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L'amplification sociale des risques : l'exemple du traitement de la menace terroriste par le gouvernement américainMignault, Simon-Pierre 13 April 2018 (has links)
Malgré l'amélioration considérable de ses conditions de VIe et l'implantation dans son environnement d'une multitude de mesures de protections, un sentiment d'insécurité semble persister chez l'homme contemporain. La perception exagérée de divers risques qui parsèment l'existence humaine, construite par de multiples processus individuels, culturels et sociaux, en représente un motif important. À cet égard, la présente recherche tente de caractériser le traitement du risque terroriste effectué par certains membres de l'exécutif américain de l'administration de George W. Bush. S'échelonnant des attentats du 11 septembre 2001 aux élections législatives du 7 novembre 2006, une analyse descriptive et qualitative est accomplie à l'aide d'outils issus de la théorie de l'amplification sociale des-risques (SARF). Elle examine les signaux de risque transmis par les dirigeants vers la sphère publique afin de cerner les effets atténuateurs ou intensificateurs qui pourraient avoir affecté la perception du risque terroriste dans la population américaine.
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Être femme, être Maya : regard critique sur le développement, l'ethnicité et le genre au GuatemalaBrisson, Jacinthe 11 April 2018 (has links)
Ce mémoire porte sur le cas du Guatemala où furent signés en 1996, les accords de paix mettant fin à trente-six ans de conflit armé. Dès lors, se sont multipliés les politiques et programmes de développement se donnant pour objectif la construction d'une société démocratique et respectueuse de la diversité. S'appuyant sur un cadre théorique d'économie politique féministe et sur une perspective critique du développement, ce mémoire s'attarde aux actions de développement sur les femmes mayas. Recourant également à une approche historique et se penchant sur les dimensions structurelle et locale de la situation à l'étude, l'auteure avance l'hypothèse selon laquelle le dispositif de développement élaboré au cours de la dernière décennie contribue à exacerber le clivage entre populations mayas et ladina. L'analyse suggère que malgré certains changements positifs pour les femmes mayas, une inadéquation entre les priorités de ces dernières et les actions mises en place grâce à l'appui de différences agences de développement continue d'exister.
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Vivre ensemble au quotidien : expérience urbaine des autochtones et des non-autochtones à l'ère du vivir bien à El Alto et La Paz en BoliviePaquet, Marie-Ève 06 March 2024 (has links)
Titre de l'écran-titre (visionné le 21 août 2020) / En Bolivie, l’élection du président autochtone Evo Morales en 2005 et la réforme constitutionnelle de 2009, intégrant le concept ancestral du vivir bien ont fait couler beaucoup d’encre ces dernières années. Alors que la plupart des ouvrages se penchent principalement sur l’apport théorique du vivir bien, ce mémoire cherche à enrichir la compréhension de ce concept dans sa dimension pratique et locale. Ce mémoire porte plus particulièrement sur l’expérience urbaine des autochtones, principalement des Aymaras, et des non-autochtones dans leur quête du bien-vivre à La Paz et à El Alto, en Bolivie. L’analyse se penche principalement sur la négociation des identités en mettant en lumière les différentes dimensions, tant politiques, économiques, sociales, culturelles qu’artistiques, du quotidien des autochtones, mais aussi des non-autochtones. En particulier, ce mémoire explore les stratégies d’affirmation mises en avant pour se sentir bien, notamment la création de réseaux, le maintien de pratiques rituelles et la participation à diverses manifestations culturelles et artistiques dont l’entrada folclórica universitaria, un festival folklorique auxquels prennent part les étudiants. -- Mots-clés : vivir bien, identité, authenticité, anthropologie urbaine, fête, danse, culture, LaPaz, El Alto, Bolivie. / In Bolivia, the election of indigenous president Evo Morales in 2005 and the constitutional reform of 2009, incorporating the ancestral concept of living well have been the subject of much attention in recent years. While most books primarily focus on the theoretical contribution of the living well concept, this thesis seeks to enrich the understanding of its practical and local dimensions. This thesis examines the urban experience of Indigenous people, mainly Aymaras, and non-Indigenous people in their pursuit of living well in La Paz and El Alto, in Bolivia. The analysis focuses on the negotiation of identities by highlighting the different dimensions, both political, economic, social, cultural and artistic, of the everyday lives of Indigenous people, but also of non-Indigenous people. This thesis more specifically explores the affirmation strategies put forward to feel good, including the creation of networks, the preservation of ritual practices and the participation in various cultural and artistic activities including the entrada folclórica universitaria, a university festival in which students partake. -- Keywords: Aymaras, living well, identity, authenticity, urban anthropology, fiesta, dance,culture, La Paz, El Alto, Bolivia. / En Bolivia, la elección del presidente indígena Evo Morales en 2005 y la reformaconstitucional de 2009, que incorpora el concepto ancestral del vivir bien, han sido objeto de mucha atención en los últimos años. Si bien la mayoría de los libros se enfocan en la contribución teórica del vivir bien, esta tesis busca enriquecer la comprensión de este concepto en su dimensión práctica y local. Esta tesis se centra en la experiencia urbana de los indígenas, principalmente los Aymaras y de los no indígenas en su búsqueda del vivir bien en La Paz y El Alto, en Bolivia. El análisis se enfoca en la negociación de identidades, destacando las diferentes dimensiones, tanto políticas, económicas, sociales, culturales y artísticas, de la vida cotidiana de los indígenas, como también de los no indígenas. En particular, esta tesis explora las estrategias de afirmación presentadas para sentirse bien, incluyendo la creación de redes, el mantenimiento de prácticas rituales y la participación en diversos eventos culturales y artísticos, como la entrada folclórica universitaria, un festival universitario al que participan varios estudiantes. -- Palabras claves: Aymaras, vivir bien, identidad, autenticidad, antropología urbana, fiesta, baile, cultura, La Paz, El Alto, Bolivia.
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La chefferie : essai d'application d'un concept anthropologique à la société protomycénienneTremblay, Sarahlyne 11 April 2018 (has links)
L'intérêt de notre mémoire de maîtrise porte sur une reconnaissance théorique des organisations à chefferie dans le Péloponnèse à la phase dite de «transition». Le but principal consiste à vérifier si la chefferie, telle qu'exposée et définie dans un discours anthropologique, est conforme aux réalités sociale et politique des groupes protomycéniens des 17e et 16e siècles avant J.-C, dans un contexte d'archéologie protohistorique mycénienne. Après avoir présenté les considérations historiques et vestiges matériels qui permettent de préciser les transformations socioculturelles survenues en terres helladiques à cette époque, nous montrons les propriétés intrinsèques des chefferies et la terminologie qui lui est rattachée, dans des contextes culturels variés. Enfin, nous comparons des sites de quatre régions péloponnésiennes afin de déterminer les stratégies matérielles et architecturales spécifiques, soit celles qui furent retenues en fonction d'approches théoriques particulières pour cerner la structure politique de ces «organisations villageoises» comme relevant des chefferies. / Québec Université Laval, Bibliothèque 2014
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« Eshkᵘ tshikanakuan kanamehtaik -- Les traces sont encore visibles » : langue et territoire chez les Pekuakamiulnuatsh / Eshku tshikanakuan kanamehtaik -- Les traces sont encore visiblesTipi, Şükran 17 June 2024 (has links)
À l'instar de plusieurs groupes autochtones des différentes régions du monde, les Pekuakamiulnuatsh (Innus du Lac Saint-Jean, Québec, Canada) de la communauté de Mashteuiatsh sont activement engagés dans la lutte pour la reconnaissance et le respect de leur autorité et de leur capacité à s'autogouverner, dans une visée d'autonomie et de souveraineté des peuples autochtones sur leurs territoires. Dans les discussions qui tournent autour de la non-renonciation à la souveraineté et de titres de propriété territoriale non cédés, l'affirmation centrale qui ressort des prises de parole publiques est celle que les territoires ne sont pas des biens qui peuvent être possédés par des particuliers. Le constat qui s'impose est celui qu'une meilleure compréhension de la persistance de l'opposition exercée par plusieurs groupes autochtones à travers le Canada à certains projets de développement doit obligatoirement passer par une analyse des fondements du sentiment d'appartenance complexe à l'environnement qui les entourent, ce sentiment souvent résumé à l'aide du concept de « conscience territoriale » (Lacasse 1996). Au moment où, dans le cadre de la Décennie internationale des langues autochtones de l'UNESCO, les spécialistes et représentant.e.s autochtones rappellent que la sauvegarde de la diversité des langues autochtones est essentielle à la protection de la diversité culturelle et biologique, cette thèse brosse le portrait du lien qu'entretiennent les différentes générations de Pekuakamiulnuatsh avec leur territoire ancestral. Plus précisément, cette analyse de 61 entrevues semi-dirigées fait état de ce que le territoire signifie pour les Pekuakamiulnuatsh qui l'occupent encore, et pour ceux et celles qui ne le fréquentent plus physiquement, et quels sont les facteurs culturels et contextuels qui influent sur leurs discours actuels d'appartenance à ce même territoire. Au niveau linguistique, et au-delà de l'utilisation des noms de lieux et des différentes désignations du territoire ancestral, cette esquisse d'un portrait contemporain de la territorialité des Pekuakamiulnuatsh explore les façons d'exprimer linguistiquement, aux niveaux lexical et grammatical, une relation à un lieu, à un espace, au territoire, afin de dégager les pratiques langagières d'une communauté locale et de voir comment certaines formes d'expression linguistique acquièrent une signification sociale de par leur usage dans l'interaction verbale. Au niveau méthodologique, cette recherche collaborative s'inscrit dans une épistémologie de théorisation ancrée par sa proximité avec le terrain et par le développement d'un cadre théorique intégré qui émerge des données obtenues dans un contexte collaboratif mettant en application les Principes PCAP (Centre des Premières Nations 2007 ; Schnarch 2004), à l'intérieur d'une entente de partenariat avec la communauté de Mashteuiatsh. À la croisée disciplinaire entre l'anthropologie du langage et de l'ethnolinguistique, de l'anthropologie de l'espace et de la géographie humaine, avec les perspectives tant analytiques que méthodologiques inspirées des épistémologies et méthodologies autochtones (Atleo 2005 ; Battiste et Henderson 2000 ; Brant Castellano 2004 ; Hart 2010 ; Rice *et al.* 2005 ; Simpson 2000 ; Tuhiwai Smith 2012) et ancrées dans les valeurs de relationnalité (Gonzalez 2021 ; Tipi 2021) et de réciprocité dans les rapports dynamiques entretenus entre les expertises locales sollicitées et les pratiques de collaboration entre partenaires du projet, cette thèse représente une contribution originale aux études de la territorialité d'un point de vue langagier. Mises en application ensemble, ces approches et les principes qu'elles renferment, permettent de mieux appréhender les dynamiques sous-jacentes au processus d'appropriation et d'expression d'une territorialité propre aux Pekuakamiulnuatsh et la reconfiguration actuelle de celle-ci. Le travail de terrain effectué se veut une contribution au corpus foisonnant d'études et de réflexions du domaine de la revitalisation des langues dites en péril (Austin et Sallabank 2014), notamment par une meilleure conceptualisation des dynamiques et des idéologies langagières à l'œuvre au sein des communautés autochtones qui revendiquent ces langues. Il s'agit d'une tentative d'amener une meilleure compréhension de la construction d'une identité linguistique à travers les processus d'interaction au sein d'une communauté linguistique, incluant la négociation des appartenances et des compétences (Kroskrity et Avineri 2014), même entre différentes générations de membres, à l'exemple de la communauté partenaire de l'étude, Mashteuiatsh. Cette étude langagière des dimensions ontologiques inhérentes à la territorialité *ilnu* propose ainsi une analyse multidimensionnelle de l'expression d'une continuité relationnelle avec le territoire en termes de mobilités et de responsabilités. / Like many indigenous groups in different parts of the world, the Pekuakamiulnuatsh (Innu of Lac Saint-Jean, Quebec, Canada) of the First Nation community of Mashteuiatsh are actively engaged in the struggle for recognition and respect for their authority and capacity for self-governance, with a view to the autonomy and sovereignty of indigenous peoples over their territories. In the discussions that revolve around the non-renunciation of sovereignty and Aboriginal titles on unceded territories, the central assertion that emerges from the public indigenous discourse is that territories are not property that can be owned by individuals. It is clear that a better understanding of the persistent opposition of many Indigenous groups across Canada to certain development projects must include an analysis of the basis of their complex sense of belonging to the environment around them, which is often summarised in the concept of 'territorial consciousness' (Lacasse 1996). At a time when, in the context of UNESCO's International Decade of Indigenous Languages, Indigenous specialists and representatives are reminding us that safeguarding the diversity of indigenous languages is essential to the protection of cultural and biological diversity, this thesis paints a picture of the relationship that the various generations of Pekuakamiulnuatsh have with their ancestral territories. More specifically, this analysis of 61 semi-structured interviews shows what the territory means to the Pekuakamiulnuatsh who still occupy it, and, for those who do no longer physically have access to it, what cultural and contextual factors influence their current discourses of belonging to this same territory. At the linguistic level, and beyond the use of place names and various designations of the ancestral territory, this sketch of a contemporary portrait of the territoriality of the Pekuakamiulnuatsh explores the ways of expressing linguistically, at the lexical and grammatical levels, a relationship to a place, a space, or the territory, in order to identify the linguistic practices of a local community and to see how certain forms of linguistic expression acquire a social meaning through their use in verbal interaction. At the methodological level, this collaborative research is part of an epistemology of theorization anchored by its proximity to the field and by the development of an integrated theoretical framework that emerges from the data obtained in a collaborative context applying the OCAP Principles (Centre des Premières Nations 2007 ; Schnarch 2004), within a partnership agreement with the community of Mashteuiatsh. At the disciplinary crossroads between the anthropology of language and ethnolinguistics, the anthropology of space and human geography, with both analytical and methodological perspectives inspired by indigenous epistemologies and methodologies (Atleo 2005 ; Battiste et Henderson 2000 ; Brant Castellano 2004 ; Hart 2010 ; Rice *et al.* 2005 ; Simpson 2000 ; Tuhiwai Smith 2012) and rooted in the values of relationality (Gonzalez 2021 ; Tipi 2021) and reciprocity in the dynamic relationships maintained between the local experts solicited and the practices of collaboration between project partners, this thesis represents an original contribution to the study of territoriality from a linguistic anthropological perspective. When applied together, these approaches and the principles they contain allow for a better understanding of the dynamics underlying the process of appropriation and expression of a territoriality specific to the Pekuakamiulnuatsh and its current reconfiguration. The fieldwork carried out is intended to contribute to the abundant body of studies and reflections in the field of revitalization of endangered languages (Austin et Sallabank 2014), particularly through a better conceptualization of the language dynamics and ideologies at work within the Aboriginal communities that claim these languages. It is an attempt to bring about a better understanding of the construction of linguistic identity through the processes of interaction within a linguistic community, including the negotiation of belonging and skills (Kroskrity et Avineri 2014) even between different generations of members, as in the case of the partner community of the study, Mashteuiatsh. This linguistic study of the ontological dimensions inherent in *ilnu* territoriality thus provides a multidimensional analysis of the expression of relational continuity with the territory in terms of mobilities and responsibilities.
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Anthropologie historique de la culture politique : le cas du rituel de la récitation de la prière au Parlement du Québec, 1793-1976Roy, Isabelle 12 April 2018 (has links)
Le rituel parlementaire de réciter une prière à l'ouverture de chaque séance quotidienne relève d'une tradition britannique qui tire son origine de l'Angleterre du XVIe siècle. Instauré dès les premières institutions parlementaires de la colonie du Bas-Canada, le rituel de la prière ne fut abandonné qu'en 1976, non sans avoir été plusieurs fois réactualisé. Ce mémoire se veut une étude des représentations symboliques véhiculées par les acteurs politiques par le biais du rituel de la récitation de prières à l'intérieur du cadre parlementaire. En procédant à une analyse herméneutique des textes des prières récitées à différents moments de l'histoire parlementaire du Québec, ainsi que d'autres documents de presse se rapportant au rituel, ce mémoire prétend réaliser une histoire de la culture politique québécoise, plus précisément une histoire des représentations symboliques religieuses dans l'État, en s'inspirant des méthodologies propres à l'anthropologie historique.
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Des parcours de vie segmentés entre dictature duvaliériste et Révolution tranquille : migration et intégration socioprofessionnelle des enseignants haïtiens de l'éducation supérieure dans les régions du Québec (1960-2000)D'Almeida, Augustin Roland 28 March 2024 (has links)
Titre de l'écran-titre (visionné le 25 mars 2024) / Cette thèse explore un aspect de la migration et de l'intégration des professionnels noirs au Canada. Il s'agit plus précisément des professeurs haïtiens dans les institutions régionales de l'enseignement supérieur au Québec, mises en place à la fin des années 1960 dans la seule province francophone du Canada. Cela s'est produit à la suite de la Commission Parent sur l'éducation qui a initié des réformes dans l'ensemble du système éducatif dans la foulée de la Révolution tranquille au Québec. Ces réformes incluaient des besoins de recrutement d'un grand nombre d'enseignants qualifiés. Cette étude veut renforcer une partie de la littérature scientifique représentant traditionnellement les Afro-Canadiens dans des rôles mineurs dans le cadre de la construction de la nation canadienne. Les enseignants haïtiens qualifiés, issus de la première vague de migration vers le Canada à partir de la fin des années 1960, n'ont pas rencontré d'obstacles majeurs et ont facilement trouvé des postes dans les nouveaux cégeps (Collège d'Enseignement Général et Professionnel) du Québec ainsi que dans de nombreuses branches régionales du réseau naissant de l'Université du Québec. Ces professeurs haïtiens ont rapidement contribué à la mission que se donnait le Québec de former adéquatement ses citoyens. Ainsi, dans les années qui ont suivi, l'emploi au niveau professionnel est devenu de plus en plus compétitif tant pour les immigrants que pour la population en général. Les expériences d'intégration de ces enseignants se sont avérées bien meilleures que celles de leurs compatriotes, ces milliers d'autres Haïtiens qui ont fait partie des vagues d'immigration subséquentes au Québec. Ces autres Haïtiens étaient beaucoup moins éduqués et plus sujets à différentes sortes de discriminations dans leur processus d'intégration, notamment dans la région métropolitaine de Montréal où ils sont concentrés. Pour ce projet, au total, 17 professeurs haïtiens ont été interviewés individuellement dans un format semi-dirigé. Ils provenaient de divers domaines de l'enseignement supérieur et de différentes régions du Québec. Ils ont exercé dans le système éducatif québécois au moins entre la fin des années 1960 et 2000. Quelques-uns étaient encore actifs, mais la grande majorité d'entre eux étaient déjà à la retraite depuis de nombreuses années au moment des entrevues; et la plupart d'entre eux ont maintenant en moyenne autour de 80 ans à la fin de cette recherche. J'ai utilisé une méthode qualitative basée principalement sur une variante de l'approche dite *Grounded theory* et élaborée par Pierre Paillé (Paillé, 1994). Cette méthode consiste en quelques opérations de codage des informations issues des entretiens en catégories et concepts afin de voir émerger une théorisation. Cette méthode m'a permis d'analyser les histoires de vie de ces professionnels noirs et haïtiens qui ont contribué à leur manière et ont été des témoins de la transformation socioéconomique du Québec au cours des 60 dernières années. Leurs trajectoires migratoires étaient très différentes. Certains d'entre eux sont arrivés directement d'Haïti avec leurs diplômes universitaires. D'autres ont immigré au Québec en provenance d'Europe ou des États-Unis où ils sont allés compléter leur formation universitaire. Quelques-uns d'entre eux ont fait de tels voyages d'études afin de compléter un doctorat à l'étranger en étant déjà établis au Québec comme enseignants. Alors que la majorité des immigrants au Québec a tendance à se regrouper dans la région métropolitaine de Montréal, les Haïtiens que nous avons étudiés ont choisi de vivre dans les régions situées à l'extérieur de cette grande métropole dans des municipalités comme Chicoutimi, Rimouski, Québec, Gatineau, Sherbrooke ou Trois-Rivières. Comme Haïti et le Québec entretiennent des liens anciens du fait qu'ils étaient deux anciennes colonies françaises en Amérique, beaucoup de ces professionnels haïtiens ont par ailleurs eu des membres de différentes congrégations religieuses du Québec comme enseignants au niveau primaire et secondaire en Haïti. À cause de cela, plusieurs de ces enseignants étaient habitués à la culture et aux traditions du Québec depuis leur enfance dans leur pays des Caraïbes. Je soutiens qu'après avoir été enseignés par des Québécois en Haïti, pour une partie d'entre eux dès leur plus jeune âge, les enseignants haïtiens qui sont l'objet de cette étude vont à leur tour devenir des enseignants pour la jeunesse du Québec. Et cette venue d'enseignants haïtiens n'est pas due au hasard, mais plutôt à la conjonction de deux événements historiques majeurs et presque synchroniques tant en Haïti qu'au Québec. Il s'agit premièrement de la dictature de presque 30 ans des Duvalier père et fils en Haïti qui a favorisé une grande émigration, notamment des intellectuels. Deuxièmement, il y a la survenue de la Révolution tranquille au Québec dès 1960 dont l'un des effets sera ce grand besoin manifesté en enseignants qualifiés en raison des réformes éducatives radicales dans la province pour assurer une relève efficace pour l'État provincial. Selon ces enseignants haïtiens, leur intégration sociale et surtout professionnelle s'est avérée être un franc succès. Ils ont mentionné des relations très appropriées avec leurs étudiants, leurs collègues et la population locale dans les régions concernées. Que ce soit en raison de leur statut social de professeur ou non, ils nous ont donné l'impression que quelques incidents sporadiques vécus au fil des décennies n'étaient pas à mettre sur le compte du racisme, mais plutôt de l'ignorance. Ceux d'entre eux qui souhaitaient assumer des responsabilités de gestion, en plus de leurs tâches d'enseignement, ont par ailleurs largement saisi de telles opportunités au cours de leur carrière. Finalement, aucun de ceux qui ont tenté une migration de retour permanente vers Haïti n'a réussi un tel projet et dans les faits tous vivent actuellement leur retraite au Québec. / This thesis explores one aspect of the migration and integration of Black professionals in Canada. Specifically, it focuses on Haitian professors in Quebec's regional institutions of higher learning, which were established in the late 1960s in Canada's only French-speaking province. This occurred as a result of the Parent Commission on Education which initiated reforms throughout the educational system in the wake of the Quiet Revolution in Quebec. These reforms included the need to recruit large numbers of qualified teachers. This study seeks to reinforce some of the scholarly literature traditionally representing African Canadians in minor roles in Canadian nation building. Qualified Haitian teachers from the first wave of migration to Canada beginning in the late 1960s did not encounter major obstacles and easily found positions in Quebec's new CEGEPs (Collège d'Enseignement Général et Professionnel) as well as in many regional branches of the emerging network of the Université du Québec. These Haitian professors quickly contributed to Quebec's mission to adequately train its citizens. Thus, in the years that followed, employment at the professional level became increasingly competitive both for immigrants and the general population. The integration experiences of these teachers proved to be much better than those of their compatriots, the thousands of other Haitians who were part of the subsequent waves of immigration to Quebec. These other Haitians were much less educated and more prone to various kinds of discrimination in their integration process, especially in the Montreal metropolitan area where they are concentrated. For this project, a total of 17 Haitian teachers were interviewed individually in a semi-structured format. They came from various fields of higher education and from different regions of Quebec. They had worked in the Quebec education system at least between the late 1960s and 2000. A few of them were still active, but the vast majority had already been retired for many years at the time of the interviews; and most of them are now on average around 80 years old at the end of this research. I used a qualitative method based mainly on a variant of the *Grounded Theory* approach developed by Pierre Paillé (Paillé, 1994). This method consists of a few operations of coding the information from the interviews into categories and concepts to see a theorization emerge. This method allowed me to analyze the life stories of these Black and Haitian professionals who have contributed in their own way and have been witnesses to the socio-economic transformation of Quebec over the last 60 years. Their migratory trajectories were very different. Some of them arrived directly from Haiti with their university degrees. Others immigrated to Quebec from Europe or the United States where they went to complete their university education. A few of them made such study trips to complete a doctorate abroad, having already established themselves in Quebec as teachers. While most immigrants to Quebec tend to congregate in the Montreal metropolitan area, the Haitians we studied chose to live in areas outside of this large metropolis in municipalities such as Chicoutimi, Rimouski, Quebec City, Gatineau, Sherbrooke or Trois-Rivières. Since Haiti and Quebec have long-standing ties as two former French colonies in America, many of these Haitian professionals have also had members of various Quebec religious congregations as primary and secondary school teachers in Haiti. Because of this, many of these teachers were accustomed to the culture and traditions of Quebec from their childhood in their Caribbean country. I argue that after having been taught by Quebecers in Haiti, for some of them from a young age, the Haitian teachers who are the subject of this study will in turn become teachers for the youth of Quebec. This arrival of Haitian teachers is not due to chance, but rather to the conjunction of two major and almost synchronous historical events in both Haiti and Quebec. First, the almost 30-year dictatorship of Duvalier father and son in Haiti, which led to a large emigration, especially of intellectuals. Secondly, there was the Quiet Revolution in Quebec in 1960, one of the effects of which was the great need for qualified teachers due to the radical educational reforms in the province to ensure an effective succession for the provincial state. According to these Haitian teachers, their social and especially professional integration proved to be a great success. They mentioned very appropriate relationships with their students, colleagues and the local population in the regions concerned. Whether it was because of their social status as professors or not, they gave us the impression that a few sporadic incidents experienced over the decades were not to be blamed on racism, but rather on ignorance. Those who wanted to take on management responsibilities, in addition to their teaching duties, have largely taken advantage of such opportunities during their careers. Finally, none of those who attempted a permanent return migration to Haiti succeeded in such a project and in fact all of them are currently living their retirement in Quebec.
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L'ontologie du pouvoir politique postcolonial au Cameroun unanisme dialectique et divorce métaphysique (critique philosophique de l'histoire d'une monocratieBalla-Oyié E., Isidore 23 February 2022 (has links)
Ordonnée autour d'une seule et même entité thématique : celle d'élucider« l'ontologie du pouvoir politique», cette thèse est principalement axée sur une critique radicale de l'histoire politique du Cameroun. Critique constituée en un ensemble tripartite, qui se développe de la manière suivante : premièrement, un exposé de quelques jalons et présupposés philosophiques; il comprend trois chapitres : les repères ontologiques et anthropologiques, puis l'être vrai du pouvoir politique. Deuxièmement, une phénoménologie temporelle du pouvoir politique postcolonial élucidée par ses manifestations caractéristiques et étayée d'un bout à l'autre par un support visuel judicieux. On doit y noter deux volets principaux : la parturition du Cameroun : genèse du concept nominatif du «Kamerun», naissance et description du Cameroun en tant que tel; et la recherche phénoménologique du sens de l'État du Cameroun. Cette partie vise surtout à révéler ce qu'est l'ontologie de ce pouvoir. Troisièmement, enfin, l'ordre critique aux niveaux collectif et individuel. Il comprend, entre autres, l'élaboration d'une critique de l'essence et celle du fondement du pouvoir politique postcolonial. Une approche qui vise à ouvrir des perspectives politiques susceptibles d'améliorer la réalité existentielle du peuple camerounais.
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Interregnum : le partage du corps souverain et la naissance de la libera res publicaGohary, Laurent 17 April 2018 (has links)
Les institutions de la République romaine (509-27 av. J. C.) prévoyaient théoriquement que les magistratures électives et annuelles ne devaient jamais être vacantes. Ce principe juridique fondamental avait pour conséquence une continuité dans la détention du pouvoir exécutif qui reposait sur le ius, les auspicia et l’imperium. Cependant, il arriva à maintes reprises que les magistratures supérieures – consulat, tribunat militaire à pouvoir consulaire – fussent suspendues en raison soit d’entrave à la tenue des comices électoraux soit de scrupules religieux entraînant l’expiation rituelle et la renouatio auspiciorum. La légitimité et la légalité de la solution à la vacance du pouvoir exécutif reposait alors sur les patres auctores, détenteurs de l’auspicia patrum. Le rite de l’interregnum, procédure juridique archaïque, était l’émanation la plus claire de cette auctoritas patrum, apanage exclusif des sénateurs patriciens. Les vénérables pères, descendants des plus illustres familles de Rome, étaient les seuls à même de remédier à la vacance des magistratures par ce rite qui remontait, d’après la tradition, à l’époque royale latino-sabine et renvoyait au mythe bien connu du démembrement et de l’apothéose de Romulus. Le partage du corps souverain constitue à ce titre un symbole fondamental pour la représentation de l’auctoritas patrum et de la magistrature républicaine dont il serait peut-être vain de rechercher l’historicité. L’objet de cette étude est donc d’analyser la fort ancienne institution de l’interregnum qui, comme bien d’autres, était caractérisée par un passage progressif du sacral au juridique. Le droit public prévoit dans tout système institutionnel des recours d’exception révélant la représentation psychologique du pouvoir souverain. Rome n’échappe pas à la règle voire même elle put, d’une certaine façon, l’inventer. / The institutions of the Roman Republic (509-27 B.C.) were made to ensure, in theory, that electives and annuals magistracies must never be vacant. This fundamental juridical rule had as consequence an absolute continuity in the detention of the executive power which was based on ius, auspicia and imperium. However, it occurred several times that the supreme magistracies – consulate, military tribunate with consular power – were suspended because either of hindrance to the holding of consular elections or religious misgiving leading to ritual expiation and renouatio auspiciorum. The legitimacy and the legality of the solution to the vacancy of the executive power then relied on the patres auctores, holders of the auspicia patrum, exclusive privilege of the patrician senators. The venerable fathers, heirs of Rome’s most illustrious families, were the only ones to be able to put an end to the vacancy of the magistracies by using the ritual called interregnum which appeared, according to the roman tradition, during the royal latine-sabine period and were connected to the famous myth of the dismemberment and the apotheosis of Romulus. The partition of the king’s embodiment constitute, as such, a fundamental symbol of the representation of auctoritas patrum and of the republican magistracy of which it should be vain to search any historicity. The purpose of this study is thus to analyse the very old institution of the interregnum which, as many, was characterised by the progressive transformation from the sacred to the juridical. In every institutional system, the public law makes provision for exception recourses revealing the psychological representation of the sovereign power. Rome is not an exception to the rule; the city could even, in a certain manner, have invented it.
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La distanciation de l'administration publique haïtienne par rapport aux principes de la nouvelle gestion publique : une approche quantitativeJean-Gilles, Jude 17 April 2018 (has links)
De 1986 à nos jours, l'État haïtien connaît une période de transition, car plusieurs événements de nature politique, juridique et sociale démontrent un changement de la situation qui a existé au cours de la période de 1950 à 1986. Cette transition témoigne du passage d'un État traditionaliste, oligarchique et marxiste à u n État libéral et démocratique. Dans ce contexte, l'État haïtien a adopté des lois visant l'application de nouveaux principes de gestion publique. Comme la plupart des administrations publiques modernes, une série de réformes administratives ont fait émerger des principes de la nouvelle gestion au sein de l'administration publique haïtienne, par exemple la participation, la transparence, la performance et la responsabilisation. L'étude que nous avons réalisée porte sur la distanciation des organisations publiques haïtiennes par rapport à ces principes véhiculés par le discours de l'État et ses impacts sur la perception des fonctionnaires de leurs rôles. Les rôles réfèrent à la représentation des attentes liées à la position de fonctionnaire au sein des services publics. Au moyen d'une démarche quantitative, nous avons fait passer un questionnaire composé de 74 questions à 170 fonctionnaires de l'administration publique haïtienne afin de vérifier la distanciation en termes d'écart entre les pratiques des organisations publiques haïtiennes et les principes de la nouvelle gestion publique consignés dans les textes de loi et les documents administratifs. Cela a permis aussi d'analyser les impacts de ces écarts sur les rôles perçus des fonctionnaires, au sens de la définition qu'ils se donnent des attentes liées à leur position. Les résultats de cette étude démontrent que l'État haïtien prescrit des principes de la nouvelle gestion publique tels que la participation, la séparation, la transparence, le mérite, la performance et l'imputabilité, le mécanisme de marché, la subordination et la déconcentration. Mais, la réalité haïtienne s'éloigne de la majorité de ces principes dans des proportions de 40 à 60 %, ce qui représente des écarts relativement grands. Les comportements des fonctionnaires témoignent d'une distanciation par rapport aux fondements administratifs véhiculés par leur discours. Il semble que la partisanerie, la partialité, le favoritisme, l'arbitraire, la culture du secret et la concentration des services publics restent paradoxalement des éléments prédominants de leurs comportements actualisés. Cela dit, cette étude démontre que les principes affichés diffèrent de ceux qui sous-tendent les comportements réels des employés de l'administration publique haïtienne. Il en résulte aussi une perception des fonctionnaires de leurs rôles identitaires orientés vers les intérêts des citoyens et de la collectivité. Cette perception est liée à l'application des principes de la nouvelle gestion publique, en l'occurrence la déconcentration, la subordination, la performance et l'imputabilité. Lorsque ces principes sont intégrés dans le fonctionnement réel des organisations publiques, la perception des fonctionnaires de leurs rôles est plus orientée vers les intérêts des citoyens et de la collectivité. Donc, certains principes de la nouvelle gestion publique influencent positivement les rôles perçus des fonctionnaires dans le sens des intérêts des citoyens.
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