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Mythes et métaphores du regard chez Rubens. Aveuglement et toute-puissance de l'oeil désirant / Myths and metaphors of the vision in Rubens's work; : blindness and all-power of the desiring eyeChamonard-Etienne, Emilie 24 June 2010 (has links)
La peinture de Rubens est hantée par la mythologie, et parmi les légendes les plus récurrentes figurent celles qui mêlent l'œil au désir, à la jouissance. Alors la peinture propose au spectateur, avec la puissance de l'esthétique baroque et les reliquats de la renaissance italienne, une image qui relève de la pulsion scopique, c'est-à-dire une image forte et séductrice, dans laquelle le regard du peintre et celui du spectateur sont habilement mis en abîme par les récits, et absorbés par les dispositifs picturaux. Les regards, dont il est question dans le mythe comme face au tableau, se posent toujours sur des corps nus ou interdits, comme attirés sans pouvoir résister à l'appel érotique. Et cet appel érotique du corps joue dans les sphères baroques, oscillant toujours entre la jouissance de voir l'interdit et le prix à payer pour cette transgression cannibale. Tous les tableaux mythologiques de Rubens parlent de cette ambivalence du regard: Narcisse, Vénus, Méduse, Orphée, Psyché, Actéon entre autres, métaphorisent la pulsion scopique dans ses différentes modalités, pulsion ressentie par tout être fait de chair et de sang dont font partie, bien sûr, Rubens et le spectateur de son œuvre. C'est le principe de sa peinture: montrer, voiler, métamorphoser et susciter la curiosité érotico-esthétique. Alors les pôles du baroque se définissent entre Eros et Thanatos, entre pulsion de vie et de mort: tout concourt à exalter la puissance du regard désirant, la force érotique et picturale d'un corps, ses effluves funèbres ou lumineux, à l'image d'Apollon et Dionysos. L'analyse esthétique de ces questions se fait sous l'éclairage de l'observation plastique des toiles de Rubens, de l'apport littéraire, poétique, psychanalytique, sous le regard d'auteurs, d'artistes classiques et contemporains qui portent ou préfigurent les traces subtiles de la peinture scopique de Rubens. / The Rubens’s paintings are haunted by myths and allegories linked with the eye and the urge. In all these fantastical stories, the male desiring eye is a recurrent motif ; the woman’s nudity is most of the time the main actress, exuberant or hidden, made of light or dark side. Authorized women or forbidden fantasy, sister of Apollon or Dionysos. The baroque eye fathers that kind of look, between these two poles, two twin visions, hesitating between an extreme pleasure to see and an extreme pain to have seen. Yes the erotic is often a secret body, sweet, quiet or a forbidden sight which teach us that the death is prowling around the voyeurs. Narcissus and his reflection ; Orpheus in the darkness of the underworld, desperatly looking for Eurydice ; Venus, Diana or Bethseba and their cohort of lovers ; Acteon, his erotic vision and his macabre metamorphosis ; Medusa, the horrifying goddess and her petrifying eye ; Pan, Cyclope and their cannibal look ; the satyr and his eye full of concupiscence ; Psyche and her sweet vision ; the quiet and nude nymph, watched by her timid lover… All those myths incarnate the ambivalence of the eye, the metamorphosis of the artist’s look, the ambiguity of your own eye, of course, in front of the painted image. The aesthetic analysis of the desiring eye in Rubens’s works needs differents approaches, like complementary visions : pictorial, historic, poetic, literary, psychoanalytical, with, when it is powerfull and fertile, the intrusions of others painters and poets, from the italian renaissance to the modern and contemporary aesthetic.
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