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Préparation à la lecture des Méditations de DescartesComtois, Nicolas 13 December 2024 (has links)
Le présent mémoire interroge le mode de lecture des Méditations métaphysiques de Descartes. Leur auteur a souligné en plusieurs endroits que, pour bien comprendre son texte, il fallait le « méditer sérieusement ». Il faut nous demander quel sens avait cette recommandation pour lui. Descartes avait connaissance des origines de la méditation dans la philosophie antique ; il y a lieu de croire que c'est avant tout de ce point de vue qu'il en envisageait l'exercice. Il a par ailleurs donné à son texte une forme qui rappelle celle des manuels chrétiens de dévotion ; il a trouvé là un moyen de doter son texte d'une structure reconnaissable mais également d'établir un rapport d'autorité avec son lecteur. Des indices font enfin croire qu'il avait une connaissance pratique des modèles de méditation proposés dans les Exercices spirituels d'Ignace de Loyola et dans les écrits d'Augustin d'Hippone. Il a pu trouver dans le premier des procédés permettant de surmonter les obstacles posés dans la méditation par l'union de l'âme et du corps. Il a pu trouver dans le second un itinéraire capable de mener à la connaissance intuitive de l'âme et de Dieu ; de manière à fonder et à garantir la mathesis universalis. Il faut avoir ce contexte à l'esprit au moment de lire les Méditations de Descartes. Nous devons nous défaire de nos propres préjugés si nous voulons pouvoir méditer avec lui.
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Éthique et logique au XIIIe siècle : problèmes logico-épistémologiques dans les premiers commentaires artiens (1230-1250) sur l'Éthique à Nicomaque : étude doctrinale, édition critique et traduction française sélectives de l'anonyme Lectura Abrincensis in Ethicam Veterem (ca. 1230-1240)Cervera Novo, Violeta 12 December 2024 (has links)
"Thèse en cotutelle" / Au début du XIIIe siècle, les maîtres ès arts de l'Université de Paris donnent des cours sur l'Éthique à Nicomaque d'Aristote, récemment incorporée au corpus scolaire dans la traduction latine de Burgundio de Pise. Cette première réception de l'Éthique (fondée sur une version incomplète comportant uniquement les trois premiers livres) a été l'objet de diverses discussions. Faut-il voir dans les premières tentatives d'interprétations des artiens une lecture naïve, fort influencée par la théologie, qui « mésinterprète » le texte en le rendant compatible avec la vision chrétienne ? Ou est-il possible de trouver dans ces premiers commentaires une interprétation de l'Éthique qui peut être appelée philosophique au sens propre, et qui est capable de reconnaître les problèmes posés par le texte aussi bien qu'un lecteur d'aujourd'hui ? Ce travail essaie de mettre en relief la valeur proprement philosophique de ces premiers cours artiens sur l'Éthique à travers l'étude approfondie de l'un de ces premiers commentaires : la Lectura Abrincensis in Ethicam Veterem (ca. 1230-1240), texte anonyme qui est ici, pour la première fois, l'objet d'une édition critique sélective (accompagnée d'une traduction française). L'étude propose aussi de comparer la Lectura Abrincensis avec d'autres textes artiens de la période 1230-1250 : le Commentaire de Paris (anonyme, ca. 1235-1240), l'Expositio super Ethica Nova et Vetere de Robert Kilwardby (ca. 1245) et la Lectura cum questionibus in Ethicam Novam et Veterem de l'anonyme communément appelé Pseudo-Peckham (1240-1244). Cette étude comparative se développe autour d'un thème bien précis : les problèmes logico-épistémologiques qui découlent des considérations méthodologiques faites par Aristote lui-même dans ÉN II, 2 (1103b25-30), ÉN I, 1 (1094b11-21), et ÉN II, 2 (1103b34-1104a8). Reconnaissant que l'Éthique a une double finalité, l'une pratique (devenir bons) l'autre théorique (connaître ce qu'est la vertu), les maîtres essayeront de trouver la meilleure manière d'articuler ces deux dimensions sans nuire au caractère proprement scientifique de l'Éthique.
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Fetischismus : une reconstruction conceptuelle de la théorie du fétichisme de FreudSavoie, Daphnée 13 December 2024 (has links)
Tableau d'honneur de la Faculté des études supérieures et postdoctorales, 2019-2020 / Ce mémoire propose une reconstruction de la théorie du fétichisme sexuel de Sigmund Freud. Il s’agit de déterminer à quel degré de cohérence celle-ci parvient. Le premier chapitre consiste en un travail de définition des notions mobilisées par Freud dans l’explication du fétichisme. Nous mettons en lumière la tension la plus importante qui traverse son modèle étiologique : l’appropriation de la théorie de la récapitulation d’Ernst Haeckel, réinterprétée dans la perspective du darwinisme social. Le deuxième chapitre présente une analyse systématique des deux étiologies concurrentes du phénomène. La première se centre autour du complexe de castration, et la deuxième, autour du processus de refoulement partiel d’une pulsion originaire. Hormis le problème que pose la théorie de la récapitulation déjà mentionnée, problème qu’on retrace dans les deux étiologies, la deuxième d’entre elles souffre d’un manque d’unité vu les phénomènes hétérogènes que Freud y réunit. Le troisième chapitre, décrivant les mécanismes psychiques de défense (refoulement, déni) qui entrent en jeu durant la formation du fétichisme, leur conséquence (clivage du moi), de même que la dimension éminemment symbolique et langagière de l’objet fétiche, donne à comprendre que chez Freud les catégories nosographiques sont fréquemment sujettes à des translations et à des recoupements importants. C’est à partir de cette mise en relief qu’on peut mieux estimer à quel type d’unité conceptuelle on doit s’attendre pour le fétichisme. Celui-ci, non définissable au moyen d’un caractère distinctif général, consiste en un agencement particulier entre mécanismes psychiques et expériences de vie, lui-même déterminé par certains rapports quantitatifs présumés, mais non mesurables. La dimension symbolique reconnue au fétiche, quant à elle, s’inscrit également dans la perspective de la théorie de la récapitulation. Toutefois, débarrassée de ce dernier écueil, la théorie ne s’effondre pas. Au contraire, elle gagne en cohérence, et devient plus plausible.
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Le problème des sciences humaines dans la philosophie herméneutique de GadamerPeer-Brie, Jérôme 12 December 2024 (has links)
L'objectif de ce mémoire est de montrer comment Gadamer parvient à apporter une légitimation philosophique à la vérité des sciences humaines sans recourir aux critères méthodologiques de la science moderne. Comme ces critères ne permettent pas de reconnaître le statut gnoséologique de certaines expériences que nous faisons, comme l'expérience esthétique ou l'expérience de notre appartenance à l'histoire, il est nécessaire de se questionner si celles-ci appartiennent, malgré cela, au champ de la connaissance ou si elles doivent en être exclues. Dans la mesure où les sciences humaines prennent en charge une part de ces expériences, en tant qu'héritières de la tradition humaniste, il est à se demander ce qui justifie leur prétention à la vérité. Selon une perspective herméneutique, Gadamer s'efforce de sonder les modalités propres au savoir des sciences humaines, ce qui l'amène à renouer avec la philosophie pratique d'Aristote, qui lui sert de modèle épistémologique pour penser la vérité de l'expérience humaine dans sa globalité. En s'inspirant aussi de l'analytique heideggérienne de la temporalité du Dasein, Gadamer parvient à fournir aux sciences humaines un fondement dans « les choses elles-mêmes », permettant ainsi d'en démontrer la pertinence autant sur le plan cognitif qu'existentiel.
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The question of beingHaines, David 21 December 2024 (has links)
La difficulté éprouvée lorsqu'on considère la question de l'être est décrite par Étienne Gilson de la manière suivante : Dans « un domaine où la démonstration dialectique perd ses droits, chacun ne peut que regarder, dire ce qu'il voit et inviter les autres à tourner comme lui le regard vers la vérité. » En fait, Gilson dit, dans le même article : « De deux métaphysiciens également compétents et jouissant d'une égale habileté dans le maniement des arguments dialectiques, il se peut qu'aucun ne réussisse jamais à convaincre l'autre, parce qu'ils ne voient pas les mêmes choses. » Cela semblerait être le sort du vrai philosophe, qui est, comme il est décrit dans le Sophiste, difficile à voir, « car cette région est si brillante, et les yeux de l'âme de la plupart des gens ne peuvent pas supporter de regarder ce qui est divin. » Si le philosophe, la personne qui interroge l'Être, est difficile à voir, à cause de ce qu'il poursuit, alors ce qu'il poursuit doit être encore plus difficile à saisir. Comme Josef Pieper le dit, « La personne philosophante se trouve dans une telle situation ; ceci est, en effet, exactement ce que la distingue, c'est-à-dire, qu'elle est obligée de parler de quelque chose qui soit indéniablement rencontré, mais qui ne peut être exprimé avec des mots précis. » Cette thèse est divisée en deux grandes sections. La première pourrait être décrite comme une section interprétative. Nous essayons ici de mettre en place, aussi précisément que possible, les différentes tentatives de répondre à la question de l'être proposées par Platon, Aristote et Martin Heidegger. Nous cherchons, dans un sens, à tracer les chemins qu'ils ont pris dans leur quête vers le sommet du mont Être. Chacune de ces subdivisions contiennent nos propres contributions à ce que nous proposons comme la bonne approche interprétative de ces trois philosophes. Ces appoints prennent en compte une interprétation préliminaire de ces auteurs, suivies d'une tentative de naviguer dans un véritable marécage de textes interprétatifs qui prétendent nous dire, une fois pour toutes, comment bien comprendre les revendications ontologiques de Platon, d'Aristote et de Martin Heidegger. Nos contributions à la pensée philosophique entourant ces penseurs particuliers ne constituent pas, cependant, l'objectif principal de cette thèse. Au contraire, ils serviront à nous aider dans notre tentative d'atteindre, nous-mêmes le sommet du la montagne de l'Être. Après avoir jalonné ces parcours, nous devrions être en mesure de mieux planifier notre propre approche à la question de l'Être. La première section sous-tendra ainsi la deuxième afin d'aborder, à nouveau, la question de l'Être. Cette deuxième section doit être considérée comme une section philosophique-la poursuite active de la sagesse. Dans cette deuxième partie, nous proposons d'aborder la question de l'Être, tout d'abord par la comparaison, l'analyse et la critique des trois penseurs que nous avons examinés dans la première section ; nous proposerons ensuite nos propres tentatives de répondre à la question de l'Être. Nous allons conclure avec quelques brèves réflexions sur la façon dont nos découvertes concernant l'Être pourraient affecter d'autres domaines de la connaissance. / The difficulty of approaching the question of Being is described, by Étienne Gilson as follows, "in a domain where dialectical demonstration loses its rights, one can do no more than look, say what he sees, and invite others to turn, like himself, their eyes towards the truth." In fact, says Gilson, earlier in this same article, "Take two metaphysicians who are equally competent and in possession of equal ability in the handling of dialectical arguments, it is possible that neither of them will ever succeed in convincing the other, because they do not see the same things." This seems to be the fate of the true philosopher, as he is described in the Sophist, who is hard to see "because that area is so bright and the eyes of most people's souls cannot bear to look at that which is divine." If the philosopher, the person who questions Being, is difficult to see, because of that which he is pursuing, then that which he is pursuing must be even more difficult to grasp. As Josef Pieper puts it, "The philosophizing person finds himself in just such a situation; this is precisely what singles him out, that is, that he is obliged to speak of something undeniably encountered but that cannot be expressed exactly in words." This dissertation can be divided into two major sections. The first major section could be portrayed as an interpretative section. We here attempt to establish, as accurately as possible, the differing attempts to answer the question of Being that were proposed by Plato, Aristotle and Martin Heidegger. We are, in a sense, attempting to map out the paths they took in their quest to attain the summit of Mount Being. Each of these sections contain our own contributions to what we propose is the proper interpretation of these three philosophers. These contributions take into account a preliminary interpretation of these authors, followed by the attempt to wade through a veritable swamp of interpretative writings that purport to tell us, once and for all, how to properly understand the ontological claims of Plato, Aristotle and Martin Heidegger. Our contributions to philosophical thought surrounding these particular thinkers do not constitute, however, the primary goal of this dissertation. Rather, they will serve to help us in our attempt to climb the mountain of Being. Having mapped out their paths, we should be better able to plan out our own approach to the question of Being. Thus, in the second section, we will use what we have learned in the first section in order to approach the question of Being anew. This second section should be seen as a philosophical section-the active pursuit of wisdom. In this second section we propose to approach the question of Being, first of all, through a comparison, analysis, and critique of the three thinkers we examined in the first section. This will be followed by our own humble attempts to answer the question of Being. We will conclude with some brief thoughts about how our discoveries about Being may affect other domains of knowledge.
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Les conditions de possibilité de l'éducation vers la liberté : l'approche pédagogique de Rudolf SteinerLapointe, Chantal 13 December 2024 (has links)
Protocole d'entente entre l'Université Laval et l'Université de Sherbrooke. / Cette thèse s’applique à vérifier s’il est possible d’éduquer un enfant de façon à lui ouvrir la voie vers la liberté. Une liberté qui soit l’expression de son ultime humanité sans pour autant le mettre en situation de conflit avec l’univers social. Bien qu’un important détour du côté des fondements théoriques soit incontournable pour préciser ce que nous entendons par liberté et ce sur quoi elle repose, c’est d’un point de vue pratique, comme une éthique appliquée de l’éducation que nous abordons cette question. Il s’agit donc non seulement de voir si la liberté est possible, mais aussi comment on peut passer de la théorie à la réalité dans un cadre éducatif. Plus précisément, c’est à Rudolf Steiner que nous posons la question. C’est dans son cadre conceptuel et dans les fondements et principes directeurs de la pédagogie Waldorf, qu’il a développée, que nous avons cherché les conditions de possibilité d’une éducation vers la liberté. Parce que Rudolf Steiner a fait de la liberté humaine une question fondamentale de toute son œuvre, y compris de son approche éducative. Il s’agit donc de voir comment s’articule le tout, si la philosophie de la liberté trouve son pendant dans la pratique pédagogique telle qu’il la propose. Toutefois pour ne pas demeurer enfermée dans l’univers steinerien et pour nourrir notre réflexion, nous avons soumis les propositions de Steiner aux questions soulevées par Jean-Bernard Paturet dans ce qu’il présente comme « l’aporétique de la raison éducative ». En effet, le contexte éducatif étant particulier en lui-même, il s’y rattache certaines difficultés que Paturet présente sous la forme de six apories – le domestique et l’affranchi, l’insociable sociabilité de l’homme, l’identité et l’ipséité, la personne et la catégorie, la rupture et la continuité, la nature et la culture – qui témoignent de la complexité de la relation entre l’éducation et la liberté. Ces apories soulèvent des questions directement liées aux conditions d’une éducation vers la liberté. C’est pourquoi, tout au long de notre enquête, nous avons tâché de voir si la proposition de Steiner permet de les résoudre. Les conditions de possibilité, nous les avons cherchées dans ce que nous avons identifié comme les trois piliers d’une éducation vers la liberté, à savoir : la société, les éducateurs responsables de la relation éducative et la méthode liée à la connaissance de l’être humain. Le cas du Québec a servi de témoin, accompagnant, dans ses ancrages théoriques et rhétoriques, le processus d’enquête sur les conditions de possibilité de la liberté. Cette recherche se déploie en deux grandes sections : la première consacrée aux fondements et la seconde portant sur l’application. Le premier chapitre de la section I traite des concepts fondamentaux de l’approche steinerienne, inscrits dans le contexte actuel afin de mieux préciser ce qui les distingue et de faire valoir leur pertinence. Le deuxième chapitre présente la méthode goethéenne de connaissance et son déploiement, par Steiner, en une science de l’esprit. La section II de la thèse, consacrée à l’enquête proprement dite se divise en quatre chapitres : le chapitre trois explore le premier pilier, celui de la société, dans lequel les conditions de possibilités de la liberté sont envisagées du point de vue des grandes orientations, des finalités et du rapport entre l’intérêt individuel et l’intérêt de la société. Le quatrième chapitre s’intéresse au second pilier, celui constitué par l’enseignant et la relation éducative. Le cinquième chapitre s’attaque à la méthode pédagogique qui doit nécessairement reposer sur une connaissance de l’être humain. C’est pourquoi y est intégré l’exposé sur l’anthropologie steinerienne, afin de pouvoir établir des liens directs entre la méthode et le développement de l’enfant. Ce chapitre est divisé en trois grandes sections correspondant aux trois phases de l’enfance, au cours desquelles la méthode éducative évolue et se transforme. Le chapitre suivant porte sur les difficultés soulevées par certains critiques de la pédagogie Waldorf. Avant de conclure, nous présentons le bilan des conditions de possibilité d’une éducation vers la liberté et du dépassement des apories. Il ressort de cette étude que ni la liberté humaine ni l’éducation y conduisant ne peuvent être envisagées sans réviser la conception actuelle de l’être humain et l’engagement éthique et responsable des éducateurs. / This thesis sets out to verify the possibility of educating a child in a way that leads him towards freedom; a freedom that represents the child’s ultimate humanity, without creating conflict between him and his social environment. Though a significant detour on the theoretical basis is crucial in order to specify what we mean by freedom, and what freedom is based on, it is from a practical viewpoint, like an applied ethics of education, that we will discuss this issue. Thus, not only will we discuss if freedom is possible, but also, within an educational framework, if one can go from a conceptual idea of freedom to the actual experience of freedom. This question will be posed more specifically to Rudolf Steiner. It is through his conceptual framework, and through the foundations and principles of Waldorf pedagogy, that he developed, that we sought to find the conditions of the possibility of an education leading to freedom. For Rudolf Steiner has made of human freedom a fundamental question throughout his works, as well as his educational approach. We need then to see how it all inter-relates, and whether the philosophy of freedom has its analogy in the pedagogical practice that he is suggesting. However, in order to avoid remaning locked in the Steinerian universe and to nourish our thinking, we have applied Steiner’s proposal to the issues that were raised by Jean-Bernard Paturet in his consideration of “the aporetics of the educational reason”. In fact, the educational context being special in itself, certain difficulties are here raised and presented by Paturet through six aporias: the domestic and the free man, the human unsocial sociability, the identity and the selfhood, the person and the category, the rupture and the continuity, and nature and culture – which reflect the complexity of the relationship between education and freedom. These aporias raise issues directly related to the conditions of an education towards freedom. Consequently, throughout this study, we have tried to determine whether Steiner’s proposal can solve these issues. We sought the conditions of the possibility of freedom through education in what we have identified as the three pillars, namely: the society, the educators responsible for the educational relationship, and the method pertaining to the knowledge of the human being. Québec’s case served as witness, accompanying, in its theoretical and rhetorical anchors, the process of investigating the conditions of the possibility of freedom through education. This study presents itself in two large sections: the first devoted to the foundations and the second to the application. The first chapter of section I discusses the basic concepts of Steiner’s approach, enrolled in the current context to better clarify what distinguishes them and what asserts their relevance. The second chapter presents Goethe's method of knowledge and its deployment, by Steiner, in a spiritual science. Section II of the thesis, dedicated to the investigation itself, is divided into four chapters: chapter three explores the first pillar, that of society, in which the conditions of the possibility of freedom are considered from the perspective of the broad guidelines, the purposes and the relationship between individual interests and society's interest. The fourth chapter focuses on the second pillar, the one constituted by the teacher and the educational relationship. The fifth chapter addresses the educational method that must necessarily be based on knowledge of the human being, hence the integrated presentation on Steinerian anthropology, in order to establish direct links between the method and the development of the child. This chapter is divided into three sections corresponding to the three phases of childhood, during which the educational method evolves and changes. The next chapter discusses the difficulties raised by some critics of Waldorf education and anthroposophy. Before concluding, we present the results of the possibility of education conditions for freedom and the overcoming of the aporias. It appears from this study that neither human freedom nor an education leading up to it can be considered without revising the current notion of the human being and that of the ethical and responsible commitment of the educators.
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La critique nietzschéenne de la métaphysique platonicienneRhéaume, Marilie 12 December 2024 (has links)
L'objet de la présente recherche est de présenter la critique que Nietzsche formule de la métaphysique platonicienne sous la perspective de la volonté de puissance. Pour ce faire, nous dresserons d'abord un portrait psycho-physiologique de Platon en explorant les influences majeures de ses prédécesseurs sur les idées qui fondent sa métaphysique. Une fois ce portrait établi, nous entamerons la critique de la métaphysique platonicienne en montrant qu'elle résulte d'une mécompréhension du corps et d'erreurs fondamentales de la raison. Cela nous conduira à exposer les raisons pour lesquelles la métaphysique est néfaste pour la vie et doit être surmontée. Nous terminerons en abordant brièvement la question du perspectivisme et du dépassement esthétique de la métaphysique proposés par Nietzsche.
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Droit, neurosciences et responsabilité : les neurosciences transforment-elles notre conception de la responsabilité criminelle?Cliche, Dominic 13 December 2024 (has links)
Tableau d'honneur de la Faculté des études supérieures et postdoctorales, 2017-2018 / Dans ce mémoire, j’examine à travers les travaux du juriste et psychologue Stephen J. Morse la prétention selon laquelle les nouvelles connaissances issues des neurosciences sont appelées à transformer radicalement le droit criminel en fournissant des raisons d’abandonner la notion de responsabilité pénale. Le premier chapitre présente et critique l’idée que ces prétentions réformistes reposeraient sur des erreurs conceptuelles ou logiques. J’aborde aussi la thèse selon laquelle l’évaluation de la responsabilité criminelle repose sur des critères comportementaux insensibles aux données neuroscientifiques. Les chapitres suivants explorent deux manières par lesquelles les neurosciences transformeraient radicalement nos conceptions juridiques en mettant en doute la notion de responsabilité criminelle : par leur réfutation du libre arbitre et par leur conception de l’être humain comme un mécanisme biologique. Le deuxième chapitre s’interroge à savoir si le droit criminel présuppose le libre arbitre dans sa conception de la personne responsable. Je réponds négativement à cette question et argumente plutôt en faveur d’une conception de la responsabilité pénale fondée sur la possession de certaines capacités. Le troisième chapitre porte sur le rapport entre le droit et les explications mécanistes formulées en neurosciences. Certains craignent que si l’humain n’est qu’un mécanisme biologique, alors l’explication de l’action en termes d’états mentaux ne réfère à aucune réalité (éliminativisme par rapport aux états mentaux), ou du moins que les états mentaux ne figurent pas parmi les véritables causes de l’action (épiphénoménisme). Or, la réalité des états mentaux et leur efficacité causale sont des présupposés essentiels du droit criminel. Je soutiens que la solution de Morse, ancrée dans une théorie non réductionniste de l’esprit, repose sur une confusion et ne permet pas de répondre à ces défis. Le droit criminel devrait plutôt miser sur une approche réductionniste, non éliminative, s’il entend entretenir une relation harmonieuse avec les neurosciences. / Some argue that neuroscience will have radical implications for the law. For instance, by identifying the brain-based causes of behaviour, neuroscience would rule out free will and consequently, make moral and criminal responsibility concepts and practices obsolete. In this MA thesis, I tackle this issue through the work of legal scholar and psychologist Stephen J. Morse. Chapter 1 critically assesses the “hard conservative” theses that reformist assumptions rely on conceptual and logical mistakes such as the naturalistic fallacy, the mereological fallacy or category errors, and that behavioral evidence always prevails over neuroscientific evidence. Subsequent chapters explore two ways neuroscience is taken to imply radical modifications to our legal responsibility concepts and practices: through its denial of free will and through its depiction of human beings as natural, biological mechanisms. Chapter 2 addresses the question whether the legal conception of a responsible person presupposes free will. I answer this question negatively and further argue that responsibility tracks mental capacity, not free will. Chapter 3 focuses on the mechanistic explanations in neuroscience and their implications for the law. The challenge is that, allegedly, if we humans only are biological mechanisms, then either mental states and agency more generally are not real (eliminativism) or they are real but have no causal power (epiphenomenalism). In both case, the legal conception of the responsible person is thoroughly problematic since it presupposes that persons really have intentions, desires, beliefs, and the like, and that these mental states can cause actions. I argue that Morse is wrong in relying on a non-reductionist theory of mind in his answer to this challenge since it rests on a confusion concerning reductivism. Thus, criminal law’s conception of a responsible person would be better defended through a reductionist, non-eliminative approach.
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La quête du bonheur partagé à travers la triade éthique africaine Luba-KasaîTshikoji Mbumba, Sylvain 13 December 2024 (has links)
Trois tendances polarisent le débat philosophique en Afrique. La première tendance considère la redécouverte des traditions et coutumes africaines comme la seule voie pour faire advenir le développement et le bien-être des peuples. Cette position est apparue dogmatique pour autant qu'elle fonde sa démarche sur des cultures repliées sur elles-mêmes. La deuxième tendance, elle, proclame le vide de la rationalité et de la pensée dans les traditions africaines, et annonce par-là la conversion à la science et à la technologie occidentale. Cette position est aussi dogmatique parce qu'elle nie à l'Afrique toute forme de rationalité. La troisième prend la voie de la réconciliation entre la tradition et la modernité, en mettant à l'avant-plan le dynamisme des cultures africaines porté par le souci d'ouverture et d'intégration des schèmes de progrès de la modernité. Pour les tenants de cette tendance donc, la tradition et la modernité doivent s'interpréter et s'impliquer mutuellement pour une vitalité sans faille. Mais à bien voir la question, ce débat est demeuré théorique et les différentes tendances ont éludé la vraie question de l'existence humaine des peuples africains qui, à notre sens, reste celle du bonheur partagé. Ces tendances auraient dû partir des cas concrets tirés des traditions et coutumes africaines pour étoffer une philosophie cohérente susceptible de faire hâter le développement et le bien-être des peuples. Concret et pratique, le présent travail propose une réflexion sur l'éthique du bonheur partagé cultivée par le peuple Luba-Kasaï, avec ses implications sociales et politiques dans la vie de tous les jours. L'enjeu consiste à montrer que, chez le peuple Luba-Kasaï, la visée éthique de l'existence humaine est le bonheur. Loin d'être individuelle, la quête du bonheur partagé concerne aussi toute la communauté (famille, clan, village) et passe par les médiations institutionnelles et symboliques. Car pour être possible, le bien-vivre doit dépasser le face à face des relations individuelles et s'étendre à la dimension transpersonnelle, sociale et institutionnelle. Cette perception du bonheur régit l'organisation sociale, notamment en permettant à chaque membre de s'accomplir socialement, en favorisant la participation de tous à la gestion de la Cité et du bien commun. Ce qui nécessite l'instauration des structures politiques et sociales adéquates, respectueuses des droits, de la dignité humaine et des libertés. Ce travail a aussi comme objectifs de montrer que l'avènement du bien-être de l'Afrique ne dépend pas uniquement du processus de conversion au modèle occidental comme le seul dont l'Afrique ait besoin pour son développement. Il s'agit de montrer la nécessité de la voie de la réconciliation capable d'articuler dynamiquement la modernité occidentale et la tradition africaine, le principe d'ouverture, d'intégration et d'universalisation permettant l'enrichissement dans la réciprocité ; montrer, à partir de la culture luba-kasaï, que dans les pays africains, chaque culture doit trouver les socles éthicophilosophiques du développement harmonieux et d'une heureuse organisation étatique. / For sometime, most intellectuals have agreed that the African philosophical debate has evolved around three tendencies. The first propensity has been that the promotion of traditions and local cultures is the unique and sole venue that would yield the development as well as the happiness of nations. Such a bias has proven to be dogmatic as it is rooted in the belief that people need to be self-reliant. The second proclivity claims that there is no rationale in the idea of relying solely on African traditions, when it is possible to evolve into a synergic symbiosis that includes both modern science and technology. The latter is also quite dogmatic, as it invalidates any shape or form of African rationality. The third current attempts to propitiate traditions and modernism, while putting forward the exhilaration of African customs, and being cognizant of the need to maintain openness and integration of the betterment that a contemporary society might infuse. In this respect, traditions and modernism must symphonize and assimilate their values in order to sustain their essence. However, when applying the sniff test, this debate has remained fruitless; these theories have eluded the question of addressing the existence of African nations, which, from our stand point, remains one of shared happiness. These predilections should have utilized concrete examples from African customs, in order to enhance a coherent philosophy that would propel the development and the happiness of nations. A more practical approach is proposed and illustrated in these writings, which bring forth an ethical rationale of the shared happiness we find among the People of Luba heritage, despite its socio-political implications. Within the ethnic Luba-Kasai, the human goal of everyday living is happiness. Far from being individually centered, the search for a shared happiness is the concern of the entire society (family, clan or village), extending through institutional and symbolic mediation. This perception of happiness runs the social organization, allowing the contribution from as well as the participation of each individual, to the management of the city and the commonwealth. This requires the integration of social and political structures that would advance everyone's rights, dignity and liberty. We therefore insist that the oncoming realization of African happiness does not rest uniquely on an occidental conversion model. It will become a reality when we coalesce western contemporary systems, African traditional values, openness, integration that would lead to reciprocal and mutual enrichment. It is only within such premises, starting within the Luba-Kasaï tribes, that each African nation, each African culture, will find the missing ethical and philosophical links to a more harmonious societal organization.
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David Ricardo, Karl Marx et l'antagonisme nécessaire des intérêts de classeLainé, Mathieu-Joffre 12 December 2024 (has links)
La théorie de la valeur-travail élaborée par l'économiste anglais David Ricardo (1772-1823) a rapidement été mise à profit par les théoriciens socialistes afin de démontrer l'iniquité du salariat et pour donner une base à un système socialiste de production et d'échange ; Karl Marx (1818-1883) l'a subséquemment développée à titre d'explication de l'ensemble du processus de la production capitaliste, il en a fait le principe de la lutte des classes. Rédigée dans une perspective contextualiste, cette thèse vise donc à démontrer minutieusement, par la théorie et par l'histoire à la fois, que Marx emploie intentionnellement la théorie économique ricardienne dans le Capital afin de convaincre son premier public, principalement composé des membres de l'école historique d'économie politique allemande (« Historische Schule der Nationalökonomie »), de l'antagonisme nécessaire des intérêts de classes. Mais cette thèse vise également à démontrer l'insuffisance fondamentale de l'interprétation hégélienne du Capital. Cette interprétation présente non seulement des difficultés exégétiques rédhibitoires, mais elle nuit malheureusement à la bonne compréhension des textes de Marx et de Hegel. Marx pense la lutte des classes en termes ricardiens et non pas en termes hégéliens. Et contrairement à ce l'on a d'abord proclamé au début du XXe siècle, la compréhension du Capital n'exige pas la compréhension de la philosophie de Hegel. En renouant dans cette thèse avec l'interprétation ricardienne du Capital, nous renouons avec la seule interprétation que Marx a lui-même publiquement et officiellement entérinée de son ouvrage — un fait historique avéré que la majorité des interprètes du Capital persiste encore aujourd'hui à ignorer. En soi, l'interprétation ricardienne du Capital n'est donc ni originale ni nouvelle. Elle ne possède pas non plus de panache philosophique. En revanche, elle a été corroborée par Marx, ce qui constitue un moyen sûr de réfuter ou d'écarter définitivement certaines interprétations que l'on a parfois données du Capital au cours du XXe siècle, a fortiori son interprétation hégélienne, et de contribuer par là à l'avancement des études marxiennes. En plus de rappeler, de revaloriser et de revendiquer l'héritage ricardien de Marx à l'aide d'un luxe inédit de précisions théoriques et historiques, cette thèse propose enfin de réinsérer la pensée économique et politique de Hegel dans la tradition caméraliste allemande (« Kameralwissenschaften »), une tradition intellectuelle à laquelle les interprètes hégéliens du Capital ont arraché Hegel afin de téléologiquement faire de lui le précurseur de Marx.
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