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La factivité du monument de la Shoah : étude sémiotique d'un dispositif de la mémoire culturelle / The "factitivité" of the Monument of the Shoah : Semiotics study of a device of cultural memoryOkala, Françoise 04 July 2017 (has links)
Cette recherche s’attache à rendre compte de la factitivité du monument de la Shoah, à savoir sa capacité à « faire-faire », en l’occurrence, stimuler la mémoire de l’observateur. Les applications du concept de factitivité relèvent en premier ressort du cadre des relations humaines – intersubjectivité – pour s’étendre à la relation sujet/objet avec la « sémiotique des objets ». Ce champ de recherche de la sémiotique s’est réapproprié le concept de factitivité en vue de démontrer qu’en dépit de leur dimension inanimée les objets du quotidien sont dotés d’une intentionnalité consistant à manipuler – orienter – le comportement des utilisateurs. En transmettant à ces derniers un « savoir » – compétence épistémique – les objets usuels se destinent à structurer la séquence pragmatique inhérente à la pratique de l’objet. Cette thèse s’efforce d’élargir la conception classique de la factitivité dont l’application dans le champ du mémoriel interfère avec un nouveau type de compétence. Si le monument parvient à manipuler la mémoire de l’observateur, ce n’est plus seulement en transférant au sujet une compétence épistémique. Cette dernière est appelée à coexister avec la compétence esthésique constitutive d’un « éprouver ». Nous chercherons alors à éclairer les stratégies énonciatives se destinant à transformer l’observateur du monument en sujet pathémisé. Comment exprimer le passé dysphorique de la Shoah à travers les productions de la sculpture commémorative, sous-catégorie de la sculpture que nous avons scindée en trois classes-types : installation, sculpture et sculpture-lieu. En interrogeant la factitivité du monument, il ne s’agit pas seulement de sonder le langage plastique de l’objet mémoriel, mais d’investiguer différents types de langages œuvrant dans un dispositif mémoriel qui subsume une sculpture commémorative, un lieu géographique et la plupart du temps, un énoncé linguistique couplé à un objet-support. Enfin, en dehors des stratégies énonciatives centrées sur la dimension métaphorique, iconique ou symbolique de la transmission, nous verrons que la capacité des dispositifs mémoriels à émouvoir le public repose aussi sur une caractéristique fondamentale du lieu, son indicialité. / This research seeks to account for the factitivité of the Shoah monument, its ability to « faire-faire », or more precisely, to stimulate the memory of its observer. The concept of factitivité has been applied first in the frame of human relations, but the operative character of the concept has been extended to the « semiotics of objects ». This new field of research adpats the concept in order to demonstrate that, despite their inanimate character, common objects are also endowed with the intention of manipulating - directing - the behavior of their users. By transmitting to users a knowledge - epistemic competence - the usual objects are able to structure the pragmatic sequence - gesture, motricity skills - presiding over the practice of the object. This thesis, again, aims to broaden the theoretical frame of the factitivité, whose effectiveness requires now the introduction of a new type of competence. If the monument succeeds in manipulating the memory of its observer, it is no longer only by transferring an epistemic competence to the observer. The epistemic competence now coexists with the compétence esthésique wich means emotional feelings. This thesis seeks also to enlighten the enunciative strategies whose purpose is to transform the observer of the monument into a pathemic subject. How to express the past through the objects of a commemorative sculpture ? This sub-category of the sculpture is being divided into three classes : installation, sculpture and sculpture-lieu. Thus, questioning the factitivité of the monument becomes not only to be a question of probing the plastic language of an object, but also of investigating the different languages at work in a memorial device combining a commemorative sculpture, a locus and, most of the time, a linguistic message adherted to a support-object. Finally, apart from the enunciative strategies revealing a metaphorical, iconic or symbolic dimension of the transmission, the ability of the memorial device to affect us also relies on a fundamental characteristic of the locus, its indexicality dimension.
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Agentivité, modalités de contrôle et subjectivité / Agentivity, modalities of control and subjectivityVeecock, Candace 31 May 2012 (has links)
En français, la construction se faire + infinitif montre une agentivité non prototypique (questionnement sur l’interprétation du rôle participatif qu’il convient d’attribuer au sujet animé : « Paul s’est fait donner un livre par Marie » suppose un contrôle de Marie sur le don et un contrôle partiel de Paul sur le déclenchement du don). Dans certaines tournures, ce contrôle sera diminué voire annulé (« Paul s’est fait voler sa voiture »). On étudiera aussi des périphrases verbales (se laisser+infinitif, se voir+infinitif, faire+infinitif) et des opérateurs causatifs en anglais (get, have). Get et se faire ont beaucoup en commun, y compris le fait que leur spécialisation dans le « désagréable » en tant que « passifs » s’avèrent être un développement récent. L’attribution de l’agentivité est une opération énonciative très importante. Notre conception du temps fait que nous assignons une causation à des événements. L’agentivité se distingue de la causalité par le fait qu’un animé (et particulièrement un humain) est identifié comme la cause ultime d’un événement. L’animé se voit alors attribuer formellement une intention, un contrôle et une télicité pour ses différentes actions. Il y a certes régulièrement un décalage cognitif par rapport à une agentivité prototypique. L’agentivité linguistique est de ce fait un concept complexe permettant des transferts de responsabilité entre agents effectifs ou potentiels à des degrés divers (cas de dédoublement de l’agentivité, cas de l’agentivité déléguée, etc.). L’agentivité se rapporte alors à l'inscription et à l’encodage linguistique de certaines opérations cognitives et énonciatives à la disposition d'un sujet énonciateur. Notre analyse utilise certains concepts de la théorie des opérations énonciatives de Culioli. L’apport d’un « principe informatif » (les développements récents de la théorie de l’« information packaging » de Vallduví ou de la « structure informationnelle » de Lambrecht) permet de détecter dans des constructions comme se faire+infinitif un rôle pragmatico-énonciatif en contraste avec la construction passive canonique en être. L’emploi de ces constructions reflète la gestion subjective et intersubjective de l’information, le processus d’enrichissement des connaissances du co-énonciateur par des informations relevant d’un positionnement ou de la prise en charge de l’énonciateur par rapport à son énoncé. / The attribution of agentivity is an important enunciative operation. Our conception of time leads us to assign causes to actions and events. Linguistic “agency” or agentivity can be distinguished from linguistic causality (or causativity) by the fact that an animate entity (generally human) can be identified as the ultimate cause of an action or event. Animate entities are formally accorded intention, control and telicity over their own actions. However there are regular cognitive shifts from prototypical agency. Agentivity is a complex concept often allowing differing degrees of agency and the transfer of agency between actual or potential agents (the doubling of agents, delegated agency, etc.). Agentivity refers to the ascription and linguistic encoding of cognitive and enonciative operations which are at the disposal of an utterer / enunciator. Constructions which show nonprototypical agentivity are thus of particular interest. French constructions such as se faire + infinitif, se laisser + infinitif, se voir + infinitif, faire + infinitif as well as English constructions with get and have are revealing. Here there is a question as to the interpretation of the participative role of the animate subject. In certain cases control can be attenuated or even cancelled. In fact, se faire and get constructions have much in common, including their recent specialization as passives which describe unpleasant circumstances. This work uses concepts from Culioli’s Theory of Enunciative Operations. The contribution of an informative principle (recent developments in linguistic theories of information such as Vallduví’s “information packaging” and Lambrecht’s “informational structure”) makes it possible to detect in constructions similar to se faire + infinitif, a pragmatico-enunciative role which can be distinguished from canonical passives. The use of these constructions reflects the subjective and intersubjective management of information and the process of enriching the knowledge of one’s interlocutor with information indicating stance and positioning.
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Agentivité, modalités de contrôle et subjectivitéVeecock, Candace luena 31 May 2012 (has links) (PDF)
En français, la construction se faire + infinitif montre une agentivité non prototypique (questionnement sur l'interprétation du rôle participatif qu'il convient d'attribuer au sujet animé : " Paul s'est fait donner un livre par Marie " suppose un contrôle de Marie sur le don et un contrôle partiel de Paul sur le déclenchement du don). Dans certaines tournures, ce contrôle sera diminué voire annulé (" Paul s'est fait voler sa voiture "). On étudiera aussi des périphrases verbales (se laisser+infinitif, se voir+infinitif, faire+infinitif) et des opérateurs causatifs en anglais (get, have). Get et se faire ont beaucoup en commun, y compris le fait que leur spécialisation dans le " désagréable " en tant que " passifs " s'avèrent être un développement récent. L'attribution de l'agentivité est une opération énonciative très importante. Notre conception du temps fait que nous assignons une causation à des événements. L'agentivité se distingue de la causalité par le fait qu'un animé (et particulièrement un humain) est identifié comme la cause ultime d'un événement. L'animé se voit alors attribuer formellement une intention, un contrôle et une télicité pour ses différentes actions. Il y a certes régulièrement un décalage cognitif par rapport à une agentivité prototypique. L'agentivité linguistique est de ce fait un concept complexe permettant des transferts de responsabilité entre agents effectifs ou potentiels à des degrés divers (cas de dédoublement de l'agentivité, cas de l'agentivité déléguée, etc.). L'agentivité se rapporte alors à l'inscription et à l'encodage linguistique de certaines opérations cognitives et énonciatives à la disposition d'un sujet énonciateur. Notre analyse utilise certains concepts de la théorie des opérations énonciatives de Culioli. L'apport d'un " principe informatif " (les développements récents de la théorie de l'" information packaging " de Vallduví ou de la " structure informationnelle " de Lambrecht) permet de détecter dans des constructions comme se faire+infinitif un rôle pragmatico-énonciatif en contraste avec la construction passive canonique en être. L'emploi de ces constructions reflète la gestion subjective et intersubjective de l'information, le processus d'enrichissement des connaissances du co-énonciateur par des informations relevant d'un positionnement ou de la prise en charge de l'énonciateur par rapport à son énoncé.
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