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Interroger l’idéologie du studio Disney par la (re)composition musicale : une approche alternative de l’analyse filmique : La Petite Sirène (1989), La Belle et la Bête (1991) et Aladdin (1992)

Naëck, Krishvy 03 1900 (has links)
Pour respecter les droits d’auteur, la version électronique de cette thèse a été dépouillée de certains documents visuels et audio‐visuels. La version intégrale de la thèse a été déposée à la Division de la gestion des documents et des archives. / Notre travail concernant Disney s’inscrit dans le champ de la musique de film, et même si le studio a fait l’objet de nombreuses recherches tant sur des questions esthétiques que culturelles, il reste intéressant à étudier, car il peut ainsi devenir l’objet de recherche, non sur l’originalité d’un corpus, mais sur un déplacement de la méthode, nous permettant d’interroger l’idéologie à l’œuvre. Notre thèse concentre son attention sur La Petite Sirène (1989), La Belle et la Bête (1991) et Aladdin (1992) où il nous semble que, en recourant à la recomposition de la musique de certaines séquences des films, nous puissions faire jouer à la part de virtualité du texte filmique un rôle dans cette entreprise critique : retrouver la voix des héroïnes Ariel, Belle et Jasmine. Nous pensons que les lectures préexistantes ont fait le choix de prioriser le récit et que le déplacement proposé par Stanley Cavell dans sa lecture de King Lear, prêtant la cohérence au personnage, nous invite, sur le même modèle, à faire une lecture similaire concernant les films de Disney. Si un geste de recomposition musicale peut nous aider à penser ce rapport au personnage, c’est parce que nous pensons que la musique peut faire entendre la virtualité d’un film (et plus précisément de ses personnages), et devenir par cela un geste d’analyse critique de son idéologie, et ici particulièrement des rapports de pouvoir. Recomposer certaines séquences importantes du film, c’est le rééclairer en reprenant les matériaux musicaux mêmes du compositeur du film (Alan Menken), pour en redistribuer les emphases — notion à laquelle nous ne donnons pas qu’une valeur musicale, mais une valeur philosophique, reprenant à Stanley Cavell cette idée qu’une différence d’accent peut faire toute la différence du monde. La recomposition musicale met en acte les allers-retours indispensables à la compréhension des séquences que nous travaillerons : elle redonne corps aux espaces de résonance du film et compose les affleurements d’une promesse initiale proposée par le film vis-à-vis de son héroïne. Elle aide à réfléchir au film et à ses interactions tout en faisant monter à la surface ladite promesse dont le film cherchait à bloquer l’actualisation. Ces allers-retours nous permettent de retrouver l’importance des numéros musicaux à l’intérieur des films dans lesquelles s’expriment les héroïnes. En prolongeant notre analyse par le prisme de l’intermédialité, nous réfléchissons à la porosité avec la scène de Broadway (ou plus précisément ici avec le off-Broadway) qui permettent des doubles lectures issues des numéros musicaux. L’ensemble de la musique, dans son lien au complexe audio-visuel, nous permet ainsi de réfléchir aux rapports de pouvoir inscrits dans le film. / From aesthetics to cultural studies, Disney has been the subject of many studies. Thanks to this prolific research, it is possible de study it by another methodological angle to understand the ideology of and within the movies. Within the academic field of film music, our thesis will draw its attention on The Little Mermaid (1989), Beauty and the Beast (1991) and Aladdin (1992). It seems that, thanks to an alternative version of the original score that we would compose, we may bring the potentiality inscribed in the movie to be a part of our critical study: find the heroines’ voice Ariel, Belle and Jasmine. We think that the previous studies of these films made the choice of prioritising a narrative analysis where ours is to take into account of the character’s consistency, as does Stanley Cavell in his reading of King Lear. The main idea is to see this new composition as an alternative version the composer could have come up with, and to measure how we can go from the recomposition to the original sequence and end up with another angle for the analysis of the movie. We think that this method will enable us to take account of the character’s consistency for the music can be a way to hear the potentiality of a movie (and specifically here, the characters), so it will be an opportunity to discuss Disney ideology. The musical recomposition of specifics sequences will help us to point out that the film makes a choice thanks to musical emphasis — notion that is not only musical but also philosophic, as Stanley Cavell points out that a difference of emphasis is able to make all the difference in the world. The musical recomposition enact the back and forth inside the different moments of the movie to help us understand what is at stake: it enlightens the resonances between the sequences and compose the surfacing promise initially build-up by the movie towards the heroine. It also helps us thinking about the movie’s interactions while getting to the surface the aforementioned promise the movie was trying to stop from actualising. Going back and forth into the movie thanks to the musical recomposition brings to light the importance of the musical numbers where the heroines have a space and moment to express themselves. By extending our analysis through the prism of intermediality, we consider the porosity of theses musical numbers with the Broadway stage (and more accurately the off-Broadway) whose enable us to do dual readings of the movie. All the music in its connexion to the rest of the audio-visual complex enable us to think about the power relations which occurs in the movie.

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