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Impact des coupes forestières sur l'alimentation et la croissance de l'omble de fontaine (Salvelinus fontinalis) dans des lacs du Bouclier boréal canadienBélanger, Martin 06 1900 (has links) (PDF)
La récolte forestière modifie les écosystèmes terrestres, mais a également un effet indirect sur les écosystèmes aquatiques. Jusqu'à maintenant, beaucoup d'études ont examiné l'impact des coupes forestières sur les écosystèmes lotiques. Toutefois, les effets sur les milieux lacustres et la faune ichtyenne ont été moins étudiés. De ce fait, il est très important de documenter davantage les impacts des coupes forestières afin de mieux comprendre leurs effets sur les espèces piscicoles en lac. Ces connaissances sont nécessaires pour permettre aux compagnies forestières et aux gouvernements d'améliorer la gestion de cette ressource renouvelable, tout en assurant aux pêcheurs sportifs de bénéficier d'une bonne qualité de pêche dans les zones d'exploitation forestière.
L'objectif de cette étude était de déterminer les impacts à court terme des coupes forestières sur l'alimentation et la croissance de l'omble de fontaine (Salvelimis fontinalis) dans les lacs oligotrophes du Bouclier boréal canadien. Pour atteindre cet objectif, des ombles ont été capturés au cours de trois années (juillet 2008-2010), dans quatre lacs dont le bassin versant n'avait subi aucune perturbation et dans quatre lacs perturbés par les coupes forestières après la première année. Afin de vérifier l'effet d'une telle perturbation environnementale sur la diète du salmonidé, l'analyse des contenus stomacaux a été effectuée. Ces analyses n'ont pas permis de déceler des changements quant aux assemblages, aux indices de diversités et l'abondance des types de proies dans l'alimentation des individus âgées de 3 et 4 ans + capturés-suite à la récolte forestière. La variabilité entre les lacs est plus importante que celle attribuable aux coupes forestières. Les otolithes ont été utilisés pour mesurer la croissance chez les ombles de fontaine âgés de trois et quatre ans. Les récoltes forestières n'ont provoqué aucune modification des taux de croissance. Finalement, les résultats suggèrent que malgré une augmentation en phosphore total et en carbone organique dissous dans les lacs perturbés par la coupe forestière, aucune différence n'a été détectée dans l'alimentation et la croissance des ombles de fontaine. Cette étude supporte l'hypothèse selon laquelle l'effet des coupes forestières est dilué chez les espèces situées au sommet du réseau trophique comme l'omble de fontaine adulte dans les lacs de la forêt boréale.
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Caractérisation de la géochimie des eaux souterraines et des facteurs la contrôlant dans les régions de Charlevoix et de la Haute-Côte-NordGhesquière, Ombeline 06 1900 (has links) (PDF)
La caractérisation hydrogéochimique d’un système aquifère implique la caractérisation géochimique et isotopique de l’eau souterraine, ainsi que des différents facteurs inhérents à son cheminement qui peuvent influencer sa composition. La chimie des eaux souterraines des régions de Charlevoix et de la Haute-Côte-Nord a été étudiée dans le cadre du projet PACES-CHCN. Les résultats d’analyse chimique de 105 échantillons d’eau souterraine ont été soumis à deux méthodes d’analyse statistique multivariée, soit l’analyse hiérarchique en grappes (AHG) et l’analyse factorielle en mode R (AFR), combinées à plusieurs méthodes d’analyse graphique. Cela a permis de déterminer quatre grappes d’eau représentatives de différents stades d’évolution des eaux souterraines dans ces régions. Les eaux souterraines de type Ca-HCO3 et faiblement minéralisées de la grappe 1 correspondent à des eaux récemment infiltrées provenant d’aquifères granulaires en zone de recharge. A l’inverse, les eaux souterraines de type Na-(HCO3-Cl) de la grappe 4 sont les plus salines et correspondent à des eaux plus évoluées provenant possiblement d’aquifères rocheux confinés en zone de décharge. Les grappes 2 et 3 sont respectivement constituées d’eaux souterraines de type (Ca-Na)-HCO3 et Ca-HCO3 plus minéralisées que les eaux de la grappe 1, correspondant à des eaux intermédiaires entre les grappes 1 et 4, et provenant d’aquifères granulaires et rocheux probablement interconnectés. Cinq principaux facteurs influençant la géochimie des eaux souterraines ont été identifiés, soit i) la recharge par des eaux de précipitations récentes, ii) les interactions géochimiques eau-roche, iii) les échanges ioniques, iv) la présence d’aquitards d’argile marine ou d’intrusions d’eau salée, et v) les connexions hydrauliques entre le socle rocheux et les dépôts granulaires surfaciques. À partir d’un modèle numérique et des analyses chimiques, une relation entre l’âge de l’eau, sa géochimie, et son parcours a été mise en évidence pour un bassin versant particulier. L’âge de l’eau augmente de façon exponentielle avec la profondeur, suggérant que la composante horizontale de l’écoulement de l’eau souterraine prédomine sur la composante verticale. La concentration en Cu2+, Pb2+ et Zn2+ est plus importante pour des eaux provenant de zones peu profondes tandis que la concentration en Mo2+ et Se2+ est plus importante pour des eaux provenant de zones plus profondes dans le socle rocheux. Des concentrations plus importantes en Pb2+ et Zn2+ pour des eaux provenant d’aquifères rocheux fracturés seraient alors indicatrices de connexions hydrauliques entre le socle rocheux et les dépôts granulaires, tandis que des concentrations plus importantes en Mo2+ et Se2+ pourraient être indicatrices d‘une évolution vers des eaux souterraines plus matures. Bien que la fiabilité des résultats obtenus soit contestable, cela confirme qu’une modélisation numérique de l’écoulement de l’eau souterraine permettrait de mieux comprendre la géochimie de l’eau en relation avec le contexte hydrogéologique et l’évolution spatio-temporelle dans le système hydrodynamique souterrain.
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Alimentation et croissance de l'omble moulac et de l'omble lacmou dans la Réserve faunique de PortneufBhérer, Yan 12 1900 (has links) (PDF)
Au Québec, la pêche sportive est une activité de très grande importance économique. La principale espèce exploitée est sans équivoque l’omble de fontaine, Salvelinus fontinalis. Depuis plusieurs années, une diminution de l’abondance de ces poissons dans certains plans d’eau a été constatée. Celle-ci serait occasionnée, entre autres, par l'introduction d’espèces compétitrices. L’introduction d’un hybride entre l’omble de fontaine et le touladi (Salvelinus namaycush) a été effectuée dans le but de contrer ces espèces compétitrices. Tout dépendamment du croisement réalisé, il a donné naissance à deux types d’hybride : l’omble moulac et l’omble lacmou. Toutefois un problème persiste, les connaissances concernant les habitudes alimentaires et la croissance de l’omble moulac sont très limitées, alors que ce n’est pas le cas pour l’hybride lacmou.
Dans cette étude, l’objectif principal était de comparer (1) le régime alimentaire et (2) le taux de croissance des deux types d’hybride. Pour effectuer ces analyses, quatre lacs ont été échantillonnés de mai à octobre 2006 et 2007 dans la Réserve faunique de Portneuf, suite à des ensemencements d'hybrides réalisés en 2005 et 2006. L’alimentation a été comparée à l’aide des contenus stomacaux provenant des poissons capturés dans le lac des Aulnes. La croissance a quant à elle été mesurée à partir de la masse, de la longueur et des accroissements annuels des otolithes d’individus âgés de un, deux ou trois ans.
L’analyse des contenus stomacaux des poissons provenant du lac des Aulnes a démontré que l’alimentation change en fonction de l’âge des individus et de la période de l’été, mais qu’elle est similaire entre les deux types d'hybride. Les comparaisons de la croissance montrent que l’omble moulac semble avoir un léger avantage sur l’omble lacmou des points de vue de la longueur et de la masse corporelle, mais pas au niveau de l’indice de condition de Fulton.
L’introduction d'un hybride ne constitue pas une panacée contre les espèces compétitrices, mais plutôt un outil de mise en valeur de plus à la disposition des gestionnaires. Cet outil de mise en valeur permet d’augmenter l’offre de pêche dans certains lacs proposant jadis de piètres rendements, en plus d’offrir aux pêcheurs un poisson de taille intéressante.
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Comparaison de méthodes d'estimation de la recharge des aquifères : exemple de la région Charlevoix-Haute-Côte-NordHuet, Maryline 01 1900 (has links) (PDF)
Estimer la recharge des eaux souterraines constitue un défi majeur dans le but d’assurer une gestion durable des aquifères. Beaucoup de méthodes d’estimation de la
recharge sont disponibles. Cependant il s’agit essentiellement d’approches indirectes entraînant d’importantes incertitudes qui sont de plus difficilement quantifiables. L’objectif principal de ce projet de maîtrise est donc de comparer plusieurs méthodes d’estimation de la recharge afin d’obtenir un meilleur degré de confiance. Quatre méthodes sont appliquées et comparées sur quatre bassins versants de la région Charlevoix – Haute-Côte-Nord (CHCN), reliés aux stations hydrométriques disponibles, pour la période 1975-1995.
Les bilans hydrologiques globaux, BH₁ et BH₂, ont été réalisés en supposant que : AV = ETR + Ru + Re, avec AV les apports verticaux, ETR l’évapotranspiration, Ru le ruissellement et Re la recharge. Un bilan hydrologique spatial sur un maillage de 250 m × 250 m, BH₃, a également été proposé. Enfin la méthode de séparation des hydrogrammes a permis d’estimer la recharge à l’échelle de chaque bassin versant en supposant que la décharge des eaux souterraines équivaut à la recharge.
Les recharges moyennes annuelles (1975-1995) pour la région CHCN, estimées à partir de BH₁ et BH₂ sont semblables, soit 188 et 154 mm respectivement. Les cartes de recharge potentielle réalisées par BH₃, montrent que les moyennes annuelles (pour la période 1989-1992 sont 208 et 181 mm pour l’infiltration et le ruissellement
respectivement. Pour chaque bassin versant, les valeurs moyennes annuelles maximales d’infiltration sont obtenues pour les dépôts de sable et gravier essentiellement présents dans les fonds de vallée ainsi que sur les hautes -terres en amont du bassin versant de la Malbaie (532 mm/an). Dans ces contextes, le ruissellement de surface est donc presque nul. Au contraire, les dépôts de till, d’argile et le roc affleurant sont plus propices au ruissellement (312 mm/an) et représentent donc les valeurs minimales d’’infiltration (113 mm/an). La moyenne annuelle de recharge sur la période d’étude (1975-1995) estimée à partir de la séparation des hydrogrammes (179 mm/an) est très proche de celles estimées par BH₁ et BH₂ (188 mm et 154 mm).
Cependant beaucoup d’incertitudes sont à prendre en compte dans l’estimation de la recharge pour la région CHCN. Ces incertitudes sont liées aux hypothèses simplificatrices des méthodes utilisées mais également à la fiabilité des données climatologiques.
L’application de méthodes complémentaires lors de travaux futurs permettrait de valider ces résultats. Par exemple, investiguer la zone vadose permettrait notamment de
tenir compte de la teneur en eau du sol, de sa conductivité hydraulique et du niveau de la nappe pour une approche de calcul de la recharge sur les processus physiques (hydrauliques) d’écoulement en zone vadose.
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Paysage industriel, lieu de médiation sociale et enjeu de développement durable et de justice environnementale : les cas des complexes d'Alcan (Alma, Québec) et de Péchiney (Dunkerque, France)Fortin, Marie-José January 2005 (has links) (PDF)
La thèse doctorale conjugue des connaissances en développement régional, en géographie et en aménagement. Elle s'intéresse à l'avenir des régions «ressources», actuellement fragilisées par un contexte de renforcement de la mondialisation, de restructuration industrielle et de délocalisation d'entreprises. La recherche étudie plus spécifiquement les rapports entretenus par des communautés territoriales avec de grandes entreprises productives et ce, en recourant à la notion de «paysage industriel ». Elle part du constat que l'implantation de projets d'aménagement industriel rencontre des oppositions citoyennes récurrentes, entre autres, au nom du paysage. Pourquoi un tel refus? L'hypothèse en est que le paysage s'inscrit comme un nouveau champ de revendication sociale vis-à-vis de l'industrialisation, en continuité avec les champs traditionnels axés sur les conditions de travail, la qualité de l'habitat et l'environnement et qui soulèverait l'enjeu de la qualité des territoires. Dans cette suite, le paysage deviendrait un lieu de médiation et un enjeu incontournable de la gouvernance territoriale et du développement durable des sociétés réflexives.
D'emblée, l'hypothèse sous-tend une conception élargie du paysage, qui lie ses dimensions matérielles, symboliques et politiques, associées aux trois paradigmes traditionnels (territorial, culturel, politique). Le paysage est également situé dans un cadre d'analyse plus large et peu utilisé, jumelant l'approche humaniste du développement durable et celle critique de la justice environnementale.
Pour explorer l'hypothèse, deux études de cas ont été réalisées selon une démarche qualitative et compréhensive. Elles visaient à comprendre comment des acteurs sociaux négocient les grands compromis concernant l'occupation d'un même territoire. Plus exactement, nous avons examiné, parfois in vivo, des négociations qui concernaient la demande sociale émergente du paysage. Elles prenaient place dans un contexte d'action particulier, celui de l'implantation et de l'opération de deux complexes de production d'aluminium. Le premier, Usine Aima d'Alcan, est situé dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean (Québec) et le second, Aluminium Dunkerque de Péchiney, se trouve dans la région Nord-Pas-deCalais (France). Inspiré de la théorie sociologique de YInteractionnisme symbolique, le cadre d'investigation a été structuré selon trois pôles interdépendants, soit : 1) les conduites et négociations d'acteurs, 2) la matérialité et les dynamiques territoriales et 3) les interprétations et significations accordées aux paysages industriels, plus particulièrement par des groupes d'acteurs affectés, soit des résidents de proximité.
La situation étudiée est originale sous trois aspects qui fondent la pertinence de la recherche. 1) Les négociations sociales observées se déroulent dans le cadre de la procédure d'évaluation environnementale (EE), incluant la phase du suivi, encore très peu développée dans le monde. 2) Elles s'inscrivent dans un contexte territorial particulier, soit celui d'une région fragile, qui met en présence des acteurs sociaux aux rapports de force asymétriques. Cette caractéristique met à l'avant-plan la dimension normative de l'EE, un aspect reconnu du processus n'ayant fait l'objet que de peu d'attention. 3) Enfin, les négociations portent sur la demande sociale récente du paysage qui, jusqu'ici constitue un thème marginal dans les pratiques de l'EE. La recherche s'intéresse à la signification sociale du paysage, un problème notoire des analyses paysagères. La question générale de recherche se posait ainsi : quelle est la capacité de l'évaluation environnementale, incluant sa phase de suivi, à intégrer l'enjeu social du paysage et ce, particulièrement dans le contexte d'une région «fragile»?
L'analyse a été conduite en deux temps, liés aux deux questions spécifiques de recherche. D'abord, le processus d'ÉE concernant l'implantation du complexe d'Alcan a été analysé à partir de quatre indicateurs de gouvernance territoriale. Les résultats montrent plusieurs limites pour chacun. 1) Le processus d'implantation apparaît comme fragmenté sur le plan des objets de négociation, ainsi qu'éclaté et discontinu sur le plan des acteurs impliqués, ce qui induit des problèmes majeurs de coordination pour la conduite d'une action collective. 2) Le processus est caractérisé par des négociations à la pièce et des ententes conclues entre deux acteurs, dans des cadres «privés», et dont les modalités sont rarement resituées et explicitées aux autres acteurs, ce qui entraîne des problèmes de légitimité politique pour la gouvernance territoriale. 3) Plusieurs types de savoirs coexistent dans les rapports sociaux, mais seul le savoir technique positiviste est enchâssé comme tel dans le suivi et l'évaluation environnementale et reconnu par les autorités dans la régulation des activités de la production industrielle. En ce sens, l'ÉE montre une faible capacité à valoriser et à mettre en complémentarité des rationalités et savoirs distincts. 4) Enfin, sous l'angle du pouvoir, les grands acteurs habituellement impliqués dans la gouvernance, soit l'État et l'entreprise privée, dominent la prise de décision. Ce faisant, des parties du projet industriel, devenues objets de négociation centralisée entre de grandes organisations, échappent à l'influence décisive d'instances locales de la société civile et, partant, à la gouvernance territoriale.
L'analyse a ensuite porté sur les résultats substantiels attribuables à l'ÉE. Plus exactement, il s'agissait de vérifier si les ententes et les mesures réalisées dans le cadre de l'ÉE avaient permis de prévenir la formation de «paysages de risques». L'analyse, basée sur trois critères, conclut par la négative. 1) L'ÉE a montré une faible capacité à stimuler la recherche et l'adoption de stratégies d'actions concrètes sur la thématique du paysage qui auraient pu répondre aux préoccupations d'acteurs affectés par l'implantation du complexe d'Alcan à Aima. 2) À Aima, les mesures et actions réalisées ne répondent que partiellement aux préoccupations des répondants affectés et ce, concernant particulièrement trois objets de négociation, soit la localisation du site, son aménagement et le suivi environnemental. 3) Enfin, les activités de suivi volontaires et prévues par l'ÉE n'ont pas donné lieu à des pratiques de gouvernance faisant preuve de «solidarité» et qui auraient procuré, aux acteurs affectés, le sentiment qu'ils pouvaient modifier le mégaprojet industriel d'Alcan et maîtriser ses effets indésirables. En définitive, l'évaluation environnementale, y compris sa phase de suivi, a démontré une faible capacité à intégrer l'enjeu social du paysage, lors de l'implantation du complexe d'Alcan, dans ce contexte de région «fragile».
Considérant qu'il s'agit d'un champ de pratiques récent, quelques propositions appliquées ont été avancées pour améliorer le suivi en paysage. Une première suggère une compréhension du processus de construction des significations accordées aux paysages industriels par les acteurs sociaux. Basées sur les observations empiriques, trois chaînes de relations ont été décrites à partir d'autant entrées qui sont : 1) la matérialité et les formes du paysage, 2) la dynamique territoriale et 3) les rapports sociaux. La recherche souligne également l'importance de la signification sociale du projet, révélée dans la symbolique des paysages, qui agit comme un cadre d'interprétation et de régulation sociale. La seconde proposition resitue le contenu de ce processus pour la pratique de l'ÉE, sous la forme d'un tableau d'indicateurs et de critères d'action pouvant être utiles au suivi des paysages industriels. Enfin, sur le plan théorique, une définition du paysage a été suggérée, soit celle d'un système territorial signifiant, et précisée dans six caractéristiques.
Pour conclure, les résultats confirment partiellement l'hypothèse de départ, dans le sens où le paysage s'affirme comme un lieu de médiation sociale, sans toutefois être un enjeu incontournable de la gouvernance territoriale. Dans les régions fragiles étudiées, la demande de paysage ne remet pas en question le modèle historique de développement. Elle révèle tout de même une demande pour faire autrement les projets d'aménagement industriels, notamment par le biais de partenariats noués avec des entreprises «responsables» et «solidaires» du développement durable des régions.
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L'opérationnalisation des principes du développement durable au sein des processus d'analyse de projets au Saguenay-Lac-Saint Jean : obstacles et pistes de solutionDoré, Denis January 2005 (has links) (PDF)
Si, au Québec, l'engouement pour le concept de développement durable connaît un sursaut important au moment où le gouvernement s'apprête à déposer un projet de loi visant à placer ses actions sous le signe du développement durable, la problématique de la mise en ?uvre demeure entière. Jusqu'à présent, force est de constater que la question de l'opérationnalisation du développement durable aux échelles locale et régionale apparaît tel un vaste chantier à peine entamé. Or, le projet porté par le gouvernement québécois forcera inévitablement les collectivités à revoir leurs outils et leurs pratiques en matière de gouvernance. Au cours de cet exercice, les processus assurant l'analyse des projets de développement seront particulièrement questionnés, ne serait-ce que pour vérifier qu'ils s'appuient désormais sur des critères multisectoriels tout en assurant l'acceptabilité sociale des dossiers controversés. Mais quelle est l'ampleur réelle du travail à accomplir pour mettre en ?uvre le développement durable au sein des pratiques des acteurs? Dans quelle mesure les principes qu'il sous-tend sont-ils opérationnalisés sur le terrain, là où le véritable changement peut et doit s'opérer?
Mené dans le cadre du programme de doctorat en développement régional, offert conjointement par l'Université du Québec à Chicoutimi et l'Université du Québec à Rimouski, c'est autour de ces questions que s'est articulé notre projet de recherche. Nous avons tout d'abord tenté de vérifier dans quelle mesure les principes du développement durable sont intégrés au sein des processus d'analyse de projets ayant cours au Saguenay - Lac-Saint-Jean. En d'autres termes, lorsqu'un projet de développement voit le jour, quel regard la collectivité porte-t-elle sur lui pour juger de sa qualité et de sa pertinence? Est-il question de durabilité? Les résultats issus de nos enquêtes nous ont révélé que, tel que nous le craignions, le degré d'opérationnalisation des principes du développement durable au sein des processus d'analyse de projets ayant cours au Saguenay - Lac-Saint-Jean est généralement faible. En fait, tout porte à croire que la mise en ?uvre du concept se heurte à certains obstacles qui ralentissent, voire empêchent sa progression.
Suite à ce constat, nous nous sommes demandés quelle pouvait être la nature de ces obstacles. Nous avons alors dirigé nos recherches sur deux pistes bien précises : l'attitude des acteurs et l'absence d'outils efficaces. Nous avons émis l'hypothèse selon laquelle ces deux facteurs freinent la mise en ?uvre du développement durable à l'échelle régionale. Les résultats de notre démarche nous ont révélé que l'attitude des acteurs, si elle constitue véritablement un obstacle, ne peut toutefois être tenue seule responsable de la faible opérationnalisation des principes du développement durable observée. Alors que chez un certain groupe d'acteurs, l'attitude observée semble susceptible de freiner l'opérationnalisation, chez un autre, elle ne constitue qu'un écueil pouvant facilement être évité. En explorant ainsi l'attitude des acteurs face aux processus de mise en ?uvre des principes du développement durable, nous avons pu observer que la grande majorité d'entre eux ne disposent pas d'outils efficaces pour mener à bien la transition vers la durabilité. Nous en sommes parvenus à la conclusion que le faible degré d'opérationnalisation du développement durable observé était non seulement imputable à l'attitude des acteurs régionaux, mais aussi et surtout à l'absence d'outils efficaces permettant l'intégration de ses principes au sein de leurs pratiques quotidiennes.
À la lumière de ce second constat, nous nous sommes alors demandés s'il existait un moyen de contourner ces obstacles. Nos travaux nous ont clairement démontré que, malgré les lacunes identifiées, il n'existe pas d'obstacles incontournables. Le problème n'est donc pas tant de savoir si la région peut réussir une véritable opérationnalisation des principes du développement durable sur son territoire, mais plutôt de lui procurer ce dont elle a besoin pour y arriver. Tout indique que deux conditions doivent être remplies : d'une part, les principes qui sous-tendent le concept de développement durable doivent être transposés au sein d'outils capables de prouver leur efficacité sur le terrain et, d'autre part, ces outils doivent susciter l'adhésion des divers acteurs régionaux (décideurs, promoteurs, citoyens, analystes, etc.). Une fois ces conditions réunies, l'attitude des acteurs devrait progressivement se transformer, passant de neutre à proactive, et la véritable mise en ?uvre devrait enfin pouvoir s'opérer.
Pour tester cette hypothèse, nous avons conclu nos travaux de recherche en élaborant et en expérimentant un outil central en matière d'analyse de projets, soit la grille d'analyse de développement durable. L'expérimentation en situation réelle, effectuée en collaboration avec le Centre québécois de développement durable (CQDD), au sein de deux entreprises du Saguenay - Lac-Saint-Jean, s'est avérée concluante. Au terme de nos travaux, bien que certaines améliorations doivent encore être apportées, nous croyons être parvenus à élaborer un outil répondant aux attentes. De par sa mécanique novatrice, la grille d'analyse élaborée fournit un diagnostic mettant en évidence les forces et les faiblesses du projet examiné selon 5 aspects et 22 enjeux. Elle invite par ailleurs le promoteur à amorcer un processus d'amélioration continue en proposant un plan de bonification priorisé en fonction du degré de faisabilité et de la pertinence des pistes d'action proposées. En plus de l'introduction de questionnements liés à la notion de gouvernance, la grille permet l'identification des enjeux potentiellement controversés. S'appuyant sur ce modèle, nous avons ensuite travaillé à l'élaboration d'un mécanisme régional permettant de favoriser l'acceptabilité sociale des projets controversés. En écho au Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE), nous avons nommé cet outil le Bureau régional de développement durable (BRDD). Faisant appel à l'expertise régionale et s'appuyant sur la grille d'analyse de développement durable, le BRDD permet le traitement de projets controversés dans le cadre d'un processus d'examen ouvert à tous les acteurs régionaux, dont les citoyens. Il permet une analyse objective et fournit aux décideurs régionaux les éléments dont ils ont besoin pour accompagner adéquatement le promoteur dans un processus de bonification du projet. Le BRDD se veut un complément au BAPE, agissant aussi bien en son absence qu'en amont des audiences publiques.
Les résultats de nos travaux entourant la grille d'analyse de développement durable et le BRDD nous permettent de croire que des outils visant à la fois la mise en oeuvre des principes du développement durable et l'efficacité sur le terrain, peuvent être élaborés. De plus, tout indique que ces outils peuvent être conçus de manière à séduire les acteurs régionaux pour susciter leur intérêt et les faire passer d'une attitude neutre à une attitude proactive. Sur ce point toutefois, il apparaît primordial que certains éléments soient pris en compte, de manière très concrète, pour espérer voir les promoteurs emboîter le pas sans se faire tirer l'oreille. Le temps à consacrer, les coûts engendrés et l'expertise requise pour mener à bien les changements nécessaires risquant de s'avérer des freins, l'assurance d'un retour sur l'investissement constitue une condition de mise en ?uvre incontournable. Ce dernier point constitue d'ailleurs un incitatif dont un outil d'intervention comme la grille d'analyse ne peut se passer dans le cadre d'une approche « volontariste », misant sur l'intérêt de l'acteur pour le produit plutôt que sur la coercition, comme le proposent les approches traditionnelles s'appuyant sur le recours à loi.
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Conception et application d'une stratégie coopérative pour le développement durable de la région sud de Coahuila, Mexique : une approche systémiqueTeissier Fuentes, Honorato C January 2005 (has links) (PDF)
Objectif de la thèse.
Ce travail doctoral traite de la puissance de la systémique et des avantages de son utilisation dans le champ du développement régional durable (DRD).
Brève historique de la réalisation du travail doctoral.
La démarche de cette thèse a été initiée dans le cadre de la création du Centre virtuel d'études pour le développement durable à l'Université Autonome de Coahuila (UadeC), Mexique et aussi lors du Congrès international NIKAN qui s'est tenu à Jonquière, Québec, Canada en 1997. Le projet de thèse proposé à l'UQAC contient tant un cadre théorique que des applications et des méthodologies relatives à l'utilisation de la systémique, le champ des sciences, la philosophie et les pratiques des systèmes et ce dans la perspective du développement régional durable.
La problématique du développement et les régions.
Dans l'étude est incluse une vision de la problématique pour le développement durable d'une région témoin, soit la région méridionale de l'État de Coahuila, Mexique. Cette vision pourrait être utile pour des études similaires dans d'autres régions ailleurs dans le " monde. Aussi, les contraintes majeures observées au développement durable des régions ont été analysées dans le but de montrer qu'elles pouvaient être surmontées par l'utilisation des méthodologies systémiques.
Pourquoi l'usage de systèmes dans le développement régional?
Ensuite, on explique toute l'importance de prendre en compte le champ de la systémique dans les études, les projets et le processus de planification du développement durable des régions. Tout ceci s'inspire du fait incontournable que la région est un système ouvert, dynamique et complexe. Ainsi, l'interdépendance Homme-Nature est prise en compte comme une condition sine qua non pour la durabilité des régions du monde et également pour leur avenir; elle devient une voie pour l'intervention régionale.
Cadre théorique philosophique et les hypothèses établies.
Un cadre théorique est présenté dont un ensemble de concepts de base ainsi qu'une référence aux théories et aux doctrines du développement. S'y ajoute une étude originale de l'épistémologie de la systémique pour le développement durable des régions avec l'aide d'un encadrement doté de huit hypothèses mises à l'épreuve dans la thèse.
Quant aux sciences et aux méthodologies systémiques incluses dans la thèse on peut citer le dialogue coopératif, l'apprentissage communautaire, la vision systémique ouverte, dynamique et généralisée, la construction des modèles partagés pour la région, la simulation et la modélisation, la prospective et l'inclusion éco systémique de la région.
La région Sud de Coahuila, au Mexique, le cas d'étude choisi.
Placée au Nord-Est du Mexique, la région comprend une population de près de 800 000 habitants et couvre une superficie totale de 25 249 kilomètres carrés. La situation des ressources naturelles et, en particulier celle de l'eau, présente une grande détérioration.
Une proposition méthodologique.
En utilisant la forme systémique, une proposition méthodologique élabore à travers la recherche-action une stratégie pour en arriver à la construction du modèle éco systémique de la région qui évoluera avec le concours de l'apprentissage communautaire.
La stratégie coopérative appliquée dans la région à l'étude.
En plus de faire une analyse critique de la planification du développement dans l'État de Coahuila, trois projets sont développés dans cette stratégie coopérative;
1.- Le (PIDER) Programme international de développement régional (UQAC-UAdeC).
2.- Le projet de construction d'une usine pour le traitement des eaux résiduelles à Saltillo.
3.- L'Observatoire du développement régional à Coahuila.
Conclusion.
Par la réussite des projets il serait fortement recommandé de tenir compte des résultats obtenus dans la thèse, dans le but d'appuyer le développement durable des régions non seulement au Mexique mais aussi dans le monde entier.
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Étude hydrogéologique de l'aquifère de Saint-Honoré avec emphase sur son bilan hydriqueTremblay, Philippe January 2005 (has links) (PDF)
L'aquifère de Saint-Honoré consiste en une structure paléodeltaïque qui prend la forme d'un plateau sablonneux reposant soit directement sur le socle précambrien ou sur une mince couche de till ou d'argile. Considérant les extractions actuelles et planifiées des eaux souterraines par les divers exploitants, il s'avère nécessaire d'évaluer la capacité d'exploitation de l'aquifère pour en éviter une surexploitation. Mine Niobec a mis en oeuvre un programme de suivi de l'aquifère durant trois années, d'octobre 2001 à septembre 2004, consistant en des mesures périodiques de niveau d'eau dans dix-sept piézomètres, de niveau d'eau de quatre lacs, de débit de quatorze ruisseaux et de paramètres de la qualité de l'eau dans quatre piézomètres.
Les diagrammes d'évolution du niveau d'eau dans les piézomètres présentent une baisse générale, au cours des deux premières années du suivi. Depuis juillet 2003, il semble que le niveau d'eau se soit stabilisé, et puis qu'une remontée se soit amorcée au cours de la dernière moitié de l'année 2004. Depuis l'année 2000, la baisse totale observée à ce jour, atteint 3 m près des puits de Mine Niobec et diminue progressivement à environ 1 m (±0.5m) à une distance radiale de 1500 m. Une estimation du bilan hydrique utilisant les données du suivi et la géomatique a été réalisée sur une portion de l'aquifère recouvrant une superficie d'environ 41.6 km2. À partir des données du suivi de trois années consécutives, l'évapotranspiration réelle (ET) est estimée à 398.0, 428.6 et 325.6 mm, pour des précipitations totales (P) respectives de 812.7, 814.3 et 892.2 mm. Par contre, cette évaluation du bilan hydrique de l'aquifère est affectée par une grande incertitude; c'est le cas notamment de l'évapotranspiration, de la quantité d'eau emmagasinée, du ruissellement et de la quantité d'eau sortie aux cours d'eau exutoires. En première approximation, la différence entre P et ET est considérée la recharge de l'aquifère; le ruissellement en surface est considéré comme négligeable sur le plateau sablonneux.
Un modèle de simulation numérique de l'écoulement dans l'aquifère de Saint-Honoré a été développé afin d'intégrer dans un modèle conceptuel l'ensemble des informations disponibles. Le modèle numérique a été calé en régime d'écoulement permanent, sur le niveau d'eau de trente et un piézomètres, puis en régime transitoire sur le niveau d'eau de treize piézomètres et sur le débit annuel de dix cours d'eau exutoires pour une période correspondant aux trois années du bilan. Les simulations numériques corroborent adéquatement l'évaluation du bilan hydrique ainsi que les niveaux mesurés pendant les trois années du suivi. Le modèle de simulation est utilisé pour analyser trois scénarios d'exploitation de l'aquifère sous diverses conditions de recharge. Ces scénarios sont qualifiés d'optimiste, de connu et de pessimiste.
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Impact de la prédation sur le recrutement de l'éperlan arc-en-ciel (Osmerus mordax) au Lac Saint-JeanTremblay, Geneviève January 2003 (has links) (PDF)
La pêche sportive est une activité économique importante dans plusieurs régions du Québec. Il est donc fondamental de connaître les différents facteurs pouvant être responsables du déclin de certaines espèces de poissons. La prédation joue un rôle important dans la structure et la dynamique des populations de poissons fourrages (densité et force de la classe d'âge). L'étude de la consommation permet d'évaluer l'impact de la prédation sur les proies. Il existe diverses méthodes pour estimer la consommation des poissons. L'une des plus intéressantes est le modèle bioénergétique. Il consiste essentiellement en une équation énergétique balancée où la consommation est égale à la somme de l'énergie utilisée pour le métabolisme standard, la digestion et l'activité, perdue sous la forme fécale et urinaire et accumulée pour la croissance. Au lac Saint-Jean, la ouananiche et le doré jaune sont deux espèces très appréciées des pêcheurs sportifs en plus d'être deux des plus importants prédateurs. Depuis les quinze dernières années, l'abondance de la ouananiche a chuté de façon significative. Cette diminution est associée à une diminution des stocks d'éperlan arc-en-ciel, la principale source de nourriture de ce salmonidé. Le doré jaune a fait l'objet de quelques études au lac Saint-Jean mais les avis sur l'importance de l'éperlan dans la diète de ce prédateur sont variés. L'objectif général de ce projet était d'évaluer l'impact de la prédation sur le recrutement de l'éperlan arc-en-ciel au lac Saint-Jean. Les objectifs spécifiques étaient de (1) quantifier l'importance de l'éperlan dans la diète de la ouananiche de 1997 à 2002 et du doré jaune de 2001 à 2002, (2) de comparer les résultats obtenus à des données historiques, (3) de comparer la diète du doré jaune du lac Saint-Jean à celle observée dans d'autres études menées en Amérique du Nord et (4) de développer un modèle bioénergétique pour la ouananiche afin de prédire la consommation de cette dernière au lac Saint-Jean.
Pour y parvenir, une description du régime alimentaire de la ouananiche (1997 à 2002) et du doré jaune (2001 et 2002) a été réalisée suite à l'étude de leur contenu stomacal. Les poissons provenaient de la pêche sportive au lac Saint-Jean. Les résultats ont été comparés à des données similaires provenant d'études effectuées en 1972, 1988 et 1989. La consommation observée de la ouananiche a été estimée avec la méthode d'Eggers puis avec le modèle bioénergétique que nous avons développé pour la ouananiche à l'aide d'expériences en laboratoire et d'équations tirées de la littérature. Ceci nous a permis d'estimer la consommation de la ouananiche du lac Saint-Jean durant leurs quatre premières années de vie en lac.
Les résultats obtenus suggèrent que la ouananiche soit très sélective en ce qui concerne le choix de ses proies. Elle se nourrit principalement de jeunes éperlans arc-en-ciel de l'année. Le doré jaune serait, quant à lui, un prédateur opportuniste se nourrissant d'une grande variété de proies, quoiqu'il semble, au lac Saint-Jean, se nourrir d'une grande proportion d'insectes. La ouananiche ne semble donc pas être affectée négativement par la compétition du doré jaune. Les résultats obtenus démontrent que la consommation prédite par le modèle bioénergétique est de deux à sept fois plus élevée que celle estimée avec la méthode d'Eggers (1977). Cette surestimation de la consommation serait possiblement due à une estimation trop élevée de l'activité. Par contre, la consommation prédite par le modèle bioénergétique donne une bonne idée de l'impact de la prédation sur l'éperlan. En effet, les saumoneaux ingéreraient plus de 69% de la quantité d'éperlans consommés annuellement par l'ensemble des quatre classes d'âge de ouananiches à l'étude. C'est donc cette classe d'âge qui aurait l'impact le plus important sur le recrutement des jeunes éperlans au lac Saint-Jean.
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Régime alimentaire et principaux facteurs influençant l'alimentation des jeunes éperlans arc-en-ciel (Osmerus mordax) du lac Saint-JeanFortin, Anne-Lise January 2002 (has links) (PDF)
La pêche sportive à la ouananiche (Salmo salar) du lac Saint-Jean est une activité d'importance économique et culturelle majeure pour la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Or, on observe des fluctuations interannuelles d'abondance et de croissance très importantes de cette ressource. Ces fluctuations seraient expliquées par les variations dans l'abondance de sa principale proie, l'éperlan arc-en-ciel (Osmerus mordax). Toutefois, les connaissances sur les facteurs pouvant influencer le recrutement de l'éperlan du lac Saint-Jean sont encore incomplètes, particulièrement en ce qui concerne leur succès d'alimentation lors de leur première saison de croissance.
Pour cette étude, nous avions comme objectifs de décrire le régime alimentaire des jeunes éperlans arc-en-ciel du lac Saint-Jean, de déterminer s'ils font une sélection de leurs proies et d'étudier certains facteurs pouvant influencer leur succès d'alimentation, tels la température des eaux de surface, la date et la densité de proies dans le milieu. Ainsi, nous avons échantillonné 10 stations pélagiques et 15 stations riveraines au lac Saint-Jean, de mai à septembre en 1998 et 1999, afin de capturer des jeunes éperlans et leurs proies zooplanctoniques. L'identification et le dénombrement des organismes zooplanctoniques ont été effectués dans les tractus digestifs des éperlans et dans le lac. De plus, les éperlans arc-en-ciel ont été classés selon des critères morphologiques, en dix stades de développement, de A à J. Une larve du stade A ou B étant un éperlan de moins d'une semaine ayant un sac vitellin et un éperlan du stade I ou J, un pré juvénile âgé de deux et trois mois respectivement.
Selon nos résultats, les larves d'éperlan arc-en-ciel débutent leur alimentation exogène, de manière significative, au stade C, une fois que leur sac vitellin est presque complètement résorbé. Le pourcentage d'incidence d'alimentation des éperlans augmente en fonction des stades de développement, tout comme le nombre moyen de proies. Chez les pré juvéniles (stades I et J), plus de 98% des individus sont parasités par le cestode Proteocephalus. Nous avons observé pour les deux années de l'étude, soit 1998 et 1999, que les éperlans sélectionnent particulièrement quatre espèces d'organismes zooplanctoniques; le cladocère Bosmina longirostris, les nauplii de copépodes et les copépodes Diaptomus minutus et Cyclops scutifer. Durant les premières semaines de leur vie, la diète des larves d'éperlan (stades C, D et E) est composée à 75% de nauplii de copépodes et du copépode C. scutifer. Pour les stades F et G, ce sont les copépodes D. minutus et C. scutifer qui représentent plus de 87% de leur régime alimentaire, tandis que les deux principales proies des juvéniles sont le cladocère B. longirostris et le copépode D. minutus.
La sélection des proies varie en fonction de la taille des éperlans. Généralement, plus ces derniers grandissent, plus ils sélectionnent des proies de grande taille. De plus, pour des proies de taille équivalente, les éperlans favorisent certaines espèces zooplanctoniques.
Les larves capturées le jour, durant le premier mois de leur vie, montrent un succès d'alimentation constant, à l'exception de celles capturées à 16:00 h, où il y a une baisse du succès. Les juvéniles capturés la nuit ont un succès d'alimentation qui diminue en fonction de l'avancement de la nuit. Nous n'avons trouvé aucune relation entre le succès d'alimentation et la température des eaux de surface ainsi qu'avec les dates de capture. Nous avons déterminé que le succès d'alimentation est plus élevé aux stations pélagiques que riveraines pour les deux années. On constate en 1998 que les quatre principales proies sont plus abondantes aux stations pélagiques tandis que les jeunes éperlans sont plus abondants aux stations riveraines. Également, on observe qu'il y a plus d'éperlans en 1998 qu'en 1999, tandis qu'on constate l'inverse dans le nombre des proies préférées des éperlans. Les résultats démontrent que la densité minimale de proies requise dans le milieu doit être de 3 ind. L-1 pour les larves de stade C et de 2 ind. L-1 pour les larves de stade D, afin de garantir un succès d'alimentation positif à ces larves d'éperlan. Les éperlans des stades de développement C, D et E ont connu un meilleur succès d'alimentation en 1998, comparativement à 1999. Nos résultats suggèrent que l'alimentation des jeunes éperlans arc-en-ciel est un facteur important qui influence le recrutement de ce poisson fourrage au lac Saint-Jean.
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