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Nous irons mourir par un soir de spectacle ; : suivi de Étude de la personnalité anomiqueTremblay, Alexandra 11 April 2018 (has links)
Le mémoire s'articule selon deux axes. Tout d'abord il y a une pièce dramatique intitulée Nous irons mourir par un soir de spectacle. Cette tragi-comédie est la base d'une réflexion sur la personnalité anomique telle que proposée par le sociologue Jean Duvignaud dans Hérésie et subversion : essai sur l'anomie. En effet, le texte dramatique met en scène un couple de vagabonds qui se présente chacun comme un spécimen de personnage anomique. Aubée Berluée, la première, est l'individu incapable de respecter les règles imposées par un groupe social. Par son caractère subversif, elle s'exclut elle-même du groupe jusqu'à se voir désignée comme bouc émissaire et sacrifiée sur la place publique. À l'opposé, le personnage d'Edmond Danité accepte de s'adapter aux normes sociales. Cependant, avant d'être entièrement intégré au groupe, il doit subir une épreuve d'initiation qui, pour lui, prendra la forme du meurtre de sa compagne de route (Aubée Berluée).
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Réjean Ducharme : une marginalité paradoxaleHaghebaert, Élisabeth 12 April 2018 (has links)
Se donnant pour cadre les lieux et modes d'inscription d'une marginalité paradoxale, la présente thèse propose une (re)lecture transversale de l'œuvre romanesque de Réjean Ducharme de 1966 à 1976 (première période) et de 1990 à 1999 (deuxième période). La marginalité sert de fil conducteur et souligne la cohérence de l'ensemble du corpus, en témoignant de sa productivité à différents niveaux : place de l'auteur ; personnel romanesque et espace ; usage délibérément « violenté » de la langue et remise en cause des genres et des canons littéraires. Tous ces aspects sont observés sur le mode du dialogisme et d'un éclectisme théorique inspiré de la notion de bricolage de Lévi-Strauss, privilégiant la réappropriation et l'interpénétration des méthodes, au plus proche d'un texte confrontant trivialité et érudition. Ils font ressortir le caractère paradoxal d'une posture marginale érigée en modèle et en figure centrale de la littérature québécoise. Sont analysés : marginalité auctoriale et topos du grand écrivain ; marginalité des personnages et des lieux ; marginalité langagière : effets de diglossie, joual, bérénicien, langage des fleurs, équivoque et potentiel érotique et idéologique ; marginalité générique et narratologique : « maghanage », recyclage de formes anciennes (facétie, ménippée), intertexte d'Henry Miller et une narrativité essentiellement logodynamique fondée sur la parole, le quotidien, la musique et le désir. Espace d'expérimentation à l'écoute de tous les discours, l'œuvre procède d'un art manifestaire qui tend à élever la langue parlée à la dignité d'une langue écrite qu'elle revigore en consacrant le triomphe de l'oral. Le tout converge vers une poétique de convivialité ou de sympathie restaurant la fonction communicative de la littérature en fondant une « complicité communautaire » par le biais des codes narratif, culturel et affectif. Bref, du bilan de ce qui apparaît en marge des écrits antérieurs et de ce qui ressort de l'œuvre, ce qui en renouvelle la vision et permet de la comprendre « autrement », ce sont les différents modes d'expression d'une tendresse paradoxale manifeste à tous points de vue qui définissent un rapport au monde et à la littérature fondé sur de nouvelles affinités électives participant du compagnonnage.
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(en) revenir suivi de Josée Yvon et ses Filles-commandos bandées : le potentiel révolutionnaire des marginalesRoy, Daphnée 10 February 2024 (has links)
(en) revenir (roman) (en) revenir est un roman autofictif rédigé à la première personne du singulier, composé d’un enchaînement d’épisodes anecdotiques permettant d’en connaître davantage au sujet de sa narratrice, Véronique. Dans le début de la vingtaine, la jeune femme raconte avec recul, introspection et humour son passage de l’adolescence à l’âge adulte, en y évoquant les rencontres marquantes qu’elle a effectuées durant ces années charnières de sa vie. Parmi celles-ci se trouvent Max, son ancien copain et premier amour, dont la narratrice est encore amourachée, et Amélie, meilleure amie excentrique et collègue de travail au Café Beausoleil à Saint-Roch, où une grande partie de l’action prend place. De ce fait, la Basse-Ville tient également un rôle central au sein du récit, puisque c’est dans ses environs que l’histoire de Véronique se déploiera, avec ses hurluberlus et cette ambiance particulière caractéristique d’un quartier défavorisé en pleine gentrification. Ce récit, malgré ses touches ironiques, relate avant tout l’histoire d’une jeune femme désillusionnée, blasée par l’université, le travail à temps partiel et les relations à sens unique. Sa quête naïve d’amour absolu la poussera dans ses derniers retranchements. Josée Yvon et ses Filles-commandos bandées : le potentiel révolutionnaire des marginales (essai). Filles-commandos bandées, publié en 1976, est le premier recueil de poésie de Josée Yvon, poétesse issue de la contre-culture québécoise. Sans compromis, cet ouvrage suit la publication de « La poche des autres » à La Barre du jour, revue intellectuelle dirigée par Nicole Brossard. Ce pamphlet datant de l’automne 1975 laissait déjà entrevoir les visées de la démarche poétique yvonienne : celle de faire sortir de l’ombre les figures de femmes marginales – de la mère de famille vivant toujours sous l’hégémonie patriarcale à la prostituée travaillant dans les ruelles du Centre-Sud montréalais – et celle d’y parvenir en rejetant radicalement les codes établis par les institutions littéraires et sociales. Filles commandos bandées témoigne de ce désir de renouveau et de rébellion à travers différentes stratégies touchant le fond et la forme, lesquelles donnent à voir le processus de réhabilitation des marginalisées mis en place par Yvon. C’est par la nomination des femmes sans nom et la normalisation des figures trans, quarante ans avant que la transsexualité ne perde son titre de maladie mentale et à une époque où même les féministes refusaient que les femmes transsexuelles leur soient associées, que Josée Yvon a su graduellement les doter d’une dignité longtemps refusée par le système. L’emprunt au genre du manifeste, suffisamment prégnant pour considérer Filles-commandos bandées comme un « manifeste poétique », permettra à Yvon d’évoquer la nécessité d’une prise de conscience des femmes au sujet de leur condition. De celle-ci résultera l’instauration d’une solidarité nouvelle et la formation d’une communauté de femmes déchues, creuset idéal où pourront germer l’idée puis l’action révolutionnaires.
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