Une des barrières à l'adoption et au déploiement de la bioénergie est la complexité, réelle ou perçue, pour mettre en place des chaînes d'approvisionnement en biomasse. Les acteurs industriels qui désirent pénétrer et contribuer au marché de la bioénergie et aux chaînes d'approvisionnement peinent à avoir une vue d'ensemble claire pour prendre des décisions d'affaires même en présence d'une volonté politique certaine soutenant la bioénergie. Dans la présente étude, des entrevues semi-dirigées et un sondage ont permis de révéler que les principaux enjeux freinant le déploiement de la filière sont reliés aux distances de transport entre les sources de biomasse et les consommateurs, à l'intérêt du public face à cette alternative énergétique et à la demande pour la biomasse au Québec. Les pistes de solutions identifiées par les acteurs du milieu comprennent notamment des mesures de décentralisation des points de chute et des mesures de soutien financier aux producteurs de biomasse. À la lumière des enjeux soulevés, des modèles d'affaires basés sur des applications industrielles et sur le chauffage résidentiel, industriel, commercial et institutionnel ont été développés, incluant des alternatives de production de chaleur et de cogénération. Le déploiement de ces modèles d'affaires permettrait de fournir une solution aux pointes de consommation sur le réseau électrique québécois et d'atténuer les changements climatiques en substituant davantage d'énergies fossiles dans le nord-est américain. Le constat d'échec lié à la stagnation du développement de la filière de la biomasse depuis près de deux décennies au Québec démontre que ce développement ne peut pas être soutenu uniquement par l'entrepreneuriat privé. En considérant les actions étatiques des pays où la filière s'est concrètement développée, une intervention forte de l'État serait nécessaire pour engager ce développement au Québec. Sans cette intervention supplémentaire, les seuls modèles d'affaires qui semblent jouir d'un potentiel de croissance actuellement significatif correspondent aux brûleurs acéricoles/agricoles et aux procédés industriels. / One of the main barriers of the adoption and deployment of biomass is the complexity, real or perceived, of setting up biomass supply chains. Industrial players who wish to enter and contribute to the bioenergy market and supply chains struggle to have a clear overview to make business decisions even in the presence of a political will that supports bioenergy. As part of the current study, semi-directed interviews and a survey revealed that the main issues hampering the deployment of the sector are linked to transport distances between biomass sources and consumers, public interest in this energy alternative and demand for biomass in Quebec. The possible solutions identified by stakeholders in the sector include, among others, measures to decentralize drop- off points of raw materials and financial support for biomass producers. In the context of the identified issues, business models based on industrial applications and residential, industrial, commercial, and institutional heating will be presented including alternatives for heat production and cogeneration as well as deployment scenarios in urban centers in the province. In some of the business models, Hydro-Quebec's partnership in cogeneration projects would support the deployment of the biomass sector. Moreover, these business models would offer a solution regarding the future power supply issues for Hydro-Quebec and a solution to mitigate climate change by substituting more fossil fuels in north-eastern America. The observation of failure linked to the stagnant biomass sector for almost two decades in Quebec demonstrates that the sector cannot be supported solely by private entrepreneurship. Considering the actions of the state in the countries in which the development of the biomass sector has been successfully completed, strong state intervention would be necessary to initiate this development in Quebec. Without this additional intervention, the only business models that currently seem to enjoy significant growth potential correspond to maple/agricultural burners and industrial processes.

Une opportunité d'exportation vers le Nord-est américain se présente pour les entreprises du secteur de la construction préfabriquée en bois au Québec, en raison de son taux de croissance et de sa proximité géographique. En outre, l'augmentation des exportations de produits est une stratégie encouragée par le gouvernement du Québec, car l'objectif d'accroître les exportations de bâtiments préfabriqués, principalement en bois, a été établi pour passer de 390 millions de dollars en 2016 à 3 milliards d'ici 2030. Cette thèse a pour objectif de proposer les éléments nécessaires à l'élaboration d'un modèle d'affaires pour l'internationalisation des alliances entre PME dans le secteur de la construction préfabriquée. Pour atteindre cet objectif, une approche qualitative et quantitative a été utilisée. D'abord, la première étape de cette recherche était une revue systématique de la littérature afin d'identifier les formes collaboratives de coopération entre entreprises, ainsi que les formes de gouvernance utilisées par les PME dans les processus d'internationalisation. Une procédure de sélection systématique basée sur le protocole PRISMA a été conçue et exécutée pour explorer plus de 600 références et sélectionner 76 articles pertinents pour cette revue. Ce faisant, les formes de collaboration des PME ont été identifiées et présentées en détail dans le contexte de leur expansion sur le marché. Un des résultats est que les réseaux, et plus particulièrement les grappes, sont une forme de collaboration qui a été largement étudiée dans la littérature. En outre, d'autres formes de collaboration, telles que les alliances stratégiques, les coentreprises et les consortiums, se sont avérées pertinentes pour les PME. En ce qui concerne les modèles d'affaires, la gouvernance des collaborations entre les PME a gagné en importance dans les publications, et les types de gouvernance sont importants puisqu'ils sont considérés comme un aspect fondamental dans les relations de collaboration entre les PME. Ensuite, une deuxième étape de cette recherche était de faire les analyses de risques financiers et opérationnels liés à l'internationalisation des entreprises de la construction. D'abord, les risques financiers et opérationnels liés à l'internationalisation ont été identifiés par une revue de littérature. Comme résultat, 36 risques ont été identifiés, dont 21 opérationnels et 15 financiers. Ces risques ont été classés en huit catégories : conception, normes, coordination, ressources, interne à l'alliance, partenaire, client et marché. Par conséquent, un questionnaire a été élaboré avec ces risques. Ce questionnaire a été envoyé aux responsables d'entreprises de la construction préfabriquée en bois, par courriel, afin qu'ils puissent mesurer la probabilité d'occurrence de chaque risque et ses impacts. À partir des données obtenues grâce au questionnaire, des simulations Monte-Carlo ont été réalisées pour analyser les risques financiers et opérationnels associés à des projets de construction à l'international. Les résultats indiquent que les risques opérationnels ayant une criticité élevée sont concentrés dans les catégories de risques opérationnels « coordination » et « ressources ». Il convient de noter que le risque le plus critique est celui d'une « communication et d'une coordination inefficaces », qui est lié à la gouvernance du projet. En revanche, les risques financiers ayant une criticité élevée sont répartis entre les quatre catégories de risques financiers. En comparant la criticité des risques opérationnels et financiers identifiés, il apparaît clairement que les risques financiers sont plus critiques. Finalement, la troisième étape de la thèse était une élaboration d'un cadre conceptuel pour le choix de la gouvernance pour les alliances. De cette façon, une revue de littérature sur les capacités dynamiques a été effectuée, ainsi que sur les aspects influençant le choix de la gouvernance. À cet effet, 13 facteurs qui structurent le type de gouvernance interorganisationnelle ont été identifiés. Ces facteurs sont classés en trois catégories : économie des coûts de transactions (ECT), entreprise membre et alliance. Par la suite, un cadre conceptuel reliant ces facteurs à la structure de gouvernance de l'alliance a été élaboré. De plus, une méthode d'étude de cas multiples a été mise en œuvre pour valider ce cadre conceptuel. Cette étude de cas multiple s'est déroulée en deux étapes. Tout d'abord, une recherche documentaire dans la base de données Eureka en analysant des articles de journaux. Avec les résultats d'analyse documentaire, une chronologie a été établie pour chaque entreprise, accompagnée d'un tableau répertoriant les capacités dynamiques identifiées. Les résultats ont démontré que les capacités de gestion, d'apprentissage et d'intégration se sont développées au fil du temps. Une autre étape de l'étude de cas multiples a consisté en des entretiens avec les responsables pour les entreprises partenaires du secteur de la construction en bois préfabriqué qui participent à une alliance, afin d'obtenir leur avis sur chaque facteur dans le choix de la gouvernance de leur alliance stratégique. Enfin, les structures de gouvernance établies selon le cadre conceptuel développé ont été examinées. Il est apparu que la plupart des facteurs pour les deux entreprises indiquaient qu'elles devraient adopter une structure de gouvernance basée sur l'équité. Ainsi, la coentreprise s'est révélée être un choix approprié en fonction de ces facteurs validant ainsi le cadre conceptuel. / Quebec's prefabricated wood construction sector has an export opportunity in the U.S. Northeast, due to its growth rate and geographic proximity. In addition, increasing product exports is a strategy encouraged by the Quebec government, as the goal of increasing exports of prefabricated buildings, mainly made of wood, has been set to rise from $390 million in 2016 to $3 billion by 2030. The aim of this thesis is to propose the elements needed to develop a business model for the internationalization of alliances between SMEs in the prefabricated construction sector. To achieve this objective, a qualitative and quantitative approach was used. The first step in this research was a systematic literature review to identify collaborative forms of cooperation between companies, as well as the forms of governance used by SMEs in internationalization processes. A systematic selection procedure based on the PRISMA protocol was designed and executed to explore over 600 references and select 76 articles relevant to this review. In doing so, SME forms of collaboration were identified and presented in detail in the context of their market expansion. One of the findings is that networks, and more specifically clusters, are a form of collaboration that has been extensively studied in the literature. In addition, other forms of collaboration, such as strategic alliances, joint ventures, and consortia, have proved relevant to SMEs. In terms of business models, governance between SMEs has gained prominence in the literature, and governance types are important as they are seen as a fundamental aspect in SME collaborative relationships. The second stage of this research was to analyze the financial and operational risks associated with the internationalization of construction companies. First, the financial and operational risks associated with internationalization were identified through a literature review. As a result, 36 risks were identified, including 21 operational and 15 financial. These risks were classified into eight categories: design, standards, coordination, resources, internal to the alliance, partner, customer, and market. As a result, a questionnaire was drawn up based on these risks. This questionnaire was sent to the managers of prefabricated wood construction companies, by e-mail, so that they could measure the probability of occurrence of each risk and its impact. Using the data obtained from the questionnaire, Monte-Carlo simulations were carried out to analyze the financial and operational risks associated with internationalized construction projects. The results show that operational risks with a high criticality are concentrated in the "coordination" and "resources" operational risk categories. It should be noted that the most critical risk is that of "ineffective communication and coordination", which is linked to project governance. On the other hand, financial risks with a high criticality are distributed among the four financial risk categories. By comparing the criticality of the operational and financial risks identified, it becomes clear that financial risks are more critical. Finally, the third stage of the thesis was the development of a conceptual framework for the choice of governance for alliances. In this way, a literature review on dynamic capabilities was carried out, as well as on the aspects influencing the choice of governance. To this end, 13 factors structuring the type of inter-organizational governance were identified. These factors are classified into three categories: transaction cost economics (TCE), member company and alliance. A conceptual framework linking these factors to the alliance's governance structure was then developed. In addition, a multiple-case study method was implemented to validate this conceptual framework. This multiple-case study was carried out in two stages. First, a literature search was carried out in the Eureka database, analyzing journal articles. Based on the results of the literature review, a chronology was drawn up for each company, together with a table listing the dynamic capabilities identified. The results showed that management, learning and integration capabilities have developed over time. Another stage of the multiple-case study involved interviews with the heads of partner companies in the prefabricated wood construction sector involved in an alliance, to obtain their views on each factor in the choice of governance for their strategic alliance. Finally, the governance structures established according to the conceptual framework developed were examined. It emerged that most of the factors for both companies indicated that they should adopt an equity-based governance structure. In view of these factors, the joint venture proved to be an appropriate choice, thus validating the conceptual framework.

L'évolution du droit de l'environnement de l'Union européenne a conduit au développement d'un objectif nouveau qui vise à promouvoir l'éco-innovation et les modèles d'entreprise verts, afin de mettre en place une économie verte et circulaire. Ce nouvel objectif a eu des conséquences sur sa forme et son contenu. En effet, la forme du droit de l'Union européenne en matière d'environnement est dominée par des directives-cadres et présente une flexibilité accrue, tandis que son contenu intègre de nouveaux modèles d'entreprise, notamment le modèle d'entreprise circulaire. La transition vers une économie verte a également des conséquences sur la manière dont les États membres transposent le droit de l'environnement de l'Union européenne. Le processus de transposition est devenu un vecteur de commercialisation de l'éco-innovation sur le marché européen, associant des acteurs nouveaux à la prise de décision, à savoir : les éco-entreprises, les laboratoires de recherche et d'innovation, les pôles de compétitivité, les entreprises du numérique ou les investisseurs providentiels. / The evolution of the European Union environmental law has led to the development of a new goal that aims to promote eco-innovation and green business models, in order to create a green and circular economy. This new goal had consequences on its form and content. The form of the European Union environmental law is dominated by framework directives and presents increased flexibility, while its content integrates new business models, particularly the circular business model. Furthermore, the transition to a green economy has an impact on how Member States transpose the European Union environmental law. The transposition process has become a vector of commercializing eco-innovation on the European market, and brings together new stakeholders in the decision-making process, namely: green companies, research and innovation laboratories, clusters, digital companies or business angels.