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La protection de la biodiversité : entre science, éthique et politique

Maris, Virginie January 2006 (has links)
Thèse numérisée par la Direction des bibliothèques de l'Université de Montréal.
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Les implications morales du darwinisme : une lecture de l'oeuvre de James Rachels / The moral implications of Darwinism : a reading of James Rachels' work

Couturier, Florian 28 October 2014 (has links)
L'éthique de J. Rachels, qu'il en viendra à présenter comme un utilitarisme « à stratégies multiples », concilie la maximisation du bien-être global sur Terre avec une attention pour la variété des éléments qui le composent. De plus, le jugement moral relève des caractéristiques pertinentes des individus impliqués, eu égard au traitement envisagé, et non des espèces auxquelles ils appartiennent. Un tel Individualisme Moral fait donc dépendre le bénéfice de considérations morales, non plus seulement de facultés mentales développées, mais d'une variété de capacités, telle la sensibilité, dont sont dotés de nombreux animaux. À travers cela, l'auteur s'oppose, plus fondamentalement, à la tendance en éthique à vouloir poser des limites a priori à l'ensemble des êtres susceptibles de bénéficier de considérations morales pour eux-mêmes (les patients moraux). Ces limites sont généralement rapprochées de capacités telles que la rationalité ou la sensibilité – tout ce qui existe au-delà de cette « frontière » présentant une valeur moindre ou étant réduit à l'état de chose. Pour Rachels, en revanche, le statut moral ne dépend pas d'une caractéristique unique à portée générale : nous devrions plutôt convenir qu'il existe une variété de critères pertinents pour une variété de circonstances. C'est dans le cadre de cette réflexion autour de la considérabilité morale des objets de la nature, outre ses travaux sur l'euthanasie, que l'auteur publie Created from Animals: the Moral Implications of Darwinism (1990). « Darwinisme » s'entend ici comme une pensée tant proche de celle de C. Darwin en son temps qu'informée des derniers progrès dans notre compréhension de l'évolution des espèces, où la sélection naturelle joue un rôle clef : une pensée du changeant, du progressif et de la contingence qui succède à un monde ordonné et finalisé, où l'homme a une valeur spéciale, et à la conception essentialiste des espèces. Il ne s'agit rien plus que de s'assurer, sur le modèle d'une cohérence globale de la connaissance (naturalisme inspiré de W.O. Quine), de la compatibilité de la réflexion philosophique avec notre compréhension la plus complète des origines du vivant. Or, avec Darwin, plutôt que des ruptures brutales entre espèces, se découvre un motif complexe de similitudes et de différences qui reflète une ascendance commune. Un tel continuisme biologique, s'il n'en établit la fausseté, vient saper les bases de la « logique de frontières » sur le plan éthique, c'est-à-dire de cette stratégie consistant à justifier des régimes de traitement entièrement différents pour des individus d'espèces distinctes en arguant d'une radicale différence de nature. Cet argument essentiel consolide donc la pensée animaliste, notamment l'argument des « cas marginaux ». Mais on voit à travers lui que l'éthique animale elle-même est susceptible d'entretenir un biais anthropocentriste : étendu aux êtres sensibles, le statut moral demeure attaché à une caractéristique unique, que l'homme valorise d'autant plus volontiers qu'il en fait l'expérience intime. Cette démarche extensionniste ne ferait donc jamais que recréer de nouveaux critères d'exclusion, dont on peut désormais soupçonner le caractère arbitraire. Pour P. Taylor ou H. Rolston, en effet, une attitude de respect envers la vie en général n'a rien d'absurde. On devrait pouvoir envisager ainsi, dans le prolongement de la pensée de Rachels, de ne pas resserrer la communauté morale autour de la seule faculté sensible ; de mettre un terme au mouvement d'expansion de la communauté morale constaté à travers les siècles, non pas par une nouvelle frontière, mais en envisageant la dissolution de toute frontière. Ne rien considérer de ce qui appartient à la biosphère seulement comme une ressource, et se disposer à entretenir envers tout existant un rapport respectueux en adéquation avec ses propriétés réelles, en tenant compte de l'ensemble des circonstances : ce serait là le principe d'une « éthique de toutes choses ». / James Rachels' ethics, which he will finally present as a « multiple strategies utilitarianism », reconciles maximisation of global welfare on Earth and attention for the variety of elements which compose it. Furthermore, the moral judgement is related to the relevant characteristics of the individuals who are involved, in view of the considered treatment, not the species of which they belong. According to such Moral Individualism, the benefit of moral considerations will depend, not of developed mental faculties only, but of a variety of capacities, such as sensibility, which many animals have. Through this, the author opposes, more fundamentally, the tendency in ethics to define a priori limits to the beings which are likely to benefit from moral considerations for themselves (moral patients). These limits are generally associated with capacities such as rationality or sensibility – any existing being beyond this “frontier” having a lesser value or being reduced to a mere thing. For Rachels, however, moral status cannot depend on a unique characteristic with general scope: rather, it should be admitted that there is a variety of relevant criteria for a variety of circumstances. It is in the context of this reflection about the moral considerability of natural objects, besides his work on euthanasia, that the author publishes Created from Animals: the Moral Implications of Darwinism (1990). “Darwinism” shall be understood here both as a thought close to Darwin's in his days and informed of the last progresses in our understanding of species evolution, where natural selection plays a key role: ideas of changingness, gradualness and contingency are succeeding to an organized and finalized world where man has special value, and to the essentialist understanding of species. The point is nothing more than to ensure, on a global coherence of knowledge model (naturalism inspired by W.O. Quine), of the compatibility of the philosophical thinking with our most complete understanding of the origins of life. But now, after Darwin, rather than sharp breaks among species, we discover a complex pattern of resemblances as well as differences that reflect common ancestry. Such a biological continuism, if not proving its falsity, is undermining the basis of the “logic of frontiers” on the ethical field, that is to say, of this strategy which consists in justifying entirely different schemes of treatment for individuals belonging to distinct species by putting forward a radical difference in nature. This crucial argument makes stronger indeed the discourse in favour of animals, notably the argument from “marginal cases”. But we can see through this that animal ethics itself is likely to reproduce an anthropocentric bias: while extended to sentient beings, moral status remains associated with a unique characteristic that man is all the more likely to value since he experiences it intimately. This extensionnist approach, then, is nothing else than recreating new criteria of exclusion, which now we can suspect of being arbitrary. For P. Taylor or H. Rolston, indeed, a respectful attitude toward life in general is nothing like an absurdity. We should be able to consider then, in the wake of Rachels' thought, not to restrict the moral community to the sentient faculty only. And we should consider the possibility of putting an end to the expansion movement of the moral community observed throughout the centuries, not with another frontier, but in contemplating the dissolution of all frontiers. Do not consider anything of what belongs to the biosphere only as a resource, and be prepared to develop toward any being a respectful relationship in alignment with its real properties, taking into account the entirety of the circumstances: this would be the principle of an “everything ethics”.
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L'animal en droit public / Animals in public law

Kirszenblat, Joël 06 December 2018 (has links)
Les animaux, longtemps considérés comme des êtres appartenant au régime juridique des biens, tendent aujourd’hui à s’éloigner de cette catégorie. Si en France le droit leur refuse le statut de personne non-humaine, la qualification d’être sensible leur est toutefois attribuée et reconnue. Cette singularité juridique – où l’animal est à la fois un être vivant et appartient à la catégorie juridique des biens – a fait l’objet de nombreux travaux, et certains chercheurs sont parvenus à résoudre ces paradoxes. Toutefois, si l’animal a été abondamment abordé sous le prisme du droit privé, peu de travaux spécialisés ou d’ensemble ont été menés en droit public. Pourtant, il semble que l’étude de l’animal en droit public apporte des questionnements et des réponses tout aussi intéressantes. C’est ainsi que la présente thèse, « L’animal en droit public », a suivi deux choix principaux et complémentaires : celui de l’inventaire, puis celui de la théorisation. Enfin, le droit public offre de nouvelles perspectives dans la réalisation d’un véritable droit de l’animal. Cette construction, qui a pour principal résultat d’apporter de nouveaux éléments de déréification, et d’éviter certaines incohérences, permettrait une mise en avant des intérêts animaliers, notamment en les assimilant à un nouvel ordre sociétal à protéger ou en apportant une nouvelle approche dans la personnification des animaux. En outre, l’étude du droit public comparé nous offre des perspectives différentes dans la défense de la cause animale, notamment par le biais de la constitution / Animals, which for a long time were legally classified as property, are nowadays beginning to be recategorised. Even if French law denies them the status of non-human persons, they are nonetheless recognized as being sentient. This legal oddity, in which animals are at one and the same time both living beings and property, has been the subject of numerous studies, and certain researchers have succeeded in resolving these paradoxes. However, if the status of animals has been frequently examined from a legal angle, little specific or overall research has been undertaken in the domain of public law. And yet, it appears that the study of animals in public law raises questions and answers that are equally interesting. That is why the present thesis, « Animals in public law », follows two main, complementary choices: that of being an inventory, and that of theorizing. Charting, first of all, the reality of the situation seems essential in order to facilitate doctrinal or jurisprudential interpretation. Secondly, this study has made possible the theorizing of certain judicial questions. Finally, public law offers new perspectives for the creating of a true system of laws concerning animals. This work, whose main outcome is to contribute new elements to dereification and to avoid certain inconsistences, would foreground animal interests – notably by placing animals in a new societal order to be protected, or by setting forth a new approach to the personification of animals. Moreover, the study of comparative public law offers us different perspectives in the defence of animal rights – notably through the constitution

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