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Représentations de l'école vénitienne en France au XIXe siècle : une écriture de l'histoire de l'art entre enjeux artistiques, scientifiques et idéologiquesJolivet, Anna 27 June 2012 (has links) (PDF)
Cette thèse est un travail historiographique qui découle d'une étude des textes consacrés à la peinture vénitienne, publiés en français entre 1800 et 1914. Tout en considérant ces documents dans leur diversité (ouvrages savants ou de vulgarisation, récits de voyages), il s'agit de les replacer dans un contexte de formation de l'histoire de l'art comme champ autonome de connaissances. Car du fait de son statut encore incertain au XIXe siècle, la discipline se nourrit d'une littérature variée, et jette dans le même temps les fondements d'un savoir institutionnalisé. La notion d'école de peinture apparaît comme une catégorie de ce savoir et permet de concevoir la peinture vénitienne comme un phénomène singulier et cohérent. Envisagée pour son coloris, cette école est perçue comme le lieu d'une sensualité qui nie les exigences d'une doctrine héritée du classicisme. Les historiens de l'art du XIXe siècle mettent en place un appareil argumentatif et rhétorique visant à donner à leur discours une légitimité scientifique. Dès la moitié du siècle, l'usage d'une méthode scientiste permet d'expliquer la peinture vénitienne par des justifications sociales, climatiques ou raciales. Au sein du raisonnement qui démontre la nature anticlassique de l'école vénitienne, il convient aussi de considérer les arguments fournis par l'Orientalisme et par l'histoire de l'art flamand et hollandais, qui par un rapprochement avec Venise, éloignent encore sa peinture du modèle classique. Mais il importe par ailleurs de relever les ouvertures du discours qui infléchissent cette pensée dominante. La confrontation de la peinture vénitienne avec les nouvelles formes d'art contemporain - Romantisme, Impressionnisme, Symbolisme - permet d'en faire un lieu d'identification pour la modernité picturale. Enfin, les revendications identitaires qui parcourent une Italie en quête d'indépendance et une France hostile à la Prusse après la guerre de 1870, participent autour de 1900 à caractériser l'école vénitienne comme un lieu d'ancrage d'une identité classique, latine et/ou chrétienne résistant à la menace germanique.
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Représentations de l'école vénitienne en France au XIXe siècle : une écriture de l'histoire de l'art entre enjeux artistiques, scientifiques et idéologiques / Representations of the Venetian school of painting in France during the 19th century : an art history study considering artistic, scientific and ideological stakesJolivet, Anna 27 June 2012 (has links)
Cette thèse est un travail historiographique qui découle d’une étude des textes consacrés à la peinture vénitienne, publiés en français entre 1800 et 1914. Tout en considérant ces documents dans leur diversité (ouvrages savants ou de vulgarisation, récits de voyages), il s’agit de les replacer dans un contexte de formation de l’histoire de l’art comme champ autonome de connaissances. Car du fait de son statut encore incertain au XIXe siècle, la discipline se nourrit d’une littérature variée, et jette dans le même temps les fondements d’un savoir institutionnalisé. La notion d’école de peinture apparaît comme une catégorie de ce savoir et permet de concevoir la peinture vénitienne comme un phénomène singulier et cohérent. Envisagée pour son coloris, cette école est perçue comme le lieu d’une sensualité qui nie les exigences d’une doctrine héritée du classicisme. Les historiens de l’art du XIXe siècle mettent en place un appareil argumentatif et rhétorique visant à donner à leur discours une légitimité scientifique. Dès la moitié du siècle, l’usage d’une méthode scientiste permet d’expliquer la peinture vénitienne par des justifications sociales, climatiques ou raciales. Au sein du raisonnement qui démontre la nature anticlassique de l’école vénitienne, il convient aussi de considérer les arguments fournis par l’Orientalisme et par l’histoire de l’art flamand et hollandais, qui par un rapprochement avec Venise, éloignent encore sa peinture du modèle classique. Mais il importe par ailleurs de relever les ouvertures du discours qui infléchissent cette pensée dominante. La confrontation de la peinture vénitienne avec les nouvelles formes d’art contemporain – Romantisme, Impressionnisme, Symbolisme – permet d’en faire un lieu d’identification pour la modernité picturale. Enfin, les revendications identitaires qui parcourent une Italie en quête d’indépendance et une France hostile à la Prusse après la guerre de 1870, participent autour de 1900 à caractériser l’école vénitienne comme un lieu d’ancrage d’une identité classique, latine et/ou chrétienne résistant à la menace germanique. / This thesis is a historiographical work which ensues from a study of texts dedicated to Venetian painting, published in French between1800 and 1914. While considering these documents in their diversity (learned works, popularized works and travel stories), its main concern is replacing them in a context of establishment of art history as an independent field of knowledge. Thus, because of its still uncertain status in the 19th century, this discipline feeds on varied literature, and establishes itself at the same time as an institutionalized knowledge. The notion of school of painting appears as a category of this knowledge and allows one to conceive Venetian painting as a singular and coherent phenomenon. Considered for its colour, this school is perceived as a place of sensuality which denies requirements of a doctrine descended from classicism. The art historians of the 19th century set up an argumentative and rhetoric device in order to give to their speech a scientific legitimacy. Beginning in the second half of the century, the use of a scientistic method allows one to explain Venetian painting by social, climatic or racial justifications. Through this reasoning, which demonstrates the anticlassical nature of the Venetian school, it is also advisable to consider the arguments provided by Orientalism and by Flemish and Dutch art history, and which by establishing a parallel with Venice, push it's painting further still from a classical model. However it is further more important to discover the widening of speech bending this dominant thought. The confrontation of Venetian painting with new forms of contemporary art - Romanticism, Impressionism, Symbolism - allows one to create an identification space for pictorial modernity. Finally, the identical demands in Italy in its search of independence and French hostility to Prussia after the 1870 war, take part, around 1900, to the characterization of the Venetian school as a place of anchorage, for a classical, Latin and/or Christian identity resisting to a Germanic threat.
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