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Difficultés socio-affectives dans l’anorexie mentale : impact sur la sévérité du trouble et comparaison avec le syndrome d'Asperger / Socio-affective difficulties in anorexia nervosa : impact on the severity of the disorder and comparison with Asperger's syndromeCourty, Annaïg 23 September 2013 (has links)
Cette recherche porte sur l’impact et la caractérisation des difficultés socio-affectives dans l’anorexie mentale (AM). Les difficultés intéroceptives et introspectives, telles qu’appréhendées par des mesures d’alexithymie, pourraient être liées à la sévérité des tableaux cliniques des AM et impacter non seulement leur état somatique mais également leur fonctionnement interpersonnel. Par ailleurs l’alexithymie et l’évitement social sont des déficits retrouvés dans les troubles du spectre autistique. L’Institut de Psychiatrie de Londres a d’ailleurs proposé un modèle mettant en cause un partage d’endophénotypes entre ces troubles et l’anorexie mentale qui rendrait compte de leur chevauchement phénotypique. Le manque de flexibilité et de cohérence centrale font l’objet d’une littérature grandissante et semblent bien être commun aux deux pathologies. Des difficultés socio-affectives communes sont aussi discutées, mais encore peu étudiées. Un axe de notre travail a été d’étudier les liens entre l’alexithymie, les facteurs cliniques (e.g âge de début, durée d’évolution, nombre de rechutes, évolution de l’état globlal) et l’anxiété sociale en prenant en compte d’éventuels facteurs de confusion mis en cause dans la littérature (état nutritionnel,, affects anxio-dépressifs). Le deuxième axe de notre travail a porté sur la caractérisation du chevauchement existant entre les troubles du spectre autistique et l’anorexie mentale en comparant les profils socio-affectifs d‘anorexiques et de personnes atteintes du syndrome d’Asperger. Pour répondre au premier axe de recherche, nous avons réalisé deux études : une 1ère auprès de 60 patientes ; une 2ème auprès de 213 patients. Les sujets des deux études étaient des patients hospitalisés pour un épisode d’anorexie dans une unité spécialisée dans la prise en charge des troubles des conduites alimentaires. La première étude a porté sur une population homogène d’adolescentes anorexiques, malades depuis moins de 3 ans et toutes hospitalisées dans le même centre parisien. La participation à la deuxième étude a été proposée à tous les patients âgés de 13 à 65 ans hospitalisés pour un épisode d’anorexie au sein de 11 services spécialisés en France. Pour les deux études, nous avons utilisé les scores à des instruments psychométriques mesurant l’alexithymie (TAS-20 ou BVAQ), la symptomatologie alimentaire (EDI, ou EDE-Q et EAT) et les affects anxio-dépressifs (SCL-90 ou HAD). L’état global des patients, l’anxiété et l’évitement social ont été évalués lors d’entretiens semi-structurés (respectivement Morgan et Russell, LSAS). De ces deux études, il ressort que l’alexithymie semble jouer un rôle péjorant, non seulement sur les symptômes alimentaires, mais également sur l’évitement social. L’impact de l’alexithymie existe au-delà de l’effet de l’état nutritionnel et des affects dysphoriques. Le fonctionnement alexithymique semble par ailleurs influencer négativement l’évolution de l’état clinique des personnes ayant nécessité une hospitalisation pour anorexie mentale dans une unité spécialisée. Pour répondre à notre deuxième axe de recherche, nous avons réalisé une étude psychométrique comparative auprès de 15 personnes présentant un Syndrome d’Asperger, 15 anorexiques et deux groupes de témoins appariés à chaque groupe clinique. Nous avons utilisé des entretiens semi-structurés pour confirmer les diagnostics du Syndrome d’Asperger et d’AM (ADOS et MINI). Les participants ont complété des échelles d’alexithymie (BVAQ), de traits autistiques (AQ), d’empathie (IRI, EQ), de dépression (BDI) ainsi que de symptomatologie alimentaire (EAT). Cette étude comparative montre que les anorexiques se rapprochent des personnes souffrant du Syndrome d’Asperger en ce qui concerne l’alexithymie et certains traits autistiques, notamment cognitifs. (...) / This work concerns the impact and the nature of socio-affective difficulties in Anorexia Nervosa (AN). Interoceptive and introspective difficulties, as apprehended by measures of alexithymia, could be linked to the severity of clinical profiles among AN patients, and have an impact not only on their somatic state but also on their interpersonal functioning.Alongside, alexithymia and social avoidance are deficits that are encountered in disorders in the autistic spectrum. The London Institute of Psychiatry has indeed proposed a model involving shared endophenotypes between these disorders and AN, thus concluding to a phenotype overlap. The lack of flexibility and central coherence among these patients are issues that are being increasingly broached in the literature, and these features do indeed appear common to both pathologies. Socio-affective difficulties are also widely discussed in this respect, but as yet there have been few studies. Our first line of research was the study of the links between alexithymia, clinical factors (such as age at onset, duration of illness, number of relapses, evolution of global state), and social anxiety, taking into account any possible confounders highlighted in the literature (nutritional state, anxious-depressive affects). The second line of research was an exploration of the overlap between disorders in the autism spectrum and AN, by way of a comparison of the socio-affective profiles of AN patients and patients with Asperger's syndrome. To address the first line of research two studies were conducted. The first involved 60 female patients, and the second included 213 male and female patients. The patients in both of these studies were hospitalised for an episode of anorexia in units specialised in the care of eating disorders. The first study explored a homogenous population of anorexic adolescent girls with an illness duration of three years or more, all hospitalised in the same facility in Paris. Participation in the second study was proposed to all patents aged between 13 and 65 years hospitalised for an episode of anorexia across 11 specialised units in France. For both studies the scores used were derived from psychometric measures of alexithymia (TAS-20 or BVAQ), eating disorder symptoms (EDI or EDE-Q and EAT), and anxious-depressive affects (SCL-90 or HAD). Global state, anxiety and social avoidance were assessed in the course of semi-structured interviews (GOAS and LSAS respectively). From these studies it emerged that alexithymia appears to have an aggravating role, not only on eating symptoms, but also on social avoidance. The impact of alexithymia extends beyond that of the nutritional state and dysphoric affects. Alexithymic functioning also appears to have a negative impact on the evolution of clinical state among individuals having required hospitalisation in a unit specialised in AN. To explore the second line of research we performed a comparative psychometric study on 15 individuals presenting Asperger's syndrome, 15 anorexic patients, and two control groups matched to the two clinical groups. Semi-structured interviews were used to confirm the diagnoses of Asperger's Syndrome and AN (ADOS and MINI). The participants completed the scales for alexithymia (BVAQ), autistic traits (AQ), empathy (IRI,EQ), depression (BDI) and eating symptoms (EAT). This comparative study showed that AN subjects exhibited similarities with Asperger subjects for alexithymia and certain autistic traits, in particular cognitive. In contrast, important differences were observed for social skills, with anorexics exhibiting more empathy and greater concern for others that the patients with a disorder in the autism spectrum. From a clinical point of view in the field of the care of AN, this research shows the value of developing new approaches centred on the recognition of emotional states and the improvement of social skills. (...)
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Implications of hyperactivity in anorexia nervosa : from redefinition to clinical research / Implications de l’hyperactivité dans l’anorexie mentale : de la redéfinition à la recherche cliniqueRizk, Mélissa 05 November 2015 (has links)
L'anorexie mentale est une pathologie psychiatrique grave et complexe, faisant partie des troubles du comportement alimentaire. L’un de ses symptômes est l’hyperactivité physique, généralement associée à un pronostic clinique et thérapeutique défavorable. La connaissance et la compréhension de l'activité physique, qui s’avère être problématique dans les troubles du comportement alimentaire, restent à élucider, en particulier dans l'anorexie mentale. Cette thèse a pour objectifs : 1) d'examiner exhaustivement la littérature publiée au cours des 40 dernières années (1975-2015). Cela permettra de mieux comprendre ce phénomène et de donner des recommandations générales, clinique et de recherche, pour les futures études. 2) D’étudier l'impact des différentes définitions de l'activité physique problématique, retrouvées dans la littérature, sur la prévalence de celle-ci au sein d’un large échantillon de patientes souffrants d’anorexie mentale aigue. Nous examinons aussi les associations entre ces différentes définitions et les principaux symptômes alimentaires, le profil émotionnel et la qualité de vie. 3) D’étudier l'impact de l'activité physique problématique sur le statut nutritionnel (indice de masse corporelle et composition corporelle) de ces patientes. Cela est réalisé en prenant en compte les manifestations cliniques de la maladie, incluant les types d’anorexie mentale (restrictif ou avec crises de boulimie/vomissements ou prise de purgatifs), l’âge à la découverte et la durée de la maladie, le diagnostic de l’anorexie mentale avant la ménarche et la présence d'aménorrhée. Finalement, nous proposons un modèle compréhensif du développement de l’activité physique problématique dans l'anorexie mentale. En outre, ce travail met en relief le fait que l'activité physique pourrait être positivement ciblée dans les programmes thérapeutiques. Sa prise en charge pourrait être intégrée dans la modalité thérapeutique conjointement aux différentes dimensions psychologiques, somatiques et sociales. L'activité physique problématique dans l'anorexie mentale doit urgemment solliciter l’attention des cliniciens et des chercheurs. / Anorexia nervosa is a serious and complex psychiatric pathology included in eating disorders. Its symptoms include physical hyperactivity, which has been associated by many with a worse clinical and therapeutic outcome. Much remains to be known and understood about physical activity, which is problematic in eating disorders, especially in anorexia nervosa. The aims of this thesis are to: 1) critically and exhaustively examine the literature published during the past 40 years (1975-2015). This is done in order to clarify the landscape and give general clinical and research perspectives for future studies. 2) Investigate the impact of different definitions of problematic physical activity, found in the literature, on its prevalence in a large sample of patients suffering from acute anorexia nervosa. We will examine the associations between these different definitions and core eating disorders symptoms, emotional profile and quality of life. 3) Investigate the impact of problematic physical activity on nutritional status (body mass index and body composition) of patients. This is done by taking into account clinical features. These features include anorexia nervosa subtypes (restricting or binge-eating/purging type), age at onset, illness duration, premenarchal anorexia nervosa, and presence of amenorrhea. Finally, we propose a comprehensive model of the development of problematic physical activity in anorexia nervosa. We highlight the fact that physical activity could be positively taken into account in global treatment programs. It could be integrated in these programs, in addition to their psychological, somatic and social dimensions. Problematic physical activity in anorexia nervosa is in need of immediate attention from clinicians and researchers.
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