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La Voix cinématographique : échos et résonances dans les premiers films de Julie Dash et Trinh T. Minh-ha / The cinematic voice : echoes and resonance in the early films of Julie Dash and Trinh T. Minh-haTanis-Plant, Suzette 29 October 2010 (has links)
Les théoriciens de la voix cinématographique, tels Michel Chion, Rick Altman, Mary Ann Doane et Kaja Silverman, évitent une réflexion sur l’expression des rapports de sexe en relation avec l’appartenance raciale ou la question postcoloniale. Au contraire, l’afro-américaine Julie Dash et la vietnamo-américaine Trinh T. Minh-ha se servent de la « caméra-stylo » afin de déconstruire le paradigme dominant de la voix selon lequel l’image serait source de la voix. Les films, Illusions et Daughters of the Dust de Dash, et Reassemblage, Naked Spaces et Surname Viet Given Name Nam de Trinh, désignent l’épistémologie comme un enjeu : les hommes blancs se servent de ce levier que constitue la fabrique de la voix pour investir le lieu du savoir. Ce faisant, ces deux cinéastes contemporaines élaborent un paradigme féministe. La voix masculine transcendante est remplacée par la voix immanente et polyphonique des femmes de couleur. Dash expose les techniques cinématographiques vocales et pratique un montage qui établit une vraisemblance avec la réalité. Nous sommes enveloppés par les voix de ses personnages. Trinh nous fait comprendre « l’architecture » du langage vocal cinématographique et opère un montage qui suspend la continuité. Elle nous incite à en découdre avec des éléments disparates. À travers certains procédés (voix synchronisée/voix désynchronisée par exemple), les femmes portent témoignage de la violence des hommes. Elles révèlent que la justice de la loi du Père est aussi illusoire que la voix cinématographique. D’objet épistémologique, la voix des femmes de couleur devient outil politique : elle détient la promesse de changer les mentalités et de fait, les lois de la cité. / The theoreticians of the cinematic voice, such as Michel Chion, Mary Ann Doane and Kaja Silverman, do not address vocal representation as an issue of gender and its relationship to race and postcolonialism. To the contrary, two contemporary filmmakers, Julie Dash and Trinh T. Minh-ha, use their “caméra-stylo” to deconstruct the dominant paradigm of the voice which has spectators believe that the image is at the source of the voices they hear. The films, Illusions and Daughters of the Dust by Dash, and Reassemblage, Naked Spaces and Surname Viet Given Name Nam by Trinh, show us how the cinematic voice is a construction. The stakes are high: white men use this vocal illusion as a lever to impose control over the world of epistemology. As an alternative, Dash and Trinh propose a feminist paradigm. The transcendent masculine voice is replaced by the immanent and polyphonic voices of women of color. Dash reveals the cinematic techniques of vocal reproduction, and she practices a classical editing that reaches for fidelity. The voices of her characters envelope the spectators. Trinh brings to the screen an understanding of the “architecture” of cinematic language, and her editing techniques suspend continuity. The spectator’s own voice must continually intervene in the construction of meaning. Through various techniques (synchronized/a-synchronized voice), the women characters come forward to witness the violence of men. Their stories reveal that the justice of the Law of the Father is as much an illusion as the cinematic voice. Women of color therefore take up the voice as a political tool: it holds the promise of changing mentalities and, in turn, the laws of city.
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