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Images gravées et corps de pierre : Fragments d'ontologie dans les Alpes centrales du IIIe millénaire av.n.è. / Engraved images and stone bodies : Ontological fragments in the Central Alps of the IIId millenium BCDefrasne, Claudia 10 December 2013 (has links)
Les relations des sociétés préhistoriques à leur environnement constituent un aspect essentiel à leur compréhension. Cet engagement envers le monde s’exprime au travers des pratiques rituelles qui en dévoilent des accès autrement inaccessibles. Les Alpes centrales du IIIe millénaire av.n.è., insérées dans une Europe en mutation (traction animale et métallurgie du cuivre), ont livré un nombre considérable d’artefacts cognitifs. Stèles, blocs d’effondrement et parois gravés s’associent, au sein de sites cérémoniels à des dépôts de pierres aux formes allusives et lithologies particulières, à des dépôts d’objets, ainsi qu’aux résidus de l’activité métallurgique. L’iconographie gravée associe images d’objets nouveaux (poignards et haches en cuivre, hallebardes en silex ou en cuivre, objets textiles), d’ornements corporels, d’action aratoire et d’un nombre considérable de figurations animales. Les usages de la pierre, du métal, de l’araire et les interactions entretenues avec les espèces animales offrent différents canaux d’investigation des relations au monde des communautés chalcolithiques centre-alpines.L’objectif énoncé nécessite l’usage d’une analyse structurale des images seule à même de révéler des articulations essentielles des systèmes graphiques dont certains aspects sont ensuite interrogés à la lumière d’autres données archéologiques. L’image qui résulte de cette étude est celle de communautés pour lesquelles l’environnement ne semble pas constituer une réalité objectivée mais apparaît partie prenante des réalités sociales. / The study of interactions between prehistoric human societies and their environments is a key area of research. This engagement with the world is expressed through ritual practices that provide access to otherwise inaccessible aspects of human culture. The Central Alps of the third millennium BC, situated within a European context that was undergoing important changes (animal traction and copper metallurgy) produced a significant number of cognitive artifacts. On ceremonial sites, engraved steles, rock faces and erratic blocs were associated with deposits of stones with allusive forms and specific lithologies together with objects. Some of these ceremonial site have also produced residues of the metallurgical activity.The engraved iconography combines images of new objects (copper daggers and axes, flint or copper halberds, textiles), body ornaments, plouging, and a considerable number of animal figures. The use of stone, metal, ploughs, and interactions with animals offer different means to access to relationships between alpine chalcolithic communities and their environment.The cited goal requires the use of a structural analysis of the images in order to reveal the essential aspects of the graphic systems. The Results are then compared with other archaeological data. The picture resulting from this study reveals communities in which the environment does not seem to be an objectified reality but an element that intersects with social realities.
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Synthèse de l'habilitation à diriger des recherchesKohler, Florent 05 June 2009 (has links) (PDF)
Cette synthèse comporte cinq chapitres : Un premier chapitre, consacré au " principe de fiction ", pose deux bases aux réflexions qui vont suivre : - la première est que la réalité est fragmentaire, et que c'est notre esprit qui, à chaque instant, reconstitue des ensembles. Ce faisant, nous appréhendons le monde environnant comme on lit un roman : en comblant des vides, et en fabriquant des représentations qui tiennent entre elles comme tiennent des personnages de fictions. Il faut d'abord considérer la cohérence de nos représentations avant d'en vérifier la coïncidence avec la réalité. - la deuxième est un aperçu du fonctionnement du langage, qui contribue à médiatiser la réalité telle que nous la percevons et la concevons. Le langage produit du sens, sous-tend des catégorisations et a, de cette manière un impact fort sur la réalité. Ainsi, quel que soit le degré d'abstraction ou de rhétorique dans lequel se déploient les discours stéréotypés, ils n'en ont pas moins un rôle à jouer dans l'organisation sociale, mais également dans le rapport à l'environnement. Le deuxième chapitre transpose au contexte ethnographique les éléments de cette réflexion, et cela dans un va-et-vient entre population observée et position de l'anthropologue, position décentrée mais qui ne le met pas à l'abri de soumettre la réalité qu'il observe aux discours qu'il entend. Un cas est longuement évoqué : celui des Indiens Pataxó du littoral brésilien, population " émergente " qui offre un bon aperçu de la difficulté qu'il y a à concilier ethnographie pure et prise en compte de contextes sociopolitiques tendus. En défaisant l'écheveau de discours contradictoires, en distinguant ce qui résulte d'une mobilisation contextuelle de ce qui relève d'un fonds cosmologique imprégné de catholicisme rural, nous cherchons à expliquer une forme de fatalité à la destruction environnementale dont les Pataxó sont hélas les vecteurs. Ainsi est discutée, au troisième chapitre, la question de l'anthropological advocacy, ou position favorable du chercheur aux populations autochtone, résultat d'un changement de perspective d'une profession née, comme le dit Lévi-Strauss, " d'une ère de violence ", l'âge des Empires coloniaux. Les problèmes environnementaux qui s'imposent dans le champ de la réflexion ne peuvent être traités, c'est notre thèse, par des pétitions de principe posant la diversité culturelle comme productrice de biodiversité. J'expose la manière dont, par une adaptation de la méthode anthropologique, des programmes davantage orientés vers les politiques publiques peuvent être appliqués. Mais le problème est plus profond : c'est la constitution même de l'homme comme espèce distincte ou singulière qui nous interdit de prendre la mesure de la situation. Une analyse serrée de discours scientifiques au sujet de l'animal montre à quel point le " principe de fiction " œuvre dans le sens d'un édifice cosmologique difficile à ébranler. Tant que l'homme se mesurera à l'aune de l'univers entier, une législation favorable à la protection de l'environnement peinera à s'imposer. Nous cherchons, dans la mesure de nos moyens, à contribuer au débat scientifique en exposant les voies d'une meilleure prise en compte de l'altérité animale, en justifiant l'emploi de concepts et d'outils propres aux sciences humaines, susceptibles de remettre en cause le grand partage. Les avancées de l'éthologie nous obligent à un regard réflexif, mais aussi exhaustif, porté sur nous-mêmes et sur les sociétés qui nous entourent, qui pour être animales furent réduites à quantité négligeable. C'est par la reconnaissance de l'individualité, de la subjectivité, et de qualités jusqu'ici qualifiées de proprement " humaines " que nous pourrons dépasser le stigmate de l'anthropomorphisme, et aborder plus sereinement un débat miné.
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