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La Res publica de Tite-Live : formes et discours du pouvoir dans l’Ab Vrbe condita / Res publica : forms and discourse of power in Livy’s From the Founding of the CityCailleux, Fanny 16 November 2019 (has links)
L’œuvre de Tite-Live propose une histoire de la Res publica romaine depuis sa naissance jusqu’au tournant du premier siècle av. J.-C. où, selon les termes de l’auteur, « l’État se détruit sous l’effet de ses propres forces ». Au sortir d’une période de guerres civiles qui bouleversa en profondeur les repères politiques et sociaux, il s’agit pour l’historien de redéfinir l’identité politique de Rome en puisant dans les grands exemples du passé, à une époque où Auguste, en ramenant la paix, propose aussi, avec le Principat, un nouveau modèle d’exercice du pouvoir. Cette étude propose de relire l’Ab Vrbe condita comme une réflexion sur le pouvoir, un « discours », à une époque de profondes mutations. Retraçant le passé de la ville, l’historien exprime une pensée politique cohérente à travers ses commentaires, ses choix narratifs, et les discours qu’il attribue à différents personnages historiques. Celle-ci est le plus souvent proche de celle de Cicéron qui, du De Republica au De Officiis, offrait un cadre philosophique à la réflexion sur les institutions et les devoirs de l’homme d’État. Mais Tite-Live se la réapproprie en l’enrichissant des préoccupations politiques de son époque. Son récit de l’histoire de Rome s’inscrit principalement dans une défense de la libertas du peuple romain menacée par l’émergence d’un pouvoir personnel. Dans chaque situation, l’historien insiste sur les rapports complexes du dirigeant avec les institutions de la cité et le peuple de Rome. Par la mise en relation des exempla et des discours, Tite-Live propose un modèle de gouvernement unifié et cohérent fondé sur les vertus des dirigeants du passé et les valeurs collectives du peuple romain. / Livy’s body of work presents a history of the Roman Res publica from its beginnings to the turn of the first century. Civil wars had then deeply shaken the political and socials benchmarks and, while Augustus, after bringing peace back, was trying to impose a new political model with the Principate, it was the historian’s role to redefine Rome’s political identity through the use of well-known examples from the past. Livy’s From the Founding of the City may thus be read as a discourse about Roman power in a period of deep political change. The historian, as he tells the story of the city’s past, makes comments, narrative choices, and inserts into the historical figures’ speeches general remarks which help in many ways to grasp his political thinking. Most of the time, this thoughts are close to what can be read in Cicero’s political treatises. Cicero’s De Republica and De Officiis actually offered a philosophical frame of reference to political thinking, concerning the state institutions and the duties of state leaders. However, Livy develops his own theory and adds to Cicero’s political thought considerations on issues specific to his own time. Livy mainly defends the libertas of the Roman people against the emergence of personal power. In each and every situation, Livy sheds light on the complex relationships between the leaders and the state institutions and between the leaders and the Roman people. Linking exempla and speeches, Livy suggests a stable and coherent leadership model based upon the virtues of past political leaders and the collective principles of the Roman people.
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