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«Du couscous et des meetings contre l'émigration clandestine» : mobiliser sans protester au Sénégal / "Couscous and meetings against illegal emigration" : mobilize without protest in SenegalBouilly, Emmanuelle 09 December 2017 (has links)
La thèse s'attache à restituer les technologies de réparation du malheur social et de représentation des griefs au Sénégal. Elle démontre que la contestation, la mobilisation et la protestation ne s'équivalent pas toujours et plaide pour que leurs frontières analytiques soient précisées. S'appuyant sur les critiques du tournant culturel et celles des études féministes adressées aux théories de l'action collective, la thèse souligne les postulats et les points aveugles du concept de mouvement social. Historiquement situé, ce concept ne permet pas de saisir certaines des formes d'action collective sur des terrains non-occidentaux. A partir d'une enquête qualitative et quantitative menée, entre 2007 et 2012, principalement auprès d'une association de mères de migrants, la thèse montre qu'il existe, au Sénégal, une option qui consiste à mobiliser sans protester. Cette expression signifie que des acteurs sociaux peuvent employer un répertoire organisationnel hybride (association revendicative, self-help, mutuelle d'épargne, coopérative de travail) - qui vise autant l'État qu'il s'en dispense - ainsi que des modes d'action non-confrontatifs aux autorités publiques (témoignages dans les médias, participation à des meetings politiques ou conférences internationales). Sans recourir à l'action protestataire, les discours et les pratiques de ces mobilisations non-protestataires n'en sont pas moins politisées. La thèse montre en particulier comment le monde de l'aide et du développement s'est saisi de techniques genrées et d'entrepreneures de mobilisation propres au champ politique sénégalais afin de mener ses propres missions. / The thesis focuses on the technologies of solving social problems and of expressing grievance in Senegal. lt demonstrates that dissent, mobilization and protest are not always equivalent and argues for their analytical boundaries to be specified. Drawing on criticisms of the cultural turn and those of feminist studies addressed to the theories of collective action, the thesis stresses the postulates and blind spots of the concept of social movement. Historically located, this concept does not capture some of the forms of mobilization on non-Western areas. Based on a qualitative and quantitative survey, carried out between 2007 and 2012, mainly of an association of migrants' mothers, the thesis shows that in Senegal there is an option that may consist of mobilizing without protest. This expression means that social actors can use a hybrid organizational repertoire (advocacy association, self-help, mutual savings, work cooperative) - which targets the State as much as it does not - as well as modes of non-confrontational action to public authorities (testimonies in the media, participation in political meetings or international conferences). Without resorting to protest action, the discourses and practices of these non-protest mobilizations are nonetheless politicized. The thesis shows in particular how the industry of aid has seized gendered techniques of mobilization and entrepreneurs specific to the Senegalese political field in order to carry out its own missions.
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Le « consensus » communautaire contre l'intégration intercommunale Séquences et dynamiques d'institutionnalisation de la communauté urbaine de Lille (1964-2003)Desage, Fabien 10 October 2005 (has links) (PDF)
Le début des années 2000 a été marqué par la généralisation de la coopération intercommunale en France. Les nouvelles institutions créées, comme les plus anciennes qui ont vu leurs compétences renforcées à cette occasion, sont presque toujours gouvernées par des exécutifs collégiaux, associant des représentants municipaux de l'ensemble des formations partisanes. Ce mode de gestion est alors justifié par les élus locaux au nom de la technicité présumée des enjeux intercommunaux et de l'affirmation des politiques agglomération qu'il rendrait possible. Notre travail envisage le processus d'institutionnalisation de la communauté urbaine de Lille sur le temps long et à la loupe, de sa genèse par les groupes réformateurs dans les années 1960, jusqu'à la consolidation d'un régime de « consensus », terme utilisé par les conseillers communautaires eux-mêmes pour qualifier leurs arrangements interpartisans dans cette enceinte. Le choix méthodologique d'une focale resserrée et centrée sur l'organisation donne à voir les conditions pratiques de domestication par les maires des réformes intercommunales successives. Le « consensus » politique communautaire, loin d'aboutir au renforcement de l'autonomie de la CUDL en matière d'action publique locale, apparaît dès lors comme le vecteur principal de son maintien sous dépendance municipale et de son déficit démocratique persistant.
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