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Armées, sécurité et rébellions : le rôle du renseignement et des actions spéciales dans les guerres du Tchad (1969-1990) / Armed forces, security and rebellions : the role of intelligence and special actions in the wars of Chad (1969-1990)Mireval, Damien 07 September 2018 (has links)
Au Tchad, le triptyque « armées, sécurité et rébellions » est indissociable, tant il mêle des acteurs armés qui ont dominé la scène nationale depuis l’indépendance du pays en 1960. L’entrelacs des intérêts et des combats a aussi provoqué l’implication d’intervenants extérieurs nombreux, la France et la Libye en premier lieu. Tous ont participé à cette séquence historique, de 1969 à 1990, dominée par l'émergence d'une rébellion, le Front de libération nationale du Tchad (FROLINAT), qui finira par s'emparer du pouvoir et engendrer une guerre civile suivie d'une guerre de libération des provinces du Nord. La France s’engage au Tchad en 1969 dans sa première véritable guerre depuis l’indépendance de l’Algérie, et dès lors restera actrice du destin de ce pays, sous tous les régimes successifs, de Tombalbaye au régime d’Hissène Habré. Elle cherche à conserver son appréciation autonome de situation, et renseigner sur les groupes rebelles du Tchad, la Jamariyya libyenne, voire ses propres alliés, afin de donner à ses décideurs politiques et militaires des clés de compréhension et d’action. Dans cette guerre d’un genre nouveau et méconnu des citoyens français, le renseignement et les actions spéciales constituent des armes fondamentales au cœur des engagements opérationnels, de l’évolution des différents types de capteurs, et des tensions interservices entre le SDECE/DGSE et les autres services chargés de renseignement. Parce qu'elle veut conserver son rang en Afrique notamment dans la bande sahélo-saharienne, concurrencée par les Etats-Unis, défiante vis-à-vis de la Libye et de l'Union soviétique; parce qu'elle est très impliquée dans les affaires intérieures du Tchad, parfois avec excès; et enfin parce que ses adversaires la contraignent à une adaptation permanente de posture et de capacités militaires, la France va faire du Tchad son point focal en Afrique, le laboratoire de ses futurs engagements, à la frontière entre légalité et légitimité, entre actions conventionnelles et spéciales, entre raison d'Etat et diplomatie. / In Chad, the triptych « armed forces, security and rebellion » is inextricably linked, so much it mixes armed players that dominated the scene since the independence in 1960. The interlacing of interests and fights also led to the involvement of external players, making Chad an enduring challenge for France, Libya, United-States and many others. Those countries, along with local players, participated to this historical sequence, 1969-1990, dominated by the apparition of the FROLINAT’ rebellion, that will finally seize power and generate a civil war followed by a liberation war of the Northern provinces. Thus France will commit itself in Chad in 1969, in its first real African war since the independence of Algeria, and by then will remain actress of Chad’s destiny whatever the political system is, from Tombalbaye to Hissène Habré’s reign. France will try to keep its autonomous situation awareness and collect intelligence on the Chadian rebel groups, the Jamariyya, or even its own allies, in order to provide to the political and military decision-makers some keys for understanding and acting. In this new type of warfare, unknown by the French population, intelligence and special actions manage to be fundamental weapons at the core of operational commitment, sensors evolutions, and interagency tensions between the SDECE/DGSE and the other intelligence services. Because France wants to keep its rank in Africa, especially in the Sahelian strip, challenged by the United-States, defying Libya and hampered by the Soviet Union; because it is deeply committed in the internal affairs of Chad, sometimes too deeply; and finally because its adversaries do compel it to an everlasting adaptation of its posture and military capabilities, France will make Chad its focal point in Africa, the laboratory of its future deployments, at the edge between legacy and legitimacy, between conventional and special actions, between raison d’Etat and diplomacy.
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