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Performer la paresseDaoust, Ariane 07 1900 (has links) (PDF)
Partant d'une formulation énigmatique du philosophe allemand Gotthold Ephraim Lessing (1729-1781), « Paressons en toutes choses, hormis en aimant et en buvant, hormis en paressant », ce mémoire est constitué d'une série d'exemples qui permettent d'interroger le potentiel subversif, critique, de la paresse dans un système basé sur les idéologies du travail et de la productivité, mais aussi, dans le monde de l'art dominant où règnent ces mêmes idéologies. Nous avons mis au cœur de cette réflexion le paradoxe que comporte le fait même de travailler sur la paresse et, comme on le dit en d'autres mots, le paradoxe de performer la paresse. Sans chercher à résoudre ce paradoxe, ce mémoire postule plutôt l'existence d'une paresse active, décidée ou même effective qui permet justement d'activer sa dimension heuristique et critique. Les cas de figure de Marcel Duchamp, Mladen Stilinović et Goran Dordevic, exacerbent ce paradoxe pour articuler sa faille logique et nous invitent à découvrir la problématique de la paresse en art comme manière d'être plutôt que comme producteur d'objets d'art, ce qui correspondrait à la logique productiviste. La structure de ce mémoire reprend la formule de Lessing que nous avons décomposée partie par partie, chapitre par chapitre. Le premier chapitre a pour assise théorique la figure de Bartleby, héros d'une nouvelle d'Herman Melville qui a inspiré les penseurs modernes et contemporains Gilles Deleuze, Michael Hardt et Antonio Negri, Slavoj Zizek et Giorgio Agamben, et constitue aussi une synthèse des lectures sur la critique du productivisme (André Gorz). Dans le second chapitre, en partant des auteurs Raoul Vaneigem, Roland Barthes et Giorgio Agamben, il s'agit d'imaginer ce que serait une communauté de paresseux, une communauté fondée sur l'amour. Dans le troisième chapitre, il s'agit de démontrer qu'en art il est possible d'être occupé tout en étant paresseux, à condition qu'on n'ajoute rien à ce qui est déjà là. Dans le quatrième et dernier chapitre, la paresse est vue en fonction de son ontologie à partir de Spinoza, de Nietzsche et de Barthes. Une lecture d'un entretien avec l'artiste Mladen Stilinović témoigne d'une façon d'entendre la paresse dans la perspective de l'art.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : paresse en art, performer la paresse, art conceptuel, Mladen Stilinović, Marcel Duchamp, Goran Dordevic.
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