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Raconter une crise : La mémoire et la vie familiale dans les œuvres de Natalia Ginzburg et de Marguerite Duras / Crisis : Memory and family life in the works of Natalia Ginzburg and Marguerite DurasPettinotto, Jean-Philippe 15 May 2013 (has links)
Le thème des relations familiales est récurrent dans les œuvres de Natalia Ginzburg et de Marguerite Duras car il leur offre un cadre leur permettant d’interroger deux éléments de la construction narrative : la structure de l’œuvre et la syntaxe narrative.Cependant la singularité de leurs œuvres littéraires réside moins dans la reconstitution de vies familiales, que dans « l’image parlante » qu’elles en donnent. En effet, les deux romancières interrogent la réalité familiale comme lieu de remise en cause du langage. À travers les incompréhensions et les maux de la vie familiale, elles dénoncent en fait un phénomène qui dépasse le cadre restreint de la famille : l’inauthenticité du langage quotidien. Premièrement, il s’agit, dans cette étude, d’observer en quoi Natalia Ginzburg et Marguerite Duras refusent l’ordre narratif traditionnel lorsqu’il leur faut représenter le chaos de la vie familiale. Deuxièmement, nous montrons comment elles opérèrent une reconstitution du monde passant, d’un côté, par la création de liens de causes à effets entre les événements, et de l’autre, par l’entrée en crise du langage. Troisièmement, nous observons pour finir comment la recherche de l’unité familiale conduit les deux auteures à subvertir les normes du langage littéraire pour retrouver, dépasser et même abolir, le temps passé perdu. En somme, ce travail de recherche, effectué dans la cadre d’une cotutelle de thèse entre l’Université Lumière Lyon2 et l’Università degli studi di Torino a pour ambition salutaire de faire connaître un peu plus qu’elles ne le sont déjà, les œuvres de Natalia Ginzburg en France et celles de Marguerite Duras en Italie. / The theme of family relationships is recurrent in the works of Natalia Ginzburg and Marguerite Duras because it offers them a framework to question at least two elements of narrative construction: the structure of the work and the narrative syntax.However, the peculiarity of their literary works lies less in the description of family lives than in "the talking image" that they provide of these lives. Indeed, the two novelists look at the family as a means to question language. Through the misunderstandings and pains of family life, they emphasize in fact a phenomenon that goes beyond the narrow limits of the family: the falsity of everyday language.Firstly, in this study, we observe how Natalia Ginzburg and Marguerite Duras refuse the traditional narrative order when they need to represent the chaos of family life. Secondly, we show how they perform a reconstruction of the world proceeding through the creation of cause-effect links between the events, and through the breakdown of language. Thirdly, we see how the search for family unity led both authors to subvert the norms of literary language to rediscover, go beyond and even destroy the lost past.This research work was carried out in the framework of a joint PhD program of the University Lumière Lyon 2 and the Università degli studi di Torino ; in addition to the academic interest that it might generate, this thesis aims at making Natalia Ginzburg's works a little better known in France and those of Marguerite Duras a little better known in Italy.
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