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Le problème du monde naturel et la phénoménologie de Jan PatockaVaudreuil, Marc-André January 2006 (has links) (PDF)
Ce mémoire traite du problème du monde naturel chez le philosophe et phénoménologue tchèque Jan Patocka. Il présente sa contribution au mouvement phénoménologique sur les thèmes de la structure a priori du champ phénoménal et des mouvements fondamentaux de l'existence humaine. Dans l'introduction, nous faisons la généalogie du concept de monde naturel et montrons qu'il apparaît pour la première fois dans la philosophie positiviste de la fin du XIXe siècle, notamment chez les philosophes Ernst Mach et Richard Avenarius. Ce concept est ensuite repris par Edmund Husserl, qui élabore une analyse descriptive du monde naturel sur une base phénoménologique. Dans le premier chapitre, nous fondant sur une étude des textes de la jeunesse de Patocka, en particulier de sa thèse de doctorat Le monde naturel comme problème philosophique (1936), nous montrons que ce dernier formule d'abord ce problème dans une perspective essentiellement husserlienne, mais qu'il est ensuite conduit, dans la deuxième période de son oeuvre, à remettre en cause le « subjectivisme » de la philosophie transcendantale de Husserl et à reprendre la réflexion phénoménologique sur un fondement nouveau. Dans le deuxième chapitre, nous décrivons la position philosophique adoptée par Patocka dans sa maturité, qu'il qualifie
d'« asubjectiviste », en insistant sur ses principaux concepts, à savoir la structure a priori du champ phénoménal et les mouvements fondamentaux de l'existence humaine. Nous concluons en présentant la formulation nouvelle du problème du monde naturel qui résulte de cette refonte de la phénoménologie et qui rend problématique la saisie conceptuelle de la structure universelle invariante du monde de l'expérience quotidienne vécue.
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Étude exploratoire du phénomène de l'immigration comme rite de passage : le cas de trois immigrants sénégalaisDiouf, Agnes 06 1900 (has links) (PDF)
Basé sur une recherche de type qualitatif, ce mémoire vise à démontrer que l'immigration est vécue comme un rite de passage même si ce n'est pas conscient. Le présent travail est parti de l'objectif qui cherche à comprendre le point de vue de trois immigrants sénégalais par rapport à leur expérience. Pour cette raison, nous nous sommes posé la question : pourquoi le choix d'immigrer, malgré les difficultés auxquelles beaucoup sont confrontés? Ensuite, nous avons formulé deux intuitions : (1) l'immigration est considérée comme un moyen de réussite sociale. La personne qui choisit de partir a donc la chance de bénéficier de meilleures conditions de vie et de se voir accorder un nouveau statut; (2) Les immigrants rencontrent pratiquement les mêmes difficultés pendant leur parcours migratoire. Le sens et les significations qu'ils donnent au vécu dépendent donc de leurs motivations de départ et de leurs expériences individuelles. Notre recherche utilise la démarche phénoménologique qui nous permet de saisir le phénomène de l'immigration comme rite de passage. Dans le cadre théorique, nous avons expliqué, dans un premier temps, le choix de l'approche, son intérêt, ses caractéristiques et sa dimension communicationnelle. Dans un second temps, nous avons défini le rite, sa place et son importance dans la vie sociale et individuelle. Suite à cela, nous avons démontré que les rites de passage sont des étapes qui accompagnent le cycle de la vie humaine. À partir de cette étude, ressortent la valeur et le sens qui entourent ce concept condensé dans des symboles reconnus et acceptés par la communauté. Dans la partie méthodologique, à partir de questions ouvertes, les trois répondants interviewés ont partagé leurs expériences. L'analyse des résultats est basée sur la méthode phénoménologique de Giorgi reprise par Chantal Deschamps qui suit principalement les quatre phases suivantes : tirer le sens général de l'ensemble de la description du phénomène; identifier les « unités de signification » qui émergent de la description; développer le contenu « des unités de signification » en unités de signification approfondie; réaliser une synthèse de l'ensemble des développements des synthèses des « unités de signification ». De cette analyse s'est dégagé le sens donné à l'immigration. Aussi, l'interprétation des résultats montre les similarités et les divergences de points de vue ainsi que la particularité de la trajectoire de chacun des répondants. Au vu de tout cela, nous avons conclu que les motivations de départ demeurent pour l'immigrant une référence et une force pour confronter les difficultés quotidiennes et pour atteindre ses objectifs.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : immigration, vécu, conscience, rite de passage, phénoménologie.
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Être-sur-Facebook : la technique et l'habitation chez Martin Heidegger et Peter SloterdijkMarcotte, Bruno 23 January 2013 (has links)
À mesure que s’accroissent le temps passé en ligne et la richesse phénoménale des environnements web, ces « médias » doivent de moins en moins être pensés comme des canaux de communication et de plus en plus comme des espaces, voire des lieux d’habitation. Au même moment, les dispositifs de communications numériques, au premier chef www.facebook.com, sont constamment accusés d’être des espaces « irréels », de rendre les relations « superficielles », etc. Cette thèse cherche à qualifier l’être-au-monde lorsqu’il prend la forme de l’être-sur-facebook en mettant en relation les questions de l’habitation, de la technique et du numérique. De façon surprenante, bien que ceux-ci n’aient jamais écrit sur le web, les pensées de Martin Heidegger et de Peter Sloterdijk fournissent d’excellentes bases théoriques à partir desquelles penser l’habitation numérique. D’une part, Heidegger ne fait pas dériver la réalité d’une ontologie matérialiste, mais existentielle, ce qui correspond bien à la praxis numérique. D’autre part, il a cherché à établir des relations entre l’habitation et la technique, ainsi qu’entre l’authenticité et la publicité, ce qui se révèle fort utile pour penser ce que peut vouloir dire le fait d’habiter un environnement technique semi-public. Quant à Sloterdijk, ses notions de sphère et d’immunité sont intéressantes pour penser le nouveau genre d’espace créé par Facebook où l’usager contrôle lui-même l’accès à son réseau. Pensé avec les catégories de Sloterdijk, Facebook.com apparait comme un milieu s’acquittant de la double exigence d’immunité et de mobilisation où l’usager fait de son propre reflet sa « maison web ». Le projet guidant la trilogie « Sphères » – penser l’existence humaine à partir de ces lieux de production et d’installation – est ainsi poussé, par-delà son attachement à la concrétude, vers le web.
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Étude de voix chez Louis-René des ForêtsRocheville, Sarah Dominique January 2004 (has links)
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Être-sur-Facebook : la technique et l'habitation chez Martin Heidegger et Peter SloterdijkMarcotte, Bruno January 2013 (has links)
À mesure que s’accroissent le temps passé en ligne et la richesse phénoménale des environnements web, ces « médias » doivent de moins en moins être pensés comme des canaux de communication et de plus en plus comme des espaces, voire des lieux d’habitation. Au même moment, les dispositifs de communications numériques, au premier chef www.facebook.com, sont constamment accusés d’être des espaces « irréels », de rendre les relations « superficielles », etc. Cette thèse cherche à qualifier l’être-au-monde lorsqu’il prend la forme de l’être-sur-facebook en mettant en relation les questions de l’habitation, de la technique et du numérique. De façon surprenante, bien que ceux-ci n’aient jamais écrit sur le web, les pensées de Martin Heidegger et de Peter Sloterdijk fournissent d’excellentes bases théoriques à partir desquelles penser l’habitation numérique. D’une part, Heidegger ne fait pas dériver la réalité d’une ontologie matérialiste, mais existentielle, ce qui correspond bien à la praxis numérique. D’autre part, il a cherché à établir des relations entre l’habitation et la technique, ainsi qu’entre l’authenticité et la publicité, ce qui se révèle fort utile pour penser ce que peut vouloir dire le fait d’habiter un environnement technique semi-public. Quant à Sloterdijk, ses notions de sphère et d’immunité sont intéressantes pour penser le nouveau genre d’espace créé par Facebook où l’usager contrôle lui-même l’accès à son réseau. Pensé avec les catégories de Sloterdijk, Facebook.com apparait comme un milieu s’acquittant de la double exigence d’immunité et de mobilisation où l’usager fait de son propre reflet sa « maison web ». Le projet guidant la trilogie « Sphères » – penser l’existence humaine à partir de ces lieux de production et d’installation – est ainsi poussé, par-delà son attachement à la concrétude, vers le web.
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La place de la médiation sociale parmi les modes alternatifs de régulation au Québec : L’expérience-vécue de quelques médiateurs sociauxCadieux, Michelle January 2015 (has links)
La société fait face aux diverses situations qui l’affectent en mettant en place des mécanismes de régulation qui prennent plusieurs formes. Comme il a été démontré par plusieurs recherches, les modes étatiques de régulation sociale pénale sont loin d’être les plus utilisés, au quotidien, pour contrer les situations qui peuvent causer du tort social. Plutôt, il existerait un grand nombre de mécanismes, plus ou moins formels, qui régulent la société pour minimiser les torts sociaux. En adoptant ce postulat de base, j’explore l’activité de médiation sociale du Québec comme pratique alternative de régulation des conflits du quotidien. Par une méthode qualitative et une approche phénoménologique, je tente d’accéder au point de vue des médiateurs sociaux qui sont bénévoles au sein d’organismes qui offrent des services de médiation, afin de mieux comprendre comment ils sont mobilisés et comment ils perçoivent leur rôle comme acteurs « alternatifs » de la régulation sociale.
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Barbarie ou culture : l'éthique de l'affectivité dans la phénoménologie de Michel Henry / "Barbarism or culture" : the ethics of affectivity in Michel Henry's phenomenologySeyler, Frédéric 22 October 2008 (has links)
La Phénoménologie de la vie de Michel Henry est-elle porteuse d’une éthique et, si tel est le cas, quelles sont les coordonnées principales de celle-ci ? C’est cette double question que se propose d’étudier la recherche menée ici. Alors que les textes que M. Henry consacre explicitement à l’éthique sont peu nombreux, il apparaît cependant que la distinction barbarie/culture représente le fil conducteur d’une critique qui ne peut être considérée comme axiologiquement neutre. L’analyse de la continuité de cette distinction dans le corpus de la Phénoménologie de la vie permet ainsi de clarifier le sens que pourrait prendre une « éthique de la culture ». Ce sens est intimement lié à la compréhension de la vie comme affectivité immanente et transcendantale. L’éthique de M. Henry peut alors se caractériser comme une éthique de l’affectivité dont l’enjeu se situe dans une possible reconnaissance de la vie. La question est cependant aussi de savoir dans quelle mesure un discours éthique peut non seulement être tenu sur ce qui, en raison de son immanence, échappe par principe à l’intentionnalité, mais peut également posséder une effectivité pratique à son égard. La discursivité éthique peut alors être pensée comme articulation de la theoria à la praxis, notamment à travers les concepts de quasi-performativité et de traduction. C’est finalement l’ensemble du texte de la Phénoménologie de la vie qui se révèle dans sa dimension éthique, dimension qu’il est également possible de mettre en perspective dans le champ du politique. / Does Michel Henry’s Phenomenology of life contain specific ethics and, in that case, what is their nature? The aim of this research is to bring an answer to this question. Although M. Henry has written only a small number of texts referring specifically to ethics, it nonetheless appears that his distinction between barbarism and culture provides a critique that cannot be considered axiologically neutral. Analyzing the continuity of that distinction throughout the body of Phenomenology of life clears the path to an understanding of the meaning that an “ethics of culture” could have. This meaning is directly linked to an understanding of life as immanent and transcendental affectivity. M. Henry’s ethics can thereby be characterized as the ethics of affectivity, the central stake of which lies in the recognition of life. However, the question is to what extent an ethical discourse can be held on a reality that, being immanent, is principally inaccessible for intentionality and how such discourse can have practical effectiveness with regard to that reality. Ethical discursivity may then be understood as articulating theoria and praxis, especially through the concepts of quasi-performativity and translation. Finally, the whole text of the Phenomenology of life appears in its ethical dimension, a dimension which can equally be put in perspective with the field of politics.
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Merleau-Ponty et la phénoménologie de la nature : itinéraire d'un problème ontologiqueDécarie-Daigneault, Benjamin 18 October 2022 (has links)
Notre mémoire vise à mettre en lumière le rôle crucial que joue le thème de la nature dans l'œuvre de Merleau-Ponty. Nous y défendons une lecture continuiste de son corpus, situant, à la jointure de ses différentes phases, la persistance de l'interrogation sur la nature et sur le monde naturel. De ses premiers écrits sur la psychologie du comportement à son projet ontologique tardif - culminant dans son ouvrage inachevé Le visible et l'invisible - Merleau-Ponty cherche avec insistance à se frayer un chemin vers le versant inarticulé du monde vécu, à poser le regard sur ce qui précède et sous-tend la solidité et la cohérence du réel. Une telle entreprise, visant le « naturel » comme ce qui se trouve en dehors de nos réseaux humains de signification, doit se déployer à rebours des positivismes traditionnels qui tendent à introniser un seul pôle de l'expérience - le sujet ou l'objet - au statut de fondement du réel. Ce qui singularise le concept merleau-pontien de nature, c'est qu'il est avant tout le lieu où tente de s'exprimer un paradoxe irrésolu : la nature est ce qui résiste pleinement à notre humanité sans pouvoir être envisagé en dehors de celle-ci. Notre mémoire cherche à comprendre la genèse proprement phénoménologique de ce paradoxe de la nature, en mettant en lumière l'apport crucial des textes de Husserl à la critique merleau-pontienne des différents positivismes, critique qui reprend l'idée de « monde vécu » pour rompre définitivement avec l'idée d'une nature comprise comme théâtre objectif sur lequel se déploieraient une productivité humaine, une histoire, des vies subjectives et une culture intersubjective. Nous suggérons que la reprise que fait Merleau-Ponty des écrits de Husserl le pousse à envisager le questionnement sur la nature non-humaine comme une interrogation du versant « sauvage » de l'expérience qui, plutôt que de se trouver figé en dessous de l'histoire humaine, est à comprendre comme une productivité dynamique toujours à l'œuvre dans l'expérience vécue, une pré-objectivité aux avatars multiples qui participe à la détermination ouverte du réel. / This thesis is an attempt to shed light on the crucial role that the notion of nature plays in Merleau-Ponty's work. By approaching the philosopher's corpus as a unified movement built of several phases, we argue that his persistent interrogating of nature and the natural world can be understood as the hinge that articulates together all of its different moments. From his early writings on behavioral psychology to his late ontology - which culminates in his unfinished work The Visible and the Invisible - Merleau-Ponty consistently seeks a way to grasp the dimensions of lived experience which have not already been articulated, to thematize what precedes and subtends the solidity and coherence of the reality that we experience. Such an endeavor, seeking nature as what lies outside and beyond our human networks of signification, unfolds in contradistinction with the classical positivist ontologies that tend to elevate a single pole of lived experience - either the subject or the object - as the founding term of reality. What characterizes Merleau-Ponty's concept of nature is that it resists such hypostases by remaining the locus of an unresolved paradox: nature is what fully resists our humanity without being conceivable outside of the boundaries of our humanity. This master's thesis seeks to unfold the phenomenological genesis of this paradoxical view of nature by highlighting the crucial contribution of Husserl's writings to the Merleau-Pontian critique of positivism, a critique that takes the idea of "perceived world" to definitely divorce the traditional conceptions of nature as an objective theatre stage upon which unfolds a human productivity, a history, a multiplicity of subjective lives, and an intersubjective culture. I suggest that Merleau-Ponty's taking up of Husserl's writings brings him to comprehend the interrogation of non-human nature as an investigation of the "wild" aspect of experience. The latter, instead of being conceived as a fixated entity that lies underneath human history, is to be envisaged as a dynamic productivity that is always at work across lived experience, a pre-objectivity which takes various shapes, and which participates in the open-ended determination of reality.
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Question de l'origine, origine de la question : fixité et devenir dans la phénoménologie husserlienneVerret, Mathieu 09 September 2024 (has links)
S'appuyant sur la distinction de Fink à l'égard des concepts thématiques et des concepts opératoires dans la phénoménologie husserlienne, ce mémoire prend pour premier fil directeur *la question de l'origine* afin de retourner circulairement à *l'origine de la question*, et ainsi y éclairer la tension à l'œuvre entre la *fixité* et le *devenir*. Il s'agit de rendre compte que l'origine y fonctionne comme le concept opératoire par excellence, permettant dès lors de montrer que chaque tentative thématique auprès de l'origine entraîne des thématisations différentes de la méthode phénoménologique elle-même. Cette étude prend donc également pour second fil directeur le passage et la continuité entre la phénoménologie statique - qui entend fixer la validité absolue de la connaissance - et la phénoménologie génétique - qui renvoie cette validité à la dimension opératoire de sa genèse. Ce faisant, les trois chapitres qui composent cette étude retracent ces fils conducteurs à travers trois moments cruciaux de la pensée de Husserl, à savoir (1) un moment d'apparition dans les *Recherches logiques* où l'origine se thématise comme essence ou *être-vrai-fixe*, (2) un moment de transition dans les *Leçons sur le temps* en raison des considérations nouvelles sur la temporalité, et (3) un moment de dépassement dans la phénoménologie transcendantale de 1917-1921 avec l'association de l'origine à ce qu'on nomme l'*être-en-devenir*.
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Merleau-Ponty et la phénoménologie de la nature : itinéraire d'un problème ontologiqueDécarie-Daigneault, Benjamin 12 November 2023 (has links)
Notre mémoire vise à mettre en lumière le rôle crucial que joue le thème de la nature dans l'œuvre de Merleau-Ponty. Nous y défendons une lecture continuiste de son corpus, situant, à la jointure de ses différentes phases, la persistance de l'interrogation sur la nature et sur le monde naturel. De ses premiers écrits sur la psychologie du comportement à son projet ontologique tardif - culminant dans son ouvrage inachevé Le visible et l'invisible - Merleau-Ponty cherche avec insistance à se frayer un chemin vers le versant inarticulé du monde vécu, à poser le regard sur ce qui précède et sous-tend la solidité et la cohérence du réel. Une telle entreprise, visant le « naturel » comme ce qui se trouve en dehors de nos réseaux humains de signification, doit se déployer à rebours des positivismes traditionnels qui tendent à introniser un seul pôle de l'expérience - le sujet ou l'objet - au statut de fondement du réel. Ce qui singularise le concept merleau-pontien de nature, c'est qu'il est avant tout le lieu où tente de s'exprimer un paradoxe irrésolu : la nature est ce qui résiste pleinement à notre humanité sans pouvoir être envisagé en dehors de celle-ci. Notre mémoire cherche à comprendre la genèse proprement phénoménologique de ce paradoxe de la nature, en mettant en lumière l'apport crucial des textes de Husserl à la critique merleau-pontienne des différents positivismes, critique qui reprend l'idée de « monde vécu » pour rompre définitivement avec l'idée d'une nature comprise comme théâtre objectif sur lequel se déploieraient une productivité humaine, une histoire, des vies subjectives et une culture intersubjective. Nous suggérons que la reprise que fait Merleau-Ponty des écrits de Husserl le pousse à envisager le questionnement sur la nature non-humaine comme une interrogation du versant « sauvage » de l'expérience qui, plutôt que de se trouver figé en dessous de l'histoire humaine, est à comprendre comme une productivité dynamique toujours à l'œuvre dans l'expérience vécue, une pré-objectivité aux avatars multiples qui participe à la détermination ouverte du réel. / This thesis is an attempt to shed light on the crucial role that the notion of nature plays in Merleau-Ponty's work. By approaching the philosopher's corpus as a unified movement built of several phases, we argue that his persistent interrogating of nature and the natural world can be understood as the hinge that articulates together all of its different moments. From his early writings on behavioral psychology to his late ontology - which culminates in his unfinished work The Visible and the Invisible - Merleau-Ponty consistently seeks a way to grasp the dimensions of lived experience which have not already been articulated, to thematize what precedes and subtends the solidity and coherence of the reality that we experience. Such an endeavor, seeking nature as what lies outside and beyond our human networks of signification, unfolds in contradistinction with the classical positivist ontologies that tend to elevate a single pole of lived experience - either the subject or the object - as the founding term of reality. What characterizes Merleau-Ponty's concept of nature is that it resists such hypostases by remaining the locus of an unresolved paradox: nature is what fully resists our humanity without being conceivable outside of the boundaries of our humanity. This master's thesis seeks to unfold the phenomenological genesis of this paradoxical view of nature by highlighting the crucial contribution of Husserl's writings to the Merleau-Pontian critique of positivism, a critique that takes the idea of "perceived world" to definitely divorce the traditional conceptions of nature as an objective theatre stage upon which unfolds a human productivity, a history, a multiplicity of subjective lives, and an intersubjective culture. I suggest that Merleau-Ponty's taking up of Husserl's writings brings him to comprehend the interrogation of non-human nature as an investigation of the "wild" aspect of experience. The latter, instead of being conceived as a fixated entity that lies underneath human history, is to be envisaged as a dynamic productivity that is always at work across lived experience, a pre-objectivity which takes various shapes, and which participates in the open-ended determination of reality.
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