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La res publica et sa décadence : de Salluste à Tite-Live / The decadence of the res publica : from Sallust to Livy

Vassiliades, Georgios 19 November 2016 (has links)
Cette étude explore dans une perspective comparative la présentation historique et l’interprétation philosophique de la décadence de la res publica chez Salluste et Tite Live. Dans la première partie, il est montré que Salluste et Tite-Live sont les premiers auteurs à avoir choisi comme thème central de leur récit le progrès et la décadence d’une cité. À travers un examen précis des étapes de la décadence chez les deux auteurs, nous remarquons que Tite-Live apporte constamment des corrections à la théorie de Salluste. Le schéma d’aucun des deux historiens ne se conforme à une vision cyclique ou linéaire du temps. La représentation biologique de la cité montre aussi que les hommes sont les seuls responsables pour la maladie de la décadence. Or, la reprise du progrès, selon une conception cyclique et la guérison du corps de l’État sont évoquées comme perspectives seulement par Tite-Live. La deuxième partie est consacrée aux causes de la maladie de la décadence, et la troisième à la guérison de la res publica. Trois facteurs sont examinés en détail : les facteurs « divins », le metus hostilis et la nature humaine. Tite-Live renverse l’analyse de plus en plus pessimiste de Salluste, et réintroduit l’homme en tant que facteur principal de l’histoire et comme responsable de la décadence. Dans la troisième partie, leur vision différente de l’avenir de Rome est mise en lumière, à travers l’étude de la position politique et de la fonction exemplaire de l’œuvre des deux historiens. Il en ressort que Tite-Live adopte les catégories sallustéennes d’analyse, mais conçoit sa propre présentation et interprétation de la décadence en réponse à son devancier, dont il renverse les théories. / This study explores in a comparative perspective the historical presentation and the philosophical interpretation of the decadence of the res publica in Sallust and Livy. In the first part, it is shown that Sallust and Livy are the first authors who have chosen the progress and decline of a State as the central theme of their works. Through a precise examination of the stages of decadence in both writers, we observe that Livy constantly proposes corrections to Sallust’s theory. Neither author’s pattern conforms to a cyclical or a linear vision of time. The organicist representation of the body politic also shows that men are solely responsible for the disease of decadence in both authors. However, the resumption of progress according to a cyclical conception and the healing of the body of the State are considered as potential prospects only by Livy. The second part is devoted to the causes of the disease of decadence, and the third one to the healing of the res publica. Three factors are discussed in detail: the "divine" factors, the metus hostilis and the human nature. Livy reverses the increasingly pessimistic analysis of Sallust, and reintroduces man as the most important factor in history and as responsible for the decadence. In the third part, their different view of the future of Rome is brought into focus, through the study of the political position and the exemplary function of the two historians’ works. It is concluded that Livy adopts Sallustian categories of analysis, but he conceives his own presentation and interpretation of the decadence in response to his predecessor, whose theories he challenges.
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La Res publica de Tite-Live : formes et discours du pouvoir dans l’Ab Vrbe condita / Res publica : forms and discourse of power in Livy’s From the Founding of the City

Cailleux, Fanny 16 November 2019 (has links)
L’œuvre de Tite-Live propose une histoire de la Res publica romaine depuis sa naissance jusqu’au tournant du premier siècle av. J.-C. où, selon les termes de l’auteur, « l’État se détruit sous l’effet de ses propres forces ». Au sortir d’une période de guerres civiles qui bouleversa en profondeur les repères politiques et sociaux, il s’agit pour l’historien de redéfinir l’identité politique de Rome en puisant dans les grands exemples du passé, à une époque où Auguste, en ramenant la paix, propose aussi, avec le Principat, un nouveau modèle d’exercice du pouvoir. Cette étude propose de relire l’Ab Vrbe condita comme une réflexion sur le pouvoir, un « discours », à une époque de profondes mutations. Retraçant le passé de la ville, l’historien exprime une pensée politique cohérente à travers ses commentaires, ses choix narratifs, et les discours qu’il attribue à différents personnages historiques. Celle-ci est le plus souvent proche de celle de Cicéron qui, du De Republica au De Officiis, offrait un cadre philosophique à la réflexion sur les institutions et les devoirs de l’homme d’État. Mais Tite-Live se la réapproprie en l’enrichissant des préoccupations politiques de son époque. Son récit de l’histoire de Rome s’inscrit principalement dans une défense de la libertas du peuple romain menacée par l’émergence d’un pouvoir personnel. Dans chaque situation, l’historien insiste sur les rapports complexes du dirigeant avec les institutions de la cité et le peuple de Rome. Par la mise en relation des exempla et des discours, Tite-Live propose un modèle de gouvernement unifié et cohérent fondé sur les vertus des dirigeants du passé et les valeurs collectives du peuple romain. / Livy’s body of work presents a history of the Roman Res publica from its beginnings to the turn of the first century. Civil wars had then deeply shaken the political and socials benchmarks and, while Augustus, after bringing peace back, was trying to impose a new political model with the Principate, it was the historian’s role to redefine Rome’s political identity through the use of well-known examples from the past. Livy’s From the Founding of the City may thus be read as a discourse about Roman power in a period of deep political change. The historian, as he tells the story of the city’s past, makes comments, narrative choices, and inserts into the historical figures’ speeches general remarks which help in many ways to grasp his political thinking. Most of the time, this thoughts are close to what can be read in Cicero’s political treatises. Cicero’s De Republica and De Officiis actually offered a philosophical frame of reference to political thinking, concerning the state institutions and the duties of state leaders. However, Livy develops his own theory and adds to Cicero’s political thought considerations on issues specific to his own time. Livy mainly defends the libertas of the Roman people against the emergence of personal power. In each and every situation, Livy sheds light on the complex relationships between the leaders and the state institutions and between the leaders and the Roman people. Linking exempla and speeches, Livy suggests a stable and coherent leadership model based upon the virtues of past political leaders and the collective principles of the Roman people.

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