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De la forme de la philosophie chez Walter Benjamin : révélation et interdit des imagesDorais, Olivier 11 1900 (has links)
Ce mémoire porte sur la question de la forme de la philosophie chez Walter Benjamin et sur ce qui fait l’unité de son geste philosophique. Cette question de l’unité, voire de la cohérence, a toujours posé problème, tant à cause de l’hétérogénéité des écrits de Benjamin que des tendances apparemment contradictoires qui les habitent. Prenant acte, dans un premier chapitre, des principales difficultés qui se sont posées à leur réception, tendant à en isoler, voire à opposer les tendances les unes aux autres, nous proposons de rassembler celles-ci en deux axes : celui opposant théologie et matérialisme historique et celui opposant image et concept. Contre les lectures unilatérales et parfois divergentes, nous proposons une interprétation qui réunit dialectiquement les polarités qui dans leurs tensions fondent l’unité de cette pensée. Par là, nous faisons nôtre la définition donnée par Benjamin de la forme de l’histoire philosophique : « qui fait procéder des extrêmes éloignés […] la totalité esquissée par la possibilité d’un agencement significatif du tout. » Dans un deuxième chapitre, nous proposons de résoudre ces polarités à l’intérieur d’une théorie matérialiste de la révélation, conçue dans les années 1930 comme historiographie matérialiste. Dans un troisième chapitre, nous tirons d’un commentaire des écrits dits théologiques du jeune Benjamin les éléments de son esthétique, tendant à la formulation d’une esthétique matérialiste. Enfin, la dialectique de Benjamin, d’où procède son geste philosophique, peut être lue comme le croisement incongru entre deux piliers de la théologie – révélation et interdit des images – qui ensemble entraînent irrésistiblement la théologie vers une conception hérétique du matérialisme historique. / This master’s thesis deals with the question of the form of philosophy in Walter Benjamin’s thought and, more specifically, the unity of his philosophical gesture. This unity, or coherence, has always posed a problem, not only as a consequence of the heterogeneity of his writings but also because of their apparently contradictory tendencies. Taking note of the main difficulties that arose within the initial reception of Benjamin’s writings, which have tended to separate and oppose these tendencies, the first chapter proposes to reassemble them along two axes : one opposing theology and historical materialism, the other opposing image and concept. Against unilateral readings, the present thesis defends an interpretation of Benjamin’s writings that dialectically reunites the polarities which, in their various tensions, in fact give unity to his thought. In this way, new light is shed on the definition of the form of philosophical history given by Benjamin: “out of remote extremes … emerges the totality of such oppositions – a totality that is marked out by the possibility of their meaningful juxtaposition”. In the second chapter, the polarities outlined in the first chapter are resolved within a materialist theory of revelation, conceived in the 1930s as a materialist historiography. On the basis of a commentary on the so-called theological writings of the young Benjamin, the third chapter presents the elements of his aesthetics, which tend towards a materialist formulation. Finally, Benjamin’s dialectic, and so the core his philosophical gesture, is interpreted as the surprising result of two theological mainstays — revelation and the prohibition of images — which, together, irresistibly lead theology towards a heretical version of historical materialism.
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