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Réseaux de villes et recompositions interterritoriales dans l'espace baltique / City-networks and spatial rescaling in the Baltic Sea areaEscach, Nicolas 14 November 2014 (has links)
L'espace baltique est souvent cité comme l’archétype d’un espace transnational construit par des réseaux. Depuis la chute du Rideau de fer, les acteurs locaux et européens ont régulièrement convoqué le passé fantasmé de la Hanse médiévale, une association de marchands créée au XIIe siècle, afin d’établir une prétendue unité de la région. Davantage que la volonté de rapprocher des territoires avant tout concurrents, l'existence d'une multitude de forums baltiques traduit surtout la difficile adaptation des acteurs locaux à de nouvelles dynamiques relevant de la mondialisation économique et de l'européanisation politique. Depuis les années 1980, marquées par une recomposition du rôle des États, les autorités municipales ont la possibilité de mener une politique internationale plus autonome et de porter leurs actions à des niveaux inédits. Encore faut-il que les municipalités concernées disposent d'une masse critique suffisante et d'une localisation avantageuse. Les réseaux de villes forment un espace intermédiaire permettant aux territoires périphériques de l'espace baltique de développer des stratégies dans et avec les niveaux géographiques. Il n'existe pas un seul modèle de recomposition interterritoriale mais une multitude de stratégies et de parcours, dont l'espace baltique, traversé de nombreuses discontinuités, peut témoigner. Au-delà d'une géopolitique classique centrée sur les relations interétatiques, l'étude des municipalités riveraines invite à considérer la diversité des modèles d'inscription dans des dynamiques mondiales et européennes qui ne constituent pas des processus linéaires et monolithiques. / The Baltic Sea area is often quoted as the archetype of a transnational space achieved through networks. Since the fall of the Iron Curtain, local and European stakeholders have frequently relied on the fantasized history of the Hanseatic League, a mediaeval association of merchants created in the 12th century, in order to foster the idea of a unified region. Rather than a desire to bring together territories that are essentially rivals, the existence of numerous Baltic forums suggests the difficulty local stakeholders have in adapting to the new dynamics of economic globalization and political Europeanization. Since the 1980s, a period that was characterized by a change in the role of States, city authorities have been able to launch more autonomous international policies and extend the scope of their actions to unprecedented levels, the condition being that the cities in question have a sufficient critical mass and enjoy an attractive location. City networks make up an intermediary space allowing the territories bordering the Baltic Sea to develop strategies within and together with various geographical levels. With its many disparities, the Baltic Sea area exemplifies not one single model of rescaling, but a vast number of inter-territorial strategies and approaches. Beyond classical geopolitics based on inter-state relations, the study of the cities bordering the Baltic Sea leads to the idea that there is a great variety of ways in which they participate in both global and European dynamics that are not linear or monolithic processes.
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La marocanité associative en France. Militantisme et territorialité d'une appartenance exprimée à distance.Dumont, Antoine 21 November 2007 (has links) (PDF)
Bien avant la loi de 1981, l'émigration marocaine vers la France a donné naissance à plusieurs associations, qui constituaient alors une extension spatiale du champ politique marocain. Si leurs activités se sont ensuite diversifiées, en s'adaptant aux flux migratoires et à la société française, leur orientation vers l'Etat et l'espace d'origine a persisté, de même que le sentiment d'appartenance marocaine (la marocanité) éprouvé par leurs membres. En 2007, plus de 300 associations en France peuvent ainsi être qualifiées de « marocaines ». L'hypothèse de ce travail est qu'au fil des années, des lieux et des espaces investis par ces mobilisations, les significations que les migrants associés accordent à leur marocanité se sont fortement structurées. Cette structuration, que j'appelle la marocanité associative, est analysée à l'aide d'entretiens individuels, d'observations des actions d'une trentaine d'associations et de la consultation d'archives privées, sur un terrain regroupant dix villes de la région parisienne (dont Paris) et des Pays-de-la-Loire (dont Nantes). L'exploitation de ces données permet de caractériser la marocanité associative en France par une intense circulation associative, des formes de patriotisme à distance, un militantisme de type post-colonial et une territorialité particulière. Ces nouveaux concepts permettent de dépasser de faux antagonismes, entre l'intégration et le « communautarisme » ou entre le territoire national et l'espace transnational, et de comprendre pourquoi et comment un sentiment d'appartenance peut subsister malgré la distance.
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