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Renault Billancourt, 1950-1992 : le parti communiste et les ouvriers. Identités ouvrières et identité de parti : identités ouvrières et identité de parti / Renault Billancourt, 1950-1992 : the communist party and the workers : worker identities and party identityViguier, Alain 16 October 2017 (has links)
Cette étude retrace l’historique des luttes ouvrières à Billancourt depuis les années 50, dans leur rapport à la politique communiste, alors que domine un modèle militant communiste porté par les ouvriers qualifiés. Elle met en évidence et analyse les facteurs cachés des transformations affectant les différents conflits, et les identités ouvrières qui s’y manifestent. La domination du modèle communiste des années 50, ébranlée par la dynamique des conflits des années 1968, est portée par les ouvriers spécialisés. Cette dynamique est activée par les transformations du travail engagées dans les décennies antérieures. Leur insubordination, leur contestation du travail et du racisme, la force des grèves bouchon, contrarient la politique du PCF. L’initiative de la rupture de 1977, au sein de la gauche, témoigne de l’échec de l’ambition du PCF de rester le parti dirigeant. En 1981, le PCF mise en vain sur la réussite d’une participation gouvernementale non souhaitée. Cette participation déçoit les ouvriers, activant les contradictions de son corps militant. Alors, le monde de l’usine se défait. La centralité ouvrière et le concept de classe ont perdu toute capacité opératoire, cependant que la politique communiste de particularisation catégorielle est impuissante à endiguer une «balkanisation» politique du salariat. Des désaccords violents éclatent dans les sections, et se manifestent dans l’usine par des pratiques divergentes. La campagne radicale pour les «dix de Billancourt», les propositions d’alternatives gestionnaires, échouent. Les liens entre le parti et les ouvriers sont distendus, laissant les immigrés seuls et impuissants face aux suppressions d’emplois. / This thesis retraces the history of the workers’ conflicts at Billancourt starting in the 1950ies in their connection with the communists’ policies, dominant at the time, and carried out by the skilled workers. It highlights and analyses the hidden factors of the transformations that affect the different conflicts and the worker identities that manifest themselves in these conflicts. The domination of the communist model of the 50ies, destabilized by the dynamics of the conflicts of the years around 1968, was the work of the skilled workers. This dynamism was stimulated by the transformation of work engaged upon in the previous decades. Their insubordination, their protests about work and racism, the strength of the blockade strikes, thwart the French communist party policy oriented towards the union from the unskilled workers to the engineer. The initiative of the rupture, in 1977, of the left, attested to the failure of the PCF’s ambition to remain the leading party. In 1981, the PCF counted in vain on a successful, but unwished for, participation in the government. This participation disappointed the workers, activating contradictions within its militant corps. The factory world dislocated. Working class centrality and class concept had lost all operational reality, while the communist policy of categorical particularization was powerless to stem a political "balkanisation" of wage earners. Violent disagreements broke out in the sections, and were seen in the factory by divergent practices. The radical campaign for the "ten of Billancourt", proposals for alternative management, failed. The ties between the party and the workers were weakened, leaving the immigrants alone and helpless in the face of job suppressions.
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