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Saint-Denis. L'espace et la mémoire du XIIème au début du XVIème siècle / Saint-Denis. Space and Memory from the 12th to the early 16th century

Berné, Damien 20 February 2016 (has links)
L'activité liturgique et commémorative dont l'abbatiale de Saint-Denis est le cadre a des effets sur sa configuration spatiale bien après l'achèvement de sa construction en 1281. L'adjonction de chapelles latérales au flanc nord de la nef, en 1320-1324, ou les créations et transferts d'autels recensés à la fin du Moyen Âge mettent en évidence le phénomène de pression liturgique qui s'exerce sur l'édifice en marge de ses fonctions principales, c'est-à-dire le culte de saint Denis et l'entretien de la mémoire royale. L’étude des chapellenies et services anniversaires fondés à ses autels entre 1108 et le début du XVIe siècle éclaire le réseau mémoriel qui se forme autour de l'abbaye au cours de cette période, mais aussi l'évolution de la politique des moines vis-à-vis des laïcs. À partir du deuxième quart du XIVe siècle, l'abbé et le chapitre cherchent à canaliser le flux dévotionnel des fondations, y compris royales, tandis que les prêtres de la collégiale Saint-Paul voisine et des paroisses de l'exemption dionysienne sont progressivement associés à leur desserte, formant avec les moines une même communauté. La lecture de la répartition des tâches au sein de l’abbatiale et de ses dépendances, qui vise à reconstituer une géographie de la mémoire à Saint-Denis, révèle l'existence d'espaces réservés et un contrôle strict de la destination des autels, notamment de ceux du chevet. Ainsi, la plupart des officiers claustraux de l'abbaye sont associés spécifiquement à l'un des autels à reliques des chapelles rayonnantes depuis, semble-t-il, l'abbatiat de Suger. Cette exclusivité d'usage ne semble pas repérable dans d'autres établissements comparables, apportant un nouvel exemple de l'unicité dionysienne. / The commemorative and liturgical functions of Saint-Denis influenced the abbey’s spatial configuration for centuries after construction of the core of the church ended in 1281. The addition of lateral chapels on the north side of the nave in 1320-1324, like the creation and movement of altars during the next two hundred years, resulted from the expansion of the abbey’s liturgical engagement beyond its primary responsibilities for the cult of Saint Denis and the commemoration of the kings of France. This study of the chaplaincies and anniversary services established between 1108 and the early sixteenth century casts light on the memory network that develops around the abbey during this period, but also the evolution of the abbey’s policies toward the laymen. From the second quarter of the 14th century onwards, the abbots and chapter try to control the foundations flow (including royal ones). Furthermore, the priests of the collegiate church of Saint-Paul located near the abbey as well as parishes enjoying Dyonisian immunity were gradually associated with services at the abbey’s chapels and thereby incorporated into the Dyonisian community. Focused on the services performed within the abbey church and the establishments immediately dependent on it, this study aims to reconstitute a geography of memory at Saint-Denis. It reveals that the services performed at the different altars were strictly controlled, particularly in the restricted area of the chevet. Therefore, apparently from the time of Abbot Suger, each claustral official of the abbey was generally associated with a specific altar in the radiating chapels. This exclusivity thus distinguished Saint-Denis from other similar establishments, providing yet another example of the uniqueness of the royal abbey.
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La collégiale de Saint-Julien de Brioude (Haute-Loire) : Recherches sur les liens entre l’architecture ecclésiale, son agencement iconographique, et la liturgie d’une communauté canoniale au Moyen Âge / The collegiate church Saint-Julien at Brioude (Haute-Loire) : Researches on links between church architecture, its iconographic layout and the liturgy of a canonical community in the Middle Ages

Vivier, Fabien 05 February 2014 (has links)
Cette thèse se constitue de deux analyses statistiques qui sont mises au service de l’étude de l’identité culturelle de Saint-Julien de Brioude. Riche d’un luxuriant passé, la compagnie de Brioude entretenait un réseau de relations complexes. Les arts et la liturgie ont constitué notre support pour l’étude identitaire du chapitre. L’étude du bréviaire brivadois nous a permis de montrer l’originalité de la liturgie brivadoise. Cette liturgie n’était pas aussi clermontoise qu’on le présumait jusqu’à présent. Née d’un métissage mêlant la tradition liturgique aquitaine et vellave, la liturgie de Brioude avait été dotée de pièces de chants et d’oraisons propres. La mise en scène spatiale des reliques participait à la typicité de la collégiale que les pèlerins visitaient. À côté du tombeau de Julien, d’autres corps de saints et des reliques faisaient l’objet de dévotions. Le programme sculpté de la collégiale avait été pensé en deux temps. Souvent fidèlement liés aux sujets iconographiques utilisés dans le diocèse de Clermont, les chapiteaux de Brioude avaient été agencés en fonction des zones divisant l’espace ecclésial. Ces zones gigognes se voisinaient en faisant concurrencer l’agencement des reliques, du mobilier et des images. Le chevet faisait dialoguer l’iconographie du Saint-Sépulcre et des croisades avec le tombeau-reliquaire de Julien et les autels secondaires. Les sculptures étaient utilisées comme de véritables signalétiques s’animant autour du drame liturgique. Les images participaient à la constitution d’un espace mémoriel participant à la mémorisation liturgique de l’histoire.Cette étude offre des perspectives dépassant le cadre de la monographie. Liturgie et arts peuvent fournir des éléments de compréhension concrets à propos des échanges culturels et des aménagements de l’espace ecclésial. L’origine familiale des chanoines avait déterminée cette zone (le Brivadois) située à la confluence de l’Aquitaine auvergnate et du Velay (zone tampon avec l’Empire). Le chapitre de Brioude placé au milieu des deux, sans être central, en avait tiré les bénéfices culturels et un rayonnement propre. Le chapitre de Brioude avait ainsi pu façonner sa collégiale afin de célébrer la compagnie canoniale elle-même et le saint dont elle détenait les reliques. Attirer à elle les foules permettait à la compagnie aussi bien de faire perdurer la mémoire du saint patron que de leur procurer les ressources essentielles à leur fonctionnement. La collégiale était réalisée comme un marqueur du paysage déterminant une identité architecturale attractive. / This thesis is made up of two statistical analyses which are at the service of the study of Saint-Julien de Brioude’s cultural identity. Having had a lush history, the Brioude Company kept a complex web of relationships. Both, art and liturgy, were the frame for the identity study of this chapter. The study of the Brivadois breviary proved how unique the Brivadois liturgy was. Unlike what was thought at first, such liturgy was not as close as to that of Clermont-Ferrand. Born from the blending of liturgical tradition from Aquitaine and Velay, the Brivadois liturgy was endowed with singing pieces and specific orations. The spatial staging of the relics partook of the collegiate’s specificity the pilgrims visited. Next to Julien’s gravestone, other Saints’ bodies and relics were subjected to devotions.The collegiate’s sculpted program was designed in two times. As they were often faithfully linked with the iconographic subjects used in Clermont’s diocese, Brioude’s capitals were put together in accordance with the areas dividing the ecclesial space. These nested areas were next to one another and highlighted the differences between the relics, the furniture and the images. The chevet intertwined Saint-Sépulcre’s iconography, along with its Crusades, with Julien’s reliquary gravestone and the secondary altars. The sculptures were used as genuine signage livened up around the liturgical tragedy. The images took part in the setting up of history’s liturgical memorial space.This study gives new perspectives which go beyond the monographic frame. Liturgy and arts can provide us with tangible understanding elements regarding the cultural exchanges and the layout of the ecclesial space. The canon’s familial origin determined this area (the Brivadois) located at the confluence of Auvergne’s Aquitaine and the Velay (buffer zone with the Empire). From the Brioude chapter located between these two, without being central, it extracted the cultural benefits as well as a very own standing. The Brioude chapter thus managed to shape its collegiate so as to celebrate the canonical company itself and the Saint whom she possessed the relics from. Attracting the crowd enabled the company to carry own the patron Saint’s memory and to provide themselves with the essential resources to make it operate. The collegiate was undertaken as a landscape’s landmark determining an attractive architectural identity.

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