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Au XVIIe siècle, après avoir traversé l'inhumanité d'une des guerres les plus effroyables de l'Europe, un théologien tchèque, un philosophe, un éducateur surtout, proposa une Consultation universelle pour la réforme des affaires humaines. Jan Amos Komensky (nom latinisé: Comenius) ne voulait rien de moins qu'engendrer une prise de conscience susceptible d'entraîner les femmes et les hommes, les riches et les pauvres à faire humanité par l'exercice d'une intelligence collective des fins. Faire humanité, c'est rassembler les intelligences pour un examen en profondeur des affaires humaines afin d'engendrer le goût et la décision d'abandonner la cruauté vis-à-vis de soi et de prendre enfin le chemin du soin de soi. C'est une tentative pour passer de l'inhumanité des guerres et de l'exclusion à l'humanité d'un monde soucieux de paix et de justice. Une entreprise nécessairement éthique, éducative et politique. La mesure de notre humanité est sans doute inversement proportionnelle au nombre de misérables et de malheureux que nous produisons. La détresse sociale, celle qui est à nos portes comme celle que nous exportons, parce qu'elle est exclue de la discussion, est possiblement la parole manquante, celle qui pourrait nous changer. Nous le croyons. Pour comprendre, au-delà de sa manifeste naïveté, le sens et la valeur de l'entreprise de Comenius, il est nécessaire de préciser la conception de l'être, du temps, de la liberté, de l'éducation qui sont à sa base. On sort de ce travail avec une vision qui s'oppose radicalement à la "rationalité" prégnante à l'Occident. L'obstacle premier de la généreuse entreprise du Tchèque contemporain de Descartes réside peut-être précisément dans son antagonisme avec ce que nous appelons le "rationnel". En préliminaires à notre rencontre avec Comenius, nous tenterons de dégager le problème de la détresse sociale dans sa signification sociale et symbolique. Après quoi nous récapitulerons brièvement l'histoire philosophique de l'être et de l'esprit qui mène, à travers Maître Eckhart et Nicolas de Cues, à Comenius. Cela nous conduira à examiner la position des principaux contemporains de Comenius. En deuxième partie, nous commencerons notre lecture de Comenius par une brève biographie du philosophe éducateur. Nous analyserons sa première œuvre majeure Le Labyrinthe du monde et le paradis du cœur, une anti-utopie que nous croyons déterminante pour comprendre sa pédagogie, son éthique et sa vision politique. Nous définirons ensuite ce qu'il entend par nature, homme et connaissance. Nous pourrons alors aborder sa proposition d'éducation de tous à l'exercice de la liberté. Nous terminerons cette partie en cernant les principaux éléments de son éthique en rapport avec la réforme politique qu'il espérait. Dans la dernière partie, nous tenterons une synthèse des "révolutions" apportées par Eckhart, Nicolas de Cues et Comenius en ce qui a trait à l'être, au temps et à la liberté. Ces "révolutions" changent radicalement notre compréhension de ce qu'est la pauvreté, l'exclusion et la détresse sociale. Comenius a trouvé un fameux disciple contemporain en la personne de Jan Patočka. Nous suivrons donc ce philosophe à travers sa compréhension de l'art de travailler le social afin d'arriver à la politique. Cette nouvelle compréhension de la vie politique (intelligence collective des fins) place les plus pauvres au cœur d'une révolution sociale peut-être nécessaire à la venue de notre humanité. Nous terminerons en esquissant notre point de vue sur une éthique susceptible de transformer la détresse sociale en puissance d'humanisation.

Pédagogie et philosophie! deux concepts indissolublement liés. L'histoire de la pédagogie est inséparable de celle de la philosophie. Cependant, avec le progrès des sciences et des techniques, la fin du XXe siècle voit apparaître pour la première fois dans cette interdépendance des deux histoires, une cassure que les siècles précédents n'avaient pas connue. Comment retrouver actuellement les fondations philosophiques de la pédagogie et refaire l'unité des relations entre pédagogie et philosophie telles qu'elles ont émergé ensemble dans la pensée philosophique et pédagogique de Platon? Telle est la question principale de cette recherche. Ce travail s'inscrit dans le cadre d'une recherche à la fois pédagogique et philosophique. Il soulève la question de la dissociation possible entre la philosophie et la pédagogie. Il se situe dans le cadre de la philosophie de l'histoire et de la culture. Il commence par définir les concepts directeurs de la thèse en vue d'examiner les fondations philosophiques de la pédagogie. Le cadre méthodologique est construit à partir de la combinaison stratégique de deux approches analytique et synthétique mises en corrélation méthodique dans l'examen des idées concernant la genèse de la pédagogie. Cela ouvre la voie à une lecture nouvelle de cette genèse. On pourra ainsi mieux comprendre l'importance et le rôle actuel de l'enseignement de la philosophie et son apport fondamental aux autres disciplines des programmes de formation. Plusieurs figures et tableaux illustrent des thématiques particulières et permettent de mieux voir l'ensemble des éléments décrits dans l'analyse de ces thématiques. Si le sens premier de cette recherche est de retrouver les fondations philosophiques de la pédagogie, son objectif ultime est de contribuer à définir, à partir de ces fondations retrouvées, de nouvelles voies d'articulation entre la philosophie et la pédagogie dans ses modes d'expression culturels actuels. C'est en cela que consiste l'originalité de cette thèse.

Submitted by Filipe dos Santos (fsantos@pucsp.br) on 2016-11-30T11:41:04Z No. of bitstreams: 1 Vitor Augusto Andrade Albiero.pdf: 1541369 bytes, checksum: a66da53ddb8e5de14ed07bbdaa54910b (MD5) / Made available in DSpace on 2016-11-30T11:41:04Z (GMT). No. of bitstreams: 1 Vitor Augusto Andrade Albiero.pdf: 1541369 bytes, checksum: a66da53ddb8e5de14ed07bbdaa54910b (MD5) Previous issue date: 2016-09-28 / Coordenação de Aperfeiçoamento de Pessoal de Nível Superior / Pontifícia Universidade Católica de São Paulo / On the contrary the pedagogical principles of Jan Amos Comenius, few studies have been made about his involvement with the purpose and usefulness of the new science. However, based on the Via Lucis, book that Comenius wrote between 1641 and 1642 when he was in England due to the invitation of Samuel Hartlib and that dedicated to the Royal Society of London in 1668, this study allows to evaluate the interrelation between some Protestant presuppositions and natural philosophy seventeenth century. So, wishing to collaborate with studies in History of Science, this research presents an analysis of the intercourse that pervade: the involvement of Comenius with the seventeenth-century England; the theological premises of the author that legitimizing his support and the Protestant participation in the development of new science; the method to capture, organize and disseminate the universal knowledge from the Comenius Pan-harmony. All seems to indicate that this book of Comenius, rarely studied, not only focuses his dream of Universal Reformation, but the aroused expectations among the promoters of the new science, when he was in London. Such expectations also seem to reveal that both, Protestantism as the new science, longed for universal knowledge from the Nature investigation, the educational development, the social rigging and advancement of useful science / Ao contrário dos princípios pedagógicos de Jan Amos Comenius, poucos estudos têm sido produzidos acerca do seu envolvimento com o propósito e a utilidade da nova ciência. No entanto, com base no Via Lucis, obra que Comenius escreveu quando esteve na Inglaterra a convite de Samuel Hartlib, entre 1641 e 1642, e que dedicou a Royal Society de Londres, em 1668, este estudo permite avaliar a inter-relação entre alguns pressupostos do protestantismo e a filosofia natural seiscentista. Assim, desejando colaborar com os estudos em História da Ciência, esta pesquisa apresenta uma análise das relações que perpassam: o envolvimento de Comenius com a Inglaterra do século XVII; os pressupostos teológicos do autor que legitimavam o seu apoio e a participação protestante no desenvolvimento da nova ciência; o método de captação, organização e difusão do conhecimento universal a partir da Pan-harmonia de Comenius. Tudo parece indicar que essa obra de Comenius, raramente estudada, não concentra apenas o seu sonho da Reforma Universal, mas as expectativas despertadas quando de sua estadia em Londres, junto aos promotores da, então, nova ciência. Tais expectativas, igualmente parecem revelar que tanto o protestantismo como a nova ciência anelavam pelo conhecimento universal a partir da investigação da Natureza, do desenvolvimento educacional, do aparelhamento social e do avanço de uma ciência útil