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La fantaisie noire dans la fiction en prose de Boris Vian (Romans, nouvelles, pièce de théâtre) / The “fantaisie noire” in the fictional texts in prose of Boris Vian (Novels, short stories and plays)Pradère-Ascione, Clémentine 29 June 2015 (has links)
L’œuvre littéraire de Boris Vian interpelle par la diversité des émotions qu’elle suscite. Elle est pourtant restée longtemps méconnue, masquée par les talents protéiformes de son auteur. Boris Vian, dont la majorité des textes ont été publiés à titre posthume, fut perçu comme un touche-à-tout avant d’être véritablement reconnu comme écrivain, pour finalement entrer dans l’édition de la Pléiade en 2010, cinquante et un an après sa mort. Le premier réflexe est de faire appel à la notion de fantaisie pour analyser son œuvre. Le monde fictionnel qu’il crée est un univers fantaisiste où triomphent imaginaire et inventivité. Pourtant, des univers contradictoires s’entremêlent : féerie et cruauté, légèreté et inquiétude, désinvolture et gravité, imaginaire et réalité. En nous appuyant uniquement sur les textes de fiction en prose (romans, nouvelles et pièces de théâtre), nous nous sommes donc interrogés sur la légitimité de la notion de fantaisie. Son évidence apparente résiste-t-elle à un examen plus poussé ? Ce questionnement nous a conduits à élaborer la notion de « fantaisie noire ». Tantôt féerique, invraisemblable, langagière, comique ou parodique, la fantaisie se heurte à l’intériorité des personnages et à un sentiment d’inquiétude qui contamine les êtres et les choses. La fantaisie cède le pas à la noirceur d’un monde étouffant où le fantasme se révèle dans toute sa puissance. Le retour à la fantaisie n’est alors possible que par des effets de distanciation comiques et une inventivité langagière qui contribue à laisser l’œuvre ouverte. / Boris Vian's literary work calls to mind by the feelings it arouses. For a long time it nevertheless remained unknown concealed by its author's protean talents. Boris Vian, whose texts were mostly published posthumously, wasn't at the beginning seen as a writer to finally get in the Pléiade in 2010, 51 years after his death. To analyse his work it appears natural to consider the idea of fantasy. The fictional world he created remains a fantasist one where imagination and inventiveness prevail. Yet, opposing worlds get mixed up: fairy and cruelty, casualness and anxiety, indifference and seriousness, fantasy and reality. Considering only the fictional texts in prose (novels, short stories and plays) we questionned the legitimity of the fantasy notion. Does its obviousness withstand a further analysis? This questioning drove us to the idea of 'fantaisie noire'. Sometimes magical, incredible, linguistic, comical or parodic, the fantasy collides with the inwardness of the characters and with an anxiety that contaminates both beings and objects. The fantasy defers to an oppresive world where the dream reveals itself in all its power. The come back to fantasy is then only possible by comical detachments and a linguistic inventiveness that contributes to let the work opened.
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