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L'Influence du théâtre Nô sur la synthèse des arts de Paul Claudel / Influence of the Noh theatre on Paul Claudel’s ‘‘synthesis of arts’’Nishino, Ayako 14 January 2011 (has links)
Pendant son séjour diplomatique au Japon de 1921 à 1927, Paul Claudel a rencontré le nô, une forme du théâtre traditionnel. Le dramaturge catholique, issu de la sphère symboliste, découvre dans le nô ce qu’il imaginait pour une nouvelle forme de la « synthèse des arts », c’est-à-dire l’union parfaite entre la Poésie, la Musique et la Danse, imprégnée de spiritualité. A l’aide d’une approche à la fois génétique, historique et comparatiste, notre thèse s’attache à étudier comment il interprète le nô et comment il s’en inspire dans sa propre création. Nous analysons d’abord la manière originale dont il comprend le nô, en adaptant une double perspective, histoire de la réception du nô en Occident depuis XVIe siècle et esthétique dramatique de l’auteur. Son originalité peut être dégagée par la comparaison avec la conception japonaise du nô authentique et par la confrontation avec la vision de ses prédécesseurs occidentaux ; contrairement à ces derniers, il passe sous silence le kyôgen, farce qui accompagne le nô ; son attitude vis-à-vis du bouddhisme est ambiguë ; son essai sur le nô a de grandes qualités littéraires. Ensuite, nous étudions le processus de l’assimilation de la philosophie orientale dans son univers, à la lumière d’un adage de Zeami, fondateur du nô, cité dans le Journal de Claudel. Enfin, nous démontrons qu’il utilise des apports du nô, d’une part dans ses pièces écrites au Japon, telle La Femme et son ombre (1922), et d’autre part, dans son « oratorio dramatique », genre inauguré en 1927 : le nô est sublimé dans son univers chrétien. Claudel cosmopolite, comprend le nô, puis le métamorphose en fonction de ses propres convictions esthétiques et spirituelles. / France's Ambassador to Japan from 1921 to 1927, Paul Claudel discovered there the Noh theatre which stems from a medieval performing tradition. The Catholic dramatist and symbolist poet found in the Noh what he had imagined as a new form of “synthesis of arts’’, which was for him a perfect union of Poetry, Music and Dance, open to spirituality. Our method is genetic, historic and comparative in studying his understanding of the Noh, which is a source of inspiration for him. We have adopted a double perspective: first of all we study the history of the reception of the Noh in the Western world from the 16th century onward, and combine this type of investigation with literary considerations about the dramatist's aesthetics. The originality of our poet’s vision appears in comparison with the authentic Japanese conception of the Noh plays and the interpretation of his Western predecessors. For unlike these European specialists, his silence about the Kyôgen, a comic sketch played in a Noh performance, is surprising; his attitude to Buddhism is ambiguous; his essay about the Noh has a specific literary quality. The adage of Zeami, founder of the Noh, quoted in the Claudel's Journal, throws light on the process of assimilation by his Catholic vision of oriental philosophy. Finally, we show the impact of the Noh on his plays written in Japan, like La Femme et son ombre (1922), and on his “dramatic oratorio,” a genre inaugurated in 1927. The Noh is sublimated in his Christian world. Claudel, a cosmopolitan author who aims at universality, after having penetrated the world of the Noh, integrates it in his creative practice, according to his own aesthetic and spiritual conviction.
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