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Classer pour soigner ? Savoirs d'Etat, idéologie préventive, raisons pratiques : enquête sociologique sur le dépistage du sida.Gelly, Maud 14 December 2016 (has links)
Comment le travail de santé fabrique-t-il de l’inégalité ? Le présent travail vise à expliciter les pratiques de classement des agents de santé publique et leurs effets sociaux. Sur le terrain du dépistage du sida, les individus consultent tous pour le même motif, dans un cadre de consultation anonyme et gratuit. Celui-ci permet d’observer comment des soignant.e.s classent les usager.e.s des services de santé dans des catégories de classe/ de genre/ sexuelles/ raciales, et différencient leur offre de biens de santé face à une demande identique et en l’absence de contrainte budgétaire.L’enquête, qui combine analyse d’archives directes, analyse quantitative, entretiens avec des agents du dépistage et observation de leur travail dans des centres de dépistage publics et associatifs, met en évidence une faible prise en compte des appartenances de genre et de classe, et une racialisation des catégories sexuelles : seuls les hommes blancs sont interrogés sur leur (homo)sexualité et reçoivent des informations plus personnalisées, quand les femmes et hommes non-blancs sont supposés hétérosexuels, et reçoivent dès lors des conseils plus standardisés.Le cas du dépistage du sida permet de comprendre comment des savoirs d’État désignent des cibles prioritaires et, ce faisant, produisent des effets sur le travail des agents de santé publique. Alors que les agents s’avèrent équipés pour prendre en compte les appartenances sociales dans leur travail, l’accent mis sur la prévention et l’éradication de la maladie les empêche de penser les inégalités sociales entre les malades et, ce faisant, contribue à les amplifier. / How providing health services can generate inequality? This work aims at clarifying the classification public health workers practice and their social impact. In a free and anonymous AIDS screening setting, all people consult for one single reason. This allows observing how health service providers classify their clients in social categories such as class, gender, sexuality and race and propose different service responses although the request is essentially identical and economical conditions are not an issue in this setting.The research analyzes archives, quantitative data and interviews with health workers as well as observation of their work in public and NGO’s screening centers. It highlights that little consideration is given to gender and class affiliations, whereas racial and sexual categories are of prime importance. Only white men are asked about their (homo) sexuality and receive more personalized information. Women and non-white men are supposed to be heterosexual, and therefore receive more standardized advice. The case of AIDS screening helps us understand how State’s policies and knowledge designate priority targets and thereby have an impact on how health workers perform. While agents are highly skilled to take into account social environment in their work, the focus on prevention and eradication of the disease prevents them from thinking about social inequalities between patients and thereby contributes to amplify these inequalities.
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