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Embellir, bâtir, demeurer. Représentations de l’architecture et du geste architectural dans la littérature de la deuxième moitié du dix-huitième siècle en France (1748-1788) / To Embellish, to built, to inhabit : representations of architecture and architectural acts in mid to late eighteenth century french literature (1748-1788)

Moulin, Fabrice 11 December 2010 (has links)
A partir des années 1740, sous l’action de plusieurs phénomènes comme les découvertes archéologiques, les grands travaux de Louis XV ou encore la crise des Académies, le monde de l’architecture entre dans une période de profondes mutations. Les questions d’architecture, désormais au cœur des enjeux culturels, nourrissent aussi en profondeur l’imaginaire littéraire. Nous explorons les différentes formes et figures de cet imaginaire, avec le souci d’envisager le fait architectural dans toutes ses dimensions. Comme discipline, l’architecture connaît une crise sans précédent. Le savoir architectural quitte les cercles académiques pour se diffuser largement dans la presse. Celle-ci accueille des débats nourris sur les embellissements de la capitale dont s’inspire presque directement la littérature utopique. Mais l’architecture engage aussi une pratique, un geste de construction, dont la littérature exploite la valeur symbolique. Le motif du bâti joue ainsi un rôle essentiel dans la représentation imaginaire des nouveaux rapports de l’homme à la nature – pont, ruine ou cabane figurent tantôt une lutte de l’homme dans la nature, tantôt leur fusion harmonieuse – et à la société : le geste de construire son logement engage désormais les valeurs fondamentales de l’individu moderne. Enfin, comme espace – espace pratiqué, habité – l’architecture s’impose désormais comme une composante décisive de l’imaginaire romanesque. De Rousseau à Sade, les architectures intérieures du roman, qu’elles soient vertueuses ou libertines, ne se réduisent plus à de simples décors : elles sont indissociables des projets du personnage ou des fantasmes du lecteur. / Starting in the 1740's, influenced by various factors such as archaeological discoveries, the "grands travaux" of Louis XV, and the "Academies crisis", the world of architecture entered a period of deep transformation. Questions of architecture, then at the heart of cultural debate, also nourished the literary imagination. This work explores the forms and figures of this imagination, as it relates to architecture in all of its dimensions. As a field, architecture wasexperiencing an unprecedented crisis. Architectural knowledge was shifting from academia to the general press. The press hosted substantial debates on the embellishments of the capital, Paris, which inspired utopian literature. But there was also a practical dimension to architecture, the act of construction, and literature exploited the symbolic value of this. This element also played an essential role in the imaginary representation of the new relationships between man and nature - bridges, ruins,or huts represented man's struggle againstnature or their harmonious fusion - and man and society: building one's home brought out the core values of the modern individual. Finally, as a space, worked on and lived in, architecture asserted itself as a critical component of literary imagination. From Rousseau to Sade, the internal architectures of the novel, virtuous or libertine, became more than just simple decor - they were inseparable from the character's actions or the reader's fantasies.
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L'architecte André Portier et l'art rocaille à Bordeaux / Architect André Portier and the rocaille in Bordeaux

Leulier, Renée 08 September 2018 (has links)
Quand André Portier (1702-1770) arrive à Bordeaux en 1730, la ville est encore enserrée dans ses remparts. Ce jeune architecte, formé chez Jacques V Gabriel, a déjà travaillé sous ses ordres. Son maître le fait nommer inspecteur des travaux de la place Royale, une tâche qui l'occupe durant un quart de siècle, de 1730 à 1755. Lorsque Jacques V meurt en avril 1742, son fils, Ange-Jacques Gabriel (1698-1782), poursuit son oeuvre à Bordeaux mais s'en désintéresse progressivement. Tourny, nommé intendant de la Guyenne en 1743, se tourne de plus en plus souvent vers Portier qui devient son architecte. Carrefours spacieux bordés de façades ordonnancées, entrées de ville élégantes et commodes reliées par des cours facilitent la circulation et répondent aux préoccupations hygiénistes de l'intendant. Le long du fleuve, l'aménagement de la façade des quais est l'un des plus bels embellissements de l'intendant Tourny et de son architecte. Partout les remparts s'effacent mais la barrière d'octroi demeure. Le marquis de Tourny remarque et encourage le réel talent d'urbaniste d'André Portier en favorisant ses desseins. Grâce à ce dernier, Bordeaux se trouve doté d'une périphérie qui élargit notablement l'espace urbain. L'architecte trace le périmètre de la cité future, en englobant la ville et sa banlieue dans le même système de voirie. Très vite, André Portier est sollicité par une clientèle privée : se procurer les services de l'inspecteur de la place Royale est pour les plus fortunés la seule solution envisageable afin de bénéficier du confort de nouveaux appartements et de montrer ainsi leur rôle social et leur fortune. Portier demeure cependant fidèle à la rocaille de ses années de formation malgré l'évolution du goût. / When André Portier ( 1702-1770 ) arrive to Bordeaux in 1730, the city is stil! enclosed in its ramparts. This young architect trained at Jacques V Gabriel has already worked under his orders. Its master makes him inspector of the works of the Place Royale, a task which occupies him during a quarter of century, from 1730 to 1755. When Jacques V died in April 1742, his son, Ange-Jacques Gabriel (1698-1782), continued his work in Bordeaux but it gradually loses interest. Tourny, appointed intendant of Guyenne in 1743, is turning increasingly to Portier who becomes his architect. Crossroads spacious lined facades scheduled, city entrances connected by elegant and convenient courses facilitate the circulation and respond to the concerns of the intendant hygienists. Along the river, the construction of the facade of the docks is one of the finest embellishments intendant Tourny and his architect. Everywhere the walls diseppear but the barrier remains award. The Marquis de Tourny notes and encourages real talent planner André Portier promoting his designs. With the latter, Bordeaux is equipped with a periphery that extends significantly the urban space. The architect traces the perimeter of the future city, encompassing the city and its suburbs in the same road system. Soon, André Portier is sought by private customers: get services inspector Place Royale is for the wealthy only solution to enjoy the comfort of new apartments and thus show their social role and their fortune. Portier has remained faithful to the rocaille of his formative years despite changing tastes.

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