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Le Moustérien de tradition acheuléenne du sud-ouest de la France. Discussion sur la signification du faciès à partir de l'étude comparée de quatre sites : Pech-de-l'Azé I, Le Moustier, La Rochette et la Grotte XVI.Soressi, Marie 16 December 2002 (has links) (PDF)
Ce manuscrit présente une base de données technologiques, économiques et morpho-fonctionnelles pour quatre gisements moustériens de tradition acheuléenne (MTA) du sud-ouest de la France. Ces gisements, dont les deux gisements éponymes, ont livré des niveaux MTA de type A et MTA de type B datés du stade isotopique quatre ou de la première partie du stade isotopique trois par des méthodes de datations radiométriques. L'analyse des pièces bifaciales montre leur caractère polyfonctionnel, leur raffûtage et leur utilisation comme outils et comme pourvoyeurs d'éclats dans des localités éloignées de celle de leur production. Une nouvelle méthode de débitage, caractéristique par son organisation volumétrique semi-tournante et par la morphologie de ses produits allongés et à dos, a été reconnue dans ces ensembles. La comparaison des techniques et des méthodes utilisées dans ces gisements et dans d'autres gisements du sud-ouest de la France permet de mettre en évidence l'unité des savoir-faire et des connaissances techniques partagés par les artisans des ces industries MTA. En revanche, l'organisation de l'activité de taille dans le territoire est variable. Les industries MTA A témoignent d'une fragmentation du processus opératoire dans le territoire, et cela même dans des contextes où la matière première est abondamment disponible. L'ensemble des opérations de taille est au contraire toujours effectué dans une unité de temps et de lieu pour les industries MTA B. La comparaison des industries MTA avec le Micoquien d'Europe centrale permet d'établir l'originalité de ce faciès, du point de vue de la méthode de production et de retouche des pièces bifaciales. Deux unités culturelles voisines pourraient ainsi être distinguées par leurs méthodes de production bifaciale dans le première partie du stade isotopique trois, l'une centrée sur le sud-ouest de la France, l'autre sur l'Europe centrale. Les changements comportementaux du MTA A par rapport au MTA B pourraient être interprétés comme un changement dans l'organisation de la mobilité des groupes, celle-ci devenant plus résidentielle après avoir été plus logistique. En outre, la combinaison des spécificités techniques et techno-fonctionnelles d'un des débitages MTA – le débitage d'éclats allongés - est partagée par le MTA et le Châtelperronien alors qu'elle est inconnue dans les autres industries du Paléolithique supérieur. La thèse selon laquelle le Châtelperronien trouve ses racines dans le MTA est renforcée et la capacité des Moustériens à développer des technologies de type Paléolithique supérieur indépendamment du contact avec les premiers aurignaciens est confirmée. Enfin, la forte prédétermination et planification de certains processus de taille MTA diminue le contraste parfois établi de ce point de vue entre les industries du Paléolithique moyen et du Paléolithique supérieur.
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