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Une abstraction perceptuelle. Seuils de la vision et phénoménologie dans l’art optique et cinétique depuis 1950 / A Perceptual Abstraction : Limits of Vision and Phenomenology in Optical and Kinetic Art Since 1950

Poirier, Matthieu 12 December 2012 (has links)
La notion d’« abstraction perceptuelle (perceptual abstraction) » apparaît dans le domaine de la psychologie cognitive avant d’être associée à l’art optique et cinétique dans les pages du catalogue de l’exposition « The Responsive Eye » au Museum of Modern Art en 1965. Ce lien tissé entre abstraction et phénoménologie de la perception, bien qu’il ait connu une résonance historiographique modeste, traduit avec justesse certains enjeux et complète les catégories du mouvement et de l’effet, sur lesquelles le débat et la réflexion se sont le plus souvent orientés. À partir de ce cadre initial des années 1950 et 1960 est établi un second cadre, plus vaste, allant des avant-gardes historiques à nos jours, d’un « art perceptuel ». Au sein de ce corpus transhistorique sont rassemblées des oeuvres caractérisées par leur oscillation constante entre surface et volume, fait et effet, matière et vibration. Le phénomène de palpitation et de dissolution, qui se substitue à la composition et à la polychromie, rend impossible la saisie d’oeuvres tantôt incandescentes, tantôt évanescentes. Dans cette exploration constante des seuils du visible, la perception est traitée comme un médium à part entière. À travers oeuvres et textes, cette étude entend mettre en avant les résonances thématiques entre les époques et les courants afin, précisément, d’établir un panorama, le plus large possible, des pratiques relevant de ce que Jean Clay présenta comme « une prise de conscience de l’instabilité du réel ». / The term “perceptual abstraction” appears within the field of cognitive psychology before being associated, in the catalogue of the exhibition "The Responsive Eye" at the MoMA in New York in 1965, with Optical Art and Kinetic Art, two parallel trends around which debate and reception were focused for about a decade. At the same time, this link between abstraction et perception, despite the modest resonance of its term, is relevant for understanding these kinds of artistic practices with the potential of covering a wider historical and aesthetic field. Beyond this narrow chronological frame of the 1950s and 1960s, this concept describes a type of Perceptual Art that is based on an oscillation between fact and effect, matter and flux, surface and volume—an art in which composition and polychromy give way to vibration and dissolution, from the historical avant-gardes until today. Through an analysis of diverse artworks and texts, this study approaches perception beyond the commonly used categories of mechanical movement and optical effect. Considered as a medium in itself by some artists, perception is driven to its limits and the spectator’s capacity to grasp form and space is questioned. Thematic echoes between periods and trends are highlighted, precisely in order to define the field as broadly as possible—to reflect on what Jean Clay aptly described as “an awareness of the instability of the real.”
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Le rôle de l’imagination dans la perception chez Merleau-Ponty

Paquin, Antoine 06 1900 (has links)
Ce mémoire porte sur la question de la relation entre l’imagination et la perception d’un point de vue phénoménologique. Husserl prend ses distances par rapport aux modernes en concevant l’imagination comme un mode intentionnel de la conscience et non comme une perception de faible intensité. L’ « image mentale » (ou phantasia) demeure cependant assujettie au travail de la perception. Tirant sa matière dans la perception, l’imagination (Phantasie) en neutralise le caractère de croyance et présentifie ses objets dans un domaine d’expérience parallèle à celui de la perception que Husserl nomme « l’irréel ». Sartre radicalise cette séparation entre le réel et l’irréel (ou la perception et l’imagination) en concevant l’imagination à partir de la spontanéité de la conscience, laquelle justifierait sa liberté absolue, alors que la perception demeurerait pure passivité. Merleau-Ponty, opère au fil de son oeuvre un renversement graduel de cette position antithétique. Analysant l’expérience perceptive à partir du corps propre à travers le prisme de la Gestaltpsychologie, perception et imagination apparaissent comme deux consciences qui s’interpénètrent. Leur empiètement, que Merleau-Ponty repère dans la notion d’« inconscient corporel », se manifeste le plus clairement dans l’étude de la psychologie enfantine et dans des expériences comme le rêve, l’hallucination et l’illusion. Le but de notre mémoire est donc double : d’abord, nous présentons un aperçu historique de la phénoménologie de l’imagination et de la perception chez Husserl et Sartre; ensuite, nous mettons en valeur la thèse merleau-pontienne de l’empiètement entre imagination et perception sur les plans phénoménologiques et ontologiques et les avantages qu’elle présente par rapport à celle de ses prédécesseurs. / This Master's thesis deals with the question of the relation between imagination and perception from a phenomenological standpoint. Husserl distances himself from his modern predecessors by conceiving imagination as an intentional mode of consciousness and not as a perception of low intensity. However, the « mental image » (or phantasia) remains subject to the work of perception. Drawing its matter from perception, imagination (Phantasie) neutralizes its character of belief and presents its objects in a domain of experience conceived as running parallel to that of perception, namely what Husserl calls "the unreal". Sartre radicalizes the separation between the real and the unreal (and accordingly that between perception and the imagination) by conceiving the imagination as stemming from the spontaneity of the consciousness, which would justify its absolute freedom, whereas the perception would remain pure passivity. In the course of his work, Merleau-Ponty operates a gradual reversal of this antithetical position. Analyzing experience from the perspective of the living body (corps propre) through the tools of Gestaltpsychology, perception and imagination appear as two consciousnesses that interpenetrate. Their encroachment, which Merleau-Ponty identifies in the notion of "bodily unconscious", is most clearly manifested in the study of child psychology and in experiences such as dreaming, hallucination and illusion. The purpose of our dissertation is thus twofold: first, we present a historical overview of the phenomenology of imagination and perception in Husserl and Sartre; second, we highlight the Merleau-Pontian thesis of the encroachment between imagination and perception on phenomenological and ontological levels and the advantages it has over that of his predecessors.

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