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Normes et variations de la production lithique durant le Châtelperronien : la séquence de la Grande-Roche-de-la-Plématrie à Quinçay (Vienne) / Norms and variations of the lithic industry during the Châtelperronian : the sequence of la Grande-Roche-de-la-Plématrie at Quinçay (Vienne)Roussel, Morgan 28 June 2011 (has links)
Aujourd’hui, les processus historiques ayant entraînés la disparition des Néandertaliens sont encore mal connus. L’étude des industries lithiques des dernières populations néandertaliennes permet alors d’appréhender les traditions techniques de ces populations. L’analyse technologique du matériel lithique de trois niveaux châtelperroniens, contenus en séquence dans la grotte de Quinçay, nous a permis d’évaluer la nature et la signification des changements du registre technique lithique châtelperronien durant un temps long. Ici, la méthode de débitage laminaire est caractéristique. C’est un débitage unipolaire de lames par séries qui suit un rythme en deux temps sur une table de débitage anguleuse. Le débitage lamellaire est assez fréquent. Exécuté, le plus souvent, sur des nucléus prismatiques à lamelles, il suit une progression du débitage qui est oblique par rapport à l’axe de symétrie du volume. L’objectif de ce débitage lamellaire est similaire à celui du Protoaurignacien : obtenir des supports de grandes lamelles Dufour. À Quinçay, la stabilité du registre technique lithique d’un niveau à l’autre indique qu’il n’y a probablement pas eu de changements au cours du temps. Ainsi, nous pouvons envisager qu’il n’y a pas eu d’évolution progressive du Châtelperronien vers le Protoaurignacien. En revanche, nous devons envisager l’influence du Protoaurignacien sur le Châtelperronien. Ces groupes ont pu être en contact sur des lieux de faible intimité sociale, comme des lieux de passage, où seuls des produits finis sont observables. De ce fait, c’est bien l’idée de l’armature de projectile et le concept de lamelles retouchées qui se serait diffusée d’un groupe à l’autre. / Nowadays, historical processes leading to the demise of Neanderthals are still poorly understood. Studying the lithic industry of the last Neanderthal populations provides insights into the technical traditions of these populations.Lithic technological analysis of three Châtelperronian layers, preserved in sequence at the cave of Quinçay, allowed us to determine the origin and the signification of Châtelperronian technical system changes over a long time period.The method for blade production is characteristic. It is a unipolar debitage of blades in sequence, which follows a two-step rhythm on an angular flaking surface. Bladelet production is quite frequent. Carried out on prismatic bladelet cores, the retreat of the flaking surface is oblique to the volume’s axis of symmetry. The goal of this bladelet production is similar to the one of the Protoaurignacian : to obtain blanks for large Dufour bladelets.At Quinçay, the coherence of the lithic technical system from one layer to another suggests little to no change through time. Thus, we can consider that there was no progressive evolution from the Châtelperronian to the Protoaurignacian. Nevertheless, we have to consider the possible influence of the Protoaurignacian on the Châtelperronian. These groups might have been in contact at places with a low degree of social intimacy such as pathways, where only end-products were visible. In that case, the idea of projectile and the concept of retouched bladelets would have diffused from one group to another.
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La fin du Paléolithique moyen en Poitou-Charentes et Périgord : considérations à partir de l'étude taphonomique et technoéconomique des sites du Moustier (niveaux G à K) et La Roche-à- Pierrot, Saint Césaire (niveau EJOP supérieur) / The Late Middle Palaeolithic in the Poitou-Charentes and Périgord : reflections based on a taphonmic and techno-economic analysis of the sites of Le Moustier (levels G to K) and La Roche-à-Pierrot, Saint Césaire (level EJOP supérieur)Gravina, Bradley 15 November 2016 (has links)
En Europe de l’Ouest et tout particulièrement dans le Sud-Ouest de la France, la période comprise entre environ 60 et 40 mille ans avant le présent est marquée par une mosaïque de changements culturels et démographiques. L’étude des industries lithiques montre que les derniers groupes néandertaliens semblent avoir diversifié leurs comportements techniques juste avant de disparaître. Les industries dites de « transition »,notamment le Châtelperronien, sont souvent considérées comme l’aboutissement d’une trajectoire d’évolution technique néandertalienne. Cependant, notre compréhension des différentes industries du Moustérien récent, de leur chronologie, de leur organisation et de leur succession, ainsi que de leurs liens potentiels avec l’émergence du Paléolithique supérieur, est rendue infiniment complexifiée par, d’une part, le recours à des collections anciennes provenant de fouilles parfois réalisées il y a plus d’un siècle, et, d’autre part, l’absence de révision critique de certaines séquences clés. Ce travail présente une étude techno-typologique et taphonomique des industries lithiques de plusieurs niveaux majeurs de l’Abri inférieur du Moustier, sur la base d’une révision des collections anciennes mais aussi de l’analyse de matériel issu de la reprise récente des fouilles dans ce gisement de référence. Les résultats acquis au Moustier, combinés avec une révision critique de l’association présumée entre industrie châtelperronienne et restes humains néandertaliens à Saint-Césaire, soulèvent d’intéressantes questions sur les modalités de définition des techno-complexes lithiques et sur notre perception des conditions de la disparition des Néandertaliens. / During the period between broadly 60 ky and 40 ky Western Europe, and especially south-western France, was the theatre for a mosaic of bio-cultural changes. Late Neanderthal groups appeared to have diversified their lithic technology just prior to disappearing. This technological trajectory is commonly seen as culminating in the so-called ‘transitional ‘industries, notably the Châtelperronian. However, our understanding of the chronology, organisation and succession of the Late Mousterian and its possible relation to the emergence of the Upper Palaeolithic in this region is complicated due to the reliance on sites excavated sometimes as longas a century ago combined with the absence of a critical appraisal of certain key sites. This thesis presents arevision of previously recovered and newly excavated material from several important levels of Le Moustier(Lowe Shelter). When considered in light of a revision of the Châtelperronian-Neandertal association at Saint-Césaire, these results pose interesting questions for the definition of lithic techno-complexes and how we view the complex question of Neandertal extinction/replacement.
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Les matières colorantes au début du paléolithique supérieur : sources, transformations et fonctionsSalomon, Hélène 22 December 2009 (has links)
Les matières colorantes sont des vestiges encore mal connus de nos jours. L'intérêt qu'elles suscitent tient à ce qu'elles sont susceptibles de révéler des pratiques techniques diverses et complexes, mais il tient aussi à leur forte potentialité à traduire des pratiques symboliques du fait de leur pouvoir colorant intense et des couleurs exploitées : le rouge et le noir qui sont encore aujourd'hui investis d'une forte valeur symbolique. Dans un contexte aussi particulier que celui de la transition entre le Paléolithique moyen et le Paléolithique supérieur, ces vestiges ont été mis au jour en abondance et demandent à être analysés pour restituer les modes de vie des derniers hommes de Neandertal. C'est sur le gisement châtelperronien de la grotte du Renne à Arcy-sur-Cure (Yonne), fouillé de 1949 à 1963 par André Leroi-Gourhan, que les nombreuses matières colorantes découvertes ont conduit à échafauder des théories concernant leurs transformations et leurs utilisations qui méritaient d'être éprouvées. En effet, il est supposé, depuis leur découverte, qu'elles ont fait l'objet d'un chauffage contrôlé qui visait à en modifier la couleur, le chauffage permettant de transformer les matières colorantes jaunes en orangées, en rouges et en violacés. De cette hypothèse découle la théorie selon laquelle les Néandertaliens ont exploité les matières colorantes en tant que pigment pour des réalisations symboliques, voire d'ordre esthétique, ce qui n'a pas encore pu être prouvé. Notre étude, fondée sur le croisement des données issues des analyses de la nature physico-chimique et pétrographique des assemblages de matières colorantes, mais aussi sur leur intégration dans le gisement, en association avec des structures d'habitat dont la conservation est exceptionnelle, et sur une série d'expérimentations visant à caractériser les poudres obtenues par différents moyens (broyage et concassage d'une part, abrasion d'autre part) ont permis de définir les choix techniques qui ont présidé à l'approvisionnement en matières colorantes dans tous les niveaux d'occupation châtelperroniens de la grotte du Renne. Il a ainsi été possible de démontrer qu'aucune des matières colorantes, rouges ou noires, n'a fait l'objet d'un chauffage préalablement à son utilisation, bien au contraire de ce qui avait été supposé jusqu'ici. Ces matières colorantes ont fait l'objet d'un approvisionnement raisonné auprès de formations géologiques affleurant ponctuellement à plus de 10~km et à environ 5~km de la grotte. L'exploitation de ces gîtes de matières premières colorantes a été la même durant toute la séquence châtelperronienne et s'est orientée préférentiellement vers des matériaux que l'on peut aisément réduire en poudre. Une partie était grossièrement réduite en poudre afin de recouvrir de grandes surfaces (sols, peaux de bêtes) dans le but de les assainir, alors qu'une autre partie des matières colorantes était destinée à des activités plus minutieuses nécessitant leur emploi sous forme d'une poudre fine, régulière et extrêmement colorante. Dans ce dernier cas, les Néandertaliens de la grotte du Renne ont entrepris d'exploiter ces produits en association avec le travail des matières osseuses (os et ivoire de mammouth) mais aussi pour leur couleur. L'assemblage des matières colorantes de la grotte du Renne révèle un profond ancrage des connaissances et de la compréhension des multiples propriétés et qualités des matières colorantes intensément mises à profit de telle sorte que le gisement châtelperronien était tout de rouge et noir et la chaîne opératoire qu'il été possible de restituer relève d'inventions techniques abouties, très élaborées dans leur genre pour l'état des observations ingénieuses, des découvertes et donc de la pensée qu'elles supposent et des capacités dont elles témoignent. / Despite an increasing number of studies, colouring materials are still poorly understood among excavation remains. Their attraction lies in their capacity to bring to light diverse and complex skills, but also in their intense colouring power and their contrasting colours: red and black, which still possess a symbolic value. These highly-symbolic materials may, therefore, highlight the “conceptual” practices of prehistoric men and give access to their symbolic world and thought. In such a particular context as the transition between the Middle and the Upper Palaeolithic, these remains, which are very abundant in most excavations, offer the possibility, through analysis, to get an exceptional insight into the way of life of the last Neanderthals. The Châtelperronian site of the “Grotte du Renne”, in Arcy-sur-Cure (Yonne), is a landmark. It was excavated beween 1949 and 1963 by André Leroi-Gourhan: Numerous colouring materials were discovered there, and Leroi-Gourhan developed theories about their transformation and uses which so far have not been tested, and have remained unchallenged. Since their discovery, the assumption is that those minerals were heated in a controlled way, in order to modify their colour. It is indeed well-known that heat transforms yellow materials (iron oxides) in orange, red or purple materials (other iron oxides). From this hypothesis originates the theory according to which Neanderthals exploited colouring materials as pigments for symbolic or even aesthetic purposes. But the theory has so far never been proved true. Our study combines several sets of data, obtained from different methods. Physico-chemical and petrological analyses were carried out on the colouring materials. These data were related to their location on the site, in association with exceptionally well preserved “hut” structures. Furthermore, a series of experimentations, aimed to characterize powders obtained via different methods (grinding and crushing on the one hand, abrasion on the other hand). The comparison of all these data enabled us to identify the various technical choices which informed the supply in colouring minerals in all the Châtelperronian levels of the Grotte du Renne. It was thus possible to demonstrate that none of these materials, either red or black, was heated before being used, contrary to what had been assumed so far. The supply in colouring materials was as carefully organised as for other materials (flint, for example); they were collected in geological formations occasionally showing on the surface, at more than 10 km from the cave. The exploitation of these geological sites did not vary during the whole Châtelperronian period, and privileged materials which can easily be ground into powder. Part of their supply was ground coarsely in order to cover large surface areas (soils or hides) as preservative or to clean them up. The remaining materials were destined to more meticulous activities, which required a fine, regular, and highly-colouring powder. In this latter case, the Neanderthals of the Grotte du Renne used those products when working on bone materials (bone or mammoth ivory), and used them also for their sheer colour. The set of colouring minerals from the Grotte du Renne reveals Neanderthals’ in-depth knowledge of materials; they understood perfectly well their properties and qualities, and used them extensively, so that the Châtelperronian site must have been a literally dazzling sight, all red and black. The “chaîne opératoire” which transpires from our analysis shows very sophisticated techniques, and an advanced “technological” knowledge. They are witness to surprising capacities and a highly-evolved pattern of thought. Keywords: Colouring materials; Ochre; Haematite; Manganese; Middle/Upper Palaeolothic transition; Châtelperronian; Arcy-sur-Cure; Grotte du Renne; Heating; Grinding; Skhul; Les Maîtreaux; Combe Saunière.
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