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Être préhistorien et catholique en France (1859-1962) / The experience of being prehistorian and catholic in France (1859-1962)Defrance-Jublot, Fanny 15 January 2016 (has links)
L’un des plus célèbres préhistoriens français du XXe siècle, professeur au Collège de France, était aussi un prêtre. A l’instar de l’abbé Henri Breuil, un certain nombre de préhistoriens ont revendiqué deux parts de leur identité : celle qui relevait de leur appartenance à une communauté scientifique et celle qui procédait de leur engagement pour le catholicisme. La conjonction ''et'' de l'intitulé rend compte d'une somme variée de choix subjectifs et de ce qui s'est joué dans l'interface. Grâce à l’analyse de leurs archives privées, nous questionnons leurs rapports à leurs communautés d'élections dans un contexte marqué par les progrès de la sécularisation en France et par un climat de méfiance s’élevant contre les incursions de la modernité scientifique au sein de l’Église. L’empreinte de leur foi sur leurs interprétations des données archéologiques, ainsi que leurs efforts pour construire des scénarios acceptables des origines humaines constituent deux observatoires intéressants de cette interface. Deux historiographies sont rapprochées, celle de l'histoire culturelle et religieuse et celle de l'histoire des sciences humaines et de la préhistoire. La longue durée du découpage chronologique, qui débute en 1859 avec la reconnaissance des travaux de Jacques Boucher de Perthes, et s'achève en 1962 avec le Concile Vatican II, permet d'observer la succession des différentes générations, les fidélités revendiquées ainsi que les déplacements opérés. / In the second part of the XIXth century in France, the context of secularization created a dividing line between theological and scientific discourses about human origins. In spite of this, several archaeologists publicly displayed their Catholic faith during this period. These archaeologists felt a connection, rather than a boundary, between their faith and their scientific research. They viewed the Bible as symbolic rather than literal and sought in prehistoric remains proofs that supported their Catholic beliefs. Thus, their faith had a certain influence on their interpretations of prehistoric man. Although several facts seemed to testify against historicity of Genesis, Catholic archaeologists always tried to resolve incoherencies and establish acceptable scenarios. They did this for themselves and to support fellow Catholics alarmed by anticlerical objections. I examine these connections but also another boundary: what could be said and what could not be said in the French Catholic community about prehistoric origins in the context of the Modernist crisis.
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