Instead of returning to the classical analyses of Heidegger or Sartre, this work will rather study the way in which two more recent philosophers, Charles Taylor and Charles Larmore, try to rehabilitate the ideal of authenticity in a more difficult context: since the 1970s this ideal was both accused of being philosophically naive and socially harmful.I first propound a systematic presentation of these attempts at retrieval: Taylor denounces the superficiality of most of the critics by showing the historical depth of the ideal of authenticity; he then studies its practical implications. Larmore develops a more conceptual analysis, by first questioning the very coherence of the ideal, and then by propounding two new definitions of it. This work finally confronts these two approaches with each other, and develops an expressive conception of personal identity – distinct from both classical reflexive psychology and from what Larmore calls “practical reflexion”.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2016PESC0041
Date08 December 2016
CreatorsVoeltzel, Nicolas
ContributorsParis Est, Gros, Frédéric
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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