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L'apport philosophique du sens commun : Bergson, Cavell, Deleuze et le renouveau du cinéma québécoisFradet, Pierre-Alexandre 06 September 2019 (has links)
"Thèse en cotutelle, Doctorat en philosophie: Université Laval, Québec, Canada, Philosophiæ doctor (Ph. D.) et École Normale Supérieure de Lyon, Lyon, France". / Tableau d’honneur de la Faculté des études supérieures et postdoctorales, 2017 / Concept éminemment polysémique, le sens commun a été déprécié par un vaste pan de la philosophie occidentale, qui y a vu au mieux l’expression de croyances infondées, au pire la manifestation de croyances erronées et naïves. Là où bon nombre de commentateurs ont repéré dans les pensées mêmes d’Henri Bergson, Stanley Cavell et Gilles Deleuze, trois grandes figures de la philosophie du cinéma, des critiques adressées au sens commun, nous nous efforçons ici de tirer au clair la conception positive qu’ils développent de cette notion, en dépit des soupçons occasionnels qu’ils font peser sur elle. Plus précisément, nous tâchons d’expliquer jusqu’à quel point certaines acceptions du sens commun permettent de satisfaire l’ambition de connaître le réel lui-même. En premier lieu, nous passons en revue l’argumentation élaborée par certains réalistes spéculatifs (en particulier Quentin Meillassoux et Graham Harman) afin de clarifier d’une part des réflexions qui feront l’objet de discussions et de répliques dans les chapitres subséquents et, d’autre part, de montrer que la dépréciation philosophique du sens commun se prolonge jusque dans les débats les plus actuels sur l’objectivité. Nous faisons ressortir par la suite les angles sous lesquels le sens commun est susceptible de nous rapprocher du réel d’après Bergson, Cavell et Deleuze. En second lieu, nous entrons de plain-pied dans le domaine du cinéma et examinons en quoi différentes oeuvres du renouveau du cinéma québécois (Denis Côté, Stéphane Lafleur, Sébastien Pilote, Rafaël Ouellet, Xavier Dolan, Anne Émond, Rodrigue Jean, le collectif Épopée, Mathieu Denis et Simon Lavoie) viennent à leur manière compléter, radicaliser ou critiquer les réflexions développées dans la première partie autour du sens commun et du réel. À l’encontre de ceux qui qualifient ces oeuvres de « mimétiques », « peu songées » et « esthétisantes », nous mettons donc en évidence la façon dont ces films, attentifs à la profondeur de l’expérience ordinaire et à l’exigence de trouver un certain équilibre entre le devenir incessant et la stabilité constante, parviennent à nuancer et à raffiner la philosophie. Mots-clés : sens commun, réel, ordinaire, chose en soi, objectivité, subjectivité, surinterprétation, culture populaire, actuel, virtuel, devenir, intensité, concrétude, cinéma, Henri Bergson, Stanley Cavell, Gilles Deleuze, Quentin Meillassoux, Graham Harman, Tristan Garcia, renouveau du cinéma québécois. / The eminently polysemic concept of common sense was depreciated by a vast segment of Western philosophy, which saw at best in it the expression of unwarranted beliefs, at worst the manifestation of erroneous and naïve beliefs. Where many commentators have pinpointed critiques of common sense in the thoughts of Henri Bergson, Stanley Cavell and Gilles Deleuze, three prominent figures of the philosophy of cinema, we strive here to bring out the positive conception they develop of that concept, notwithstanding the occasional suspicion they may cast on it. To put it in more precise terms, we seek to explain to what extent certain meanings of common sense are apt to satisfy the ambition of knowing reality itself. In the first place, we review the argument elaborated by certain speculative realists (specifically Quentin Meillassoux and Graham Harman) in order to clarify, on the one hand, reflections which will be the object of discussions and replies in the subsequent chapters, and, on the other hand, to show that the philosophical depreciation of common sense goes on even in the most contemporary debates on objectivity. We then bring out the angles under which, according to Bergson, Cavell and Deleuze, common sense is apt to bring us closer to reality itself. In the second place, we enter fully into the field of cinema and examine in what way different works associated with the revival of Quebec cinema (Denis Côté, Stéphane Lafleur, Sébastien Pilote, Rafaël Ouellet, Xavier Dolan, Anne Émond, Rodrigue Jean, the collective Épopée, Mathieu Denis and Simon Lavoie) end up completing, radicalizing or criticizing in their way the reflections developed in the first part around common sense and the real. In opposition to those who characterize those works as « mimetic », « thoughtless » and « aestheticizing », we thus bring to the fore the way in which those films, paying attention to the depth of ordinary experience and to the requirement of finding a certain balance between incessant becoming and constant stability, do succeed in nuancing and refining philosophy. Keywords: common sense, real, ordinary, thing-in-itself, objectivity, subjectivity, over-interpretation, popular culture, actual, virtual, becoming, intensity, concreteness, cinema, Henri Bergson, Stanley Cavell, Gilles Deleuze, Quentin Meillassoux, Graham Harman, Tristan Garcia, revival of Quebec cinema.
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Éthique et logique au XIIIe siècle : problèmes logico-épistémologiques dans les premiers commentaires artiens (1230-1250) sur l'Éthique à Nicomaque : étude doctrinale, édition critique et traduction française sélectives de l'anonyme Lectura Abrincensis in Ethicam Veterem (ca. 1230-1240)Cervera Novo, Violeta 24 April 2018 (has links)
"Thèse en cotutelle" / Au début du XIIIe siècle, les maîtres ès arts de l'Université de Paris donnent des cours sur l'Éthique à Nicomaque d'Aristote, récemment incorporée au corpus scolaire dans la traduction latine de Burgundio de Pise. Cette première réception de l'Éthique (fondée sur une version incomplète comportant uniquement les trois premiers livres) a été l'objet de diverses discussions. Faut-il voir dans les premières tentatives d'interprétations des artiens une lecture naïve, fort influencée par la théologie, qui « mésinterprète » le texte en le rendant compatible avec la vision chrétienne ? Ou est-il possible de trouver dans ces premiers commentaires une interprétation de l'Éthique qui peut être appelée philosophique au sens propre, et qui est capable de reconnaître les problèmes posés par le texte aussi bien qu'un lecteur d'aujourd'hui ? Ce travail essaie de mettre en relief la valeur proprement philosophique de ces premiers cours artiens sur l'Éthique à travers l'étude approfondie de l'un de ces premiers commentaires : la Lectura Abrincensis in Ethicam Veterem (ca. 1230-1240), texte anonyme qui est ici, pour la première fois, l'objet d'une édition critique sélective (accompagnée d'une traduction française). L'étude propose aussi de comparer la Lectura Abrincensis avec d'autres textes artiens de la période 1230-1250 : le Commentaire de Paris (anonyme, ca. 1235-1240), l'Expositio super Ethica Nova et Vetere de Robert Kilwardby (ca. 1245) et la Lectura cum questionibus in Ethicam Novam et Veterem de l'anonyme communément appelé Pseudo-Peckham (1240-1244). Cette étude comparative se développe autour d'un thème bien précis : les problèmes logico-épistémologiques qui découlent des considérations méthodologiques faites par Aristote lui-même dans ÉN II, 2 (1103b25-30), ÉN I, 1 (1094b11-21), et ÉN II, 2 (1103b34-1104a8). Reconnaissant que l'Éthique a une double finalité, l'une pratique (devenir bons) l'autre théorique (connaître ce qu'est la vertu), les maîtres essayeront de trouver la meilleure manière d'articuler ces deux dimensions sans nuire au caractère proprement scientifique de l'Éthique.
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Du Discours sur l'inégalité au Contrat social : cohérence et paradoxes dans la philosophie politique de Jean-Jacques RousseauPelletier, Simon 24 April 2018 (has links)
Tableau d'honneur de la Faculté des études supérieures et postdoctorales, 2017-2018 / Ce mémoire affronte le problème de l'unité de la pensée de Rousseau, en particulier dans son versant politique. Il met en évidence la place centrale qu'occupe, dans sa philosophie, la thèse de la bonté naturelle de l'homme, et défend l'idée que les grandes articulations du Contrat social en sont des ramifications. Pour ce faire, il montre d'abord que les principes du droit politique représentent pour Rousseau la solution à un problème inhérent à la condition sociale de l'homme, problème développé dans le Discours sur l'inégalité. Les deux premiers chapitres du mémoire sont pour cette raison consacrés entièrement à une étude du second discours, où Rousseau pose le principe de la bonté naturelle de l'homme, puis décrit la façon dont celle-ci s'altère et finit par se corrompre dans la vie sociale. Les troisième et quatrième chapitres, quant à eux, contiennent une étude minutieuse du Contrat social, qui met d'une part en lumière le lien de continuité unissant l'ouvrage au Discours sur l'inégalité, et qui, d'autre part, démontre que ses tensions doctrinales résultent justement de son rattachement à la thèse de la bonté naturelle de l'homme.
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La structure psychologique du libre arbitre chez saint Thomas d'AquinDuchesne-Pelletier, Olivier 24 April 2018 (has links)
Le sujet de cette étude est la structure psychologique du libre arbitre chez Thomas d'Aquin. L'étude aura pour but de définir le concept de libre arbitre chez Thomas d'Aquin, en présentant les notions psychologiques nécessaires à l'établissement de cette définition. Pour saint Thomas, la liberté d'arbitre revient à l'acte du choix, qui est lui-même l'acte d'une puissance d'opération vitale de l'âme humaine, la volonté. Le premier chapitre du présent mémoire a pour fonction de définir ce qu'est l'âme humaine et comment elle accomplit ses opérations vitales. Le deuxième chapitre est consacré à la volonté et le troisième au libre arbitre. Nous défendrons l'idée que Thomas d'Aquin propose une conception forte et sans équivoque du libre arbitre, qui repose en dernière instance sur la nature préférentielle du choix.
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