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Concurences poétiques : identités collectives et identités singulières autour de la "Pléiade" (1549 - 1586) / Poetry competition : collective identities and singular identities around the « Pléiade » (1549-1586)Bonifay, Florence 02 December 2016 (has links)
De la Deffence, et illustration de la langue françoyse (1549) au tombeau de Ronsard réuni par Binet (1586), la sociabilité littéraire mise en scène dans quelque trois cents recueils d’environ soixante-dix poètes est envisagée comme le support de constructions identitaires à la fois collectives et individuelles. En effet, le foisonnement des pièces de contact valorise l’émulation lettrée et donne de la visibilité à l’émergence d’un « champ poétique » où le positionnement de chacun est fait, tout à la fois, d’identification à des groupes et de différenciation pour défendre un style singulier. L’identité valorisée collectivement est celle de « Poète ». Dans un élan commun et à la suite de Marot, il s’agit de donner tout son prestige à ce « mestier » – dont la visibilité est favorisée par la publication imprimée – ainsi que de convaincre les grands de son utilité politique. L’étiquette fédératrice se subdivise en identités collectives aux contours plus restreints, par exemple autour d’un genre pratiqué (les « Amours »), autour d’une langue (« poëtes françoys »), ou encore autour d’une implantation géographique (les poètes du Clain, les poètes gascons, etc.). Ce morcellement s’accompagne de tentatives de classements de valeur. Cela provoque des mouvements d’humeur (des poètes de province contre le milieu parisien naissant, par exemple), voire des conflits (poètes nouveaux contre poètes vieux, poètes chrétiens contre poètes païens, etc.), ainsi qu’une démultiplication des figures de chefs de file. Dans le même temps, chaque auteur essaie de faire valoir sa singularité, notamment en développant l’ethos du poète solitaire ou du poète mélancolique, et s’attache à ouvrir des voies nouvelles, dans un mouvement collectif de valorisation de l’originalité. Entrent ainsi en tension la structure pyramidale hiérarchique et l’affirmation d’un droit à la différence qui rend inclassable. / From the Deffence, et illustration de la langue françoyse (1549) to Ronsard's tomb texts collected by Binet in 1586, the literary sociability depicted in some three hundred volumes of poetry gathering together about seventy poets is regarded as the mean to construct identities both collective and individual. Indeed the flurry of common topics is at the origin of a literary emulation and makes the emergence of a "poetic field" noticeable; so the position of each poet is both defined with an identification to groups or with a differentiation to defend their proper styles.Being "a poet" is the identity collectively valued. Altogether on Marot's tracks, the point is to make this "craft" prestigious - printed publication makes it visible - and to convince the greats of its political importance. The unifying label is subdivided in collective identities with restricted outlines like a popular topic (the "Amours"), a language ("poëtes françoys") or eventually a location (the poets from the river Clain, the Gascon poets, etc). Therefore this fragmentation leads to an attempt of classification of value. This is at the origin of disagreements (some provincial poets against the emerging Parisian milieu for instance), even conflicts (modern poets against old poets, Christian poets versus pagan poets, etc), as well as an increase of leading figures. Meanwhile each author attempts to defend their own singularities, notably by working on the ethos of the solitary poet or of the melancholic poet and endeavours to open new poetic paths, within a collective movement defending originality. Hence the tension opposing the hierarchical organisation and the assertion of the right to be different and thus unique.
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