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Le rôle de l’imagination dans la perception chez Merleau-PontyPaquin, Antoine 06 1900 (has links)
Ce mémoire porte sur la question de la relation entre l’imagination et la perception d’un
point de vue phénoménologique. Husserl prend ses distances par rapport aux modernes en
concevant l’imagination comme un mode intentionnel de la conscience et non comme une
perception de faible intensité. L’ « image mentale » (ou phantasia) demeure cependant
assujettie au travail de la perception. Tirant sa matière dans la perception, l’imagination
(Phantasie) en neutralise le caractère de croyance et présentifie ses objets dans un domaine
d’expérience parallèle à celui de la perception que Husserl nomme « l’irréel ». Sartre
radicalise cette séparation entre le réel et l’irréel (ou la perception et l’imagination) en
concevant l’imagination à partir de la spontanéité de la conscience, laquelle justifierait sa
liberté absolue, alors que la perception demeurerait pure passivité. Merleau-Ponty, opère au
fil de son oeuvre un renversement graduel de cette position antithétique. Analysant
l’expérience perceptive à partir du corps propre à travers le prisme de la Gestaltpsychologie,
perception et imagination apparaissent comme deux consciences qui s’interpénètrent. Leur
empiètement, que Merleau-Ponty repère dans la notion d’« inconscient corporel », se
manifeste le plus clairement dans l’étude de la psychologie enfantine et dans des expériences
comme le rêve, l’hallucination et l’illusion.
Le but de notre mémoire est donc double : d’abord, nous présentons un aperçu historique
de la phénoménologie de l’imagination et de la perception chez Husserl et Sartre; ensuite,
nous mettons en valeur la thèse merleau-pontienne de l’empiètement entre imagination et
perception sur les plans phénoménologiques et ontologiques et les avantages qu’elle présente
par rapport à celle de ses prédécesseurs. / This Master's thesis deals with the question of the relation between imagination and
perception from a phenomenological standpoint. Husserl distances himself from his modern
predecessors by conceiving imagination as an intentional mode of consciousness and not as
a perception of low intensity. However, the « mental image » (or phantasia) remains subject
to the work of perception. Drawing its matter from perception, imagination (Phantasie)
neutralizes its character of belief and presents its objects in a domain of experience conceived
as running parallel to that of perception, namely what Husserl calls "the unreal". Sartre
radicalizes the separation between the real and the unreal (and accordingly that between
perception and the imagination) by conceiving the imagination as stemming from the
spontaneity of the consciousness, which would justify its absolute freedom, whereas the
perception would remain pure passivity. In the course of his work, Merleau-Ponty operates
a gradual reversal of this antithetical position. Analyzing experience from the perspective of
the living body (corps propre) through the tools of Gestaltpsychology, perception and
imagination appear as two consciousnesses that interpenetrate. Their encroachment, which
Merleau-Ponty identifies in the notion of "bodily unconscious", is most clearly manifested in
the study of child psychology and in experiences such as dreaming, hallucination and illusion.
The purpose of our dissertation is thus twofold: first, we present a historical overview of
the phenomenology of imagination and perception in Husserl and Sartre; second, we
highlight the Merleau-Pontian thesis of the encroachment between imagination and
perception on phenomenological and ontological levels and the advantages it has over that
of his predecessors.
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