Cette thèse analyse le processus de construction des parcours professionnels des jeunes à un moment clé : celui de la fin de la formation secondaire ou professionnelle. Nous cherchons à comprendre la manière dont les parcours professionnels des jeunes résidents à la Région Nord du Grand Buenos Aires en Argentine se construisent dans un contexte de transformations historiques profondes. Ces transformations se manifestent par un monde productif plus flexible, instable et précaire pour les nouvelles générations, par l’affaiblissement des principales institutions de la socialisation comme la famille et l’école et par des mutations des temporalités sociales et individuelles. L’objectif est atteint par la mise en place d’une recherche qualitative et longitudinale qui suit pendant deux ans les parcours professionnels d’un panel de jeunes hommes et femmes qui sortent au même moment, en 2006, des formations différenciées (secondaire et professionnelle dans des institutions du secteur public et privé). Nous abordons dans un premier temps la place des rapports à la vie professionnelle dans les parcours. Nous insistons ensuite sur la recherche des explications complémentaires qui dépassent la sphère professionnelle : les temporalités des jeunes apparaissent ainsi comme un autre facteur pertinent. Variables d’origine, pratiques, rapports symboliques et temporalités jouent un rôle différent selon la manière dont ils sont articulés entre eux. Nous soutenons enfin que c’est la manière dont les facteurs s’imbriquent entre eux (abordée ici sous la dénomination de « séquences professionnelles ») une clé de lecture fondamentale pour analyser la part de hétérogénéité, singularité et inégalité dans l’actuelle construction des parcours professionnels des jeunes. / This dissertation sets out to analyze the construction process of employment careers among youth who have finished high school. We seek to understand how youth in the northern suburbs of Buenos Aires, Argentina build their employment careers in a context of deep transformations. This transformations are characterized by a more flexible, unstable and precarious production and employment model, the weakening of important socializing institutions — the family and the school — as well as the emergence of new forms of social and individual usage of time. How are these careers influenced by the context they are inscribed in? What new theoretical elements can this case contribute to classical analyses of employment careers? The data was drawn from a two-year qualitative longitudinal study that followed 84 young women and men who graduated from differents types of educations of high school in 2006. For instance, an analysis of “work dispositions” among the panel revealed the weight of certain symbolic factors and their relations to labor practices. Furthermore, other factors such as “youth temporalities” highlight the importance of considering elements that are found beyond the sphere of employment. Finally, it is the way that these factors are intertwined that is most interesting, since it offers us the possibility of establishing causality. The concept of “employment sequence” allows us to follow the way these factors become enmeshed. We are then able to identify heterogeneity, singularity and inequality in the processes of differentiation of employment careers among youth.