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Elimination par adsorption sélective du phénol pour la purification des biocarburants de 2ème génération / Elimination of phenol by selective adsorption for the purification of the 2nd generation biofuelsKhalil, Ibrahim 25 October 2018 (has links)
Ce travail s’intéresse à l’étude de l’adsorption sélective du phénol dans des solutions d’hydrocarbures pour la purification des biocarburants issus de la biomasse de la 2ème génération. L’objectif de ce travail est de proposer, à l’aide d’une approche expérimentale et théorique, un adsorbant présentant à la fois une grande capacité d’adsorption du phénol, une sélectivité envers le phénol même en présence d’autres composés aromatiques ainsi qu’un bon pouvoir régénératif dans des conditions douces.Plusieurs familles d’adsorbants sont étudiées : des zéolithes Y et USY avec différents cations de compensation de charge (H+ et Na+) et différentes proportions de la surface micro et de mésoporeuse, des solides siliciques ayant des variables teneurs en groupement silanols et du charbon actif comme solide de référence. Les résultats d’adsorption montrent que dans les micropores des zéolithes, le phénol « interne » peut s’adsorber au nombre de 2 à 4 molécules par supercage, sans pouvoir entrer dans les cages sodalites. Dans la surface mésoporeuse des zéolithes USY et des solides siliciques, la quantité de phénol « externe » adsorbée dépend de la densité des silanols. En présence de toluène dans le mélange, les sites acides montrent une sélectivité importante envers l’adsorption du phénol, cette sélectivité est justifiée par une énergie d’interaction du phénol supérieure à celle du toluène sur ces sites. En revanche, l’adsorption du phénol sur le Na+ et les groupements silanols est affectée respectivement par la présence de faibles et de hautes teneurs en toluène. L’étude de la capacité de régénération des adsorbants met en évidence que les espèces phénoliques fortement liées sont formées sur les sites acides des zéolithes Y (H+Y, Na+Y et USY).Le meilleur compromis en termes de capacité d’adsorption de phénol, de sélectivité et de pouvoir régénératif est obtenu sur la zéolithe H+Y présentant un rapport Si/Al de 2,9. / This work focuses on the study of the selective adsorption of phenol from hydrocarbon solutions for the purification of 2nd generation biofuels. The objective of this work is to propose, using experimental and theoretical approaches, an adsorbent that can gather a good adsorption capacity of phenol, a selectivity towards phenol even in the presence of other aromatic compounds as well as good regeneration capacity under mild conditions.Several adsorbents were studied: Y and USY zeolites with different cations (H+ and Na+) and different proportions of micro and mesoporous surfaces, silica based solids presenting variable amount of silanol group and charcoal as a reference. The adsorption results show that, in the microporous of zeolites, the "internal" phenol can be adsorb to the number of 2 to 4 molecules per supercage, without being able to enter in the sodalite cages. In the mesoporous surface of the USY zeolites and the silica based solids, the amount of adsorbed "external" phenol depends on the density of the silanol groups. In the presence of toluene in the mixture, the acidic sites show a high selectivity towards phenol adsorption, this selectivity is justified by a higher interaction energy of phenol than toluene over these sites. Whereas, the adsorption of phenol over Na+ cation and over the silanol groups was respectively affected at low and high toluene levels. The study of the regeneration capacity of the adsorbents shows that the strongly bounded phenolic species are formed on the acidic sites of Y zeolites (H+Y, Na+Y and USY).The best compromise in terms of phenol adsorption capacity, selectivity and regeneration ability was obtained over the H+Y zeolite presenting a Si/Al ratio of 2.9.
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Les avertissements qui venaient de Berlin: 9 octobre 1939-10 mai 1940Van Welkenhuyzen, Jean January 1978 (has links)
Doctorat en sciences sociales, politiques et économiques / info:eu-repo/semantics/nonPublished
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Les métamorphoses du modernisme de H.D. à Robert Duncan : vers une poétique de la relation / The metamorphosis of modernism from H.D to Robert Duncan : toward a relational poeticsOudart, Clément 28 November 2009 (has links)
Cette thèse explore le fonctionnement de la poésie moderniste américaine sous l’angle de la relation. Critiquant la rhétorique de la rupture généralement associée à l’esthétique des avant-gardes modernistes, notre parcours suit la ligne sinueuse de la poétique de la relation de H.D. [1886-1961] à Robert Duncan [1919-1988]. Loin de tracer une trajectoire chronologique entre ces deux points, qui ne sont pas envisagés comme les œuvres-limites d’un nouveau canon, cette étude a pour point central The H.D. Book. La poésie dite de l’après-guerre émerge comme celle d’un perpétuel entre-deux-guerres, et sa postmodernité, comme une illusion. L’analyse montre que le passage du modernisme historique à son avatar métamoderniste s’effectue par la reconfiguration du mode disjonctif en mise en relation. Ligne fuyante du modernisme, la relation Duncan-H.D. est une utopie. C’est pourquoi elle permet sa critique. Celle-ci implique le passage d’une politique individuelle de l’invention [Pound, Eliot…] à une éthique de l’écriture. Cette aventure, fondée sur des échanges poétiques et épistolaires publiés et inédits, passe par Eliot, Pound, Levertov, Olson et Creeley, mais aussi par Mallarmé, Baudelaire, Valéry ou encore Deleuze, Meschonnic et Glissant. Du H.D. Book à Ground Work, comme de Hymen à Trilogy, la philosophie du devenir, qui s’étend de l’héraclitéisme à la relation d’Édouard Glissant, en passant par le flux bergsonien et par l’empirisme radical de Williams James, offre un cadre conceptuel propre à rendre compte de l’écriture comme processus, de l’espace poétique comme champ de composition, du texte comme système complexe et du poème comme projet. / Starting with a critique of the rhetoric of rupture that is ordinarily closely linked to avant-garde aesthetics, this dissertation seeks to probe the ground of modernist American poetry through a poetics of and as relation. Viewing modernism and postmodernism from this standpoint has dramatic consequences on the assumptions of language theory and innovative poetry. Steering away from a single or dual literary portrait, this study follows the winding path relating early modernism to its metamorphic—or metamodernist—version. Largely focused on the late works of H.D. and Robert Duncan, my objective is not to establish the personal or literary boundaries of another counter-canon. Rather, the Duncan-H.D. line provides a critical outlook on the stakes of nodal or network writing. This involves a shift from the individual’s politics of invention [Pound, Eliot…] to an ethics of relational composition [Duncan, H.D.…]. Therefore, the emphasi! s is laid on published and unpublished poetic exchanges and epistolary relations also involving Levertov, Olson, Pound, and Creeley among others, gradually producing the multilinear mapping of a nomadic poetry. Duncan and H.D.’s relational poetics, as evidenced by The H.D. Book and Ground Work, or Hymen and the War Trilogy, draw on a “boundless creational field,” which is predicated on the Jamesian “lines of influence” and the Deleuzian “lines of flight,” ultimately underwriting Glissant’s philosophy of relation and Meschonnic’s groundbreaking language theory. H.D.’s Sapphic rewriting of classic symbols into complex images, like Duncan’s field poetics and serial writings, provide the ground for a reworking of twentieth-century modernism.
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L'Éducation à l'Environnement en Tunisie. Analyse des valeurs relatives à la nature et à l'environnement dans les conceptions d'enseignants et d'élèves et dans des manuels scolaires.Alaya, Alaya 23 January 2010 (has links) (PDF)
En première partie, cette thèse présente différentes significations des termes nature et environnement, en arabe et en français. Par exemple, en arabe, il existe trois termes pour désigner le mot français "environnement". Elle identifie, dans le cadre du modèle KVP qui analyse les conceptions comme des interactions entre connaissances, valeurs et pratiques sociales, plusieurs valeurs qui sous-tendent ces définitions. Plusieurs d'entre elles sont reprises comme des objectifs de l'éducation à l'environnement : citoyenneté, autonomie, responsabilité, altruisme et solidarité (CARTAS). L'essentiel de cette thèse analyse ensuite les conceptions, et plus particulièrement les systèmes de valeurs, sur la nature et l'environnement chez des enseignants tunisiens (111 enseignants de Sciences de la Vie et de la Terre : SVT et 42 enseignants d'Histoire et Géographie : HG), chez 273 élèves de 2ème année secondaire (16-17 ans) et dans les manuels scolaires tunisiens SVT de ce niveau scolaire, édités en 2003 et 2005. Les différentes analyses effectuées (khi2, analyse des correspondances multiples et analyse en composantes principales) montrent que les élèves sont plus anthropocentrés que les enseignants SVT et HG, qui sont plutôt écolocentrés, sans différence significative entre enseignants SVT et HG. Ces systèmes de valeurs sont corrélés à certaines variables personnelles : les non bacheliers, les jeunes et les individus ayant une enfance campagnarde sont plus anthropocentrés que, respectivement, les titulaires d'un baccalauréat ou plus, les adultes et ceux ayant une enfance citadine, qui sont plus écolocentrés. Les conceptions des élèves sont dans l'ensemble conformes à celles présentes dans les manuels SVT : nature sans homme, rapport utilitaire à la nature, absence de gestion et de prévention des risques liés à l'utilisation des ressources, ce qui ne favorise pas l'acquisition des valeurs CARTAS. Les enjeux et perspectives de ces résultats sont discutés.
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Les métamorphoses du modernisme de H.D. à Robert Duncan : vers une poétique de la relationOudart, Clément 28 November 2009 (has links) (PDF)
Cette thèse explore le fonctionnement de la poésie moderniste américaine sous l'angle de la relation. Critiquant la rhétorique de la rupture généralement associée à l'esthétique des avant-gardes modernistes, notre parcours suit la ligne sinueuse de la poétique de la relation de H.D. [1886-1961] à Robert Duncan [1919-1988]. Loin de tracer une trajectoire chronologique entre ces deux points, qui ne sont pas envisagés comme les œuvres-limites d'un nouveau canon, cette étude a pour point central The H.D. Book. La poésie dite de l'après-guerre émerge comme celle d'un perpétuel entre-deux-guerres, et sa postmodernité, comme une illusion. L'analyse montre que le passage du modernisme historique à son avatar métamoderniste s'effectue par la reconfiguration du mode disjonctif en mise en relation. Ligne fuyante du modernisme, la relation Duncan-H.D. est une utopie. C'est pourquoi elle permet sa critique. Celle-ci implique le passage d'une politique individuelle de l'invention [Pound, Eliot...] à une éthique de l'écriture. Cette aventure, fondée sur des échanges poétiques et épistolaires publiés et inédits, passe par Eliot, Pound, Levertov, Olson et Creeley, mais aussi par Mallarmé, Baudelaire, Valéry ou encore Deleuze, Meschonnic et Glissant. Du H.D. Book à Ground Work, comme de Hymen à Trilogy, la philosophie du devenir, qui s'étend de l'héraclitéisme à la relation d'Édouard Glissant, en passant par le flux bergsonien et par l'empirisme radical de Williams James, offre un cadre conceptuel propre à rendre compte de l'écriture comme processus, de l'espace poétique comme champ de composition, du texte comme système complexe et du poème comme projet.
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Sovereign debts in trouble timesOosterlinck, Kim January 2003 (has links)
Doctorat en sciences sociales, politiques et économiques / info:eu-repo/semantics/nonPublished
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Camille Gutt et le gouvernement de Londres: aspects politiques, économiques et financiers de la participation belge à la Seconde Guerre mondialeCrombois, Jean-François January 1998 (has links)
Doctorat en philosophie et lettres / info:eu-repo/semantics/nonPublished
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Contribution à l'histoire de l'édition francophone belge sous l'Occupation allemande 1940-1944Fincoeur, Michel 30 May 2006 (has links)
<p align="justify"><b>1. Introduction</b><br> <p>Le 10 mai 1940 et pour la seconde fois en vingt ans, la Belgique est envahie par l’Allemagne. Contrairement à l’invasion de la Grande Guerre, il ne faut que dix-huit jours aux armées teutonnes pour écraser l’armée belge et occuper le territoire national tout entier. Peu avant la fin des hostilités, la vie culturelle reprend néanmoins timidement. Dès la fin mai 1940, les cinémas rouvrent leurs portes. La presse reparaît sous surveillance allemande. L’édition du livre, machine beaucoup plus lourde, ne reprend son activité qu’à la fin de l’été de 1940. Avec la signature des conventions bilatérales puis internationales sur la propriété intellectuelle dans la seconde moitié du XIXe siècle, la Belgique a vu le secteur de l’édition du livre s’effondrer. Le public belge marque en outre une certaine désaffection envers les auteurs belges et plus particulièrement envers ceux qui se font éditer localement. N’est-ce pas le mémorialiste français Georges Suarez qui écrivait, en 1932, que « L’écrivain wallon trouve devant lui une route hérissée de difficultés ;son public est clairsemé, épars, capricieux […] ;les snobs locaux, acceptent les yeux fermés tout ce qui vient de Paris […] mais exercent un contrôle hautain sur leurs auteurs nationaux » (Georges Suarez, La Belgique vivante. Préface d’André Tardieu. [Louvain, Editions Rex, 1932], p.28-29). Toutes catégories confondues – presse quotidienne ou périodique, livres et brochures diverses –, la production éditoriale belge – domaines francophone, néerlandophone, germanophone et dialectal wallon confondus – connaît pourtant entre 1936 et 1939 une courbe ascendante ;puis, de 1941 à 1945, une inflexion avant de voir remonter lentement la production de 1946 à 1949. Le pic de l’année 1938 ne sera pas égalé dans les dix années qui suivent. En 1939, nous constatons une très infime baisse de l’offre de titres :1,1%. Les sommets atteints par l’éventail de titres proposés en 1938 et 1939 s’explique par la mobilisation des réservistes qui n’ont d’autres loisirs que la lecture. En 1940, le chaos qui suit la Campagne des Dix-Huit Jours contraint la plupart des éditeurs à l’inactivité. La reprise de certains secteurs de l’édition au début de l’été permet toutefois de maintenir une production de titres supérieure aux années 1935-1936. La production reprend de façon spectaculaire en 1941, dépassant le niveau de 1939 et se rapprochant de celui de 1938. Nous interprétons cette remontée du nombre de titres par l’effet de la fermeture des frontières et donc par la nécessité de présenter de nouveaux titres au public belge avide de lecture. De 1942 à 1944, la chute spectaculaire s’explique sans doute par la disparition d’une grande partie de la presse périodique et par le caractère de plus en plus contraignant de la censure allemande. Celle-ci réduit le nombre de titres publiés à cause de la raréfaction croissante du papier disponible. Remarquons que la raréfaction des titres disponibles sur le marché n’implique pas obligatoirement une diminution quantitative des tirages. A partir du mois de septembre 1944 et en 1945, un certain nombre d’éditeurs sont placés sous les projecteurs de la Justice militaire et interrompent ou cessent leurs activités. Par ailleurs, une série de petits éditeurs occasionnels qui publiaient n’importe quoi sous n’importe quelle forme disparaissent du champ éditorial. De plus, la pénurie de papier, les ruptures de fourniture d’électricité industrielle qui fait tourner les rotatives et la réouverture des frontières aux importations françaises, puis néerlandaise dans la seconde moitié de l’année 1945, incitent les éditeurs belges à la frilosité. Enfin, en 1946, la reprise peut s’expliquer par la stabilisation économique.</p><p><p><p align="justify"><b>2. L’épuration des bibliothèques et des librairies</b><br> <p>Même si la liberté de presse est garantie par la Constitution, la loi belge organise les délits de presse. Les circonstances exceptionnelles de la déclaration de guerre de la France et de l’Angleterre à l’Allemagne à la suite de l’invasion de la Pologne provoquent la création d’un éphémère Ministère de l’Information nationale (1939-1940), puis d’un Service d’Information du Premier Ministre (1940). Une censure larvée, justifiée par la sécurité du territoire et le respect de la neutralité de la Belgique, est d’ailleurs exercée dès le mois de septembre 1939 afin d’éviter tout prétexte d’intervention de la part des belligérants. Durant les premiers mois de l’Occupation, une épuration anarchique s’exerce à l’encontre des bibliothèques privées et des librairies. Ce sont tantôt des soldats qui brûlent des livres trouvés sur les rayonnages de leur logement réquisitionné, tantôt des officiers qui prennent la mouche en découvrant chez le libraire de leur nouveau lieu de résidence un opuscule de l’espèce J’ai descendu mon premier Boche. Dès le 13 août 1940, la Militärverwaltung ordonne l’épuration systématique des bibliothèques publiques et des librairies. Tout livre ou brochure anti-allemand ou anti-nazi doit être immédiatement mis sous clef et bientôt déposé entre les mains des services allemands. Le soin de déterminer ce qui tombe ou non dans cette catégorie particulièrement vague est laissé à la seule appréciation des bibliothécaires et des libraires. Ceux-ci doivent attendre le mois de septembre 1941 pour que la Propaganda Abteilung daigne publier une liste de 1800 titres interdits. Des compléments sont ensuite régulièrement insérés dans le Journal de la Librairie de la Gilde du Livre et dans les Mededeelingen van het Boekengilde. Le Ministère de l’Instruction publique charge de surcroît des enseignants et des inspecteurs d’épurer les manuels scolaires de tout propos anti-allemands. Cette mesure a pour but d’éviter que l’occupant ne s’en charge lui-même et n’impose le manuel unique à l’instar de ce qui se passe Outre-Rhin. Le 8 octobre 1940, sans en avoir soumis le texte aux autorités allemandes, le Ministère de l’Instruction publique crée donc une Commission chargée de la révision des ouvrages classiques pour l’enseignement normal, moyen, primaire et gardien, plus communément désignée sous le nom de Commission pour la Révision des Ouvrages Classiques. Composée de collaborationnistes notoires mais également d’authentiques résistants, la Commission examinera près de 5000 titres entre la fin octobre 1940 et la fin mai 1944 ;elle interdira l’usage de 564 manuels et en fera modifier 182 autres.</p> <p><p><p align="justify"><b>3. La censure des livres</b><br> <p>Au début de l’été, les Allemands chargent l’Union des Industries Graphiques & du Livre (UNIGRA), le syndicat des imprimeurs belges, d’exercer une censure préalable générale et d’empêcher ainsi la publication de tout propos anti-allemand. Cette censure est ensuite circonscrite, à partir du 20 août 1940, à la littérature qui traite de sujets militaires et politiques (en ce compris les questions concernant la race, le judaïsme et la Franc-maçonnerie). Le 24 septembre 1940, la Propaganda Abteilung prend le relais de l’organisme belge. Le Referat Schrifttum est dirigé par le Sonderführer Pr Dr Hans Teske et par son adjoint le Sonderführer Leutenant Bruno Orlick. Durant son premier exercice, ce bureau de la littérature refuse 100 manuscrits sur les 600 qu’il examine. A partir du 15 janvier 1943, invoquant le manque de papier, le Referat Schrifttum impose aux éditeurs de soumettre tous leurs manuscrits. Chaque demande est établie en triple exemplaire. Le premier est conservé dans les dossiers de la Propaganda Abteilung, les deux autres exemplaires sont transmis à l’Office Central du Papier - Papier Centrale (OCP-PC). Celui-ci y appose un numéro correspondant à un bon de consommation de papier. L’un est conservé dans les archives de l’OCP et l’autre est retourné à l’éditeur qui doit le présenter à l’imprimeur. Sans ce bon de consommation, l’imprimeur ne peut entreprendre le travail puisqu’il doit justifier les quantités utilisées dans ses ateliers. Tout le processus de contrôle apparaît dans les livres sous la forme de numéros précédés des mentions « Autorisation PA n° » / « Toelating PA nr » / « Zulassung Nr… » et « OCP n° » / « PC nr ». Parfois encore, le numéro d’affiliation de l’imprimeur auprès de l’OCP figure dans le colophon du volume. Chaque numéro est lié à un titre et à l’éditeur qui le demande. En cas d’annulation du projet par l’éditeur, le numéro est alors perdu. Du côté de la SS, l’Abteilung III C 4 de la Sicherheitsdienst se charge notamment de la surveillance des Editions autorisées. Contrairement à la Propaganda Abteilung qui intervient le plus souvent en amont, la SD intervient essentiellement en aval. Celle-ci saisit les ouvrages « séditieux » qui auraient pu échapper à la sagacité des censeurs de la Propaganda Abteilung, ou à l’autocensure des éditeurs belges.</p><p> <p><p align="justify"><b>4. La pénurie de papier</b><br> <p>Avant la guerre, la Belgique importait la quasi-totalité des matières premières destinées à la fabrication du papier et du carton. Mais le déclenchement des hostilités a rendu l’approvisionnement difficile et réduit en conséquence la fabrication du papier. La pénurie des matières premières provoque une réaction rapide de l’administration militaire allemande. Dès le 17 juin 1940, elle exige un état des lieux de la production, des stocks et de la consommation qui permette la rationalisation de l’économie. Parallèlement à ces mesures et en complément à celles-ci, le Ministère des Affaires économiques crée en février 1941 un Office Central du Papier pour veiller à la production et à l’utilisation rationnelle du papier et du carton. Près de la moitié de la cellulose est alors consacrée à la fabrication de produits ersatz comme le carton-cuir pour les chaussures ou le « Balatum » et l’« Unalit ». En mai 1941, l’OCP interdit la fabrication de produits de luxe tels les confettis, les sous-bocks et le papier-dentelle pour tarte. Les besoins en papier et carton augmentent cependant :pour les emballages en replacement d’autres matières devenues rares, pour le papier d’occultation, ou encore pour la paperasserie administrative occasionnée par la rationalisation de l’économie. En avril 1942, le Referat Papier, sous prétexte de rationalisation, ordonne la fermeture de près de la moitié des papeteries. Mais celles qui restent en activité souffrent de la pénurie de matières premières et de combustible qui entraîne une baisse de la production. En octobre 1942, prétextant cette fois la pénurie de papier, le Referat Schrifttum interdit la publication de livres à plus de 5.000 exemplaires mais autorise des dépassements aux éditeurs suffisamment bien en cour. La consommation de papier est alors contrôlée par l’OCP. En avril 1943, le spectre de la pénurie permet encore le recensement des stocks de papier chez les imprimeurs. Or personne n’est la dupe de ces dernières mesures qui relèvent plus de la censure que de l’économie. </p><p><p><p align="justify"><b>5. La restructuration économique et professionnelle</b><br> <p>Dès le début de l’été 1940, la Militärverwaltung commence de saisir les biens ennemis, c’est-à-dire français et britanniques. Grâce à la mise sous séquestre des avoirs du Groupe Hachette, l’actionnaire français de l’Agence Dechenne, le principal distributeur de presse en Belgique est administré par un Allemand, représentant des intérêts du groupe éditorial allemand Amann. Celui-ci obtient le monopole de l’importation de quotidiens étrangers et de la distribution des journaux belges. Il réussit également à devenir le principal grossiste en livres, imposant aux éditeurs le choix de certains titres, le tirage et parfois la couverture des livres. En novembre 1940, tous les éditeurs de livres et de périodiques ainsi que les libraires doivent s’inscrire au Cercle belge de la Librairie ou à son homologue flamand. En juin 1942, le Ministère des Affaires Economiques institue la Gilde du Livre / Boekengilde qui détient, par le biais de ses deux chambres linguistiques, le monopole de la représentation professionnelle. En 1941, l’Occupant suscite la formation d’un organisme de collaboration, la Communauté culturelle wallonne (CCW) qui devrait investir le champ culturel, à l’instar de la Deutsch-Vlämische Arbeitsgemeinschaft (DeVlag). Dirigée par l’écrivain prolétarien Pierre Hubermont, la CCW tente de regrouper les auteurs au sein d’une Chambre des Lettres françaises et d’une Chambre des Lettres dialectales. Très peu d’intellectuels se rallieront à cet organisme rapidement démonétisé. A la suite du congrès européen des écrivains tenu à Weimar en octobre 1941, une Europäische Schriftsteller Vereinigung est par ailleurs fondée le 27 mars 1942. Cette Société Européenne des Ecrivains (SEE), destinée à remplacer le PEN-Club international, encourage les traductions et la diffusion des ouvrages de ses membres. Pierre Hubermont est désigné pour tenir le rôle de porte-parole de la Section wallonne et belge de langue française (SWBLF) qui commence d’être organisée dans le courant du mois de mars 1942. Seule une poignée d’écrivains répondront aux sirènes de Weimar. En 1943 la Communauté Culturelle Wallonne fonde une nouvelle structure plus discrète, et surtout, moins discréditée :la Fédération des Artistes wallons et belges d’expression française (FAWBEF) dont l’intitulé est très proche de celui de la section locale de la SEE. Il ne s’agit pas d’un repli stratégique de la part de Pierre Hubermont – qui est cependant contraint de constater le semi échec de la CCW – mais d’une tentative d’officialisation de la structure corporative ébauchée par la CCW sous l’œil attentif du Ministère de l’Instruction publique. La FAWBEF ébauche la création d’une Chambre de Littérature subdivisée en Chambre des Ecrivains d’expression française, en Chambre des Ecrivains d’expression wallonne, en Chambre des Traducteurs et en Chambre des Editeurs. Le but est d’aboutir à une adhésion obligatoire et ainsi à un contrôle de l’accès à la profession. Depuis l’instauration de la législation et la signature des conventions internationales sur la protection des droits d’auteur dans la seconde moitié du XIXe siècle, les redevances sont essentiellement perçues en Belgique par des sociétés de droit français. Face à cette situation de perceptions multiples, l’administration militaire allemande impose une perception unique par une société de droit belge. Dans un premier temps, la Militärverwaltung place sous séquestre les sociétés françaises qui disposent du monopole de fait de la perception des droits d’auteur en Belgique francophone. Dans un second temps, au début du mois de janvier 1941, la Nationale Vereeniging voor Auteursrecht (NAVEA) est réquisitionnée et désignée pour détenir le monopole de la perception des droits. Toujours en janvier 1941, une tentative de rallier l’Association des Artistes professionnels de Belgique (AAPB) à la société unique afin d’en faire sa section francophone échoue grâce à la résistance de ses dirigeants. L’AAPB est alors dissoute par les Allemands. Le monopole de la NAVEA pose de nombreux problèmes juridiques. Pour toucher les droits de suite, les artistes et leurs ayants droit doivent devenir membre de la NAVEA, alors que les sociétés françaises interdisent la double appartenance sous peine de perdre les droits à la pension. Après d’âpres pourparlers, la NAVEA s’engage à payer les pensions pour les artistes qui la rejoindraient rapidement. La NAVEA ne collabore pourtant pas avec l’occupant puisque, clandestinement, celle-ci noue un accord avec la société anglaise The Performing Right Society, via Lausanne et Lisbonne, et répartit en secret les droits des auteurs anglais et américains. Elle tente de surcroît de protéger ses affiliés juifs en refusant de livrer la liste des ses adhérents.</p><p><p><p align="justify"><b>6. La production</b><br> <p>Malgré les contraintes liées à la pénurie de papier et celles qu’impose la censure, les éditeurs belges profitent des circonstances pour éditer à tour de bras tout et n’importe quoi, puisant essentiellement dans le vivier des littérateurs locaux. En effet, les Belges s’adonnent au loisir peu onéreux de la lecture. La fermeture des frontières bloque les importations de livres français et néerlandais. D’une part, la culture flamande est revalorisée alors que toute velléité pan-néerlandaise est combattue. D’autre part, la littérature française est contingentée :les Lettres françaises sont systématiquement dénigrées car on les juge délétères. Enfin, la germanisation rampante va bon train grâce à la promotion des Lettres scandinaves et allemandes :il s’agit de remodeler les structures mentales des lecteurs grâce aux traductions. Les tirages sont énormes pour des valeurs sûres comme le Leeuw van Vlaanderen (200 000 exemplaires) d’Hendrik Conscience et De Vlaschaard (100 000 exemplaires) de Stijn Streuvels. La plupart des maisons d’édition développent ou inaugurent des collections de lettres étrangères. A la suite de pressions du Referat Schrifttum, rares sont les grands éditeurs qui ne publient pas de traductions de l’allemand. Aux quelques éditeurs rétifs, le chef du Referat Schrifttum suggère de remplacer les textes allemands par des traductions d’auteurs scandinaves et finno-estoniens. C’est ainsi qu’une maison anti-allemande éditera des romans du prix Nobel norvégien Knut Hamsun pourtant rallié à la collaboration la plus dure. Mais les éditeurs ne peuvent pas publier toutes les traductions :les auteurs slaves du nord (Russes et Polonais), anglo-saxons contemporains et juifs sont considérés comme indésirables et interdits. Le Referat Schrifttum autorise la publication de romans anglo-saxons qui ne sont pas encore tombés dans le domaine public. Ces autorisations exceptionnelles ont trait à des textes qui dénigrent systématiquement le modèle social britannique et américain. Curieusement sont ainsi traduits des romans remettant en cause un ordre social ou moral comme Babbitt (1943) de Sinclair Lewis, The Grapes of Wrath (De Druiven der gramschap, 1943 et Grappes d’amertume, 1944) de John Steinbeck, The Picture of Dorian Gray (Le Portrait de Dorian Gray, 1944) d’Oscar Wilde ou encore The Rains came (La Mousson, 1944) de Louis Bromfield. La réédition de The Scarlet Pimpernel (Le Mouron Rouge, 1943) de la baronne Emmuska Orczy dénonce le fanatisme de la Révolution Française et stigmatise l’hédonisme de la Gentry anglaise. A titre d’exemple, les Editions de La Toison d’Or, financées par les Allemands, publient 26 % de traductions, les Editions Les Ecrits sortent 31,75 % de traductions. A l’Uitgeverij De Lage Landen qui publie en langues néerlandaise, allemande et française, les traductions constituent 44 % du catalogue néerlandais.</p><p><p><p align="justify"><b>7. Les éditeurs</b><br> <p>La demande permet à une nouvelle génération d’éditeur de se manifester. Certaines maisons d’édition sont créées avec l’appui de l’un ou l’autre service allemand. D’autres, qui ne s’inscrivent pourtant pas dans une politique de collaboration, sont fondées sous le regard attentif de la Propaganda Abteilung. Des maisons jugées hostiles au national-socialisme sont mises sous séquestre. Enfin, des administrateurs provisoires et des directeurs littéraires inféodés au nouveau pouvoir sont nommés. Comme le reste de la population, les acteurs du champ éditorial adoptent un éventail de positions qui va de la Résistance à la Collaboration avec, pour le plus grand nombre, une accommodation à des degrés divers. Si certains choisissent de résister et freinent la politique allemande du livre dans la mesure de leurs moyens, aucun toutefois n’entre dans la clandestinité. A partir du 15 janvier 1943, tous les manuscrits doivent toutefois passer entre les mains de l’administration allemande ;ce sera souvent la seule compromission des éditeurs. La grande majorité des maisons reste patriote, à l’instar des Editions Casterman, des Editions Dupuis ou des Editions Charles Dessart. Un réseau éditorial d’Ordre nouveau est en revanche composé par Léon Degrelle et des rexistes. Le 25 août 1940, la s.a. La Presse de Rex obtient de pouvoir sortir à nouveau son quotidien de combat, Le Pays Réel (1936). La ligne éditoriale outrancière du journal ne parvient pas à fidéliser son lectorat (moins de 10 000 exemplaires vendus en 1942) et Degrelle renfloue les caisses de la rédaction grâce aux bénéfices du Palais des Parfums, une entreprise juive spoliée, et à des subventions de la SS. En 1943, Degrelle finance un nouveau quotidien, L’Avenir, inspiré de Paris Soir. Le groupe de presse de Degrelle publie également des hebdomadaires :une version collaborationniste du Pourquoi Pas ?intitulée pour l’occasion Voilà ;Tout, copié sur les géants Match, Tempo et Signal ;Indiscrétions, un magazine de mode qui prend rapidement le titre Elle et Lui ;et une revue pour jeunes gens, Mon Copain « volé ». La Presse de Rex possède encore trois maisons d’édition :les Editions Rex (1929), les Editions Ignis (1939), l’Uitgeverij Ignis (1941) et les Editions de L’Archer (1944). La s.a. Editoria, dirigée par le critique d’art Paul Colin, fait également partie du même réseau. Editoria regroupe la Nouvelle Société d’Edition (1934), l’hebdomadaire Cassandre (1934) et Le Nouveau Journal (1940). Des journalistes rexistes participent à la création de maisons littéraires :Claude Chabry fonde, en 1943, les éditions du même nom, les Editions du Rond-Point (1943) puis les Editions de La Mappemonde (1943) ;Victor Meulenijzer s’associe au caricaturiste de Cassandre René Marinus pour monter Les Editions du Dragon (1944) ;Eugène Maréchal relance en 1941 les Editions Maréchal (1938) et participe à la création des Editions du Carrefour (1943). Julien Bernaerts, le fondateur des Editions de la Phalange (1934) et de l’Uitgeverij De Phalanx (1938), se rallie à l’Ordre nouveau. Il est bientôt remarqué par le SS-Hauptsturmführer Hans Schneider qui travaille pour l’Ahnenerbe, le cercle académique de la SS. En 1943, Schneider persuade Bernaerts de créer l’Uitgeverij De Burcht. Dans le même cadre, Franz Briel, Léon Van Huffel et René Baert mettent sur pied les Editions de La Roue Solaire (1943). Proche de la SS, le directeur de l’Uitgeverij Steenlandt (DeVlag), Jan Acke, est abattu par la résistance. Il n’est pas le seul puisque Paul Colin est bientôt exécuté par un étudiant de l’Université libre de Bruxelles, Arnaud Fraiteur. Toujours dans l’orbite de la collaboration, les deux grands trusts de presse allemands Mundus et Amann essayent de pénétrer le marché belge. Tandis que le groupe germano-slovaque Mundus finance la création des Editions de La Toison d’Or (1941), fondées par Edouard Didier, Guido Eeckels et Raymond De Becker, Amann tente de s’emparer de l’Uitgeverij De Lage Landen (1941) de Guido Eeckels, puis Mundus devient un temps actionnaire de l’entreprise qui publie alors des ouvrages pour le compte du Deutsche Institut. Rappelons que, par l’entremise d’administrateurs provisoires, Amann pèse sur l’édition grâce à l’Agence Dechenne et signalons que Mundus a fait tomber le quotidien mosan La Légia (1940) dans son escarcelle. Les Editions de Belgique de Maximilien Mention, qui porte pourtant l’uniforme noir des cadres rexistes, ne semblent pas exprimer les idées nouvelles. Les journalistes rexistes Jules Stéphane et son épouse Marguerite Inghels dirigent la coopérative Les Auteurs Associés (1942) et Het Boek (1943) qui ne sont pas non plus d’obédience nazie. A la marge de ce réseau, mais très impliquées dans le réseau national-catholique, figurent les Editions L’Essor (1939) de Léon Renard. Comme toutes les coopératives ouvrières, les Editions Labor d’Alexandre André sont placées sous séquestre. André est maintenu à la direction commerciale de la maison tandis que le chef de la CCW est propulsé par l’occupant à la direction littéraire.</p><p><p><p align="justify"><b>8. La Libération</b><br> <p>A la Libération, l’Etat Belge instaure à nouveau un régime de censure larvée dans le but d’empêcher la diffusion des idées ennemies :des auteurs réputés inciviques sont interdits de publication dans la presse, des livres sont saisis et des maisons d’édition sont placées sous séquestre et leurs livres mis à l’index. Quelques éditeurs de la nouvelle génération quittent Bruxelles pour Paris en prétextant la mauvaise conjoncture économique mais en réalité ils fuient un climat qu’ils jugent répressif. Plusieurs retrouvent une place importante dans les champs éditorial et littéraire parisiens où leur passé est ignoré. Notons que la Justice militaire belge a rarement poursuivi un éditeur pour ses activités, comme si les éditeurs n’étaient pas responsables des idées qu’ils ont mises sur le marché. Le refus de livrer la liste de ses adhérents juifs et les accords clandestins avec The Performing Right Society permettent à la NAVEA de survivre après la Libération sous une nouvelle appellation :la Société des Auteurs Belges-Belgische Auteursmaatschappij (SABAM). L’Etat de droit rétabli, les sociétés françaises reprennent leurs activités en Belgique, restaurant ainsi le système de la perception multiple. L’Association des Artistes professionnels de Belgique constitue un jury d’honneur pour sanctionner ses membres qui auraient fauté. L’Association des Ecrivains belges exclut de ses rangs les auteurs compromis. Les Académies expulsent des immortels et en blâment d’autres, les écartant provisoirement de leur honorable société. Des écrivains, peu ou prou impliqués dans la collaboration, suivent le chemin des éditeurs et posent leurs valises sur les bords de la Seine. Les uns deviennent conseillers littéraires de grandes maisons parisiennes, d’autres, comme Paul Kenny, deviennent millionnaires en publiant des romans d’espionnage. Plusieurs exilés ci-devant anti-bolchevistes se lancent dans la traduction de romans anglais et américains. D’aucuns inventent la solderie de livres neufs à prix réduit s’ils ne revêtent pas l’habit vert. La réouverture des frontières aux livres d’écrivains français, néerlandais et anglo-saxons repousse la plupart des littérateurs belges dans l’ombre dont ils étaient sortis à l’occasion de circonstances exceptionnelles. On pourrait croire que l’âge d’or de l’édition est terminé. Or la crise du papier va entraîner l’émergence d’une nouvelle littérature et la création de nouvelles sociétés d’édition :les imprimeurs sont tenus de prendre deux qualités de papier, l’une bonne et l’autre médiocre. Celle-ci est alors utilisée pour des publications à destination de la jeunesse. Naissent ainsi une quinzaine d’hebdomadaires parmi lesquels figurent Franc-Jeu (1944), Lutin (1944), Perce-Neige (1944), Story (1945), Wrill (1945), Cap’taine Sabord (1946), Jeep (1945), Annette (1945) et Tintin (1946). Les deux derniers deviendront de véritables « blanchisseries » pour les réprouvés de l’Epuration… La bande dessinée belge et ses deux écoles, Marcinelle et Bruxelles, ainsi que les sociétés qui éditent leurs albums vont bientôt dominer le marché francophone. </p><p> / Doctorat en philosophie et lettres, Orientation langue et littérature / info:eu-repo/semantics/nonPublished
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La formation médiatisée du citoyen en Italie pendant la transition vers la deuxième RépubliqueRepetto, Federico 01 December 2011 (has links) (PDF)
Le premier chapitre résume et anticipe une grande partie des thèmes de la recherche. Le §.1 et le 2 montrent la surprise et l'égarement de certains autorisés intellectuels libéraux démocratiques face à la victoire de Berlusconi en 1994, qui, avec les transformations de la loi électorale en 1993, marquerait, selon l'opinion courante, le passage à la " deuxième République ". Ma recherche suggère plutôt que 1994 a été le retour à une culture antipolitique longtemps refoulée, que Berlusconi a bien su interpréter et représenter, tant dans ses télévisions que dans sa propagande politique directe. En revanche à mon avis c'est la défaite des référendums de 1995 pour l'abrogation du duopole télévisuel et pour la limitation de la publicité (§.3) qui montre des indices bien plus forts de son hégémonie en tant que personnage public et " commanager " (" communication manager " - P. Musso), mais les politiciens traditionnels ont de graves responsabilités en ce qui concerne les origines du duopole et le développement de son hégémonie télévisuelle (§.4). Dans le §.5,6 et 8 j'expose les deux clefs d'interprétation de l'histoire de la néo-télévision qui guideront ma recherche surtout dans les ch. 5, 6 et 7 : l' " effet Meyrowitz " et l' " l'effet Chomsky " (les guillemets sont nécessaires car je ne prétends pas qu'il s'agisse de théories pouvant être universalisées et formalisées, mais seulement de critères pour l'organisation et l'interprétation des données historiques). La première suggère la possibilité que la néo-télévision en Italie ait stimulé la perte progressive de l'aura, du prestige et de l'autorité des parents, des politiciens et en général des adultes. La théorie de Meyrowitz, inspirée à la sociologie dramaturgique de Goffman, visait à expliquer l'époque des mouvements de la contestation en Amérique par le biais de la diffusion de la télévision parmi les familles américaines (50% environ d'entre elles avaient un poste en 1954). Mais le recours à la paléotélévision ne peut pas donner de contributions importantes à la compréhension de ces mêmes mouvements en Italie : elle y était moins répandue, avait beaucoup moins d'heures d'émission, avait une seule chaîne au début et au maximum deux, etc ; et de toute façon beaucoup d'autres stimulations (la contagion étrangère, p.ex) se sont manifestées. La néotélévision en revanche a constitué un changement rapide qui a concerné tous les aspects (heures d'émission, nombre de chaînes,etc), donc ont peut s'attendre à une ultérieure perte de prestige des adultes, mais dans une forme différente par rapport à la contestation. L' " effet Chomsky " peut intégrer l' " effet Meyrowitz ". Selon Chomsky, les médias qui vivent de publicité doivent " produire " (je dirais : attirer, sélectionner, former) leur public, qu'ils devront " vendre aux annonceurs ". Les grilles de la néo-télévision seront donc au service des exigences des ces derniers. Il ne s'agit certes pas d'une idée nouvelle, ni d'une idée de Chomsky seulement, qui l'emploie de façon apodictique dans sa polémique contre les media mainstream : elle est partagée entre autres par A. Pilati avec une intention décidemment apologétique (cf. §.8). Naturellement cet " effet " est encore moins déterminable de manière scientifique, car la formation concerne notamment en tant que telle la longue période, est le résultat de trop de facteurs croisés et ses conséquences sont difficilement prévisibles, sinon carrément imprévisibles. Néanmoins les attitudes des italiens envers la publicité et les marques ont changé depuis de façon si radicale (cf sondages Eurisko) que l'on ne peut que les mettre en relation avec le développement contemporain de la néotélévision. En outre la publicité adressée aux enfants vise à en faire des consommateurs autonomes par rapport à leurs parents.
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L'éducation à l'environnement en Tunisie : analyse des valeurs relatives à la nature et à l'environnement dans les conceptions d'enseignants et d'élèves et dans des manuels scolaires / Environmental Education in Tunisia : nature and environment values analyze in some teachers’ as well as some pupils’ conceptions and in textbooksAlaya, Alaya 23 January 2010 (has links)
En première partie, cette thèse présente différentes significations des termes nature et environnement, en arabe et en français. Par exemple, en arabe, il existe trois termes pour désigner le mot français "environnement". Elle identifie, dans le cadre du modèle KVP qui analyse les conceptions comme des interactions entre connaissances, valeurs et pratiques sociales, plusieurs valeurs qui sous-tendent ces définitions. Plusieurs d'entre elles sont reprises comme des objectifs de l'éducation à l'environnement : citoyenneté, autonomie, responsabilité, altruisme et solidarité (CARTAS). L'essentiel de cette thèse analyse ensuite les conceptions, et plus particulièrement les systèmes de valeurs, sur la nature et l’environnement chez des enseignants tunisiens (111 enseignants de Sciences de la Vie et de la Terre : SVT et 42 enseignants d'Histoire et Géographie : HG), chez 273 élèves de 2ème année secondaire (16-17 ans) et dans les manuels scolaires tunisiens SVT de ce niveau scolaire, édités en 2003 et 2005. Les différentes analyses effectuées (khi2, analyse des correspondances multiples et analyse en composantes principales) montrent que les élèves sont plus anthropocentrés que les enseignants SVT et HG, qui sont plutôt écolocentrés, sans différence significative entre enseignants SVT et HG. Ces systèmes de valeurs sont corrélés à certaines variables personnelles : les non bacheliers, les jeunes et les individus ayant une enfance campagnarde sont plus anthropocentrés que, respectivement, les titulaires d'un baccalauréat ou plus, les adultes et ceux ayant une enfance citadine, qui sont plus écolocentrés. Les conceptions des élèves sont dans l'ensemble conformes à celles présentes dans les manuels SVT : nature sans homme, rapport utilitaire à la nature, absence de gestion et de prévention des risques liés à l’utilisation des ressources, ce qui ne favorise pas l’acquisition des valeurs CARTAS. Les enjeux et perspectives de ces résultats sont discutés / In the first part, this thesis presents in Arabic and French various significations of nature and environment terms. For example, in Arabic, there are three terms to indicate the French word " environnement ". It identifies, within the framework of the KVP model which analyzes the conceptions as interactions between knowledge, values and social practices, several values which underlie these definitions. Several of them are taken again like environmental education objectives : citizenship, autonomy, responsibility, altruism and solidarity (CARTAS). The main part in this thesis analyzes the conceptions, and mainly the values’ systems on nature and environment for some Tunisian teachers (111 Earth and Life Sciences: ELS teachers and 42 History and Geography : HG teachers ), at 273 secondary 2nd year pupils (16-17 year-olds) and in Tunisian LSE textbooks of this school level, published 2003 and 2005. Different analyses carried out (khi2, MCA and PCA) show that pupils are more anthropocentrics than ELS and HG teachers, who are rather écolocentrics, without a significant difference between ELS and HG teachers. These values’ systems are correlated with certain personal variables: the non graduates, the youths and individuals with a country childhood are more anthropocentrics than, respectively, the graduates (baccalaureate or higher), the adults and those with a town childhood, who are more écolocentrics. Pupils’ conceptions are on the whole in conformity with those present in ELS textbooks: nature without man, utility-relation with nature, absence of management and risks prevention related to the use of the resources, which is not in favour of the acquisition of CARTAS values. Stakes and perspectives of these results are discusse
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