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Pauvreté des familles monoparentales. Le Canada et le Québec dans l’univers des régimes providentielsRaïq, Hicham 08 1900 (has links)
La pauvreté monoparentale touche de nombreux pays développés au point que la monoparentalité est restée pendant longtemps associée à la pauvreté. Malgré les efforts de l’État-providence, les systèmes de protection sociale s’avèrent souvent inefficaces et inadaptés aux changements de la structure familiale et de la diversité des modes de résidence. Or, les situations des familles monoparentales ne sont pas semblables d’une société à une autre. Certaines sociétés adoptent des régimes providentiels qui offrent des conditions plutôt favorables aux familles quel que soit leur statut (monoparental ou biparental), tandis que d’autres se caractérisent par des systèmes moins égalitaires et moins favorables aux familles monoparentales.
Notre thèse cherche à déconstruire le lien entre la pauvreté et la monoparentalité en poussant plus loin la réflexion sur les régimes providentiels. Le bien-être des familles monoparentales dépend des arrangements institutionnels des régimes qui assurent des ressources à travers les trois piliers que sont l’État, le marché et la famille. Certaines sociétés favorisent le pilier de l’État comme principal pourvoyeur de ressources alors que d’autres mettent l’accent sur le marché. Dans d’autres cas, la solidarité familiale est considérée comme étant fondamentale dans le bien-être des individus. Parmi ces trois piliers, il est souvent difficile de trouver la combinaison la plus appropriée pour protéger les familles monoparentales et leur assurer une certaine sécurité et une autonomie économique. Lorsque les gouvernements adoptent la politique de prise en charge des familles monoparentales, ces dernières deviennent très dépendantes de l’assistance sociale et des programmes d’aide publique. Dans un contexte libéral, les mesures d’incitation au travail qui visent les chefs de famille monoparentale ont plutôt tendance à réduire cette dépendance. Mais dans bien des cas, les familles monoparentales sont amenées à dépendre d’un revenu du marché qui ne les aide pas toujours à sortir de la pauvreté. Lorsque nous regardons le troisième pilier, celui de la famille, il s’avère souvent que les solidarités qui proviennent de cette source sont limitées et occasionnelles et nécessitent parfois une réglementation spéciale pour les dynamiser (comme c’est le cas des pensions alimentaires).
L’articulation de ces piliers et leur apport au bien-être des familles monoparentales soulève une question fondamentale : Quelles sont les possibilités pour les chefs de famille monoparentale de fonder et maintenir un ménage autonome qui ne soit ni pauvre ni dans la dépendance par rapport à une seule source de revenu qui peut provenir de l’État, du marché ou de la famille ? Pour examiner cette question, nous avons procédé à des comparaisons internationales et interprovinciales à partir des données du Luxembourg Income Study (LIS). Le choix des comparaisons internationales est très utile pour situer le Québec dans un environnement de régimes providentiels avec un cadre théoriquement et conceptuellement structuré pour comprendre les politiques de lutte contre la pauvreté monoparentale.
Cette recherche montre principalement que la pauvreté monoparentale est très problématique dans les régimes qui privilégient le marché comme principal pilier de bien-être. Elle l’est aussi dans certains pays qui privilégient les transferts et adoptent des politiques de prise en charge envers les familles monoparentales qui restent largement désavantagées par rapport aux familles biparentales. Par contre, certains régimes favorisent une complémentarité entre ce que peuvent tirer les familles du marché du travail et ce qu’elles peuvent tirer des ressources de l’État. Généralement, ce genre d’approche mène vers des taux de pauvreté plus faibles chez les familles monoparentales. Le Québec fait partie des sociétés où le marché représente une source fondamentale de bien-être. Toutefois, la pauvreté monoparentale est moins problématique que chez ses voisins d’Amérique du Nord. De nombreux chefs de famille monoparentale dans la province occupent des emplois à temps plein sans être désavantagés. Cependant, les chefs de famille monoparentale qui occupent des emplois à temps partiel sont largement plus exposés à la pauvreté. Pourtant, dans certaines sociétés, particulièrement aux Pays-Bas, ce statut d’emploi offre des conditions meilleures pour la conciliation travail-famille. / Single parent poverty has long been a significant challenge for policy makers in developed countries. Some societies have been more effective than others at developing policy regimes that provide conditions more favourable to families regardless of their status (single parent or two-parent families). As a result, the circumstances and experiences of single parent families tend to vary considerably from state to state.
This thesis seeks to better understand the role of welfare state in mediating the relationship between poverty and single parenthood. The circumstances of single parenthood depend on three welfare pillars: the state, the market and the family. Some societies place emphasis on the role of the state, while others favour the market. In other cases, the family is considered to be primarily responsible for individual well being.
The combination that best protects single parent families is not always clear. If governments are too generous, families may become dependent on welfare and public assistance programs. In a liberal context, incentives to work that target single parents tend to reduce this dependence, but simply finding a job doesn’t always provide a route out of poverty and financial vulnerability. At the same time, family supports often turn out to be more limited and transitory than most families need. What, then, is the best combination that permits single parents to maintain an autonomous household that is neither poor nor overly dependent on one welfare pillar?
In order to examine this question, we present a series of international and interprovincial comparisons using data from the Luxembourg Income Study (LIS). We explore differences in single and dual-parent family poverty outcomes among several high income nations. We place particular emphasis on how the welfare policies of Quebec compare to other members of the World of Welfare Regimes.
Our results show that single parent poverty is greatest in societies that allow well-being to depend most heavily on the market. It is greatest also in societies that offer state provisions that consist of mainly allowances and that neglect other sources of well-being. We find that certain regimes provide a good combination of welfare pillars that support families, which in turn result in lower poverty levels among single-parent families.
While Quebec, like the rest of Canada place more emphasis on market than state pillar, it structures its state supports in such a way that it actually encourages greater labour market participation and amplifies the benefits of market resources for single parents. But in the same time, Quebec reports some of the lowest single parent poverty rates in the nation. In contrast, a high proportion of working single parent families in some other countries and the rest of Canada confront a high risk of poverty.
When we consider part-time work, we find that single parents in Quebec are poorly protected and are at a higher risk of poverty. Yet some societies, particularly the Netherlands, have managed to use part-time work as a strategic tool to find a balance between work and family activities, where a very high proportion of single parents are working part-time jobs with low risk of poverty.
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Pauvreté des familles monoparentales. Le Canada et le Québec dans l’univers des régimes providentielsRaïq, Hicham 08 1900 (has links)
La pauvreté monoparentale touche de nombreux pays développés au point que la monoparentalité est restée pendant longtemps associée à la pauvreté. Malgré les efforts de l’État-providence, les systèmes de protection sociale s’avèrent souvent inefficaces et inadaptés aux changements de la structure familiale et de la diversité des modes de résidence. Or, les situations des familles monoparentales ne sont pas semblables d’une société à une autre. Certaines sociétés adoptent des régimes providentiels qui offrent des conditions plutôt favorables aux familles quel que soit leur statut (monoparental ou biparental), tandis que d’autres se caractérisent par des systèmes moins égalitaires et moins favorables aux familles monoparentales.
Notre thèse cherche à déconstruire le lien entre la pauvreté et la monoparentalité en poussant plus loin la réflexion sur les régimes providentiels. Le bien-être des familles monoparentales dépend des arrangements institutionnels des régimes qui assurent des ressources à travers les trois piliers que sont l’État, le marché et la famille. Certaines sociétés favorisent le pilier de l’État comme principal pourvoyeur de ressources alors que d’autres mettent l’accent sur le marché. Dans d’autres cas, la solidarité familiale est considérée comme étant fondamentale dans le bien-être des individus. Parmi ces trois piliers, il est souvent difficile de trouver la combinaison la plus appropriée pour protéger les familles monoparentales et leur assurer une certaine sécurité et une autonomie économique. Lorsque les gouvernements adoptent la politique de prise en charge des familles monoparentales, ces dernières deviennent très dépendantes de l’assistance sociale et des programmes d’aide publique. Dans un contexte libéral, les mesures d’incitation au travail qui visent les chefs de famille monoparentale ont plutôt tendance à réduire cette dépendance. Mais dans bien des cas, les familles monoparentales sont amenées à dépendre d’un revenu du marché qui ne les aide pas toujours à sortir de la pauvreté. Lorsque nous regardons le troisième pilier, celui de la famille, il s’avère souvent que les solidarités qui proviennent de cette source sont limitées et occasionnelles et nécessitent parfois une réglementation spéciale pour les dynamiser (comme c’est le cas des pensions alimentaires).
L’articulation de ces piliers et leur apport au bien-être des familles monoparentales soulève une question fondamentale : Quelles sont les possibilités pour les chefs de famille monoparentale de fonder et maintenir un ménage autonome qui ne soit ni pauvre ni dans la dépendance par rapport à une seule source de revenu qui peut provenir de l’État, du marché ou de la famille ? Pour examiner cette question, nous avons procédé à des comparaisons internationales et interprovinciales à partir des données du Luxembourg Income Study (LIS). Le choix des comparaisons internationales est très utile pour situer le Québec dans un environnement de régimes providentiels avec un cadre théoriquement et conceptuellement structuré pour comprendre les politiques de lutte contre la pauvreté monoparentale.
Cette recherche montre principalement que la pauvreté monoparentale est très problématique dans les régimes qui privilégient le marché comme principal pilier de bien-être. Elle l’est aussi dans certains pays qui privilégient les transferts et adoptent des politiques de prise en charge envers les familles monoparentales qui restent largement désavantagées par rapport aux familles biparentales. Par contre, certains régimes favorisent une complémentarité entre ce que peuvent tirer les familles du marché du travail et ce qu’elles peuvent tirer des ressources de l’État. Généralement, ce genre d’approche mène vers des taux de pauvreté plus faibles chez les familles monoparentales. Le Québec fait partie des sociétés où le marché représente une source fondamentale de bien-être. Toutefois, la pauvreté monoparentale est moins problématique que chez ses voisins d’Amérique du Nord. De nombreux chefs de famille monoparentale dans la province occupent des emplois à temps plein sans être désavantagés. Cependant, les chefs de famille monoparentale qui occupent des emplois à temps partiel sont largement plus exposés à la pauvreté. Pourtant, dans certaines sociétés, particulièrement aux Pays-Bas, ce statut d’emploi offre des conditions meilleures pour la conciliation travail-famille. / Single parent poverty has long been a significant challenge for policy makers in developed countries. Some societies have been more effective than others at developing policy regimes that provide conditions more favourable to families regardless of their status (single parent or two-parent families). As a result, the circumstances and experiences of single parent families tend to vary considerably from state to state.
This thesis seeks to better understand the role of welfare state in mediating the relationship between poverty and single parenthood. The circumstances of single parenthood depend on three welfare pillars: the state, the market and the family. Some societies place emphasis on the role of the state, while others favour the market. In other cases, the family is considered to be primarily responsible for individual well being.
The combination that best protects single parent families is not always clear. If governments are too generous, families may become dependent on welfare and public assistance programs. In a liberal context, incentives to work that target single parents tend to reduce this dependence, but simply finding a job doesn’t always provide a route out of poverty and financial vulnerability. At the same time, family supports often turn out to be more limited and transitory than most families need. What, then, is the best combination that permits single parents to maintain an autonomous household that is neither poor nor overly dependent on one welfare pillar?
In order to examine this question, we present a series of international and interprovincial comparisons using data from the Luxembourg Income Study (LIS). We explore differences in single and dual-parent family poverty outcomes among several high income nations. We place particular emphasis on how the welfare policies of Quebec compare to other members of the World of Welfare Regimes.
Our results show that single parent poverty is greatest in societies that allow well-being to depend most heavily on the market. It is greatest also in societies that offer state provisions that consist of mainly allowances and that neglect other sources of well-being. We find that certain regimes provide a good combination of welfare pillars that support families, which in turn result in lower poverty levels among single-parent families.
While Quebec, like the rest of Canada place more emphasis on market than state pillar, it structures its state supports in such a way that it actually encourages greater labour market participation and amplifies the benefits of market resources for single parents. But in the same time, Quebec reports some of the lowest single parent poverty rates in the nation. In contrast, a high proportion of working single parent families in some other countries and the rest of Canada confront a high risk of poverty.
When we consider part-time work, we find that single parents in Quebec are poorly protected and are at a higher risk of poverty. Yet some societies, particularly the Netherlands, have managed to use part-time work as a strategic tool to find a balance between work and family activities, where a very high proportion of single parents are working part-time jobs with low risk of poverty.
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Types de famille et ségrégation résidentielle croisée à Montréal, 2006Pelletier, David 08 1900 (has links)
Le sujet principal de ce texte est une forme très ciblée de ségrégation démographique : la ségrégation selon le type de famille. Cependant, puisque la répartition spatiale des familles mariées, des familles en union libre, des familles monoparentales à chef féminin et de celles à chef masculin ne dépend pas uniquement de leur structure, il faut aussi considérer d'autres facettes de leur identité, notamment leurs caractéristiques socio-économiques et ethnoculturelles. La combinaison de ces facteurs engendre une ségrégation croisée que nous explorons avec les données du recensement de 2006 pour la région métropolitaine de Montréal. Nous utilisons d'abord des indices de ségrégation pour mettre en évidence une ségrégation familiale "brute", puis nous avons recours à des modèles de locational attainment pour déterminer l'effet "net" du type de famille sur le revenu médian du quartier de résidence et sur la distance qui sépare ce quartier du centre-ville. Nous trouvons qu'il existe une interaction importante entre l'appartenance ethnoculturelle, le revenu familial et le type de famille ce qui nous conduit à relativiser les résultats de recherches qui ne prennent pas en compte l'hétérogénéité interne des types de famille. / The main topic of this text is a narrowly defined form of demographic segregation: segregation by family type. However, since the spatial distribution of married, cohabiting, lone-mother, or lone-father families does not depend solely on their structure, we must also consider other aspects of their identity, including their socio-economic and ethno-cultural characteristics. The combination of these factors produces a cross-segregation that we investigate using 2006 census data for the Montreal metropolitan area. We first use segregation indices to highlight a "raw" family type segregation and we then use locational attainment models to determine its "net" effect on the median household income of the neighborhood and on the distance between the neighborhood and the city core. We find a significant interaction between ethnicity, family income and family type which leads us to put in perspective the findings of studies that do not take into account the internal heterogeneity of family types.
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Types de famille et ségrégation résidentielle croisée à Montréal, 2006Pelletier, David 08 1900 (has links)
Le sujet principal de ce texte est une forme très ciblée de ségrégation démographique : la ségrégation selon le type de famille. Cependant, puisque la répartition spatiale des familles mariées, des familles en union libre, des familles monoparentales à chef féminin et de celles à chef masculin ne dépend pas uniquement de leur structure, il faut aussi considérer d'autres facettes de leur identité, notamment leurs caractéristiques socio-économiques et ethnoculturelles. La combinaison de ces facteurs engendre une ségrégation croisée que nous explorons avec les données du recensement de 2006 pour la région métropolitaine de Montréal. Nous utilisons d'abord des indices de ségrégation pour mettre en évidence une ségrégation familiale "brute", puis nous avons recours à des modèles de locational attainment pour déterminer l'effet "net" du type de famille sur le revenu médian du quartier de résidence et sur la distance qui sépare ce quartier du centre-ville. Nous trouvons qu'il existe une interaction importante entre l'appartenance ethnoculturelle, le revenu familial et le type de famille ce qui nous conduit à relativiser les résultats de recherches qui ne prennent pas en compte l'hétérogénéité interne des types de famille. / The main topic of this text is a narrowly defined form of demographic segregation: segregation by family type. However, since the spatial distribution of married, cohabiting, lone-mother, or lone-father families does not depend solely on their structure, we must also consider other aspects of their identity, including their socio-economic and ethno-cultural characteristics. The combination of these factors produces a cross-segregation that we investigate using 2006 census data for the Montreal metropolitan area. We first use segregation indices to highlight a "raw" family type segregation and we then use locational attainment models to determine its "net" effect on the median household income of the neighborhood and on the distance between the neighborhood and the city core. We find a significant interaction between ethnicity, family income and family type which leads us to put in perspective the findings of studies that do not take into account the internal heterogeneity of family types.
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