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Portrait de la violence subie par les élèves à l'école secondaire du GabonEnguengh Mintsa, Darius Rubin Michel 13 December 2023 (has links)
Thèse ou mémoire avec insertion d'articles / Depuis plusieurs années, les écoles gabonaises sont le théâtre de comportements violents multiformes impliquant les élèves. Cependant, le Gabon ne dispose pas de données statistiques sur l'ampleur de cette violence. L'objectif général de cette thèse de doctorat est de réaliser un portrait de la violence subie par les élèves de ces écoles secondaires dans ce pays. Plus précisément, celle-ci vise deux objectifs spécifiques : 1) décrire la nature, la prévalence et la fréquence des mauvais traitements du personnel scolaire envers les élèves des collèges d'enseignement secondaire (CES), selon le sexe, le niveau scolaire et le type de quartier (milieu socioéconomique) où se situe l'école; 2) décrire la nature, la prévalence et la fréquence de la violence entre pairs dans les CES, selon les mêmes indicateurs. Mille quatre-vingt-onze élèves (47 % de garçons) constituent l'échantillon, provenant de quatorze CES publics de Libreville et Port-Gentil, dont huit sont situés dans des quartiers résidentiels et six dans ceux dits populaires. L'instrument de mesure utilisé est le Questionnaire sur la sécurité et la violence à l'école au Gabon (QSVE/Gabon), une adaptation transculturelle de la version élèves du Questionnaire sur la sécurité et la violence à l'école révisé (QSVE-R/Beaumont et al., 2014). La passation de ce questionnaire autorapporté s'est faite par voie électronique. Les résultats montrent que la victimisation des élèves est répandue, qu'elle soit le fait du personnel scolaire ou des pairs. S'agissant de la maltraitance du personnel scolaire, elle touche près d'un élève sur deux (50,30 %). La maltraitance de type émotionnel est la plus signalée. Si les filles rapportent plus de maltraitance pour un comportement (un adulte de l'école m'a dragué ou dit des mots impolis de nature sexuelle) les élèves des quartiers populaires en déclarent davantage pour trois (un adulte de l'école m'a insulté ou donné un surnom humiliant, un adulte de l'école m'a puni de façon humiliante et la punition que m'a donnée un adulte de l'école m'a fait souffrir physiquement). Quant à la violence subie par des pairs, plus de deux élèves sur trois (68 %) la rapportent. Les violences de gravité mineure, en l'occurrence le vol d'objets personnels et les insultes/noms humiliants, sont prépondérantes. Globalement, les filles et les élèves des classes inférieures signalent plus de victimisation pour certains comportements (pour les filles : tenté de m'éloigner des amis, mal parlé de moi pour éloigner mes amis et volé mon argent ; pour les élèves des classes inférieures : menacé à l'école, frappé, brisé par exprès mes objets personnels et volé mon argent) alors que les garçons indiquent davantage subir de la violence de type « sorcellaire ». Mise en évidence dans cette recherche, cette dernière a été déclarée par près d'un élève sur quatre (23,7 %). Mais, dans la littérature scientifique très peu est connu sur ce type d'agression, notamment sur sa définition et sa prévalence. Aussi, le troisième article inséré dans cette thèse s'est consacré à le documenter. Ainsi, dans le but de contribuer au développement de connaissances nouvelles, c'est appuyé par une recension des écrits sur le sujet que cette thèse propose une définition opérationnelle de l'agression sorcellaire, de même que quelques éléments contextuels pour comprendre comment la sorcellerie s'invite à l'école, prenant la forme de divers actes d'agression. Des retombées pratiques de cette étude de même que des pistes de recherches ultérieures sont suggérées pour permettre aux décideurs et intervenants scolaires de trouver des solutions efficaces et pérennes pour faire face à cette situation-problème. / For several years, Gabonese schools have been the scene of multifaceted violent behavior involving students. However, Gabon does not have statistical data on the extent of this violence. The general objective of this doctoral dissertation is to provide a portrait of the violence experienced by secondary school students in this country. Specifically, the purpose of this dissertation is twofold: 1) to describe the nature, prevalence, and frequency of abuse by school personnel of high school students by gender, grade level, and type of neighborhood (socioeconomic environment) in which the school is located; and 2) to describe the nature, prevalence, and frequency of peer-to-peer violence in high schools by the same indicators. The sample consisted of 1091 students (47 % boys) from 14 public schools in Libreville and Port-Gentil, eight of which were in residential neighborhoods and six in working-class neighborhoods. The measurement instrument used is the Questionnaire on School Safety and Violence in Gabon (QSVE/Gabon), a cross-cultural adaptation of the student version of the revised Questionnaire on School Safety and Violence (QSVE-R/Beaumont et al., 2014). This self-reported questionnaire was administered electronically. The results show that student victimization is widespread, whether by school staff or peers. In terms of abuse by school staff, almost one in two students (50.30 %) was affected. Emotional abuse was the most reported behavior. While girls report more abuse for one behavior (an adult at school hit on me or said rude words of a sexual nature), inner-city students report more for three (an adult at school called me names or gave me a humiliating nickname, an adult at school punished me in a humiliating way, and the punishment given to me by an adult at school made me suffer physically). As for violence by peers, more than two in three students (68 %) report it. Violence of minor severity, in this case stealing personal items and humiliating insults/names, predominates. Overall, girls and lower grades report more victimization for certain behaviors (for girls: tried to get me away from friends, bad-mouthed me to get me away from friends, and stole my money; for lower grades: threatened me at school, hit me, purposely broke my personal items, and stole my money) while boys report more "witchcraft" type violence. The latter was reported by almost one in four students (23.7 %) in this research. However, in the scientific literature, very little is known about this type of aggression, particularly its definition and prevalence. Therefore, the third article in this thesis was devoted to documenting it. Thus, with the aim of contributing to the development of new knowledge, it is supported by a review of the literature on the subject that this thesis proposes an operational definition of witchcraft aggression, as well as some contextual elements to understand how witchcraft invites itself to the school, taking the form of various acts of aggression.
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La punition corporelle comme pratique éducative parentale : représentations sociales d'intervenants sociaux et implications pour la pratiqueBélanger-Sabourin, Catherine 12 1900 (has links) (PDF)
Le but de ce mémoire est d'analyser les représentations sociales d'intervenants sociaux à l'égard de la punition corporelle en explorant comment elles se traduisent dans les pratiques d'intervention avec les familles. Les objectifs généraux de la recherche sont de mettre en contexte les représentations sociales sur la punition corporelle, d'analyser les représentations d'intervenants et d'explorer leurs pratiques à cet égard ainsi que les implications qu'elles soulèvent. Il s'agit d'une recherche qualitative à visée exploratoire et interprétative réalisée auprès de huit intervenants sociaux. La problématique touche l'historique des droits de l'enfant et des devoirs des parents, les différents aspects liés aux pratiques éducatives parentales, un portrait de l'ampleur du phénomène de la punition corporelle et des effets recensés, l'intervention sociale concernant les pratiques éducatives à caractère violent et les enjeux relatifs aux rapports de pouvoir dans les relations parent-enfant et intervenant-famille. Ce premier chapitre conclut avec les questions et les objectifs de la recherche. Le second chapitre porte sur le cadre théorique et comprend la posture épistémologique (constructiviste dans l'optique de la complexité), les principaux concepts et la pertinence sociale et scientifique de la recherche. Le chapitre III relate les différents aspects de la démarche méthodologique incluant les considérations éthiques et les limites de la recherche. Au chapitre IV, les résultats de recherche sont présentés suite à une analyse thématique des entretiens. Les résultats sont ensuite analysés et discutés au chapitre V. L'analyse des représentations sociales des intervenants soulève divers constats et implications pour la pratique. Par exemple, la très grande majorité des intervenants rencontrés ont eux-mêmes vécu la punition corporelle dans leur enfance et ne connaissent pas l'état actuel des lois encadrant cette pratique. Ils ne semblent pas conscients de ce qui peut influencer leurs représentations à l'égard du phénomène (contextes historique, sociopolitique, culturel, familial, etc.). Les intervenants les plus favorables n'ont pas remis en question les pratiques de leurs parents et s'y fient pour définir l'image qu'ils se font d'une punition corporelle acceptable. Bien qu'en tant qu'intervenant, la très grande majorité des participants s'affiche défavorable à la punition corporelle, la moitié d'entre eux présente une attitude favorable ou ambivalente au niveau individuel. Cette dissonance d'opinions se traduit de différentes manières dans leur pratique. Plusieurs intervenants nomment un sentiment d'impuissance dans l'intervention avec les parents convaincus du bien-fondé de la punition corporelle. Ce sentiment semble lié à une méconnaissance du phénomène et conduit certains intervenants à utiliser un pouvoir coercitif et un discours légal erroné dans l'intervention. La recherche débouche sur certaines pistes d'intervention et de recherche concernant les politiques et la législation, la formation des intervenants et l'intervention avec les familles.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Représentations sociales, intervenants sociaux, punition corporelle, pratiques éducatives.
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