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Contributions to generic visual object categorization / Catégorisation automatique d'imagesFu, Huanzhang 14 December 2010 (has links)
Cette thèse de doctorat est consacrée à un sujet de recherche très porteur : la Catégorisation générique d’objets Visuels (VOC). En effet, les applications possibles sont très nombreuses, incluant l’indexation d’images et de vidéos, la vidéo surveillance, le contrôle d’accès de sécurité, le soutien à la conduite automobile, etc. En raison de ses nombreux verrous scientifiques, ce sujet est encore considéré comme l’un des problèmes les plus difficiles en vision par ordinateur et en reconnaissance de formes. Dans ce contexte, nous avons proposé dans ce travail de thèse plusieurs contributions, en particulier concernant les deux principaux éléments des méthodes résolvant les problèmes de VOC, notamment la sélection des descripteurs et la représentation d’images. Premièrement, un algorithme nomme "Embedded Sequential Forward feature Selection"(ESFS) a été proposé pour VOC. Son but est de sélectionner les descripteurs les plus discriminants afin d’obtenir une bonne performance pour la catégorisation. Il est principalement basé sur la méthode de recherche sous-optimale couramment utilisée "Sequential Forward Selection" (SFS), qui repose sur le principe simple d’ajouter progressivement les descripteurs les plus pertinents. Cependant, ESFS non seulement ajoute progressivement les descripteurs les plus pertinents à chaque étape mais de plus les fusionne d’une manière intégrée grâce à la notion de fonctions de masses combinées empruntée à la théorie de l’évidence qui offre également l’avantage d’obtenir un coût de calcul beaucoup plus faible que celui de SFS original. Deuxièmement, nous avons proposé deux nouvelles représentations d’images pour modéliser le contenu visuel d’une image : la Représentation d’Image basée sur la Modélisation Polynomiale et les Mesures Statistiques, appelées respectivement PMIR et SMIR. Elles permettent de surmonter l’inconvénient principal de la méthode populaire "bag of features" qui est la difficulté de fixer la taille optimale du vocabulaire visuel. Elles ont été testées avec nos descripteurs bases région ainsi que les descripteurs SIFT. Deux stratégies différentes de fusion, précoce et tardive, ont également été considérées afin de fusionner les informations venant des "canaux «différents représentés par les différents types de descripteurs. Troisièmement, nous avons proposé deux approches pour VOC en s’appuyant sur la représentation sparse. La première méthode est reconstructive (R_SROC) alors que la deuxième est reconstructive et discriminative (RD_SROC). En effet, le modèle de représentation sparse a été utilisé originalement dans le domaine du traitement du signal comme un outil puissant pour acquérir, représenter et compresser des signaux de grande dimension. Ainsi, nous avons proposé une adaptation de ces principes intéressants au problème de VOC. R_SROC repose sur l’hypothèse intuitive que l’image peut être représentée par une combinaison linéaire des images d’apprentissage de la même catégorie. [...] / This thesis is dedicated to the active research topic of generic Visual Object Categorization(VOC), which can be widely used in many applications such as videoindexation and retrieval, video monitoring, security access control, automobile drivingsupport etc. Due to many realistic difficulties, it is still considered to be one ofthe most challenging problems in computer vision and pattern recognition. In thiscontext, we have proposed in this thesis our contributions, especially concerning thetwo main components of the methods addressing VOC problems, namely featureselection and image representation.Firstly, an Embedded Sequential Forward feature Selection algorithm (ESFS)has been proposed for VOC. Its aim is to select the most discriminant features forobtaining a good performance for the categorization. It is mainly based on thecommonly used sub-optimal search method Sequential Forward Selection (SFS),which relies on the simple principle to add incrementally most relevant features.However, ESFS not only adds incrementally most relevant features in each stepbut also merges them in an embedded way thanks to the concept of combinedmass functions from the evidence theory which also offers the benefit of obtaining acomputational cost much lower than the one of original SFS.Secondly, we have proposed novel image representations to model the visualcontent of an image, namely Polynomial Modeling and Statistical Measures basedImage Representation, called PMIR and SMIR respectively. They allow to overcomethe main drawback of the popular "bag of features" method which is the difficultyto fix the optimal size of the visual vocabulary. They have been tested along withour proposed region based features and SIFT. Two different fusion strategies, earlyand late, have also been considered to merge information from different "channels"represented by the different types of features.Thirdly, we have proposed two approaches for VOC relying on sparse representation,including a reconstructive method (R_SROC) as well as a reconstructiveand discriminative one (RD_SROC). Indeed, sparse representation model has beenoriginally used in signal processing as a powerful tool for acquiring, representingand compressing the high-dimensional signals. Thus, we have proposed to adaptthese interesting principles to the VOC problem. R_SROC relies on the intuitiveassumption that an image can be represented by a linear combination of trainingimages from the same category. Therefore, the sparse representations of images arefirst computed through solving the ℓ1 norm minimization problem and then usedas new feature vectors for images to be classified by traditional classifiers such asSVM. To improve the discrimination ability of the sparse representation to betterfit the classification problem, we have also proposed RD_SROC which includes adiscrimination term, such as Fisher discrimination measure or the output of a SVMclassifier, to the standard sparse representation objective function in order to learna reconstructive and discriminative dictionary. Moreover, we have also proposedChapter 0. Abstractto combine the reconstructive and discriminative dictionary and the adapted purereconstructive dictionary for a given category so that the discrimination power canfurther be increased.The efficiency of all the methods proposed in this thesis has been evaluated onpopular image datasets including SIMPLIcity, Caltech101 and Pascal2007.
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Vers la conception de documents composites : extraction et organisation de l'information pertinenteLamprier, Sylvain 05 December 2008 (has links) (PDF)
Au cours de ces dernières années, le domaine de la recherche d'information s'est élargi à la mise en place d'applications ne visant plus uniquement à aider l'utilisateur dans sa tâche de localisation des documents pertinents, mais cherchant à lui construire une réponse synthétique permettant de satisfaire ses besoins en information. Dans ce contexte, cette thèse se concentre sur la production d'une entité, appelée document composite, représentant un aperçu des différents types d'information que l'utilisateur pourra trouver, en rapport avec sa requête, dans le corpus interrogé. Après s'être interrogés sur le mode d'extraction et de sélection des fragments de texte à faire figurer dans ce document composite, l'étude réalisée nous a finalement conduits à la mise en place d'un algorithme multi-objectifs, de recherche du sous-ensemble de segments thématiques maximisant conjointement un critère de proximité à la requête et un critère de représentativité des thématiques abordées par les documents considérés. Outre la conception du document composite qui est l'objectif central de cette thèse, les contributions réalisées concernent le découpage des documents et son évaluation, les mesures de pertinence et de similarité des textes, l'impact que peut avoir l'individualisation des thématiques en recherche d'information, le mode d'évaluation des systèmes utilisant un clustering des résultats et enfin, la prise en considération de la requête dans les processus de clustering.
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Catégorisation rapide des scènes naturelles : L'objet, le contexte, et leurs interactionsJoubert, Olivier R 30 September 2008 (has links) (PDF)
Dans un monde régi par les lois physiques, notre cerveau est capable d'extraire des invariants et de générer des attentes pour préciser notre percept visuel. Pourtant, en éclairant une pièce, ou en naviguant à travers les chaînes de télévision, nous comprenons quasi-instantanément l'essence de ces nouvelles scènes naturelles. A quelle vitesse peut-on extraire une représentation sémantique globale des scènes? Quelle est l'influence du contexte sur la reconnaissance de l'objet d'intérêt? Quelles sont les informations visuelles nécessaires et la nature des traitements sous-jacents? Les deux premiers articles démontrent notre capacité à reconnaître la catégorie superordonnée du contexte d'une scène en moins de 400 ms tandis que l'accès au niveau basique nécessite 50 ms de traitement additionnel. Ils démontrent aussi que la présence d'objets saillants interfère sur la catégorisation rapide du contexte. Ces temps de traitements très similaires à ceux enregistrés dans la catégorisation rapide d'objets suggèrent un traitement global et parallèle de l'ensemble de la scène. Le troisième article montre que la congruence (incongruence) du contexte avec l'objet influence immédiatement le traitement de l'objet et le dernier précise les informations visuelles à la base de l'analyse du contexte. Je défends ainsi l'idée d'interactions bidirectionnelles précoces entre les traitements visuels ascendants et parallèles de l'objet et du contexte et recherche dans une dernière étude la latence minimale de ces interactions en remplaçant réponse manuelle par réponse oculaire. L'implication de ces résultats fondamentaux est discutée dans la perspective des recherches à venir.
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La construction sociale de l'ethnicité en milieu urbain. Production et usages des catégories ethniques dans le cadre d'un quartier "sensible"Rinaudo, Christian 08 January 1998 (has links) (PDF)
Cette thèse vise à rendre compte de l'émergence des catégories ethniques dans la société française, et à en restituer les usages dans les circonstances et les contextes dans lesquels elles sont mobilisées comme des catégories pertinentes pour interpréter les situations et organiser les interactions. Un tel objet s'inscrit dans une problématique de l'ethnicité qui place les processus d'attribution catégorielle et d'interaction au centre de l'analyse. Les questions qui se posent consistent alors à savoir comment se produisent le marquage et le maintien des frontières entre des Nous et des Eux et quels en sont les effets sur les comportements effectifs des individus engagés dans les interactions où ce processus de dichotomisation est rendu saillant.<br />L'idée qui a guidé ce travail est que c'est dans le cadre d'une reconnaissance publique du « problème des banlieues » qu'une définition en termes ethniques des situations et des événements trouve son sens dans la France contemporaine, et inversement, que l'usage des catégories ethniques pour interpréter des situations et décrire des événements parcicipe de la définition de la banlieue comme problème public.<br />A partir d'une étude de cas centrée sur un quartier de Nice typiquement labellisé comme quartier « sensible », l'enquête porte sur les modalités selon lesquelles les catégories ethniques sont rendues saillantes comme ressources de description ou d'identification des personnes et des événements. Leur usage est alors examiné à travers trois types de pratiques sociales : comme le résultat d'une production médiatique ; comme un principe de gestion institutionnelle du « malaise des banlieues » ; comme un élément de routine mobilisé dans les activités sociales qui se déroulent dans l'espace urbain.<br />Une telle investigation permet de rendre compte des formes variables que prend cette relation entre désignations ethniques et territoires stigmatisés, et de la variabilité du sens que les différents acteurs attribuent aux catégories et aux identités ethniques en fonction de la position qu'ils occupent vis-à-vis de cet espace urbain. Cette circulation du sens de l'ethnicité d'une pratique sociale à l'autre atteste ainsi de l'ethnicisation de la société française.
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Catégorisation visuelle rapide des scènes naturelles : limites du parallélisme et spécificité des visages.<br />Une étude comportementale et électrophysiologique chez l'humainRousselet, Guillaume 03 November 2003 (has links) (PDF)
Cette thèse porte sur le traitement rapide des informations visuelles contenues dans les scènes naturelles. Elle s'articule en deux chapitres constitués chacun d'une revue de la littérature et d'articles présentant des travaux expérimentaux réalisés au cours de celle-ci.<br />Le chapitre 1 s'intéresse tout d'abord au degré de parallélisme dans le traitement des scènes naturelles.<br />Contrairement aux modèles sériels qui postulent que les objets sont analysés l'un après l'autre, une revue<br />détaillée de la littérature suggère une grande part de parallélisme dans le traitement visuel. Les deux<br />premiers articles de cette thèse portent sur la catégorisation d'objets dans les scènes naturelles et suggèrent que l'interférence entre représentations d'objets aurait lieu principalement au niveau décisionnel, probablement dans les aires frontales. La seconde partie du chapitre 1 s'intéresse au parallélisme de traitement qui permet d'extraire le sens du contexte général d'une scène. L'article 3 décrit l'efficacité du système visuel à extraire rapidement le sens global d'une scène et suggère que celui-ci pourrait interagir en parallèle avec la catégorisation des objets. L'article 4 tente de mieux cerner la participation des facteurs visuels ascendants et descendants dans l'analyse des scènes naturelles. Parmi toutes les catégories, les visages humains pourraient être traités de façon très particulière. <br />Le chapitre 2 discute certains arguments en faveur d'une spécificité des mécanismes impliqués. Des explications alternatives y sont proposées permettant d'envisager un modèle unique de traitement visuel pour toutes les catégories d'objets. L'article 5 montre qu'au niveau comportemental les visages d'êtres humains dans des scènes naturelles ne sont pas traités plus rapidement que d'autres catégories d'objets familiers. L'article 6 tente de déterminer le temps de traitement de ces stimuli au niveau électrophysiologique. Plusieurs hypothèses sont discutées. L'article 7 montre que la N170 n'est pas aussi spécifique des visages d'êtres humains que communément admis. Ce qui semble leur être spécifique est l'ampleur de l'effet d'inversion<br />au niveau comportemental et électrophysiologique. Tous ces résultats sont discutés dans le cadre des<br />modèles actuels du traitement visuel.
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Être vu, se voir, se donner à voir : les dires de soi en situation d'étiquetage par des "patients" de la psychiatrie dans une communication publique.Dutoit, Martine 12 May 2009 (has links) (PDF)
De même que l'action sur le monde physique implique des actes de nomination, les sujets dans leurs interactions sociales procèdent à une catégorisation reposant sur leurs expériences préalables. Cet étiquetage d'autrui fonctionne comme une grille d'interprétation des rapports entre sujets. Elle est en cohérence avec la place et le rôle que le sujet se donne lui-même et la manière dont il voit sa propre action, ainsi que la place et le rôle qu'il assigne à autrui. Les pratiques d'étiquetage sont visibles dans les institutions, donnant lieu à autant de métiers d'interventions sur autrui (éducation, formation, travail social, santé, etc.). Cette thèse analyse les processus d'étiquetage à partir de ce que les acteurs sociaux repèrent comme le fait d'"être catalogué", et pour cela, s'appuie sur l'analyse d'un débat filmé entre patients de la psychiatrie. Les personnes étiquetées négativement ont le sentiment de n'être pas vues comme des personnes, mais regardées comme membres d'une catégorie stigmatisée. Comment les personnes perçoivent ces étiquetages et comment se les sont-elle appropriés ? De quelles façons les négocient-elles de soi à soi et de soi à autrui, particulièrement lorsqu'elles se présentent ? C'est au travers d'une variété de mises en scène de soi que chacun de ces acteurs manifeste verbalement et gestuellement son étiquette pour s'imposer dans la situation d'interaction. Ainsi, se révèlent des stratégies d'ostension de soi caractérisées par des positionnements plus ou moins critiques vis-à-vis des soignants, vis-à-vis des pairs et du groupe d'appartenance auquel ils sont assimilés. Le rappel d'un vécu de situations d'étiquetage est un déterminant d'une présentation de soi en situation d'interaction et de communication. Ce jugement sur soi, dépendant de ce que les personnes pensent être les images et les attentes de l'autre sur elles, s'accompagne d'une expression de justifications, d'énoncés de vérités, auxquelles elles voudraient croire, pour être acceptées, admises parmi "les gens normaux". Ce travail de recherche met au jour un processus expérientiel, producteur de représentations de soi et d'images données à autrui, identifié en être vu, se voir, se donner à voir comme, liant vécus de situations d'étiquetage et retentissement de ce vécu. Ainsi, dans de nouvelles situations paraissant "similaires" aux situations d'étiquetage connues par expérience, c'est-à-dire ressenties comme mettant en jeu et en danger l'image de soi, cette représentation de soi et d'autrui va conditionner l'agir du sujet, influencer ses comportements et ses compétences. Le sujet, actif dans sa façon de vivre ses étiquettes, n'est pas le "porteur" passif des étiquettes émises par d'autres. Alors, s'ouvrent des perspectives de compréhension et d'action tant pour la recherche, que pour les pratiques sociales des personnes "étiquetées" négativement.
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Influence de l'acculturation sur les processus de traitement catégoriel chez l'enfant : étude comparative en Grande Comore, à Mayotte et à La RéunionBerteaux, Patrick 17 October 2007 (has links) (PDF)
A La Réunion, les enfants migrants originaires de l'Archipel des Comores présentent fréquemment des difficultés scolaires. Peut-on imputer celles-ci à l'existence de styles cognitifs enculturés ? Quels seraient alors les variables culturelles liées à leur développement et les effets d'un changement de contexte environnemental ? Pour tenter de répondre à ces questions, la méthodologie se fonde sur la passation, par des enfants âgés de 10 à 12 ans, d'épreuves conçues pour la recherche. La comparaison des résultats obtenus auprès de quatre groupes, contrastés par leur contexte d'acculturation, révèle d'abord le style cognitif particulier de ces enfants dans l'organisation des données pour l'apprentissage, ensuite une flexibilité catégorielle ne leur permettant pas l'adaptation aux situations scolaires, et enfin un conflit cognitif expliqué par un défaut de stabilité des stratégies entre différents niveaux du traitement de l'information. Déterminés principalement par le mode d'enculturation scolaire et les séjours dans des contextes culturels différents, les styles cognitifs et la flexibilité sont soumis à l'influence discrète du contexte matériel et social. La stabilité cognitive paraît relative à la variable linguistique. Ces résultats permettent de poser les bases d'une médiation intercutturelle visant à faciliter l'intégration scolaire.
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Couleur, culture et cognition : examen épistémologique de la théorie des termes basiquesJraissati, Yasmine 11 November 2009 (has links) (PDF)
La catégorisation de la couleur, à l'interface entre lexique et perception, est un champ de recherche d'élection pour les théories qui soutiennent la dépendence/ indépendance du langage et des concepts. Le débat concernant l'interaction entre culture et cognition dans la catégorisation de la couleur oppose traditionnellement les perspectives dites ‘relativistes' et ‘universalistes', respectivement représentées par l'hypothèse Sapir-Whorf et la Théorie des termes basiques (TTB). Dans la perspective relativiste, on soutient que le langage détermine la perception et que la catégorisation des couleurs dépend du langage. Elle est donc arbitraire. Dans la perspective universaliste, on soutient qu'il y a un nombre déterminé de catégories basiques de couleur (11), communes à toutes les langues. De plus, ces catégories émergent dans le lexique suivant une séquence évolutionnaire partiellement contrainte (blanc, noir, rouge, jaune, vert, bleu, marron, rose, orange, gris, violet). En résultat, les défenseurs de la TTB soutiennent que les catégories de couleur ne sont pas déterminées par la langue et la culture de façon arbitraire. Au contraire, la perception détermine la catégorisation et la sémantique des couleurs. Aujourd'hui cependant, ces différents points de vue semblent converger, bien que la littérature considère généralement séparément la détermination du lexique ou la détermination perceptuelle. L'objectif de cette thèse est de dépasser le débat traditionnel et contraignant opposant les relativistes aux universalistes, et de contribuer à la littérature en tentant de poser les bases d'une approche de la catégorisation de la couleur à l'interface entre langage, perception et contexte. La TTB s'étant établie comme un paradigme de recherche et une théorie de référence concernant la catégorisation de la couleur et le rapport entre culture et cognition, elle sert de point de départ et de cadre théorique pour cette thèse. Dans l'établissement de son argument universaliste, la TTB se sert de plusieurs notions et concepts, dont deux sont clés : les notions de ‘terme basique de couleur' et de détermination perceptuelle'. Pour cette raison, après avoir passé en revue la TTB et son évolution entre 1969 et 2006 dans le chapitre 1, je me consacre à la notion de ‘termes basiques' dans le chapitre 2, et à celle de la détermination perceptuelle dans le chapitre 3. Plus précisément, le chapitre 2 reprend les 8 critères avancés par la TTB pour identifier les termes basiques d'un lexique. Je soutiens que cette définition opérationnelle des ‘termes basiques de couleur' ne peut pas être appliquée de façon cohérente et systématique, comme l'illustrent plusieurs cas de la littérature. Je propose le critère alternatif de ‘référence consensuelle' selon lequel sont basiques, ou cognitivement significatifs, les termes de couleur qui sont employés à travers une communauté linguistique en référence aux mêmes échantillons de couleur. Dans la mesure où la stabilité référentielle est graduelle, la ‘basicité' est donc, elle aussi, une notion graduelle. Les termes de couleur sont plus ou moins basiques ou cognitivement significatifs. A part son avantage expérimental, cette approche des termes basiques a aussi un avantage théorique, dans la mesure où elle permet conceptuellement, une considération du rôle du contexte dans la catégorisation. L'idée sous-tendant cette approche des termes basiques est la suivante : plus un terme de couleur est utilisé, plus il se stabilise, plus il est basique. Le chapitre 3 se concentre sur la nature de la détermination perceptuelle mise en avant par la TTB pour rendre compte de la régularité observée dans la catégorisation. Je soutiens dans cette partie de la thèse que la TTB a hérité d'une approche traditionnelle ‘fondationnelle' de la cognition de la couleur, incompatible avec certains de ses aspects. La TTB doit abandonner son fondationnalisme afin de pouvoir répondre aux défis auxquels elle est aujourd'hui confrontée. Sont ‘fondationnelles' toutes les approches de la cognition de la couleur qui reposent sur un petit nombre de couleurs fondamentales généralement dites ‘primaires'. Ces couleurs ‘primaires' sont considérées nécessaires dans un sens sémantique, épistémique, perceptif ou métaphysique. De plus, j'argue que dans sa dernière tentative d'explication de la régularité de la catégorisation, la TTB pourrait bien être en train d'indiquer la voie vers une approche non fondationnelle de la cognition de la couleur. En effet, dans mon interprétation de cette dernière tentative, la cognition de la couleur repose sur une notion relative de saillance perceptuelle. C'est-à-dire : a) La saillance perceptuelle est relative au positionnement des couleurs dans un espace perceptif irrégulier ; b) La catégorisation étant considérée comme ‘optimale', la saillance perceptuelle est relative au nombre existant de catégories basiques dans un lexique donné. Dans cette optique, et contrairement à ce que suggèrent les défenseurs de la TTB, ce dernier développement de la théorie n'est pas en continuité avec l'approche de la catégorisation par les couleurs focales, soutenue pendant des décennies. Les couleurs focales sont prises pour être fondées sur les couleurs pures, qui, en raison de leur qualité inhérente de ‘pureté', opèrent comme des points de repère absolus dans notre espace perceptif, alors que la saillance perceptuelle est nécessairement relative. En me basant sur cette analyse des termes de couleur ‘basiques', ou cognitivement significatifs, ainsi que sur la nature de la détermination perceptuelle, je suggère enfin dans le chapitre 4, une hypothèse sur la façon dont pourraient interagir contexte, lexique et perception dans la catégorisation de la couleur. Ma suggestion s'appuie sur deux études expérimentales. La première est une tâche de tri contraint qui a pour but de tester l'hypothèse soutenue par la TTB selon laquelle des mécanismes perceptifs et cognitifs universels déterminent la catégorisation. La deuxième expérience est une étude du lexique des bilingues libanais, qui se caractérise par l'instabilité de la région dite ‘violet' en français. Cette instabilité de la région ‘violet' ne peut être expliquée sur la base exclusive de facteurs perceptifs ou lexicaux et contextuels, et constitue un argument en faveur de notre approche de la catégorisation à l'interface entre contexte, lexique et perception.
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La dynamique du traitement des visages : du percept à la familiaritéBarragan-Jason, Gladys 18 February 2013 (has links) (PDF)
Reconnaître rapidement les visages familiers est une fonction fondamentale qui joue un rôle important dans nos interactions sociales. D'un point de vue évolutionniste, il semble en effet crucial de pouvoir rapidement déterminer si la personne qui nous fait face est amie ou ennemie pour adapter son comportement en conséquence. C'est sans doute pour cela que, dans l'opinion publique, mais également dans la littérature scientifique, la reconnaissance des visages est supposée être un processus très rapide, efficace et exécuté sans effort. Cependant, la reconnaissance des visages familiers est-elle réellement si rapide ? Ne serait-ce pas simplement une idée reçue ? Rapide, admettons, mais à quelle vitesse ? En adaptant des protocoles de catégorisation visuelle rapide (tâche de go/no-go) développés initialement pour étudier la rapidité du système visuel et en mettant en place de nouveaux protocoles de catégorisation ultra-rapide (" Speed and Accuracy Boosting procedure " ; SAB), nous avons pu déterminer les latences comportementales et électrophysiologiques les plus précoces pour reconnaître explicitement un visage célèbre. Nous nous sommes intéressés d'une part à la reconnaissance de type " bottom-up " (reconnaître plusieurs visages célèbres sans savoir au préalable de qui il s'agit) et d'autre part à la reconnaissance " top-down " (reconnaître une personne en particulier parmi des inconnus). Le temps de réaction minimum pour reconnaître des visages célèbres parmi des inconnus (reconnaissance " bottom-up ") est d'environ 360-390 ms, ce temps de réponse ne pouvant être amélioré ni par un apprentissage intensif des stimuli (Article 1), ni par un protocole de catégorisation ultra-rapide (Article 2). Ce temps de réaction est environ 100 ms plus tardif que lors d'une tâche de détection de visage (Article 1) ou de genre (Article 1). Ces latences sont très différentes lorsque la procédure SAB est appliquée à une reconnaissance de type " top-down ", descendant à environ 300 ms contre 270 ms dans une tâche de détection de visages (Article 3). De plus, en appliquant une méthode de MVPA (Multi-Variate Pattern Analysis) à des données d'EEG de surface, nous avons montré que l'activité neuronale liée à la reconnaissance des visages célèbres était disponible dès 230 ms après la présentation du stimulus (voire 200 ms pour le sujet les plus rapides) alors que l'activité neuronale liée à a détection d'un visage humain parmi des visages d'animaux était disponible dés 80 ms (Articles 4 et 5). L'activité neuronale était de plus fortement corrélée aux temps de réponses minimales en reconnaissance, confirmant ainsi son rôle dans la prise de décision. Nous discutons ces latences au regard des modèles de la voie visuelle ventrale et des modèles de la reconnaissance des visages. Nous distinguons trois modèles différents pouvant théoriquement être à l'origine de la familiarité et en favorisons un en particulier.
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La pensée omnidimensionelle. Modèles d'analyse quantique de l'Idéologie générale et des idéologies restreintesCôté, Luc January 2000 (has links) (PDF)
La présente thèse se veut d'abord l'ébauche d'une nouvelle base sur laquelle fonder une théorie de l'Idéologie qui soit efficace à la fois pour la description et la prédiction scientifique des phénomènes sociaux qui relèvent des orientations idéologiques au sein des sociétés. Par là, on cherche à unifier les diverses approches antérieures sur le sujet, de façon à ce qu'elles se complètent plutôt que de s'opposer les unes aux autres. Inspirée à l'origine par l'initiative de Louis Althusser, on s'en est cependant quelque peu détaché en utilisant et en adaptant des concepts appartenant à la physique contemporaine, conjugués à une métaphysique d'allégeance matérialiste dérivée des écrits de Schopenhauer sur la "Volonté". Celle-ci est prise comme moteur de l'identité plus ou moins consciente que prennent les différentes formes locales et ponctuelles de la matière universelle. Cette identité étant particulièrement "active" chez l'être humain, on prend sa forme humaine comme une exagération de l'instinct animal ou de l'inertie observable chez les choses.
Suit alors une réflexion sur les différentes façons avec lesquelles peut se concrétiser un "apaisement" de la volonté (dans un "bonheur" correspondant à l'état de repos inertiel de la matière) d'entités humaines à travers les représentations arbitraires qui les font interagir entre-elles avec un égoïsme inconscient, justifié politiquement par une prétention de connaissance plus juste de la "Volonté" universelle. Ayant pour prémisse que toutes les volontés relatives sont incluses dans cette insaisissable "Volonté" universelle, on se lance alors dans une étude des relations politiques entre lesdites entités.
La problématique centrale étant celle du positionnement relatif des multiples conceptions possibles du monde dans lequel l'être humain évolue, on s'est en premier lieu concentré sur l'élaboration d'une grille d'analyse tridimensionnelle dont les paramètres pouvaient servir à la classification desdites conceptions du monde. Établie en tenant compte de principes de Relativité (inspirés de Albert Einstein), cette grille est volontairement voulue malléable lorsqu'il s'agit d'y évaluer les relations entre entités idéologiques restreintes. Par la suite, on tente de découvrir un principe de généralisation par lequel on pourrait étendre notre analyse au champ Idéologique global. Cette tentative est cependant elle-même relativisée rapidement puisqu'on y admet que son efficacité sine qua non devrait provenir d'une conscience transcendante interdite par sa propre logique.
Les conclusions qu'on tire de cette démarche sont un peu paradoxales puisqu'on affirme, en s'appuyant sur un principe d'incertitude adapté de la théorie quantique, que tout système idéologique peut être utilisé efficacement pour prédire les orientations sociales d'un groupe qui l'utilise volontairement. Cependant, un tel système ira totalement à l'encontre de l'objectif de maximisation générale du "bonheur" par lequel on parvient à l'imposer aux entités relatives constituant le groupe social en question. En même temps, on prétend qu'un tel système idéologique peut effectivement donner une description juste du type de bonheur recherché par tous les membres d'un groupe. Dans un tel cas, ledit système sera par contre inutile pour la prédiction des orientations sociales prises par ce groupe.
On suggère alors que, pour maximiser réellement le potentiel "bonheur" amené par un système social, une position anarcho-nihiliste anti-historiciste est nécessaire. Loin d'être la promotion du chaos, cette position est simplement annoncée comme une dialectique négative cherchant à éviter des situations définies, à l'inverse des traditionnelles dialectiques positives basées sur la promotion téléologique.
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